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Le vrai seul est aimable...

Il faut être complètement chaviré par les vertus du suffrage universel comme le sont les parlementaires en général et le gang du MR en particulier, pour ne pas s’apercevoir qu’aujourd’hui les gens ne sont plus dupes d’un système qui leur clôt le bec, en leur présentant une politique qui est censée être la leur et dans laquelle ils ne se reconnaissent pas.
On touche là un phénomène de masse. Non seulement la vague de scepticisme monte, mais en plus, les gens sont de plus en plus convaincus que la corruption règne en maître dans toutes les sphères de décision, que la vénalité triomphe en maîtresse absolue et que la justice aurait besoin d’un bon coup de torchon dans sa magistrature.
Du coup, les aigres plaintes d’un Louis Michel sur « l’ingratitude » des foules passent pour de la provocation ou pour une manifestation caractéristique de la sénilité d’un vieil enfant gâté.
Cette tendance générale est le résultat d’une lente appropriation par les gens, des informations qui impliquent beaucoup d’élus dans des affaires louches, des intercommunales profitables aux commissaires des comptes et aux administrateurs et cette tendance générale d’administrer le pays comme s’il était une société anonyme.
Cette impression trouve un large écho en Wallonie avec la borsufication très libérale d’une administration régionale au bord de la faillite.
Les décisions de justice se font trop longtemps attendre entre un fait divulguer dans les médias, comme l’affaire Chodiev-De Decker, la loterie exotique de Serge Kubla et les tribulations bruxelloises d’Yvan Mayeur et Pascale Peraïta dans l’affaire du Samusocial, sans parler des remugles aux senteurs d’égout sortant par les fenêtres de Publifin.
On met le public devant des faits graves… puis plus rien. La justice est saisie. La belle affaire, il faudra des années avant de clore les dossiers, s’ils ne sont pas complètement oubliés dans la poussière des caves où pourrissent les archives « délicates ».
Par contre, sortez sans payer d’un grand magasin pour voir ce qui va vous arriver ! L’effet immédiat d’un tout petit délit à côté des vols éhontés de plusieurs millions d’euros, fait regretter à tout le monde « un moment d’égarement ».
Cinquante personnes sur cent pensent que presque tous les politiques sont corrompus. La justice y prend sa part. Là c’est pire, plus personne ne croit en son impartialité. On ne sait plus ce qu’est la lutte des classes dans l’opinion, sauf pour la justice dans laquelle on y perçoit de la tendresse pour les voyous de haut niveau.
En Wallonie, l’affaire Cools, célèbre à la fin du siècle dernier, avait pourtant grandi la justice avec le courage et l’exemplarité de la juge Ancia dont la perspicacité avait permis de mettre en lumière des affaires annexes, dont celle de la SMAP et de certains milieux ondoyés de socialisme, façon PS.
Les éléments, les uns dans les autres, ont finalement eu raison des quelques éléments honnêtes de cette tragédie, pour emporter tout dans un vent mauvais qui s’est transformé en tempête de la première décade du siècle suivant.

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On aurait pourtant pu penser que les mesures prises lors des premiers scandales allaient avoir des effets bénéfiques sur l’ensemble de la classe politique et des affaires, généralement imbriquées. L’impression générale est négative. Tout juste croit-on que les mesures prises contre la corruption n’ont eu que pour seul résultat de découvrir plus d’affaires sordides qu’avant, dont un des sommets les plus honteux va au Samusocial.
La délinquance financière jadis cachée, éclate au grand jour. On supposait beaucoup d’élus vénaux. Maintenant, on est persuadé qu’il y en a plus encore.
Fait inquiétant le discours de la droite radicale, « tous pourris », semble être devenu aussi celui de la gauche écœurée par un PS devenu libéral.
Les journaux qui infantilisent les lecteurs comme « La Meuse » sont en partie responsables de ce phénomène de généralisation. Moins on s’intéresse à la politique, plus se renforce un sentiment de méfiance à l’égard des élus, plus on croit à la corruption des élites.
Alors que les gazettes cancanières ont comme intention première de défendre les élites et le système économique, c’est l’effet inverse qui se produit. Elles nourrissent un sentiment généralisé d’anarchisme inconscient, par des faits rapportés, outrancièrement tronqués.
Le manque d’éditorialistes de talent y est pour beaucoup. Le faux semblant de la neutralité y est pour le reste. Ne nous en plaignons pas. Peut-être sommes nous arrivés à un tournant. Porté un masque n’est plus de saison, surtout pour dire une morale à laquelle on ne croit plus soi-même. Le temps des Béatrice Delvaux s’achève.
Les médias sont à la recherche d’un nouveau saladier capable de mieux essorer les salades de demain.
Le pire pour eux, c’est que le peuple s’en fout déjà à l’avance. Il puise son scepticisme dans d’autres sources, toutes aussi polluées. Le combat d’une vraie droite contre une fausse gauche ne l’intéresse plus.
Vous avez dit démocratie ?

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