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29 mars 2018

Des dettes et des gnomes.

Encore une illusion que vous laisserons vos journaux favoris : le triomphe de Charles Michel d’avoir ramené le déficit à 1,1% du produit intérieur brut, soit environ 5 milliards d'euros, revient à dire d’un obèse qu’il va mieux, vu qu’il n’a pris qu’un kilo cent grammes de toute l’année dernière.
Il n’en demeure pas moins que sa pathologie s’est encore aggravée.
Des pessimistes de gauche diraient qu’on aurait pu arriver au même résultat en sabrant dans les dépenses somptuaires en hauts salaires auxquels la démocratie, bonne fille, a habitué ses bons élèves, ainsi que les cadeaux faits aux riches en laxisme et ristournes diverses, sans toucher aux ressources des plus faibles !
Mais, bon, il faut bien laisser quelques belles plumes pour la clientèle huppée des libéraux quand ça va castagner dur à la future période électorale.
Rappelons tout de même que la baisse du déficit n'a pas permis de faire refluer la dette publique, qui s'accumulera tant que les comptes seront dans le rouge. En valeur absolue, la dette est désormais de cinq milliards supérieure à celle de l’année dernière.
S’il est vrai que le retour sous les 3 % de déficit demandés par l’Europe est une bonne nouvelle pour le gouvernement, qui avait fait du passage sous les 3% l’objectif de sa politique budgétaire, ce que Di Rupo n’avait pas réussi, la dette publique est toujours là, énorme, et est, plus que jamais, une bombe à retardement, dont la mèche reste les taux d’intérêt qui peut s’allumer du jour au lendemain.
Ce serait peut-être aussi le moment d’expliquer aux citoyens de quoi elle est faite et à qui nous devons de l’argent.

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Je me suis laissé dire qu’une partie de cette dette est détenue par quelques belges fortunés à qui Reynders fit des concessions quand il était ministre des finances.
Tout cela disparaît dans des rapports entre la Banque Européenne et les autres banques prêteuses agissant pour des Fonds internationaux où les liquidités sont telles que les rapports entre l’argent et la réalité des prix des entreprises et leur rachat possible rendent toute tractation aléatoire, certains Fonds étant maffieux de notoriété publique.
N’importe, quand les taux remonteront, même Michel passera un sale quart d’heure a expliquer que c’est normal que tout le monde doit trinquer. Il oublie de dire que ce ne sera pas de la même manière et que les plus pauvres, les vieux, les chômeurs et les malades le sentiront passé.
Alors que le MR s’emberlificote dans toute sorte de cocorico, à ce moment là, même le jactant le plus coupeur de parole des libéraux, faut-il encore le nommer, Richard Miller, les faits lui feront bouffer sa moustache.

28 mars 2018

C’est aussi du belge !...

On peut se demander ce qui pousse un richissime citoyen belge à optimiser au maximum sa déclaration d’impôt et à soustraire de même ses capitaux en placement indirect à l’étranger ?
S’il jouait le jeu de la démocratie et s’il restait honnête avec lui-même, avant de tromper le fisc, serait-il réduit à la mendicité pour autant ? Ce n’est pourtant pas la nécessité !
Non, bien sûr, sa fortune s’accroîtrait encore, moins fortement qu’en trichant et usant de tous les stratagèmes, il est vrai, mais elle ne serait pas sur la mauvaise pente.
Alors, qu’est-ce qui motive le richissime citoyen ?
À cela certains répondront qu’on n’est pas riche sans quelques aptitudes, l’appât du gain, la propension de prendre les pauvres pour des cons et cette absence réelle de sensibilité qui fait que du malheur des autres, on cherche avant tout à en tirer profit. Le sentiment de classe d’en faire plus que les pauvres pour remplir les coffres de l’État est un état d'esprit, mais qui n'est pas propre aux richissimes, une grande partie des classes moyenne le partage avec la clientèle du MR !
Ceci est également valable pour les richissimes de naissance. Ce qui revient à dire que nous avons à peu près tous une propension à nous sucrer au détriment des autres et que ce serait la nécessité, la philosophie et la morale qui nous détermineraient à penser le contraire.
De là à dire que les pauvres ont le sens moral plus développé que les riches, ce serait le départ d’un autre débat. Ils ont de toute manière une expérience de la pauvreté que les riches n’ont pas et qui fait défaut aussi dans les couches moyennes et politiques de l’organisation sociale de ce pays.
Est-ce que tous les riches sont des salauds ?
C’est une question que je me suis posée dans ma jeunesse. Aujourd’hui, je navigue dans la nuance. Tous les riches ne sont pas des salauds, mais tous ont une fausse idée de l’honnêteté et une propension à devenir malhonnêtes.
Sur les cent familles les plus riches de Belgique, 60 % d'entre elles ont créé au moins une société au Grand-Duché du Luxembourg, rapportent Le Soir et De Tijd mardi, sur base d'une enquête menée par les deux quotidiens. (7/7 magazine)

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Ce n’est pas anodin, quand on parle du Luxembourg dont le Commissaire européen JC Juncker a été le premier ministre. Ce petit État vit au-dessus de ses moyens, de l’avidité des riches européens qui y ont des boîtes aux lettres n'ayant d'activité, pour la plupart, qu’aux îles Vierges britanniques, à Panama et même dans certains États des USA aux impôts très modérés.
Toujours d’après l’enquête « Si l'on ne retient que les 50 plus riches, ils sont alors huit sur dix à opter pour le Luxembourg. Cumulés, les capitaux propres de leurs sociétés dépassent les 48 milliards d'euros. Et leurs actifs frôlent les 54 milliards. L'équivalent du PIB de la Lettonie. »
On aura compris, la dette de l’État belge qui fait que nous avons tous un bras sur deux qui ne nous appartient plus, traîne avec d’autres dans des coffres-forts dont les propriétaires prennent du bon temps au Luxembourg.
On épingle dans cette enquête quelques gentils compères dont on pourrait s’étonner de leur présence dans ce requinarium.
Yves Leterme, par exemple ! Lui, ex-Premier ministre, ancien secrétaire général de l’OCDE (1), alors qu’il nous a prêché la vertu pendant des années et joué les martyrs, un peu à la manière de Charles Michel, le comédien du MR qui a repris le rôle, serait tombé dans le goût de l’argent au lieu du goût des autres, comme dans le film d’Agnès Jaoui !
Il aurait des parts dans Tele Colombus qui a fait l'objet d'un ruling de l'administration fiscale belge en 2016, mal conseillé sans doute par JC Juncker ou un autre lobbyiste de la belle brochette de caïmans pataugeant dans le marigot bruxellois.
C’est du propre, de quoi devenir populiste !
Suivent les autres, belles consciences, haut niveau, parfaite denture, Mouvement Réformateur en diable, sincérité garantie main sur le cœur, dans cette liste impubliable par les journaux un peu propres vendus à Uccle et à Knokke, dans les seuls endroits convenables de Belgique qui restent, on retrouve – mais faut-il les citer ? – le champion des travaux de maintenance Jan de Nul, les actionnaires belges clefs d'AB InBev, Alexandre Van Damme dont la société Cesto détient une part du RSC Anderlecht, Philippe Vlerick, une des grandes fortunes flamandes du textile…
Tout le gratin on vous dit !
Ah ! vivement qu’on retrouve les bons vieux assassinats sordides, les arnaques de la faim, les entourloupes des petits malfrats, les dégradations d’immeubles et les enfants roumains forcés à la mendicité par leurs mentors illettrés, dans nos gazettes habituelles !
Ça au moins, c’est du belge !
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1. OCDE : poste à piston = poste à pognon !

27 mars 2018

Clap de fin.

Nous arrivons à marche forcée vers la fin de l’anthropocène (1) que nous n’avions pas prévue. Les animaux ne vivaient pas en harmonie, mais par des moyens naturels les espèces évoluaient sans qu’aucune ne pût vaincre une autre, sauf une espèce de singes, au point de les dominer toutes quelques vingt mille ans plus tard : nous !
Par rapport au règne animal, les humains sont devenus des dieux.
De la destruction des habitats, aux chasses et pêches, faisant des déserts, des forêts et les océans, poubelles pour sacs plastics, nous n’aimons pas y penser sérieusement.
C’est ainsi que les écologistes qui recensent les dégâts que le système économique laisse derrière lui, passent pour des gêneurs et des ennemis du progrès.
Nous en sommes arrivés, par la négation de l’instinct prédateur, à nourrir l’imaginaire de nos enfants de contes merveilleux peuplés d’animaux, dont le roi, le lion de l’Atlas, passe chez Disney pour le plus sage d’entre tous, alors que nous l’avons exterminé et qu’il n’existe plus, depuis Tartarin de Tarascon.
En 2018, le monde est peuplé d’humain essentiellement et de leurs animaux domestiques, dont la plupart sont de boucherie, plutôt que d’agrément.
Depuis 1970, le monde sauvage a diminué de moitié. Et pour cause, de plus en plus nombreux, nous prenons le pas sur toute autre espèce que la nôtre.
C’est instinctif. Qu’une autre espèce eût été douée autant que la nôtre d’ingéniosité et d’intelligence, avec les mêmes armes physiques, mais avec une once d’inventivité en plus, elle en eût probablement fait autant.
Nous aurions été exterminés.
Les déboires climatiques, nous les fabriquons, les extinctions de masse, nous les organisons.
Nous nous hissons au niveau des puissances naturelles, jusqu’à mesurer l’avance en millimètre de la tectonique des plaques ou calculer des collisions d’astéroïdes.
La Nation la plus évoluée : les États-Unis d’Amérique est à la pointe d’un progrès destructeur en harmonie avec notre nature. C’est notre modèle, par conséquent, notre mauvais génie.
Notre espèce a fait de nous des singes uniques curieux et avides, comme nos frères quadrumanes que nous parquons dans les zoos. Le petit plus qui nous rend dingues : nous produisons des armes performantes, au point que du Pentagone aux USA, un pilote de drone peut tuer son semblable à des milliers de kilomètres de son fauteuil de commandement.
Si le massacre s’est accéléré avec nos progrès techniques, nous avions cette aptitude de domination par la destruction des autres, dans nos gènes.

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L’anthropocène n’est pas une aventure nouvelle appontée seulement d’hier sur nos porte-avions géants. Dès l’âge de pierre, lorsque nous partîmes d’Afrique, ce que nous pouvions chaparder pour survivre, nous changeâmes la faune des continents sur lesquels nous nous fixâmes.
Une vocation en quelque sorte.
Peu nombreux, par rapport à l’extraordinaire peuplement de créatures diverses sur la terre que nous découvrions, nous fîmes peu de dégâts. C’était un début. Mais cela augurait qu’à partir du moment où nous atteindrions notre premier milliard d’humains, nous n’en serions pas restés là.
Nous avions l’excuse de ne pas être conscient que nous allions décimer les espèces que nous chassions.
Maintenant que nous savons, c’est trop tard.
Sept milliards et demi d’humains ont besoin de place. Les zones préservées ne le sont que momentanément. Elles ne résisteront pas aux besoins des populations dans un avenir immédiat.
L’Amérique donne le mauvais exemple une fois de plus, avec l’exploitation du gaz de schiste. Des districts entiers sont contraints de boire de l’eau en bouteille, la leur étant devenue impropre à la consommation.
Dorénavant chaque progrès sera presque toujours le signe d’une dégradation environnementale, puisque nous ne parvenons plus, d’une année sur l’autre, de refaire le monde comme il était l’année avant.
Pour parler autrement, afin que chacun le comprenne bien : c’est le commencement de la fin !
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1. Anthropocène période de l’histoire de la terre au cours de laquelle l’homme en a directement perturbé le cours.

