Tératologie de la droite.
Je n’ai pas toujours compris ce qu’une partie non négligeable (1) de la population trouve de bénéfique dans le système économique vanté par nos élites libérales.
Une économie en expansion et qui secrète de la misère ventilée sur les bas salaires et les femmes devrait pourtant nous alerter !
Qu’est-ce que les entreprises regardent juste après la chasse à la clientèle et l’enrichissement du cahier de commandes : les moyens de réduite les coûts.
Ils sont de deux espèces, la modernisation des matériels qui va de paire avec la diminution « naturelle » des personnels et le coût de la main-d’œuvre le plus bas possible, par des salaires médiocres et une sous-traitance dégageant la maison mère de la responsabilité d’embauche et de licenciement.
Le poste salarial est le plus souvent mis à contribution au nom de la compétitivité.
C’est donc un système d’une absolue immoralité qui produit sa marge pas seulement sur la vente, mais aussi sur l’exploitation éhontée de la main-d’œuvre, surtout la plus vulnérable, celle qui n’est pas ou peu qualifiée..
L’état pourrait jouer un rôle essentiel dans l’équilibre entre le travail et les profits qu’il dégage, en ce sens qu’il devrait par des lois appropriées empêcher les particuliers d’exploiter outrancièrement leurs semblables. L’État MR fait exactement le contraire. Son intention est de se débarrasser au profit du privé, d’un certain droit de regard, qu’il aurait conservé sur les industries en étant soi-même patron et en adoucissant par des régimes et des lois favorables l’exploitation des travailleurs. Non seulement le personnel MR au pouvoir trahit la confiance de l’électeur au travail, mais encore il traite, comme il n’est pas permis, les organisations syndicales qui le défend.
On devrait parfois sortir du placard un économiste du passé. Il semble aujourd’hui que les milieux libéraux ont dépassé Keynes. Mieux, ils le moquent ! Keynes reste le principal inventeur de l’économie mixte, qui mélange économie publique et économie privée.
Pourtant Keynes, réformiste, est loin d’être un révolutionnaire. En son temps (1883-1946), il s’était rendu compte, en observant l’évolution du capitalisme, qu’on ne pouvait pas faire confiance au secteur privé seul, dans sa branche de production.
Il avait imaginé ainsi une production exemplaire d’État, qui serait obligatoirement la règle de conduite, dans le secteur privé.
L’accaparement de la richesse produite, pour le seul profit d’un très petit nombre de milliardaires, lui donne raison. Le point de la situation s’oppose à ce qu’il aurait été décent d’appeler une économie raisonnable, pour une démocratie généreuse et qui n’est déjà plus qu’une foire d’empoigne où les moins scrupuleux ont raison des autres.
Dans une société économique qui n’a plus de frontière, l’alignement sur le plus bas salaire, influence non seulement les prix, mais encore la politique de l’État !
La sagesse non-spéculative aurait été une société qui ferait l’inverse, c’est-à-dire aligner le salaire le plus bas, sur le plus haut.
On voit immédiatement que ce qui paraît juste et raisonnable n’est qu’une utopie que plus personne n’envisage… et pourtant, a-t-on réfléchi à ce que nous réserve l’avenir de la politique actuelle ?
Les classes dites inférieures, par le nombre de consommateurs, ont évidemment bien plus de besoin que l’élite rassemblée. Or, cette dernière dispose des meilleurs salaires et des meilleures conditions d’épargne.
Un sûr moyen de sortir du besoin et du sous-emploi est de redistribuer l’épargne qui dort dans les banques des classes possédantes. C’est possible tout de suite, par le jeu de la fiscalité.
C’est ce que proposait Keynes dès 1936, ce « vieux ringard », polichinelle sans envergure pour l’élite des ministères de Charles Michel, et pourtant mille fois plus avisé que l’ensemble des universitaires chargés de « sentir » l’avenir pour le MR.
Toute cette politique qu’on abhorre, depuis qu’elle a été classée « sans suite » sous l’étiquette « communiste », sans même savoir ce que sont les théories de Marx, aurait l’avantage d’être populaire, même si elle faisait bondir les chiens de garde du capitalisme classique, à savoir les gazettes traitant de l’économie.
Au risque d’en faire hurler plus d’un, cette politique si décriée aurait l’immense avantage d’être le dernier garde-fou d’un capitalisme qui va droit dans le mur.
C’est même à se demander si ceux qui votent à droite ont une cervelle ?
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1. Majoritaire, puisqu’un assemblage des libéraux et des sociaux-démocrates est toujours acquis à l’économie de marché selon les critères actuels.