On solde en janvier.
L’investissement des capitaux dans les entreprises est tout à fait vital pour ceux qui voient dans la relance de l’économie, l’obligation de la croissance pour faire baisser le chômage.
C’est-à-dire à peu près tous les libéraux d’Europe, à commencer par les « marquants » du MR.
Pour cela, leur raisonnement est d’une simplicité rare (ce dont il faut se méfier devant la complexité des marchés et de leurs motivations) : on baisse d’autorité les taux d’intérêt, si bien qu’il devient plus intéressant d’investir à risque que d’approvisionner son épargne.
Les entrepreneurs qui ont été habitués à ce que la banque centrale abaisse ses taux pour relancer la machine, anticipent une telle baisse. Ils gèlent leurs investissements, parce qu’ils s’attendent à ce que cette politique conduise à une baisse des rémunérations induite par le programme d’austérité qui l’accompagne. Ils vont alors produire à l’identique avec un équipement non renouvelé, donc sans investir, avec une plus-value sur les salaires en baisse.
La réplique des politiques est d’ouvrir le marché aux startups. C’est un échec, malgré des réussites accueillies à bras ouverts dans les gazettes du système, comme étant le futur de l’économie. On passe sous silence l’essoufflement de la Silicon Valley qui n’a pas attendu le prochain réajustement de la faille sous San Francisco pour vaciller, et qui en dit long sur le devenir de cette relance.
Les entreprises marginales, version moteur à eau et hamburger bio à la bruxelloise, sont dévoreuses de capitaux à tellement haut risque que les financements sont retenus sur nos salaires sous forme de taxes. Elles ne sont pas, dans neuf dixièmes des cas, pourvoyeuses d’emplois. Celles pour qui ça marche au point d’être cotées à la Bourse, du style Uber ou Amazon s’arrangent pour exporter leurs bénéfices en payant un minimum de taxes, là où elles font du profit.
En réalité, le temps d’une économie qui pouvait relancer la course à l’Eldorado des entrepreneurs est terminé. Le dernier Far-West est le gaz de schiste, avec toutes les destructions qu’il y a autour, ce à quoi n’a pas regardé Trump.
Devant l’incertitude de l’avenir, d’autant que certains économistes, dont Jean-Marc Daniel, prédisent qu’une crise financière mondiale « phénoménale » se prépare (France 5, C-à-dire), autant enthousiastes que soient les patrons, ils ne vont pas pour être agréables à Charles Michel, aller jusqu’à investir. Il sera toujours temps de faire croire que la sécurité sociale, le chômage entre autres, est un fardeau trop lourd à porter dans une conjoncture qui tarde à se relancer.
La dette mondiale atteint des sommets inédits. L'ensemble des dettes représentent 324 % du PIB mondial, soit 192.000 milliards d'euros, selon l'Institute of International Finance (IIF).
Que peuvent dire à cela nos politiques à la Région et au Fédéral, le nez sur le guidon, tout préoccupés de leur réélection, gérant une politique à la petite semaine, sans aucune vision et sans pouvoir de modification !
Il ne faut pas compter sur eux pour publier leurs états d’âme et montrer leur inquiétude, tout baigne et on va voir, ce qu’on va voir !...
Vu la conjoncture, que nos économistes officiels relisent donc des extraits des ouvrages de Keynes qui les concerne « Il serait absurde de créer une entreprise nouvelle à un certain coût si l’on peut acquérir à un coût moindre une entreprise existante du même genre ».
Oui, ergoteront les mêmes, voilà pourquoi nous devons développer les startups. Sauf, qu’ici nous parlons vraiment d’emplois et d’entreprises capables d’influencer le PIB, comme Bayer qui vient de s’offrir Monsanto, et pas comme Dupont qui a inventé l’élastique à élasticité variable pour les petites culottes et qui fait travailler son épouse et un cousin à la réussite problématique de sa découverte.
Ce qui plombe actuellement et empêche toute nouvelle réflexion du mouvement libéral tout entier, c’est la peur de se prendre une nouvelle fois un râteau. Pour expliquer le monde d’aujourd’hui, c’est un handicap.
Le Belge moyen est un bon bougre bien crédule, mais il y a des limites que le MR et le système libéral sont en train de franchir.