26 mars 2018

Erdogan, belle-mère de l’Europe !

S’il y a bien un scandale à la vue de tous les pays membres de l’Union Européenne, c’est bien celui du financement de la Turquie pour qu’elle conserve les réfugiés Syriens sur son sol.
Non seulement on ne connaît pas les sommes exactes transférées, mais encore c’est le black-out complet sur ce que font les Turcs de ces sommes énormes.
Y a-t-il un mot d’ordre venu d’en-haut pour bloquer à quelques généralités l’usage des fonds ? Pourquoi les gazettes davantage si bavardes sur les potins et faits-divers qui mettent en cause des citoyens ordinaires, mais aussi des partis politiques de gauche qui n’ont pas l’heur de plaire aux actionnaires de Sudpresse, sont-elles absolument respectueuses de cette énorme décision de dépense de l’argent des citoyens ?
Voilà bien des mystères, on attend toujours un courageux qui lèverait un coin du voile.
Tout ce qui transpire de cet énorme complot de l’autorité européenne, vient du chef d’Erdogan, qui voit dans ce trafic de devises les moyens accrus de taper la caisse des Européens. Et ça marche ! Il en est devenu bien arrogant et sûr de lui !
Reste aux citoyens à se nourrir d’informations glanées çà et là.
C’est ainsi que François Asselineau, sur Europe 1, affirme que l’Europe a déjà donné plus de six milliards à la Turquie, avant les milliards promis pour les réfugiés syriens !
Cette somme gigantesque aurait été donnée, en vertu de la procédure dite de mise à niveau avant l'entrée de la Turquie à l’UE.
Vous aviez entendu parler de cette générosité inouïe pour un Régime qui vire à la dictature dont le chef, sans vergogne, joue carrément la carte russe aujourd’hui ?
Ce genre d’information n’est pas caché, mais il est difficile à trouver. La Turquie a même touché un peu plus, selon le décompte fourni par la commission européenne, mais que personne ne publie !
Sept milliards d’euros sont déjà entrés dans ses caisses et six milliards supplémentaires doivent lui être versés dans les trois ans qui viennent. Principalement de deux sources : les trois milliards promis pour la gestion des réfugiés, c’est l’accord de l’an dernier, un tiers a déjà été versé et l’instrument d’aide de préadhésion, ce sont des fonds que touche la Turquie depuis 2002 déjà, qui se sont étoffés quand les négociations se sont ouvertes en 2005. Officiellement, ils doivent l’aider à rattraper les standards de l’Union en environnement, d’innovation, mais aussi de droits de l’homme (sans blague !).

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La France, compte tenu de sa contribution au budget de l’Europe, a versé à elle seule environ un milliard à la Turquie. Et pour vous donner une idée de l’importance des montants : la Turquie a touché plus d’argent entre 2007 et 2013, que la Slovénie par exemple, pourtant membre de l’Union.
Erdogan briseur de sédition, chef des armées, doit bien avoir une petite idée à employer cet argent, outre, évidemment, le fait de remplir ses coffres.
En 2009, la Cour des comptes européenne s’était alarmée : impossible d’évaluer l’efficacité des programmes gérés par le gouvernement turc avec l’argent de l’Europe. Les critères étaient mal définis et le contrôle insuffisant. Depuis l’information n’est pas beaucoup plus claire, mais le programme se poursuit. Et c’est ce qui paraît le plus surprenant ! Pas question, pour la Commission Européenne, de suspendre ces financements même s’il est manifeste que la Turquie n’intégrera pas l’Union. Les versements se poursuivent peut-être parce que des entreprises européennes sont impliquées dans ces programmes, selon un diplomate, mais aussi parce que cela permet à l’Europe de garder un lien avec certains ministères et que l’on redoute en fait que ce lien soit rompu.
Vu ainsi, le scandale est déjà énorme. Non seulement Barroso aurait dû être fichu à la porte de l’Europe sans indemnités, mais avec lui JC Juncker son successeur !
Mais il y a mieux, l’Europe finance une dictature pour des emprisonnements de masse et paye des équipements militaires à la Turquie pour refouler les réfugiés… et pas seulement !
Mediapart et l’EIC révèlent que l’argent de l’Union européenne a permis à la Turquie de s’équiper en véhicules blindés afin d’empêcher le passage de réfugiés à sa frontière avec la Syrie et pas que... Cette opération pourrait avoir causé de nombreuses victimes parmi les Syriens tentant de fuir la guerre, alors que la prise d’Afrin par l’armée turque va pousser encore des milliers de personnes sur la route de l’exil.
Le comble, l’Europe finance jusqu’aux obus que la Turquie envoie sur nos alliés Kurdes qui ont été aux côtés de la coalition internationale pour vaincre Daech. Comble du comble l’officier turc payeur, rétribue de nos euros, une armée de mercenaires formée des anciens de Daech reconvertis et alliés des Turcs contre les Kurdes !
C’est à se demander ce que font les parlementaires européens au parlement de Strasbourg ?
Il est vrai que la majorité est libérale et ce n’est pas la gauche, que les marchands de canons fréquentent d’habitude !

25 mars 2018

Bart et Barthes !

Dommage qu’en Wallonie on ne publie pas plus souvent les discours et les choses dites entre deux portes de Bart De Wever, bourgmestre d’Anvers et président de la N-VA.
Chacun ferait ce qu’il veut de ce qu’il lirait. Avec une bonne traduction, on peut se faire une opinion. Par exemple que Bart est une sacrée girouette ou un sacré cynique !
En début d’année Bart déplorait le manque de communication entre groupes ethniques et entre gens de quartier. Il avait même employé le mot fort d’apartheid. C’était quelque peu exagéré, si l’on s’en tient à ce qui se pratiquait en Afrique du Sud avant Mandela.
Enfin, se disaient les humanistes, voilà un nationaliste flamand qui n’est pas contre une ouverture aux gens. Les homologues du journal La Meuse de l’autre côté de la frontière linguistique se firent un devoir d’interpréter la pensée du chef de la N-VA, un grand cœur plein d’empathie pour les étrangers.
La pensée bartienne est aussi inaccessible que celle de Roland Barthes !
La dernière version diffère sensiblement de la première. L’apartheid serait une sorte de société idéale d’une ville flamande imaginaire. Les quartiers seraient des phalanstères à la Fourier, autarciques et autosuffisants.
Bart visité de l’esprit de Barthes ? Les profondes connaissances de l’histoire romaine du bourgmestre d’Anvers ont empêché l’homme de mordre à l’histoire du XIXme siècle. C’est une lacune de ne rien connaître du socialisme et de la révolution industrielle qui firent des dieux, des actionnaires dont l'acier fut forgé, certes, mais par d'autres !
Une sorte d’aveu d’inculture par manque de temps lui fit dire à un journaliste de Zondag « Les musulmans, devraient prendre exemple sur les juifs orthodoxes, qui attachent énormément d’importance à leur foi, mais qui en acceptent les conséquences. Ils refusent donc de s’asseoir derrière un guichet. En effet, ils préfèrent se cloîtrer dans leur coin et s’imposer une forme de ségrégation. »
Se profile la société idéale façon Bart : chacun chez soi dans des zones-phalanstériennes sans chercher à savoir qui est l’autre, cette curiosité pouvant passer pour de la provocation.
Toute incursion d’une communauté chez une autre ne serait pas une tentative d’intégration, mais une provocation. Les barbus et les femmes aux foulards d’un côté et les blonds aux yeux bleus de l’autre, une organisation du genre coquille de noix qui se sépare en deux parties égales et qui une fois séparées s’oublient complètement, c’est ce que De Wever signifiait dans son dernier discours.
À moins qu’en d’autres circonstances, dans un autre quartier avec un public différent, Bart ne soutienne le contraire ?
Même pour les Flamands allergiques aux fransquillons, cette conception de la vie en société porte le nom de ségrégationnisme.
Ainsi chaque communauté pourrait sans risque d’être contredite, voire condamnée par la justice, tenir les propos que veulent entendre ses habitants et propager leurs idées : les femmes inférieures à l’homme, les homosexuels rebuts de la société, pourquoi pas, estimer glorieuse la lutte contre les infidèles ! Mais absolument entre soi et uniquement dans la nouvelle casbah flamande ! Quitte à entendre en face, les discours traduits en Vondel de Jean-Marie Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen.

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Du moment que ces abominations seraient cachées, bien à l’abri derrière les murs de ce nouvel apartheid, cette différence cesserait d’être problématique et hors-la-loi !
On sait comment finissent les ghettos. N’est-ce pas ce vers quoi tendrait cette vision du grand homme ? Les ghettos, de sinistre mémoire, étaient réservés aux communautés juives ! Bart voudrait les ressusciter… mais ce serait pour y claquemurer les musulmans.
Il nous reste l’alternative de nous hisser au haut niveau d’expertise de Bart, pour savoir s’il n’a pas trouvé dans l’Histoire romaine, un quelconque goût d’Octave neveu de Jules César et devenu Auguste, pour l’apartheid ?
Le divin Auguste n’avait pas inventé l’ergastule, lieu où s’entassait les esclaves après le travail forcé, mais quelques tortionnaires perses et égyptiens.
Si c’est la vision du phalanstère de Bart, on n’est pas loin de celle d’Adolphe des ghettos !
On a compris la société flamande idéale de demain tient en une formule « s’adapter ou débarrasser le plancher ».
Bart n’est pas le premier à penser cela. Des politiciens du Belang y avaient songé avant lui.
Voilà Michel prévenu pour un deuxième mandat de Premier, va-t-il poursuivre un pèlerinage imaginaire, mais pourtant bien entamé à la Tour de l’Yser ?

