Une Saint-Barthélemy à la flamande.
On ne sait pas encore comment sera le monde libéral rêvé par Messieurs du MR. Ce dont on est certain, c’est que nos grands-parents qui se plaignaient déjà du sans-gêne des autorités, seraient bien étonnés des libertés qui rétrécissent à vue d’œil, par ceux qui les ont louées le plus.
La seule excuse – probablement celle qui sera agitée par Châtel et consort lors de la prochaine campagne électorale – on ne pouvait pas faire autrement, avec un Theo Francken qui n’aime les étrangers, qu’à l’étranger !
La dernière idée de Theo qui a séduit Michel, Reynders et Châtel, ouvrant la voie des perquisitions à leur chasse, est même en train de provoquer la grogne des idéalistes libéraux eux-mêmes. Christine Defraigne s’en épouvante, c’est dire !...
Que les citoyens derrière leur huis à triple serrures se rassurent. Après avoir réglé le compte de Poutine au Kremlin ce week-end, Charles Michel en personne tiendra des consultations discrètes (il téléphonera à Bart De Wever, pour un déjeuner d’affaire chez Bruneau). Le maître dira ce qu’il pense et Michel réunira le lendemain les journalistes pour la conférence de presse.
Le chef du gouvernement apportera la sérénité qui s’impose au débat. C’est vrai que son « alopécitude » a quelque chose de reposant et de sympathique. Cela prouve qu’il ne pourra plus jamais se faire des cheveux contre nous. Il nous a vus dans sa boule de cristal. Sa sollicitude nous apaise.
A-t-il jamais reculé devant des éclaircissements ?
Michel le sait. Il est irremplaçable en ce moment. La bourgeoisie attend que ce gouvernement dure, le seul possible, pour éviter une chienlit de cinq ans et le risque d’un De Wever « puigderemonté » pire que le catalan.
Cependant qu’il se ramène fissa… que la facture astronomique de notre « Force one » ne l’empêche pas de débouler, du diable Vauvert, au ministère de la rue de la Loi. On lui concède au passage, un coucou à Amélie, toujours travailleuse acharnée au sein du cabinet de la ministre du budget Sophie Wilmès (1). Mille dossiers attendent dans la camionnette du ministère de l’Intérieur. Theo Francken est au volant. Il est prêt à distribuer les autorisations de perquisition aux juges d’instruction. Il n’attend qu’un clignement d’œil de son chef.
La publication au Moniteur de la nouvelle loi sur les visites domiciliaires, et hop, c’est parti.
Dorénavant plus personne ne sera maître chez soi, tant que le pays ne sera pas débarrassé des clandestins qui ont été recueillis par des citoyens honorables, mais que le MR et Theo Francken considèrent comme des délinquants.
Les commissariats pourraient se réveiller sous le couplet guerrier « interpellons, expulsons » des SDF d’un nouveau genre.
Du staff des importants, Châtel tape l’estrade du pied, réclame l’attention des foules et la rassure. « Cela ne veut pas dire qu’il y aura mille perquisitions dès le lendemain de la publication de la nouvelle loi, il s’agit dans le chef des autorités d’examiner ce qui est faisable sur la base des mille dossiers ».
En somme, le staff tempère l’arbitraire, par un autre arbitraire dit « à la tête du client ».
L’Office des étrangers ne nie pas qu’ils sont sur les dents Ils ont annulé les congés de détente et préparé le dispositif. Ils partent en guerre !
Ils pinaillent seulement sur le nombre de dossiers Sefor, il y en aurait peut-être 980, par là…
Les effectifs ne sont pas suffisants, sauf si Theo fait appel à l’Armée.
Une sorte d’Anschluss à la flamande, précédée d’une Nuit des longs couteaux, les Forces de l’Ordre Nouveau passeraient directement par les vitrines brisées, ce qui ferait l’économie de serruriers.
On ne se rend pas compte, mais déranger un serrurier au milieu de la nuit, ajouter aux frais de la « Force One » retour du Kremlin, c’est un budget largement dépassé.
Pour ces gens de grande rigueur, c’est de la contrepropagande.
Aux dernières nouvelles, Charles réfléchit. Les clandestins auront une fin de semaine plus calme… à moins que cela soit une nouvelle traîtrise de l’exécutif libéral ?
Si ces Belges, comme moi, continuent à me faire chier, je vais demander asile à Ouagadougou.
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1. Elle ne va pas nous jouer le coup de Pénélope Fillon, quand même !