Quel con, ce type !...
Si quatorze personnes ont été intoxiquées à Anvers avec le CO2, davantage l’ont été avec le discours et les interviews de notre nouveau pourfendeur de moulins gauchistes, Pierre-Yves Jeholet (MR), ministre wallon de l’Emploi et de l’Économie.
Il faut signaler aussi que, ces temps derniers, le journal La Meuse jette ce qu’il lui reste de journalistes dans la bataille pour ajouter à la gloire de l’homme. On ne dira jamais assez le pouvoir sournois de ceux qui font semblant de rester en-dehors de la mêlée, pour mieux placer les croques-en-jambe à la gauche exécrée.
Ces carnassiers mutés en herbivores, pour mieux dévorer l’agneau, adoreraient que la borsufication de la région wallonne parachève sa métamorphose en régnant sans l’appoint misérable, mais nécessaire, des apostats du socialisme que sont les gens du CDH.
Bouffer le PS fortement remis en cause avec son congrès qui n’est qu’une monstrueuse exposition des choses devenues impossibles, voilà le programme du journal La Meuse, pardon du MR.
Aussi, faut-il s’attendre à une offensive non-stop sur tout ce qui bouge à gauche, syndicat, PTB, Écolo et PS changés en affreux gauchistes, nouveaux moujiks ivres de vodka, rêvant de violer la paroissienne fidèle à la Belgique libérale.
À la dernière interview, Pierre-Yves, plus remonté que jamais contre les grévistes du TEC, ajuste son tir contre la FGTB. La Meuse, aux anges, préambule la chose en multipliant les éloges du nouveau ténor à la voix « détonante et sans langue de bois ». Pour des gens qui mettent toute leur ardeur à fourrer leur nez dans les pires fentes de nos élites souillées de la merde de cinquante années de libéralisme, on peut croire qu’on a affaire à des connaisseurs.
Donc, le ministre wallon de l’Emploi et de l’Économie fustige le comportement de la FGTB, comme il ne l’a jamais fustigé. Mais il est bon prince, malgré tout le ressentiment qu’il a à l’encontre des chauffeurs du TEC, il les met en garde de la tentation de porter le PTB au pouvoir, des fois qu’il viendrait l’idée à la fiente, de s’allier à l’étron, faisant malgré tout un front majoritaire opposé à l’apostolat enthousiaste de Jeholet.
Malgré tout le baratin de la bourgeoisie sur pied de guerre, il y a toujours une majorité de gauche en Wallonie, même débarrassée d’un CDH qui ne sait plus de quel côté il est, depuis que son chef, Benoît Lutgen, joue la carte du MR, un peu comme le fit Gérard Deprez qui voulait il y a vingt cinq ans, passer avec armes et bagages au MR, ce qu’il fit, mais lui et quelques palotins de sa parentèle seulement.
Revenons au triomphe Jeholet, la bonne surprise borsufiée de l’été.
La Meuse : «Directement entré dans son volumineux portefeuille de ministre de l’Emploi et de l’Économie, Pierre-Yves Jeholet (MR) a, depuis, multiplié les contacts…etc. »
On avait une orchidée rare et on ne le savait pas !
Encore ces fichus jaloux, les Michel et Reynders qui gardaient ce prodige au placard !
À bien y réfléchir, la direction du MR avait sans de bonnes raisons de nous cacher ce pignouf !
Les propos de Jeholet sont d’un homme d’une ignorance absolue de l’économie mondiale. Tels qu’ils sont, nos MR ne sont pas là pour rétablir la vérité économique, mais pour rassurer les gens et, si possible, les rendre heureux en leur racontant des craques.
On croit le journaleux à côté de ses pompes lorsqu’il écrit « Pierre-Yves Jeholet multiplie les contacts de terrain avec les entreprises. Il en tire un constat alarmant sur ce vers quoi la situation actuelle pourrait conduire, qu’il livre en exclusivité à Sudpresse. »
Erreur, c’est le suspens du journal La Meuse. Le constat alarmant tient dans les « Trois nouveaux jours de grève dans les Tec. »
C’est le bus qui pourrait faire tout foirer !
Pour le reste Jeholet est certain, la crise de 2008 est surmontée. Les commandes sont là. Tout est au beau…
Mais comme il n’a pas encore assez souligné que si ça foire, ce sera la méchante gauche qui noyaute les entreprises et fait de l’ouvrier respectueux et libéral, une bête brute assoiffée du sang des riches, « …beaucoup me disent que le climat social devient un handicap, en Wallonie. Ils peuvent investir, mais les actionnaires deviennent frileux. »
La droite libérale devrait faire savoir à Jeholet et à La Meuse que le discours, simpliste à trop en rajouter des couches, finit par faire le contraire de ce que pourquoi on l’utilise.