24 mars 2018

Disparition inquiétante à Liège…

Il y a vingt ans, titrait le journal La Meuse, nous quittait la dernière tenancière de la buvette du football de Tilleur, à l’âge respectable de 78 ans. Ce vendredi, les délégués de La Meuse boivent le verre de l’amitié avec les survivants de la famille de la défunte.
Cette commémo d’une disparition a du sens.
À la Maison de la Presse, la profession va lever le coude pour saluer une triste fin. Il y a juste vingt ans, le 23 mars 1998 disparaissait le dernier journal d’opinion à Liège : La Wallonie !
Dorénavant, les nouvelles allaient être malaxées et reconstruites, sous prétexte de neutralité, par la droite propriétaire du journal « La Meuse » seul en piste.
Le journal de la rue de la Régence couvrait l’actualité nationale et surtout régionale.
La fin du millésime marque la révolution d’un pan entier de l’écrit, par le développement prodigieux d’Internet qui coïncide avec la mort de l’imprimerie plomb, créée en Europe par l’imprimeur Gütenberg (1400-1468).
La presse papier ne s’en est pas encore remise. Celle-ci perdure par l’obstination de quelques mécènes et par l’intérêt qu’elle suscite encore chez des financiers qui le sont moins. La reconversion est difficile, on n’ouvre pas un site comme on déplie un journal.
La Wallonie était la propriété de la Fédération des Métallurgistes de Liège, fondé par ce syndicat en 1920.
Le syndicat ouvrier était à l’époque dirigé en sous-main et parfois ouvertement par le parti socialiste, depuis son état-major de la puissante fédération liégeoise. Le journal avait été créé pour s’opposer au journal La Meuse, ouvertement populiste dans l’intention de répandre une opinion très à droite. Ce qu’il est encore.
Le manque de lecteurs pour la vente au numéro dans une petite ville comme Liège et les financements difficiles auront eu la peau d’une presse qui avait au moins le mérite d’élargir les points de vue, et offrir un choix pour une pluralité de l’opinion, dans une démarche démocratique.
Quand on compare les contenus de La Wallonie avec une presse résolument d’avant-garde comme Mediapart, on se demande si le journal La Wallonie n’a pas disparu pour deux raisons. La première est technique. Il aurait fallu anticiper sur la disparition de la presse plomb, sentir que la presse offset n’était possible qu’en grands tirages et se lancer dans la réflexion d’Edwy Plenel, pour refonder La Wallonie version Mediapart.
Ce ratage est imputable à la deuxième cause qui est politique. Le journal La Wallonie a souffert de ne pas être franchement objectif, plombé comme il l’était par les dérives d’un socialisme complètement dénaturé par son ralliement au social-libéralisme dont on perçoit aujourd’hui les limites et en subodore la fin. Joignant à cela le déclin de la Fédération des Métallurgistes par la baisse de l’exploitation du fer dans le bassin liégeois, le cocktail était trop détonant pour ne pas faire un mort de plus dans la presse.
Le socialisme à Liège avec son organisation des chefs quasiment militaire est probablement la plus bête de toutes les Fédérations de ce parti ouvrier. Un de ses défauts : il n’y a plus un seul ouvrier à sa direction, ni même à la FGTB, son surgeon dans les usines.
S’il y avait eu à Liège un Edwy Plenel y trainant ses grolles fin des années quatre-vingts, alors que tout était encore possible pour un virage à 180°, les socialistes et les syndicalistes n’en auraient pas perçu l’intérêt, tant les casés d’office, les nécessaires têtes de liste, les incontournables de la Loge, les recommandés d’Haut-Lieu, avaient bouché toute perspective de changement.

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Pour le reste, on a bien senti à l’époque que cette spécialisation du journal pour le sport régional, surtout le football des petites divisions, n’allait pas entraîner le lecteur à se ruer sur les résultats de Comblain contre Poulseur, les tournois de ping-pong d’Aywaille, même si les fanatiques de ces villages faisaient exploser les ventes du lundi de la gazette, à la librairie du coin. C’était entrer dans le piège à con du journal La Meuse « Toi tu fais les buvettes du foot, moi j’exploite les faits-divers des tribunaux ».
Qu’aurait-il fallu faire ?
Mais prendre exactement l’actualité dont se servait La Meuse et la faire parler autrement. Montrer le divorce entre le justiciable et la justice, faire ressortir par une étude du milieu la fatalité qui conduit au sordide, bref décortiquer cette société, enlever les apparences, faire tomber les masques !
Hélas ! le socialisme à la liégeoise portait lui-même un masque, tandis que les ouvriers de la métallurgie étaient évincés de leur propre syndicat par des intellectuels sans emploi.
Il y eut pourtant une tentative de redressement par René Piron, directeur du journal en 1994, parce que chef du syndicat des Métallos (une autre aberration cette double casquette). Ce dirigeant, certes animé de bonnes intentions, a supprimé des emplois de journalistes de la page sportive, en proposant une nouvelle gazette « Le Matin », mauvaise idée de licencier du personnel dans le seul souci d’économie, nanti d’un seul vague projet et sans personne de qualité pour le mettre en pratique.
Sur la fin, même les métallurgistes syndiqués avaient perdu le goût de lire La Wallonie !
À l’heure où ces lignes sont écrites, la réunion des Anciens et des spécialistes de la presse locale n’a pas encore eu lieu.
On voit d’ici le genre de discours qui seront prononcés et les fines analyses qui y seront faites.
Comme d’habitude des « petites phrases » passeront entre les flots de regrets, aucune évidemment n’abordera franchement les causes profondes de la mort du journal.
Tant que l’hypocrisie règnera à gauche, celle-ci aura toujours du mal à subsister.

23 mars 2018

Un gauchiste-poujadiste au MR !

Denis Ducarme est impayable, incroyable, inouï !
Écolo, pas convaincu du tout de la transparence du gouvernement à propos des F16 à renouveler, a décidé de déposer une nouvelle proposition de loi instaurant un registre de transparence dans le domaine des achats militaires. La majorité, dont Denis Ducarme chef des MR à la Chambre, avait rejeté avec indignation la proposition au mois de juillet.
La nouvelle proposition voit Denis Ducarme vent debout contre des écologistes gauchistes !
C’est que la proposition des Verts pourrait valoir des condamnations futures à la belle bande de magouilleurs qui marchandent entre eux l’achat des beaux joujoux que l’armée de l’air convoite. En effet, dans le dispositif voulu par les écologistes, tous les "décideurs" concernés devraient mentionner les contacts qu'ils ont avec les lobbyistes dès lors que la valeur de l'achat envisagé dépasse 1,5 million d'euros. Le registre serait disponible en ligne. Sont visés le ministre de la Défense et les membres de son département, ainsi que les autres membres du gouvernement, leurs collaborateurs et les fonctionnaires, en contact avec ces représentants de commerce d’un genre spécial et tentateurs en diable.
C’en est trop pour Denis Ducarme.
En effet, s’il est très difficile de capter le moment où un lobbyiste passe une petite mallette sous la table pour que son vis-à-vis, huile de ministère ou général trois étoiles, s’en saisisse. Par contre, il est difficile de nier un rendez-vous avec un directeur de chez Lockheed Martin quand vingt personnes connaissent votre emploi du temps et ont accès à votre agenda.
Cette suspicion pour une affaire de cet ordre, irrite au plus haut point Denis Ducarme, étant entendu que tous les membres du gouvernement, les chefs de cabinet et les généraux de notre vaillante armée se dévouent corps et âme à la Nation.
On en pleurerait de la manière dont Ducarme présente la chose en nous prenant pour de fameux imbéciles.
Si je comprends bien la tactique du MR, sont décrétés gauchistes ceux qui estiment que là où il y a de l’argent en cause, des mallettes de billets de banque pourraient circuler aussi fréquemment que les canards pêchés par les enfants sur les champs de foire.
À ce compte, il y a beaucoup de Belges qui sont gauchistes aux yeux du farouche père de la Nation, Monsieur Denis Ducarme.
Si on veut une défense intégrée en Europe, un constructeur pratiquement à la porte des aérodromes, un avion probablement le meilleur, il ne fait aucun doute que c’est l’avion français qui devrait être choisi.

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Mais, on ne raisonne pas ainsi en haut-lieu ! Même si Trump se lance dans une guerre économique contre l’Europe et que, politiquement, ce serait le bon moyen de lui faire savoir que puisque sa devise « l’Amérique d’abord » a la cote à la Maison Blanche, logiquement nous en faisons autant à la Défense : l’Europe d’abord !
Hélas ! ce ministère est aux mains des Flamands qui ne supportent pas que le choix se porte sur un fransquillon volant.
C’est aussi con que ça !
Denis Ducarme oscille entre Écolo champion d’un poujadisme vert ou Écolo parti gauchiste ?
Quelqu’un a dû lui glisser à l’oreille qu’Écolo peut être les deux, pour toucher le plus de monde possible.
On peut regretter au MR de voir ce ministère de la défense aux mains de Steven Vandeput de la N-VA. Dommage que MM ; Kubla et De Decker ne sont pas disponibles, pour le moment. Les Verts auraient été immédiatement satisfaits et ils eussent retiré leur deuxième proposition de Loi jetant un discrédit sur l’honnêteté de ce gouvernement.
Ducarme espère que Charles et les libéraux remettront le couvert avec la droite flamande et qu’il sera dans le futur gouvernement, qui sait Ministre de la Défense, inaugurant en grande pompe les Lockheed Martin en présence des dirigeants venus spécialement du Maryland, avec un message de Trump. Le discours de Ducarme est tout trouvé « Lockheed Martin est la première entreprise américaine et mondiale de défense et de sécurité. 84 % des ventes de l'entreprise ont été faites à l'État américain, nous sommes heureux et fiers de suivre le programme d’armement de l’Arabie Saoudite, dans nos achats américains. Nos pilotes pourront, avec nos alliés, s’entraîner au Yémen sur des cibles réelles. La Belgique a toujours su défendre la démocratie partout où elle est menacée »… etc. etc.
À défaut de faire fuir l’ennemi avec ses nouveaux Lockkeed, on peut se demander si Ducarme n’est pas en train de faire fuir ses électeurs ?

22 mars 2018

Bonne à jeter !

La croissance continue et éternelle n’est pas un mythe, elle a été consignée dans l’économie de marché comme indispensable. C’est donc une réalité objective, quoiqu’irrationnelle !
C’est une réalité qui porte en elle sa négation constante, même si elle est planifiée économiquement, selon laquelle une croissance continue et sans fin est impossible.
Mécaniquement et philosophiquement, elle est irréalisable, puisque nous sommes les habitants d’un monde clos, sans possibilité d’extraire sur d’autres planètes et en grande quantité, ce que nous consommons chaque année, bien au-delà de notre capacité à reproduire ce qui disparaît en consommation.
Par ailleurs, à terme, notre économie s’effondrera en même temps que la société construite autour.
Du dernier rhinocéros blanc à la forêt amazonienne qui part en brûlis pour des cultures intensives, tout prouve bien que cette croissance continue se fait au détriment de quelque chose d’essentiel qui s’appelle la survie de notre espèce.
Cette économie nous condamne à la disparition de cette terre détruite par nos soins.
L’économie moderne a besoin d’une croissance constante pour survivre. Si la croissance s’arrêtait, l’économie ne s’installerait pas dans un équilibre raisonné, elle se disloquerait inévitablement, comme un puzzle qui tombe d’une table et s’éparpille en mille morceaux.
C’est bien la raison qui pousse le système à chercher d’autres planètes hospitalières, après avoir saccagé la nôtre.
Est-ce qu’on se rend compte que dans une pareille alternative se sont quelques familles de riches qui risqueraient l’aventure, le reste de l’humanité, pour une très grande part, quasiment à 99,9 % serait condamné à la disparition.
Une économie fondée sur une croissance éternelle a besoin de projets de cet ordre. On voit même des tendances nouvelles comme la recherche de l’immortalité farcir la tête des gens, comme si à 6 ou 7 milliards, l’humanité avait encore besoin de faire des centenaires !
Imagine-t-on un progrès médical, l’homme bionique, voire pluri centenaires ou une escapade de santé dans l’espace, recouvrir l’humanité entière ? Des milliards d’êtres humains continueront d’affronter la maladie, la pauvreté, la violence urbaine, sans que l’once du moindre progrès soit possible pour eux.
L’injustice saute aux yeux ! Quand on est incapable d’exprimer le moindre regret de voir l’hécatombe d’enfants mal nourris, comment peut-on oser afficher la vie « merveilleuse » des riches, l’extravagance des stars, la phénoménale réussite de Messi ?
Le tableau réel de l’état du monde n’est pas proposé par des envieux ou des jaloux comme le serait toute l’extrême gauche, mais c’est une prédiction historique, un avenir certain quasiment inéluctable.

