Poste, pause et passe.
Tandis que les patrons préparent la suite des réjouissances pour 2018, en peaufinant l’art de faire croire que nous sommes trop payés pour un travail que n’importe quel robot ferait bien mieux, Charles Michel, leur supplétif, délivre le message du libéralisme victorieux.
Avec sa petite gueule d’enfant de chœur portant les burettes au divin coup de sonnette, Charles va redire avant les élections fin d’année, que c’est fini le cumul des mandats et les prises d’intérêt des politiques. En pliant son surplis dans l’armoire de la sacristie de l’avenue de la Toison d’Or, il nous fera le coup de la confidence du champion modeste. On boit ses paroles à l’avance « Nous sommes dans la dernière ligne droite. Il suffit d’un dernier effort pour équilibrer le budget de l’État. » Le bedeau n’ayant pas réuni assez d’offrandes dans la sébile communautaire, le fils de Louis va passer dans les allées.
C’est le moment d’être patriote. Chacun donne plus que ses moyens, s’il est pauvre et moins, s’il est riche. C’est la règle…
Et une majorité le croira, sans faire l’effort de savoir si ce conte à dormir debout est crédible et sans se douter un seul instant que ce gouvernement et les milieux complaisants de la presse et des médias lui ont soufflé ses répliques.
Car, c’est dorénavant ainsi que ça se passe en démocratie. Ce n’est plus utile qu’on s’intéresse à ce que les autorités disent et pensent. Les gens ont autre chose à faire. Ils vont bosser, quand ils le peuvent, et se déstressent avec les spectacles et les festivités qu’on leur donne.
Pour le reste, ils font confiance.
Si ça se trouve, au point où ils en sont, ils confieraient leurs enfants à Dutroux reconverti en gardien de square.
Voilà la majorité en Belgique. On résumerait ce qu’elle pense sur un format de carte de visite.
En marge du cirque, il y a le passager qui s’effraie de voir le pilote à fond de plancher sur l’accélérateur. Le passager voudrait bien descendre avant le virage fatal. Il ne le peut pas à cause de la vitesse folle du véhicule… S’il y a bien une curiosité de la démocratie, elle est là, je n’applaudis pas aux monstruosités des énergumènes qui font les lois, mais je suis obligé de les subir au nom d’une majorité qui les accepte ! La porte de secours n’a jamais existé !
L’Histoire fourmille d’exemples d’une majorité qui avait grandement tort de vouloir quelque chose et qui finira par consommer la perte de tout le monde.
L’exemple le plus fameux est dans le triomphe de Daladier, revenant d’une entrevue avec Adolphe Hitler, après avoir signé des accords de paix « en béton » ! Ce le peut être aussi dans le renflouement des banques en 2009, responsables des maltôtiers au bar des subprimes.
À défaut d’une majorité intelligente, voyant venir le danger d’une autre manière que la mastication d’une démocratie endormie, alerté par les muqueuses plutôt que le tube digestif, une banque allume la lampe rouge, tout à fait comme si Bacquelaine, Michel, Reynders, Borsus ou tout autre malfaisant, sautaient le comptoir, le colt 45 à la main pour réclamer la caisse.
Le pied sur le commutateur, c’est celui de la banque Natixis, filiale du Français BPCE.
Et si les salariés faisaient la révolution, cogitent ces parasites respectés ?
La banque alerte les investisseurs de la possibilité de voir les salariés se révolter face à des inégalités des revenus de plus en plus fortes, le mauvais partage des revenus en faveur des profits, la montée de la pauvreté, la stagnation du salaire réel depuis 2000, la hausse de la pression fiscale, etc.
On croirait lire du Richard III… venant d’une banque ! Ce n’est pas dans La Meuse qu’on lirait ça…
On cite même le nom de l’inconscient qui a écrit la note : Patrick Artus. Le monsieur n’est pas un coursier licencié pour restructuration, non, mais le directeur respecté de la recherche et des études de Natixis. "si les salariés se 'révoltaient', le choc inflationniste, et donc le taux d'intérêt, qui en résulterait aurait des effets très négatifs sur les détenteurs d'obligations, sur les États et les entreprises", dit cet homme assis dans un fauteuil de direction respecté.
On l’aura compris, Artus n’a pas peur pour nous, mais craint pour ses chers actionnaires !
Une telle révolte occasionnerait "une hausse rapide des salaires" qui "conduirait à de graves déséquilibres financiers", explique l’intarissable Artus à BFMBusiness. À savoir donc, "une chute des marchés et une hausse des taux d'intérêt et de l'inflation". Certes les ménages en "bénéficieraient", mais pas les actionnaires, les finances publiques et les grands groupes.
Inimaginable pour les coupeurs de coupons !
C’est quand même mieux que le friponil, le narcotique que Michel nous fait avaler !