Les nuls succèdent aux nuls !
Il y a une raison assez simple au retournement de veste d’une opposition qui gagne les élections et qui monte aux affaires. Le système économique ne souffre pas de modifications profondes. Pas plus Charles Michel que Di Rupo, alors qu’ils avaient un programme l’un et l’autre « différent », réformeront quoi que ce soit.
La borsufication de la Wallonie est en cours. La précédente réforme sous les socialistes usait de la même rhétorique, rien, mais alors là, rien ne changera fondamentalement.
Comme l’un et l’autre ont établi leur ascension sur une stratégie, même si Borsus doit son ministère à un apostat, le tout est de faire croire qu’on ne se départira pas d’un programme « de rénovation en profondeur ». C’est la partie la plus scabreuse du plan réformateur, montrer des modifications minimes, pour les faire passer pour essentielles et fondamentalement différentes des précédentes.
Au centre, le corpus électoral belge est fort stable dans sa crédulité admirative pour les faiseurs de pluie du MR. Il n’y a donc pas de raison pour que ça change.
Mais des modifications redoutables peuvent survenir d’un jour à l’autre, implacables et sans appel. Nos docteurs en économie nous le cachent bien. Charles Michel ne souffle pas le vent de l’Histoire.
À propos de l’économie mondiale, plusieurs risques pourraient déclencher un nouveau choc. La croissance mondiale reprend une allure perdue depuis 2011 et devrait passer de 3,2% en 2016 à 3,6% en 2017 et 3,7% en 2018 (d’après les estimations du FMI). Pour autant la reprise n’est pas acquise et plusieurs risques pourraient déclencher une nouvelle crise financière.
On a vu le système Reynders fonctionner en 2009 et faire des merveilles pour sauver les banques au détriment des règles du marché libéral, en spoliant les citoyens du rachat avec bénéfice en devenant propriétaires des faillis. Le danger de nouvelles bulles se précise. Le râteau du croupier est usé. On ne peut plus aller dans les poches des citoyens, ceux-ci n’en ont plus !
Plusieurs signes font craindre une prochaine crise financière. Il y a une constante entre 1929 et 2007 : une dette importante, de fortes liquidités et une insuffisance de la régulation.
En 2018, ces trois facteurs sont réunis.
Vous me direz, nos cinq gouvernements n’y peuvent rien. Ce n’est pas tout à fait exact. Michel, Borsus et les autres font partie de ces administrateurs des biens d’un pays qui ne se soucient jamais de ce qui se passe à un niveau au-dessus d’eux ! Ils se contentent de gérer au moindre coût possible de l’État, les transferts des capitaux nécessaires à la cohésion nationale dans son administration et son fonctionnement social.
Ils se comportent comme les gestionnaires du Titanic, bâtiment réputé insubmersible et qui donc fut pourvu de canots de sauvetage en nombre insuffisant.
Ils montrent ainsi leur insuffisance intellectuelle et pire, leur indifférence envers leurs compatriotes.
Les marchés financiers, propulsés par les politiques expansionnistes, battent actuellement des records. Le DAXX dépassait pour la première fois la semaine dernière les 13.000 points, le DOW JONES a franchi le cap des 23.000 points mardi et le S&P 500 a vu son cours s’apprécier de 65% depuis son dernier point haut d’avant crise. Et ce, dans un contexte de faible volatilité. En effet le VIX (indice de la peur), a atteint son plus bas niveau historique le 29 septembre 2017, montrant un excès d’optimisme des marchés.
Le prix Nobel d’économie Robert Shiller alerte d’ailleurs sur les similitudes entre Wall Street aujourd’hui et Wall Street à la veille du krach de 1929 : “Le marché est aussi cher qu’en 1929”, a-t-il déclaré à CNBC.
Est-ce que Borsus and C° ont conscience de ce que prédit l’AMF (autorité des marchés financiers) : une remontée brutale des taux d’intérêts dans le monde engendrerait des pertes très importantes, en particulier si les marchés n’ont pas anticipé le rythme de remontée. Les portefeuilles obligataires devraient encaisser de lourdes pertes dans ce cas-là. Le second risque serait une dépréciation brutale des prix des actifs qui ferait subir des pertes considérables aux investisseurs. Les remboursements des emprunts d’État plongeraient dans la misère les citoyens belges un peu à la manière dont l’UE a étranglé les Grecs !
Au vu des comptes de l’État, l’important taux d’endettement public et privé au niveau mondial est également identifié comme un risque pouvant déclencher la prochaine crise financière. On estime la dette globale mondiale à 217.000 milliards de dollars, atteignant ainsi plus de 325% du PIB mondial. Dix ans auparavant, celle-ci s’élevait à 276% du PIB.
C’est un peu comme si Borsus pour établir le budget de ses dispendieux ministères et satisfaire l’appétit des industriels libéraux, disposait de la faculté d’imprimer des billets de banque à la demande de ses amis et fournisseurs.
Est-ce ainsi que l’on gère un pays, une région ?
A partir de 2020, le rapport du FMI fait froid dans le dos. Il décrit le scénario d’une remontée rapide des taux d’intérêts, qui ferait chuter les marchés financiers de 15% et le prix de l’immobilier de 17%. Le FMI prévoit dans ce cas une chute de 1,7% de la production mondiale.
Si l’une des nouvelles bulles venait à exploser, nous pourrions être en face d’une des crises les plus violentes du système économique capitaliste. On assisterait à un retrait rapide des capitaux d’un de ces secteurs massivement investi. Or, plus la masse de capitaux qui circulent est grande plus les crises sont graves, ce qui est renforcé par les politiques d’expansion monétaires, surtout que les marchés financiers ne sont pas préparés.
Ce ne sont pas les minables qui s’affichent à la tête de l’Etat et des Régions qui, n’ayant jamais réfléchi aux aléas du système, vont nous éviter la catastrophe.
La zone euro doit accélérer ses réformes pour éviter de frôler de nouveau l'éclatement à la prochaine crise économique, quand on entend les députés européens libéraux, ils sont loin d’y réfléchir.
Ainsi la bêtise éclatante de nos « élites » s’affiche dans la confiance aveugle au monde économique, mais encore dans ce qui est notre proximité : l’Europe, dont nous sommes directement responsables.
Ces messieurs dont personne ne sait ce qu’ils pensent de ces sujets d’une extrême gravité, sont consternants ! Et on voudrait que je sois, au choix, un électeur satisfait du MR ou du PS !