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Qu’il faille viser l’immortalité ou partir dans un nouveau Far-West laissant la planète s’enflammer dans les guerres ultimes pour l’air et l’eau, laissons cela aux gens déraisonnables qui ont les moyens de l’être, mais ne les suivons pas, ce que nous ne sommes pas en train de comprendre, hélas ! Au contraire, nous sommes tous acquis ou presque au système économique et à la drôle de démocratie rafistolée, plutôt que bâtie, autour du mythe de la croissance continue.
L’histoire fourmille de graves erreurs. Mais celle-là nous sera fatale.
L’hallucinant, tient dans les délais impartis avant que surviennent les catastrophes. Combien de générations avec la nôtre seront épargnées d’ici le désastre final ? Deux, trois ? Nous sacrifions à coup sûr nos arrières, voire arrières arrières petits enfants, cela prouve, s’il en était besoin, notre incapacité à penser les dangers auxquels ils seront confrontés de notre responsabilité entière, préférant les extrapolations de Tintin et Milou.
L’enjeu tient dans la confiance ou dans la méfiance de l’économie actuelle. Nous avons bien une idée du fonctionnement de l’économie par le passé, mais nous n’avons fait aucune prévision de l’avenir, en partant de ce qu’elle est actuellement.
L’expérience communiste a échoué. Elle ne portait pas sur l’essentiel : l’épuisement des ressources planétaires, mais d’un rattrapage de la classe laborieuse sur la classe possédante.
Marx n’avait pas les donnés actuelles prédisant l’extinction des feux par épuisement des ressources. Il faut reconnaître que le système libéral s’est inspiré de quelques remarques de Marx pour composer un monde du travail qu’auraient applaudi tous les prolétaires de 1880.
La question n’est pas là. Le stade où nous sommes est tout à fait inédit et pourtant d’une grande logique, que n’importe quel humain peut comprendre, grand intellectuel ou illettré d’une favela.
Sachant cela les discours de nos élites sont inquiétants. Entendre Charles Michel discourir sur le libéralisme et la croissance me fait craindre le pire. Si dans sa situation il s’en rend compte mais est obligé de poursuivre son raisonnement à la petite semaine sur la croissance, c’est toute la classe politique dirigeante mal embarquée qui aide aux cauchemars futurs, c’est toute la société belge et européenne bonnes à jeter.

21 mars 2018

Adam Smith dépassé !

L’art de rouler autrui, d’affirmer son caractère dominant, de prendre le pain de la bouche des autres, en y mettant les formes par un bon traité de commerce, étudié ensuite par nos plus hautes écoles, ne date pas d’hier.
Neandertal usait déjà de moyens d’échange, des monnaies comme des coquillages rares par exemple, ont été utilisés bien avant que l’homme eût un alphabet et des règles d’écriture.
C’est dire que le capitalisme est aussi vieux que l’humanité pensante et qu’il ne s’est amélioré depuis, que dans l’art de faire prendre des vessies pour des lanternes, à la majorité d’entre nous.
Par contre, le sentiment altruiste et le dévouement sans calcul pour plus faible que soi physiquement, plus pauvre financièrement, est beaucoup plus moderne et ferait la base même de tout rassemblement humain, si l’atavisme héréditaire de l’égoïsme n’avait pris le dessus sous forme de règles commerciales et droits de propriété.
Ces mauvais penchants, l’homme les a assemblés avec l’ingéniosité qu’on lui connaît pour les maquiller en actions généreuses, dans un patchwork qu’en souvenir de la Grèce antique, on a appelé démocratie.
Enfoncé Adam Smith, la première « main invisible » est aujourd’hui connue. C’est un roi babylonien ayant vécu en 1760 avant notre ère : Hammurabi.
Il régnait sur Babylone, une ville d’un million d’habitants, ce qui faisait de lui le roi le plus puissant de l’époque.
Jeff Bezos ou Bill Gates aujourd’hui n’ont pas besoin d’engager une milice pour défendre leur patrimoine, la société libérale le fait pour eux. Ainsi, sans qu’il n’y ait aucun lien entre Charles Michel et Bill Gates, ce dernier peut compter sur le dévouement sans faille de notre premier ministre pour défendre jusqu’à la mort, son droit de jouir des 70 ou 80 milliards de dollars de ses comptes en banque et activités diverses.
Hammurabi, bien avant Charles Michel, s’était posé la question de la défense de son magot.
Les gardes prétoriens coûtent cher et sont dangereux même pour ceux qui les utilisent. Ils ne sont pas sûrs. En cela, ce roi avait le flair. Mille huit cents ans plus tard. les légions romaines massacrèrent et remplacèrent plus d’empereurs que les ennemis de Rome,
Hammurabi eut un trait de génie. Remplacé son armée par un Code, c’est-à-dire une loi commune, permettant à tous les possédants de surveiller leurs magots par des artifices juridiques. Du coup, les petits porteurs se mirent inconsciemment au service du roi, comme Charles Michel est au service de Bill Gates.
Ce recueil des lois et décisions de justice est le vrai père de notre système capitaliste.
Il est toujours d’usage de nos jours.

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Surtout n’allez pas croire que nous sommes dans un État de droit, nous sommes bel et bien sous la tutelle d’Hammurabi depuis la nuit des temps, c’est-à-dire 1760 ans avent JC (ne pas confondre avec Jean-Claude Juncker).
La preuve, quand Bill Gates se déplace en Belgique, ce citoyen américain ordinaire est reçu par Charles Michel en chef d’État.
Pourquoi ce code est-il de facture tellement moderne qu’à côté Adam Smith passe pour un Neandertal attardé ?
Parce qu’un de ses premiers principes est de distribuer les pénitences non pas d’après la gravité des délits, mais d’après l’influence et les richesses de celui qui encourt une punition (De Decker doit aimer).
Il connaissait bien les hommes, le roi Hammurabi, pour avoir trouvé cela.
Il pensait d’une façon tout à fait moderne, que la nature des relations entre les citoyens, ce n’est pas la justice égale pour tous, encore moins l’altruisme, mais le donannt/donnant.
Voilà Hayek et Keynes surclassés dans leur compétition par Hammurabi. La Théorie générale de 1936 en réponse aux conférences de Hayek à Cambridge en 1930, est vétille à côté du Code du roi. Les deux économistes en conflit font penser à deux teigneux d’un bureau du MR !
Le plus mal barré de ces temps anciens à nos jours, c’est celui qui n’a rien à donner soit contre sa liberté, soit pour réclamer justice d’un préjudice commis à son encontre, puisque celui qui n’a rien, n’a pas non plus les moyens de se défendre.
La preuve, vous avez déjà vu un citoyen pauvre reçu comme un chef d’État par Charles Michel ?

20 mars 2018

Au train où vont les choses…

Mon enfance s’est passée avec la passion des trains. Qui n’avait pas son chemin de fer démontable offert par un Saint-Nicolas venu nous apporter des jouets depuis la gare des Guillemins, débarquant lui-même d’un train de banlieue, dans la nuit du 4 au 5 décembre ?
Mon convoi était tracté par une locomotive à ressort, mais certains condisciples avaient déjà des boîtes complètes de Marklin, aux locos à moteur électrique.
Dans la vraie vie, il y avait des gares partout. Pour les trains, on avait percé des tunnels, enjambé des fleuves, raboté les pentes trop raides. Les vaches regardaient passé les convois. Les enfants étaient ravis de partir en excursion par ce moyen de locomotion, que riches et pauvres empruntaient sans façon. La lutte des classes n'avait lieu qu'aux heures d'affluence, quand on prenait d’assaut les premières toujours vides, que le contrôleur défendait mollement, jusqu’à disparaître, vaincu.
La révolution industrielle des deux siècles derniers a été possible grâce au chemin de fer. Cent ans avant l'automobile, il a transporté des matières premières, des marchandises et des personnes, bien mieux que par charretées et diligences. Il a aidé à la construction de villes nouvelles, replâtré les anciennes et unifié les territoires. Il a désenclavé les zones rurales et déversé des tonnes de légumes, des pommes de terre et des quintaux de blé dans des lieux de disette, arrêtant la famine.
Au nom d’une certaine modernité, le voilà dépecé par lots et morceaux rentables en vertu de l’efficacité économique, et mis en concurrence en Europe capitaliste.
L’écologie a beau observer qu’il est de loin le type de transport le moins polluant, qu’on n’utilise pas assez sa grande capacité à déplacer sans dommage pour l’environnement des centaines de tonnes de marchandise, de minerais ou de cailloux d’un coup, rien n’y fait. On gardera les grandes gares et les lignes qui recoupent les grandes villes, on laissera les rails rouillés ailleurs, avant de les recouvrir de bitume et d’en faire des sentiers de randonnée.
Des gares disparaissent, sont reconverties en restaurant ou en dépôt de ferraille, les gens voient ça d’un œil rond. Beaucoup s’en fichent. Ils ont des voitures.
Démanteler un service public aujourd’hui est chose facile. La Poste, c’est presque terminé, les chemins de fer, c’est pour bientôt.

