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Des chandelles au chandelier.

Ce dont on accuse le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, du gouvernement Philippe, est, ni plus ni moins, une des plaies du despotisme lié au pouvoir en général, de l’argent et de la notoriété, en particulier, tout ce qui fait que la moitié des individus qui la compose a barre sur l’autre moitié.
Je ne dis pas que tous ceux et aussi toutes celles qui ont autorité sur quelqu’une ou quelqu’un abusent de leur position sociale pour arriver à des fins inavouables, mais il doit y en avoir un paquet.
Les faits : Sophie Spatz, 46 ans, accuse le ministre Darmanin de l’Action et des Comptes publics de l’avoir violée en 2009. Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire.
Selon le journal « Le Monde », Sophie Spatz, ancienne call-girl, s’était adressée en 2009 à Darmanin pour tenter de faire annuler une condamnation prononcée à son encontre en 2004 pour des faits de chantage et d’appels malveillants contre un de ses anciens compagnons.
Le futur ministre, alors chargé de mission au service des affaires juridiques de l’UMP, lui aurait fait miroiter son appui auprès de la Chancellerie en échange de faveurs sexuelles : "Darmanin me dit qu’il va faire le maximum pour rouvrir le dossier. Je suis aux anges. A un moment, il s’approche de moi, il met sa main sur la mienne : 'Il va falloir m’aider vous aussi’, affirme-t-elle au Monde. Je ne suis pas une gamine, j’ai compris tout de suite."
Darmanin lui aurait demandé de l’accompagner dans un club libertin parisien, Les Chandelles. Se sentant prise au piège, Spatz accepte et l’accompagne ensuite dans un hôtel situé à proximité, où elle finit par lui céder.
Y a-t-il viol si Sophie Spatz a suivi le ministre dans un club libertin, puis dans sa chambre d’hôtel ? Pour Élodie Tuaillon-Hibon, avocate, les faits sont susceptibles d’être qualifiés de "viol par surprise". Elle appuie toute sa plaidoirie sur la notion de consentement.
Sophie Spatz "aurait manifesté clairement et sans ambiguïté, même si c’était de manière courtoise et avec tact, qu’elle ne souhaitait pas se plier aux sollicitations sexuelles de monsieur".
Interrogé en janvier sur sa réputation de "dragueur lourd", Darmanin nie avec véhémence les faits "infâmes" dont on l’accuse.
Outre la question du consentement sur le plan judiciaire, l’enquête préliminaire pour « viol » visant Gérald Darmanin, pour des faits qui remonteraient à 2009, pose aussi une question éthique et morale : celle de l’abus de pouvoir.
Des Sophie Spatz, il doit y en avoir des milliers en France comme en Belgique.
L’abus de pouvoir fait partie des griseries des puissants, cette élite a souvent le seul mérite d’avoir de l’argent, sinon une situation qui leur donne barre sur les autres.
Et pas seulement, ce pouvoir peut-être aussi celui d’un sous-chef de rayon d’un supermarché qui a le béguin, non partagé, pour une caissière.

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Si ce sous-chef est un salaud (chacun d’entre nous a une ou l’autre anecdote sur ce genre de personnage, il n’est donc pas si rare que cela) la pauvre employée n’a pas fini d’en baver.
Cette appropriation d’autrui contre sa volonté existe depuis les temps les plus reculés, lorsque le chasseur-cueilleur Cro-Magnon a liquidé Neandertal et c’est probablement farci les femmes des clans vaincus, puisque nous avons tous en nous un peu de gènes néandertaliens.
Inexact aussi de prétendre que cette société, avec son économie qui a éveillé les égoïsmes les plus monstrueux, est la seule génératrice de ce genre de comportement, ni même que ce soit un vice particulier aux riches. Un sous-chef de bureau, épris d’une caissière qui le repousse, peut devenir un salaud et faire un enfer à la pauvre résistante.
En se développant, les hiérarchies se sont complexifiées. Il doit exister des paliers de notoriété jusqu’à Big Brother, chaque strate usant de sa capacité de domination tout azimut. Les rapports des supérieurs aux inférieurs se sont diversifiés. Ce qui revient à dire qu’il existe aujourd’hui des milliers de Darmanin en activité et en pose intellectuelle en France, comme en Belgique.
Certes, tout qui possède un petit pouvoir sur autrui n’en abuse pas nécessairement. Il n’y a pas de raison qu’une société qui pousse à la délinquance économique, ne génère pas aussi des notoriétés douteuses question sexe. Du grand patron au contremaître, ils ajoutent au travail presté, l’exploitation honteuse extraconventionnelle des personnels.
De même en politique, pour un type qui tombe parce qu’il s’est trop rempli les poches et que ça a fini par se savoir, il doit toujours monter aux tribunes, honorés et satisfaits d’eux, des petits despotes de parti qui marchandent sexuellement, des places aux jeunes pleins d’idéal et d’espoir, dans ce qui se révélera n’être qu’un sacré piège à cons.

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