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Lady Gaga.

La scène ne produit pas que des papillons qui se brûlent les ailes sitôt dans les airs. Certains ne verront jamais le vrai soleil. Ils finiront rôtis sur la face éclairée de l’abat-jour. Plus rares, ceux qu’on croyait éphémères, étaient là pour durer.
À ses débuts, on ne le savait pas : c’est le cas de Stefani Germanotta.
Lady Gaga, car c’est d’elle dont il s’agit, est insolite parmi ce fatras de chroniques – 11.000 feuillets, soit en quantité 44 romans de 250 pages, « Richard III » – toutes consacrées, de prêt ou de loin, à d’autres monstres, cruels et dangereux, principalement politiques et économiques.
La monstruosité de la chanteuse-compositrice est d’une autre nature. Elle n’est pas de la même espèce.
C’est d’abord une bonne pianiste de jazz, une interprète talentueuse, une compositrice hors pair, même si dans la société du paraître, elle a compris comme Madonna, qu’étonner est devenu indispensable dans le show business, pour sortir de l’anonymat.
Puisqu’il faut bien travailler pour vivre, autant en ramasser un max, dans une société qui rend libre par l’argent et esclave à vie, quand on trime à deux sous de l’heure.
Née à New-York, la ville la plus européenne des States (Madonna ne sera New-Yorkaise qu’à vingt ans), elle paraît superficielle dans les magazines, d’un abord outré dans ses excentricités. Celui qui cherche un peu découvre avec surprise, que Lady Gaga est très intelligente.
Avec le rythme et le jazz dans le sang, Stefani Germanotta a aussi du plomb dans la cervelle. Elle a tout compris à travers ses galères du début. Ses succès dix ans plus tard, à seulement trente deux ans, n’ont pas de prise sur elle.

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Voici une traduction d’une interview de 2018 :
« Nous vivons dans un monde d’étiquettes; nous nous étiquetons en types comme si nous étions des produits.
« Quand nous étiquetons, nous adoptons des stéréotypes que nous avons intériorisés et ceux-ci sont intériorisés à un tel degré que nous ne réalisons même plus que les stéréotypes font partie des éléments de notre sens commun. Le monde capitaliste-matérialiste nous fait penser d’une certaine manière, qui nous rend plus inégaux que jamais.
« La réalité est que le système capitaliste nous fait sentir différents les uns des autres, et il fortifie cette différence par la suite. Une fois que cette différence a été établie dans notre cerveau en tant qu’une « affirmation », le système en tire profit à son propre avantage.
« Nous sommes simplement utilisés comme des pions dans ce vaste système centré sur l’argent à but hautement lucratif. Mais le pire, c’est que nous ne réalisons même pas que nous sommes manipulés. Nous nions cette manipulation. Au lieu de cela, nous en devenons des victimes, et heureux de l’être. Nous mettons également en valeur les différences que ce système tente de nous inculquer.
« Nous sommes tellement affectés par ces différences qu’il est devenu plus facile pour nous de nous détester les uns les autres. Nous nous permettons de nous démolir les uns les autres pour notre propre compte et nous essayons de rivaliser les uns avec les autres dans cette course qui consiste à être mieux que les autres. Mais ce que nous devons retenir par dessus tout, c’est que toutes ces différences sont créées et fabriquées par des systèmes qui souhaitent nous influencer. Nous devons cesser d’être influencés.
« Nous devons réaliser que nous devons voir au-delà des différences. Lorsque nous nous rencontrons, nous devrions essayer de rechercher les points communs. Nous devrions essayer de voir les éléments et les émotions qui nous rapprochent. Nous devrions essayer d’avoir moins de jugement les uns envers les autres, et nous ne devrions pas laisser les stéréotypes ou les étiquettes dicter notre système de croyance.
« Plus important encore, nous devrions célébrer mutuellement nos différences. S’il y a quelque chose que vous devriez détester c’est la guerre, la pauvreté, l’analphabétisme. Haïssez les maux qui affectent et nuisent notre monde, mais ne vous haïssez pas.
« La haine n’aidera personne; cela ne mènera qu’à la guerre.
« À l’inverse, luttez pour l’espoir. L’espoir est exactement ce dont nous avons besoin. Nous devons espérer pour un monde meilleur – et un monde meilleur est sans aucun doute un monde plus égalitaire et plus inclusif. » Fin de citation.
Oui ! vous avez bien lu, c’est une star du show-biz, qui pense cela et le dit… Nous avons tort de nous fier parfois à l’apparence des artistes sur des estrades au-dessus de la foule.
L’art ne produit pas que des playmates de circonstance pour décrasser les foules du travail quotidien, les affoler à coup de nichons siliconés découverts sciemment et de fesses botoxées. Sous l’artifice de scène, parfois des surprises étonnantes… Lady Gaga, habillées des plumes de paon de chez Versace, a un cœur qui pourrait battre à l’unisson des anti-Gaga de l’apparence !
Bullshit que cela ?… moi j’y crois !
Il n’y a pas que la troisième classe qui veut changer d’air. Même à droite, il y a des bernard-l’hermite qui en ont marre de marcher de guingois et de faire les guignols.
Le système aura beau nous condamner à subir ses vérités comptables, à nous contraindre à faire l’âne pour avoir du son, l’intelligence est une fille rebelle, quand elle est libre. Elle se rit de sa sœur aînée qui tient pour des vérités les discours effrontés de Charles Michel.
Quand nous aurons des élus du peuple, doués pour faire « sous-préfet au champ », je pense que le jazz, pourquoi pas la poésie, auront leur mot à dire.

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