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La technique est éprouvée. On subsidie le service, qu’on veut voir vendu à l’encan, en-dessous de ses besoins d’entretiens et d’expansion. Les usagers sont mécontents. Les gazettes les relaient complaisamment. L’Autorité fait le gros dos. Le ministre des transports finit par avancer des chiffres qui frappent l’imagination pour rendre des couleurs à un bon fonctionnement. C’est en général ce que l’État a oublié de verser pour un entretien régulier.
L’Europe, avec un JC Juncker magouilleur de première, s’empare de l’affaire et fait en sorte qu’on ne peut plus s’en sortir sans faire appel au privé.
Entretemps, on aura chauffé l’opinion sur les avantages énormes en sécurité de carrière et de pension des personnels, et le tour est joué.
C’est ce qui se passe actuellement en France. Ce sera bientôt notre tour en Belgique, en plus feutré, en moins saignant, hypocrisie à la belge, naturellement.
Les deux méthodes se valent et arriveront au même résultat : la concurrence sur le rail pour tous en 2.020.
Il paraît que c’est une question de PIB, une nécessité de rationalisation, etc. Le maillage s'est relâché, le camion va partout, le train presque plus nulle part !
Si l’Europe avait voulu vraiment servir à quelque chose de collectif, elle aurait pu se saisir des différents chemins de fer, les unifier en une seule entreprise, et ainsi économiser des milliards intelligemment.
La pollution eût baissé partout de façon conséquente par une réglementation habile : obliger le transport par camions pollueurs, à faire place au trafic du rail.
Il paraît qu’aujourd’hui la vie s’accélère et qu’avec des stocks à flux tendus, le transport ferroviaire n’est plus possible.
Nous observons la défonce des routes et les milliards que coûtent leurs réparations. Des mastodontes, au diesel puant et polluant, labourent le bitume. Voilà qu’on nous promet l’arrivée des convois à l’américaine. Des monstres de la route rouleront bientôt en Europe. Les méga-camions de soixante tonnes viennent de recevoir l'autorisation de la commission européenne de circuler. Ces poids lourds présentent des dimensions hors norme puisqu'ils peuvent mesurer jusqu'à 25,25 mètres !
On n’a pas encore chiffré les morts supplémentaires sur les routes. En attendant, pour ne pas frapper les imaginations, Édouard Philippe, en France, vient de descendre à 80 km heure au lieu de 90, la vitesse de circulation sur les routes nationales.
On n’arrête pas le progrès, la connerie non plus !

19 mars 2018

Le droit au bonheur !

Le bonheur est une aspiration vers laquelle nous tendons tous. La démocratie serait une manière de nous rassembler pour y parvenir ensemble. Force est de constater que l’économie libérale, avec les différences énormes de condition de vie qu’elle génère, n’est pas l’outil adéquat. Il est utilisé à défaut. L’accès au bonheur matériel à défaut du bonheur tout court, trop personnel pour le formuler en une formule généraliste, est encore celui qui serait accessible, s’il n’était formellement tenu et défendu par quelques-uns, pour la défense de leurs intérêts privés !
Dans une société dans laquelle une mère de deux enfants atteinte de sclérose en plaques doit faire vivre sa famille avec mille euros par mois, alors qu’un notaire de Knokke-le-Zoute déclare gagner 165.000 bruts par mois (RTL-Tvi ce dimanche), est une société qui ne va pas bien. C’est la nôtre.
Le seul projet qui vaille est bien de penser et mettre en place autre chose.
Vaste projet, chaque fois abordé par des inventeurs, des savants, des altruistes et chaque fois repoussé par les conservateurs d’une pensée ancienne selon laquelle seule l’injustice fait bouger les lignes génératrices de progrès.
Cependant, ils ne nous la livrent pas aussi crûment. Ils se disent, au contraire, les premiers à tenter de changer le cadre de vie. Le MR tient à sa formule : réformer ! En fait de changement, c’est un rabotage constant des coûts salariaux et une égalité vers le bas.
Cette cacophonie se vérifie tout au long de l’histoire.

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Épicure, trois siècles avant JC, déclarait que le bonheur était l’unique but de la vie. Ses contemporains rejetaient cette idée, un peu comme aujourd’hui des citoyens rejettent l’épicurisme, sous prétexte qu’il met en danger le productivisme capitaliste.
Nos compatriotes vivent ainsi dans le paradoxe d’une société qui parle de progrès sans mentionner le bonheur, et qui permet par son système des budgets à 165.000 € par mois, alors que d’autres tirent leur subsistance à moins de 1.000 € !
Aucun philosophe antique n’aurait accepté un système pareil sans en débattre, pas leurs confrères libéraux modernes.
Le bonheur général est l’unique objectif d’un Etat, disait au XVIIIme siècle Jeremy Bentham. Il semble qu'on l'ait oublié !
On a l’air de croire dans les milieux spécialisés de la politique, que la mesure de la réussite tient à la croissance du PIB. Les statistiques démontrent que l’accroissement des richesses d’un pays n’est pas nécessairement l’élévation du niveau de vie des populations et qu’au contraire, plus le PIB est élevé, plus les inégalités augmentent.
Nos économistes comparent la longévité des habitants de Flandre et de Wallonie. Ils tirent ainsi l’argument que, si on vit plus vieux en Flandre, c’est parce que le niveau de vie y est plus élevé, par la production des richesses. Cela voudrait dire que plus on travaille, plus on a des chances de vivre vieux.
Quelle erreur !
Ce serait plutôt le contraire.
L’industrie des siècles passés, le fer, le charbon ont été produits et transformés en bord de Meuse, par des travailleurs mal payés et réduits aux nuisances de la faim, tandis que la Flandre, essentiellement agricole, n’a payé son tribut aux travaux lourds qu’au Limbourg, le reste de la région étant essentiellement agricole et portuaire.
De John Cockerill à nos jours, les Flamands ont toujours vécu plus sainement que les Wallons. La génération wallonne actuelle en paie les conséquences.
Si la Flandre est à présent plus riche et est donc en capacité d’avoir plus de médecins et plus d’argent à consacrer aux problèmes de vieillissement et de confort social, la cause est essentiellement politique. Le suffrage universel lui donnant toujours raison, elle a su profiter de cet avantage par rapport aux structures fédérales.
Je conteste que le PIB soit un facteur bénéfique pour l’accès au bonheur, par la santé.
Et si on remplaçait ce marqueur uniquement centré sur le productivisme par le BIB (bonheur intérieur brut) ? Les gens ne veulent pas produire. Ils veulent être heureux et sauf pour quelques malades atteints par le productivisme anglo-saxon, personne ne croit qu’en travaillant comme des Japonais, on évitera les dépressions nerveuses et qu’on sera plus heureux.
La production est un moyen, non une fin.
Il est invraisemblable que le notaire de Knokke-le-Zoute puisse extraire de son travail cent soixante fois le produit de celui d’une caissière de grand magasin.
Il est quasi certain qu’avec quelques conseils, une vague école du soir de droit et un bon clerc, la caissière puisse faire le travail du notaire endéans un certain délai beaucoup plus cours d’études, alors que l’autre ne saura jamais faire une bonne caissière de supermarché, ne serait-ce que par la haute estime qu’il a de lui-même et qui justifie son niveau de vie.
La quête du bonheur par la satisfaction matérielle de l’existence, n’est pas la panacée. Pour des raisons personnelles et qui ne nous regardent pas, le notaire peut être un pauvre type et la caissière, une femme comblée.
Épicure était peut-être en train de découvrir quelque chose, les vertus d’une démocratie plus juste et plus humaine qui n’existait pas de son temps, puisqu’elle avait légalisé l’esclavage, alors que la nôtre le remet en pratique sous d’autres formes.
Le bonheur n’est pas le fait d’un État distributif ; mais une démocratie mieux adaptée à la masse des citoyens, y contribuerait davantage.
Faire ce qu’on peut, c’est faire ce qu’on doit, dit-on. Les gens de pouvoir ne font pas ce qu’ils peuvent, c’est pourquoi ils nous doivent tant. Il y a beaucoup de chance que nous ne soyons jamais dédommagés pour le tort qu’ils nous font.

18 mars 2018

Oh ! my God…

La Belgique a-t-elle jamais été la société farouchement catholique qu’on prétend ?
Cette question n’est pas anodine. Elle supposerait que la mainmise du clergé sur les paroissiens était plus un effet de la pression exercée par les curés, la bourgeoisie et les milieux industriels, que la foi et la crainte de Dieu !
Comme un clou chasse l’autre, des concurrentes ont poussé leur museau par l’entrebâillement des portes des églises vides.
Le sempiternel conflit du port du voile pour certaines femmes de confession musulmane n’a jamais enflammé que quelques farouches nationalistes chrétiens par tradition, qui y voyaient l’emprise d’une religion concurrente à la nôtre ! Alors que la religion implique une manière d’être et de vivre qui ne nous concerne plus, peut-être, qui ne nous a jamais concernés.
Depuis que la concurrence mondiale met les industriels en demeure d’évacuer au plus vite les questions religieuses et notamment pour le travail du dimanche et pas seulement, les chefs du personnel découvrent que les évangiles, par certains côtés, ont été manifestement écrits dans un esprit humaniste qu’on peut dire de gauche. Résultat, l’église a été lâchée par une bourgeoisie commerçante et d’entreprise qui a compris que la productivité des personnels n’y gagnait pas. Il y eut bien une controffensive du noyau catholique qui séduisit, au siècle dernier, quelques derniers patrons farouchement chrétiens, par le biais d’associations morales. Les travailleurs n’en furent pas galvanisés et cela fut abandonné, pour les techniques de croissance et de concurrence.
Dieu a bel et bien perdu la partie dans nos terroirs, sans doute pour mieux se rabattre ailleurs sur des populations moins instruites et surtout plus crédules.
Le processus de désertion des églises est presque achevé en Belgique. Que va-t-on faire de ces monuments témoins du passé ? Certaines églises ont été rasées, comme rue Saint-Gilles à Liège, d’autres ont été converties en hôtel, comme à Gand. Ces édifices montrent avant tout le savoir-faire des métiers depuis le haut moyen-âge et devraient être reconvertis plutôt que détruits. À ce titre, ils sont éminemment respectables. J’en veux toujours à ces malheureux révolutionnaires liégeois, plus bêtes qu’autre chose, qui ont mis par terre la cathédrale Saint-Lambert, nous plongeant presque deux siècles plus tard, dans un chaos sans nom, autour de la place du même nom.
En 2018, peu d’enfants sont encore baptisés. Ce point de départ raté ouvre sur un avenir plutôt agnostique qu’athée, pour la jeunesse. On reste sidéré à voir les musulmans pratiquer la religion point central de leur existence et le sérieux avec lequel ils la transmettent à leurs enfants.
Nous n’imaginons pas que ces enfants puissent rester ainsi dans l’obéissance à croire et vivre « ces sornettes ». Notre mépris goguenard va aux parents en abaya et voile noir qui nous mettent sous le nez des mœurs et des coutumes que même nos arrière-grands-parents n’ont jamais eues.

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Nous faisant part qu’il n’est point sot, ce que nous savions déjà, Bart De Wever s’est dit sur Twitter, converti au pastafarisme, religion parodique, ce qui prouve que le bourgmestre d’Anvers a bu à la théière de Russell, ajoutant « qu’il enverrait désormais ses enfants à l’école coiffés d’une passoire. Un voile, un baptême ou une passoire, c’est du pareil au même, pour un homme politique tendu vers des objectifs. Il est frappant de constater que, faute de catholiques, pratiquement personne ne s’offusque d’une telle caricature. (Daardaar magazine) ».
Cela nous conduit à se demander ce que va devenir la séparation de l’Église et de l’État, si ce dernier n’a plus d’interlocuteur. On n’en est pas encore à vérifier la prophétie de Houellebecq sur l’emprise musulmane en Occident !
La Chambre qui fait des commissions sur tout, en a fait une sur la réforme de la Constitution qui soulève ce vide. Patrick Dewael a proposé la modification de six articles sur l’Église et l’État, touchant à l’intégrité physique, la neutralité des autorités et la non-obligation de proposer des cours de religion ou de morale dans l’enseignement.
Après, le terrain est miné. Il concerne le financement des cultes. Si la religion catholique n’a plus d’ouailles, il reste des prélats et quelques prêtres qui gèrent un patrimoine considérable (1), déjà presque intégralement repris au titre des Monuments et des sites et qu’ils occupent sans bourse déliée. L’importation d’une religion musulmane en expansion dans nos villes, crée une aspiration à un financement équitable. Les religions majeures sont monothéistes. En soutane, avec ou sans kipa et tapis de prière, Dieu est transformiste, mais c’est toujours le même.
Si la règle était respectée pour tous, Theo Francken passerait un sale quart d’heure. Un appel d’air verrait accourir des religieux orientaux, sans le sou chez eux et employés de l’État chez nous.
L’État débourse 87 millions d’euros par an, aux prêtres catholiques. Les imams sont demandeurs.
Qu’est-ce qu’on va faire ? Vous avez une idée ?
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1. L’énorme bâtisse de l’évêché de Liège couvre un pâté de maison en bord de Meuse. A deux pas du centre ville, elle abrite les services de l’évêque et une école de prêtres qui forme… un ou deux prêtres par an !

17 mars 2018

La trahison du 12 décembre.

Après la colère qu’inspirait le PS français par ses sauts de carpe sous François Hollande, une sorte de pitié m'est venue pour ce grand parti qui crut « politique » de se décaler vers le centre. Les primaires internes, pour l’élection au Congrès du futur secrétaire, ont été tellement discrètes et peu diffusées sur les médias, que cette pitié s’est transformée en un pieux devoir de mémoire.
J’accomplis une visite, comme on va au funérarium saluer quelqu’un qu’on a très peu connu, poussé par la curiosité, sachant qu’il n’y aura quasiment personne à la levée du corps.
La curiosité, parce qu’enfin, j’ai souvent fait des comparaisons et des rapprochements de comportement entre le PS français et le PS belge. Il était bon qu’on sût comment meurt un parti, afin de savoir de quelle façon devrait périr le PS belge.
En résumé et pour ceux qui s’en fichent complètement, l'ancien ministre français de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a jeté l’éponge vendredi 16 mars pour le second tour du poste de l’élection de premier secrétaire, ayant été battu à plate couture par Olivier Faure,.
Ami de Hollande, vétéran du PS, orthodoxe pur, Le Foll a payé pour tout cela. Ce n’est pas pour autant qu’un courant frais et vif pousse Olivier Faure vers le succès. Le Foll est victime de son passé social-démocrate et du dégagisme ambiant.
Le PS est éparpillé au quatre vents, sa droite s’est ralliée au président Macron. Il reste une poignée de militants, des vieilles Underwood et des classeurs vides, quelques députés et un petit noyau, mi-bureaucrates et mi-prépensionnés, accroché au plafond comme la mouche à merde.
Comme quoi, on peut redouter une descente plus rapide qu’à Val d’Isère, si l’on veut bien se rappeler ce qu’était le PS, juste avant le bonhomme Hollande.
Le PS belge n’a pas la même structure. S’il faut une comparaison d’insecte, plutôt que la mouche, on penserait au morpion qui colle aux chausses du président Di Rupo.
Pour combien de temps ? Juste le temps de savoir si aux prochaines élections, le PS se maintiendra au niveau du MR. Ce n’est pas glorieux que d’être comparé au MR, parti brinquebalant derrière la puissance montante flamande.
Di Rupo, se trouve directement concerné par ces élections. En principe, l’opposition a toujours fait gagner des voix au PS. S’il stagne, c’est moins la faute à son concurrent direct le PTB, qu’à la politique menée par Elio Di Rupo.
Il a fait du Hollande avant Hollande. Rue de la Loi, Charles Michel ne fait pas mieux, au contraire, mais les libéraux ont encore la foi dans les bobards de l’austérité .
Di Rupo sera jugé ou non, sur la fidélité au parti des populations de banlieue. L’ennui, c’est qu’à la haute direction, il y a des dizaines de "Le Foll" belges, qui croient leur heure venue. Il n’y a rien de pire qu’un parti en perte de vitesse qui étale ses querelles de personnes au grand jour.
Admettons que la direction dégrisée, donne sa chance à de petits nouveaux. Le malheur, c’est qu’en Belgique on n’a aucune figure de l’envergure des Français Benoît Hamon et Aurélie Filipetti (exclus du PS). La volonté de Di Rupo d’affaiblir les deux bastions forts du socialisme à savoir Liège et Charleroi, au profit des villes du Hainaut, ont privé des jeunes talents de sortir des rangs, comme émergèrent en leur temps, à Liège, les Terwagne, les Mathot et les Onkelinx. Enfin, les vieux de la vieille sont toujours présents, immobiles mais aux aguets, comme André Flahaut et Rudy Demotte. On les invite encore dans les médias, ils prennent ainsi la place de la génération suivante qui passe inaperçue.
Juste pour un dernier retour au catafalque français, entre le battu par forfait Le Foll et le futur premier secrétaire, Olivier Faure, il n’y a pas l’épaisseur d’une feuille de papier d’imprimante. M. Faure était l'adjoint de M. Le Foll à Solferino lorsque François Hollande en était premier secrétaire, lit-on dans la presse française, une proximité qui a conduit à les qualifier de "frères jumeaux du hollandisme", comme entre la passionaria bientôt retraitée Laurette Onkelinx et Elio Di Rupo.

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Au Père La Chaise, je n’ai pas attendu les discours, pour partir discrètement. Quant au PS belge, je n’irai pas au cimetière de Mons, Chemin de la Procession, pour entendre l’éloge funèbre dit par André caveau, pardon Flahaut.
Ce n’est pas par principe, plutôt par lassitude. Le ver était dans le fruit depuis longtemps. La trahison de la gauche par le PS belge vient de loin (1). Après, on prend l’habitude. On trahit tout le temps. Cela s’appelle la routine. Les chefs font des carrières de situation. On est libéral par la politique, on le reste par confort. On devient un salaud sans le savoir. C’est la vie !
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1. Le 23 novembre 1964, le Bureau du P.S.B. (ancêtre du PS) annonçait son intention de soumettre à un Congrès le problème de l’incompatibilité entre la qualité de membre du P.S.B. et la qualité de collaborateur à La Gauche et à Links et la qualité de membre du P.S.B. et de dirigeant du M.P.W. (Mouvement Populaire Wallon, statutairement apolitique). On sait que le principe de ces incompatibilités fut voté par le Congrès extraordinaire du P.S.B. le 12 décembre 1964.

16 mars 2018

Lutte des classes pas morte !

De quoi parle-t-on exactement quand on parle du peuple, quand on parle au nom du peuple ? C’est précisément parce que l’on ne le sait pas bien, que les pires interprétations sont possibles.
Les voies du peuple sont impénétrables, sauf pour Gérard Bras qui vient de publier « Eléments d’une histoire conceptuelle », préfacé par Etienne Balibar.
Qu’on en soit tous issus, du point de vue de l’anthropologue, cela paraît plus juste, que faire une bouche en cul de poule pour déclarer qu’on n’est pas du peuple et surtout qu’on n’en procède pas.
Depuis que les chasseurs-cueilleurs sont passé à l’agriculture, la notion du vivre ensemble a toujours été fondamentale pour une cohabitation pacifique du « tous ensemble » qui est la meilleure définition du peuple, de Bill Gates au plus fauché du Bronx, de Charles Michel à votre serviteur.
On s’occupe de ça politiquement depuis la plus haute antiquité.
C’est même le seul prétexte de tout élu, même si la plupart en profitent pour faire mousser leur clan et uniquement lui, dès qu’ils sont installés aux frais de la collectivité, aux assises du pouvoir.
Si la raison d’être est de veiller sur le peuple, des gens comme Charles Michel, avec les meilleures dispositions du monde, le surveille, le malmène, le maltraite, comme si tous ses électeurs n’étaient pas une émanation du peuple !

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Quand la rue les conteste, on les voit déployer toutes les formes de mépris tenant à leur seul jugement. Barons médiévaux des temps modernes, ils se défont de la meute à coups de talon.
La notion de peuple n’est pas qu’une notion quelconque, anodine, superfétatoire aux citoyens ayant pignon sur rue, mais absolument centrale.
D’Armand De Decker, l’avocat aux émoluments les plus élevés au monde, à Didier Reynders qui pose son cul avec madame en notre nom et à nos frais, sur un balustre de marbre blanc du Taj Mahal, tous procèdent du peuple, ce qu’ils ont hélas oublié depuis fort longtemps.
Platon en lecture recommande Hannah Arendt, comme Esope, Lafontaine, rien de ce qui est politique n’est comme tel étranger à une réflexion sur la notion de peuple.
Le peuple, qu'il se retrouve en grec ancien « démos, plêthos, laos », dans la terminologie latine « populus, multitudo, plebs » est très supérieur en démocratie à l’économie et aux rapports qui en découlent entre les classes sociales.
Je me fous de savoir si nos milliardaires grappilleront quelques rogatons supplémentaires dans les rognures du décompte de Wall Street ou qu’un employé à la corbeille de Francfort a mis le pied sur un bren de chien, avant d’entrer dans la salle des transactions, à côté de l’importance immense d’un enfant qui fuit avec ses parents rohingyas et qui va mourir de faim.
Cette faune, dont les gazettes nous rebattent les oreilles, ne peut pas trouver le premier dollar du milliard nécessaire pour subvenir aux besoins d'un million de réfugiés rohingyas entassés dans des camps surpeuplés, du sud-est du Bangladesh.
C’est que le peuple à son Hydre qui dévore ses entrailles.
Du peuple, on peut constater deux classes, très différentes l’une de l’autre, dont la mise en relation est peut-être l'essence de ce qu'on appelle la politique, les riches et les pauvres.
La camp des pauvres est immense, varié, c’est le fondamental de l’humain, l’autre, très clairsemé, mais puissant, est la cause d’accidents de parcours du reste. Le peuple dans son intérêt, pour que ses enfants vivent, doit vaincre l’Hydre sans état d’âme.
Le peuple est au fondement de tous les problèmes que peut soulever la philosophie politique, le nationalisme et le patriotisme. On a tendance à se méfier des deux derniers. Ils semblent n’avoir d’autre signification qu’idéologique. Dénaturés par excellence, ils résument la grande considération d’une bourgeoisie qui médaille les siens à tout va et ignore les autres, noyés dans un ensemble indistinct, par effet de propagande des partis nationalistes.
Rien ne nous oblige à l’entendre de cette oreille, comme si le peuple était incapable de défendre des valeurs constitutives d’une nation que sous forme de chair à canon, sur un champ de bataille.
Une distinction proche de l’exclusion différencie le pouvoir délégué par le peuple, au peuple lui-même. C’est-à-dire le peuple, sur lequel le pouvoir s’exerce, et le peuple comme sujet titulaire du pouvoir souverain.
La démocratie par délégation n’est pas prête à sortir de cette contradiction là !
Ce que l’on appelle démocratie (au sens strict : le pouvoir du peuple) n’est qu’un masque de la domination réelle du peuple par des particuliers usurpant des droits et exerçant des pouvoirs hors contrôles.
Il faut que le peuple ne soit pas peuple en son entier, qu’il se divise et s’altère par le mécanisme même du pouvoir qu’il exerce sur lui-même, selon une procédure de délégation du pouvoir, de représentation du peuple par une partie de lui-même qui sera sans doute issue du peuple, mais qui a tous les caractères d’une classe politique, c’est-à-dire une aristocratie ou une oligarchie.
Le mot peuple est dépréciatif dans la bouche des politiques au pouvoir. Pour cette engeance qui porte haut et beau, le peuple, c’est le petit peuple, le menu peuple, le vulgaire, ce que Burke appelait avec mépris « a swinish multitude » (la multitude de pourceaux), la populace, la multitude, la plèbe, la canaille, la tourbe, c’est-à-dire l’ensemble des déshérités, des misérables, des pauvres et des vaincus. Voilà qui dénonce un aspect peu reluisant des acteurs de la démocratie qui tient à l’écart des responsabilités politiques par une situation de fait qui minorise le peuple dans la vie publique, comme la pauvreté et le manque d’instruction, pour ne citer que deux exemples, alors qu’il y en a cent !
Je laisse la conclusion à Gérard Bras. Il est tellement bien plus éloquent que moi :
« C’est par le peuple, au sens de plèbe, que se fomentent et qu’éclatent des révolutions qui viennent jeter à bas l’édifice de la société bien organisée de la communauté des citoyens, c’est le peuple comme plèbe qui peut défaire le peuple comme corps politique et en instituer un autre, c’est lui qui avance dans la rue et qui intervient pour rompre l’ordre des choses, c’est lui qui exerce la principale menace à l’encontre de la stabilité de l’ordre politique qui est l’œuvre du peuple souverain, c’est lui qui est toujours susceptible de se révolter et qui fait une apparition éclatante sur la scène de l’Histoire en 1789, c’est du peuple comme plèbe dont il est question dans le célèbre tableau de Delacroix, La liberté guidant le peuple. Le peuple a beau être composé des déshérités, des pauvres et des exclus, cela ne veut pas dire que ses acteurs ne jouent aucun rôle politique – bien au contraire – c’est une force historique active, qui infléchit le cours de l’histoire – mais que le mode selon lequel ils interviennent dans la vie politique est celui de l’insurrection, de la destitution, de la redistribution. Il est donc moins question du pouvoir du peuple, comme titulaire de la souveraineté, conformément à l’idée selon laquelle la volonté du peuple est le seul fondement possible du pouvoir politique. Il est question plutôt de sa puissance, qui est puissance ou force vive, non domestiquée, de destitution, de division, de destruction, de désordre et de dissolution. »

15 mars 2018

Du front popu au populisme.

Même Vladimir Poutine n’est plus inquiet de revoir le communisme façon Brejnev, à l’aube d’un nouveau sacre, le petit père des peuples, c’est lui. A fortiori le libéralisme exubérant de l’Europe peut dormir sur son matelas du CAC 40, l’armée rouge n’est plus qu’une chorale.
Mais les systèmes autocratiques et démocratico-économiques ont besoin d’un ennemi pour justifier leurs propres turbulences et les imputer aux autres.
Le populisme est devenu la nouvelle bête immonde du discours public. Ça tombe bien, le populisme est un tiroir. Tout le monde y fourre son linge sale.
Le pilier de bistrot qui explique en vidant son verre, que les étrangers lui ont pris son gagne-pain et jusqu’à l’envie de chercher un autre job, qu’il prononce comme Charles Michel « djob » !... c’est lui, le modèle de série du populisme. Il finit son discours par « tous pourris », c’est dire l’archétype !
Nos journalistes de proximité épinglent la FGTB et le PTB, gisements riches en populistes exploitables, cela fait plaisir à leurs patrons. Daech est remplacé, Allah ne s‘exporte plus.
Amalgamé de la gauche à la droite, le populisme réunit le pauvre, le riche et le citoyen. Admirable synthèse. Têtus, les faits désapprouvent.
Le peuple, dont tout le monde se réclame en le conspuant, serait donc tous les publics à la fois. Charles Michel peut faire de la politique par et pour le peuple et déposer des lois favorables aux riches, au grand émerveillement du MR.
Le tapis de prière de Bart fait du contre-populisme !
En somme on touche aux questions très anciennes qui concernent la démocratie. Les élus seraient mandatés par le peuple pour exercer une autorité contraire à ses intérêts ! On nous fait croire que pour le bien de tous, il faut durcir les règles du chômage et assouplir celles qui traitent du grand capital et de son impôt !
Il en découle que le peuple n’est pas vu comme une masse, mais comme une addition de membres contradictoires aux noms desquels le pouvoir mènera une politique de centre droit ou de centre gauche, en oubliant que le peuple est un tout supérieur à l’individu.
Socialisme et populisme sont identiques. Il s’agit bien de mettre en pratique un plan d’actions en forme de règlement de compte, entre des volés et des voleurs. Voilà pourquoi le PS de Di Rupo n’a plus rien à voir avec le socialisme et le populisme. Nous assistons, en fait, à la mise en bière laborieuse de la social-démocratie.
Le populisme de droite est une expression maladroite qui signifie autre chose, plutôt un anarchisme de salon, qui s’est épandu dans d’autres couches sociales. Il n’y est question que d’une lutte entre voleurs, chacun réclamant son butin au détriment des autres censés le voler.
Historiquement, le populisme moderne est plus ancien que l’on ne croit. Il apparaît dès 1848 en Europe dans un mouvement européen de grande ampleur, et en 1860 en Russie, par une organisation d’autonomie économique des villages (Narodnik).
La fondation de l’Internationale et les luttes ouvrières verront les idées populistes remplacées peu à peu par le socialisme.
Dans les années soixante, à Liège, Maryse Ockers de la Fondation Renard relançait l’autogestion, une autre forme de populisme.

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Les vieux bolchéviks frémiront de plaisir : dès la fin du XIXme sècle, les thèses de Marx et Bakounine définiront la conscience prolétarienne, d’après une vision matérialiste de l’économie et des rapports sociaux. Abandonnée après la tentative malheureuse de l’URSS, cette vision matérialiste pour les neuf milliards d’humains qu’on nous promet pour le dernier quart du XXI siècle, qu’on le veuille ou qu’on le déplore, reste la seule issue possible de partage pour éviter les guerres mondiales de l’eau potable et des ressources d’une terre surexploitée en déclin irréversible.
L’égalitarisme abstrait, qui prétend rendre tous les citoyens égaux aux yeux de la loi sans toucher aux différences sociales, par un système grossièrement repris par la notion de social-démocratie est un échec lourd. Le dernier obstacle, avant la montée des populismes, est levé. Voilà qu’en se défaisant des partis traditionnels, le vote populaire, usant du droit à la démocratie, revendique son autonomie politique de classe.
Qu’on ne s’y trompe pas, le discours officiel de Charles Michel et des autres libéraux parlent du populisme comme d’un vrai parti d’opposition. Ils exploitent en les renouvelant, les anciens slogans consacrés au communisme, sauf que le populisme est informel et sans doctrine, ce qui les désoriente et prête à la confusion des cibles, dans leurs attaques.
La politique de 2018 résulte des mouvements de fond qui ont été interprétés diversement et ont été mal compris et négligés, c’est le Printemps arabe, les mouvements “citoyens” des années 2010 : les Podemos, Syriza en Grèce, Occupy Wall Street aux États-Unis et récemment Nuit debout en France et Notre-Dame-des Landes, toujours en cours, puisque l'État français a donné fin mars, comme dernier délai à l'évacuation de la zone. Qu’importe si ces coups d’éclat disparaissent parfois aussi vite qu’ils sont venus. D’autres prendront leur place.
Le populisme de gauche est donc le camp du peuple dans toutes les acceptations du terme.
Il complète la critique marxiste de la société. Il faudra en tenir compte. Les Le Pen, Trump, Poutine, Orban ne sont pas des populistes, mais des démagogues réactionnaires qui consolident le pouvoir des classes dirigeantes, en instillant la haines des étrangers et la peur de perdre l’économie libérale qu’ils vendent comme la panacée bonne pour toujours !
La classe dominante dépossède toujours le peuple de ses prérogatives. Là où le peuple n’est rien, il veut être tout. Ce langage, l’élite doit bien le comprendre, puisque c’est le sien.
La lutte des classes populiste a donc pour but d’abolir les classes sociales, en se défaisant d’un corps parasitaire.
En dépit d’une histoire complexe et de réalisations parfois hasardeuses, ces idées sont celles qui animèrent certaines des plus grandes révoltes populaires de ces deux derniers siècles. On peut disserter longuement sur les différences – réelles – entre socialisme et populisme mais, répétons-le, l’idéal est le même. Les Le Pen, Trump, Poutine, Orban ne sont pas populistes, mais des démagogues réactionnaires qui, sous couvert de combattre la “bien-pensance humaniste”, consolident le pouvoir des classes dirigeantes contre leurs propres populations.

14 mars 2018

Alerte : mini ou maxi ?

Nos élites ont autant investi dans les manières de nous prémunir du terrorisme que de le combattre sur le terrain même où il a tenté d’exister en tant qu’État !
On nous dit aujourd’hui que nos précautions n’ont pas été vaines et que les Services compétents ont pu déjouer bien des attentats. Pour des raisons évidentes d’efficacité, nous ne saurons ni leur nombre, ni les moyens qui ont été utilisés. Tout le monde veut bien admettre qu’en la matière, la discrétion est de mise et on la comprend. Reste, néanmoins, qu’ainsi nous n’avons la preuve de rien, ni sur le nombre d’attentats déjoués, ni les moyens déployés et s’ils sont encore nécessaires.
Nous sommes donc bien obligés de croire sur parole des ministres et leurs délégués de justice et de police. Nous savons que, pour ce qui concerne surtout les ministres et leurs délégués, que se sont des menteurs professionnels, donc sans aucune véracité.
Or, la démocratie, que je sache, doit être transparente et offerte à la connaissance de tous dans ses moindres recoins, sinon, ce n’est plus la démocratie.
La question est sensible.
En laissant planer le doute sur les attentats qui ont été déjoués, on se prend à supposer que les autorités en auraient déjoués beaucoup. Pour des raisons qui tiennent au prestige et au nom de l’économie des moyens en période d’austérité, ces dites-forces de sécurité ne vont pas dire le contraire. Devant la maigreur éventuelle possible des résultats, affirmer, qu’elles n’ont pas servi à grand-chose, sinon à rien, serait un suicide politique.
Au vu de la « main-d’œuvre armée » issue de petites PME familiales locales, malgré des voyages initiatiques sur les terres de l’Islam des recruteurs initiés, la médiocre qualité des terroristes, petits délinquants, voyous des périphéries, immatures souvent, débiles légers parfois, on se demande si l’armée d’Abou Bakr Al-Baghdadi, le chef de l'Etat islamique, n’était pas une illusion en-dehors des territoires contrôlés par l’EI ?
Ne serait-ce pas à cause des médias et de leurs directions qui soufflent ce qu’il faut écrire et dire aux populations, que les terroristes sont parvenus à faire les gros titres et à changer la situation politique, en nous poussant à sur-réagir ? Même si ce n’est pas rien ce que ces intégristes ont laissé derrière eux comme morts et blessés en Belgique et en Europe !

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Dans l’engrenage des mesures de sécurité, il est difficile pour les autorités de revenir à une situation normale. Vous voyez d’ici le genre, si nos militaires rentraient dans les casernes et que le lendemain un attentat serait commis quelque part tuant des passants ? Même si le résultat avait été identique avec les militaires dans les rues, que ne dirait-on pas de l’imprudence des autorités ?
Tout ce bazar, ce souk de croyances moyenâgeuses et de cruautés gratuites, n’est-ce pas le lot quotidien, heureusement résiduel, de nos sociétés de consommation ? N’avons-nous pas toujours en activité en surimpression de l’esprit prédateur inné de l’Homme, les deux fabriques de monstres en activité que sont les religions et le système économique ?
Comme l’écrit si bien Harari dans son livre paru en 2015 « une brève histoire de l’avenir », le terrorisme est un show !
Ce n’est pas un phénomène récent. Il n’a pas l’étoffe sociale nécessaire pour faire de son initiative une révolution durable et déposer un ordre ancien, en proclamant le sien.
La nouveauté, c’est son importation de zones pauvres socialement à des zones « riches », sans autre vecteur que religieux, par le seul transfuge de son programme à des souches fragiles immigrées et à des souches locales démunies, le tout baignant dans une atmosphère délétère de petites délinquances et de vies précaires peu réfléchies.
L’Occident, sachant cela, a quand même servi de détonateur à cette nouvelle folie. Les islamistes n’auraient jamais renversé Saddam Hussein à eux seuls, encore moins Mouammar Kadhafi, surarmé par nos soins, si les États-Unis ne s’étaient pas mis en tête de venger le 11 septembre par une guerre, dans ce qui était déjà une poudrière : l’Irak. La suite était inévitable, nous la subissons toujours.
Le problème de fond qui développe toute sorte de forme de terrorisme, reste le système économique occidental dont nous n’avons pas réussi à changer le moteur : l’individualisme et sa conséquence, la montée des inégalités.
La religion sert de prétexte commode pour une opposition délétère. Le terroriste ne veut pas changer le système économique, il veut simplement le vassaliser et le mettre au service de sa cause, mais c’est pour en profiter au même titre que celui à qui il ravit les biens.
Comme l’économie expliquée dans les écoles, le terrorisme nous vend du vent, sauf que le sien répand du sang que l’on voit. Il se conduit ainsi bien plus stupidement que l’autre !

13 mars 2018

27 * nouvelles aux States !

Les écoles de commerce qui préparent les managers de demain ont des cours pratiques « offensifs » qui pourraient, ailleurs, s’appeler arnaques. On y étudie l’attaque de l’entreprise par son côté faible, pour en devenir propriétaire.
C’est exactement ce que fait Trump, avec sa taxation de l’acier.
Il a beaucoup fait circuler le bruit que faire payer la Chine était son objectif. C’était pour mieux cibler l’Europe, qu’il prend à la gorge, en petit gangster boursier de Manhattan qu’il est resté, malgré les ors de la Maison Blanche.
Et pourquoi l’Europe ?
Parce que la structure de l’UE permet ce genre d’offensive. C’est le moment avec les dissensions de ses membres et la montée d’une droite nationaliste. Elle expose aux yeux du monde ses dirigeants veules et sans imagination. Pour un prédateur bien trempé comme Trump, c’est irrésistible !
Donald peut compter sur la Grande-Bretagne. Theresa May espère, avec le bordel que l’offensive américaine va créer, sortir du guêpier de Bruxelles sans trop souffrir.
Sur le temps que mettront les américanolâtres de s’en apercevoir, le coup sera fait et les écoles de commerce mettront « ce nouveau classique » dans leur programme d’études.
L’homme d’affaire-président a jeté son dévolu sur le secteur automobile, fleuron de l’industrie allemande ; mais, par contrecoup, toute l’industrie européenne de l’automobile est menacée.
À Pittsburgh, ancien fief de l’automobile avec Detroit, Trump a meuglé dans le micro d’un meeting : "nous allons taxer Mercedes-Benz, nous allons taxer BMW". Une grande part de rodomontades chez lui, on l’a vu avec Kim Jong-Un,. Il chauffe ses troupes massées dans les zones industrielles ravagées par le chômage. Son pari de « financial killer » pourrait être gagné.
Première règle pour réussir un coup : il faut bien réfléchir. En affaire, celui qui attaque a toujours un pion d’avance. Celui-là, il a étudié la meilleure façon de le jouer, avec 90 % de réussite. Les américanolâtres – on le voit en Belgique – lui ont préparé le terrain. Je ne dis pas sciemment, mais par bêtise et conviction. Sujet niveau ULB : l’Amérique, alliée fidèle ne peut pas nous faire ça.
Il veut tout simplement un accès privilégié aux marchés de l’UE, comme s’il était membre de l’UE. Il va l’obtenir.
C’est comme Theresa May, sauf que Trump a des arguments que l’Anglaise n’a pas. Il attrapera l’Europe comme les femmes : « par la chatte ». "On ne peut même pas vendre là-bas nos productions agricoles, ils nous restreignent carrément". Il nous reproche de ne pas accepter les maïs et les blés OGM, les fruits imprégnés de glyphosate et les poulets javellisés.
Le deal est simple. Il l’a tweeté samedi "L'Union européenne, des pays merveilleux qui traitent très mal les Etats-Unis dans le commerce, se plaignent des droits sur l'acier et l'aluminium. S'ils abandonnent leurs horribles obstacles et leurs droits de douane sur les produits américains, nous abandonnerons les nôtres. Sinon, nous taxons les voitures etc. Honnête!".

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Aurait-il mille fois tort, notre grande faiblesse c’est d’avoir des dirigeants pas nets, compromis dans mille combines, comme Jean-Claude Juncker, des ministres pâlots et baignés de « culture » commerciale américaine, comme Charles Michel et Didier Reynders. Un Macron pas fâché que Trump n’ait cité que Mercedes et BMW, laissant ainsi l’initiative de la riposte à Angela Merkel. Une Europe de l’Est très nationaliste qui aime mieux se jeter dans les bras de l’Amérique que de supporter la tutelle des deux pays dominants de l’UE : l’Allemagne et la France.
Avec la crise interne de confiance que traverse l’Europe, on aurait raison dans les écoles de commerce de parler du coup de maître de l’Amérique.
Une première réunion infructueuse a eu lieu à Bruxelles, entre les résignés des 27 pays.
Il y en aura d’autres. L’UE est prodigue en réunions, surtout les infructueuses. Avec son système d’unanimité pour les questions commerciales, il se trouvera toujours un Polonais ou un Italien (après les élections début mars) pour user de son droit de veto.
Ce serait donc exagéré de prétendre que l’Amérique entre en guerre ouverte avec l’Europe, puisque la pauvre est incapable de réagir, ce serait plutôt une reprise du continent par une Amérique qui avait négligé de faire le tour du propriétaire, depuis le plan Marshall, après la guerre.

12 mars 2018

S’adapter comme Alain Raviart.

« C’est pas tous les jours dimanche » de ce jour est particulièrement exemplaire de ce qu’on arrive aujourd’hui à faire pour tromper l’auditeur.
Tout entre en jeu, jusqu’à l’attribution des places. Par exemple, lorsque Thierry Bodson de la FGTB est invité, ainsi que Germain Mugemangango, porte-parole du PTB, on les place toujours l’un à côté de l’autre. Sur une petite pancarte apparue quelques secondes derrière Deborsu, ce dimanche midi, on chambrait le PTB sur les grèves et le travail de nuit, cette attribution des places ressemblait à un jumelage, ainsi le couple en prenait plein la tronche.
Alors, ne plus assister à ces mascarades ou éclater comme Mélenchon sur le même sujet en France ?
Je ne suis pas Hedebouw, ni Di Rupo, mais si ces deux là se concertaient et laissaient les bourgeois se débrouiller entre eux, peut-être cela vaudrait-il mieux que de se faire prendre chaque fois en otage par la presse croupion, les découpages tendancieux des reportages et les ultras libéraux remontés à mort contre ceux qui font tourner leurs usines.
On pourrait qualifier la participation intellectuelle de la rédaction sur les sujets traités, de très faible !... parachevée par cet incroyable sondage trottoir de Deborsu. Cette fois, on avait à débattre du travail de nuit. La séquence du chômeur qui cherche du travail, mais ne veut pas travailler la nuit était des toutes premières interviews, évidemment.
En face du syndicaliste et du porte-parole du PTB, il y avait sur le plateau une belle brochette d’enthousiastes pour le travail de nuit, quasiment désespérés par le caractère de cochon du travailleur wallon qui fait presque toutes les grèves du royaume à lui seul.
À ceux-là qui y allaient de leurs reproches, si Deborsu avait été suffisamment couillu pour faire le show d’un Laurent Ruquier d’« on n’est pas couché », il aurait pu leur faire une proposition d’une haute teneur productiviste. Pourquoi ne feraient-ils pas leurs travaux administratifs la nuit, ainsi ils pourraient libérer leurs bureaux le jour, ne serait-ce que pour loger de nouveaux entrepreneurs ?
Tout le monde sait comme la rupture du cycle normal : état de veille/sommeil est préjudiciable à la santé. Ce débat est vieux de septante ans, lorsqu’on fit les poses 3 x 8 dans la sidérurgie au sortir de la guerre, encore que le poste de nuit n’était que d’une semaine sur trois pour les travailleurs.
Des spécialistes du sommeil, neurologues, psychologues et psychiatres tous d’accord, vous le diront, le travail de nuit est hautement préjudiciable à la santé.Tous les boulangers le savent, on dépasse rarement la septantaine parmi les retraités du métier.
À défaut de ces avis autorisés, on a eu droit à Alain Raviart, la bouche en cœur, nous réciter un des thèmes favoris de KO communication, selon lequel, il faut s’adapter ! C’est le principal défaut de l’ouvrier wallon, il ne s’adapte pas. On attend Raviart pour la prochaine adaptation, par exemple les 4 x 10 ou les 3 x 13 heures d’affilées, le tout en contrat de trois mois renouvelables.

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Les télés et radios privées ont de plus en plus tendance à jouer du « fake news ». C’est une façon « branchée » de désigner les bobards, contre-vérités et rumeurs qui circulent sur les réseaux sociaux : facebook, youtube, mais aussi d’y associer un public innocent et pris de court dans la rue, dont les réflexions seront coupées éventuellement, tronquées souvent, pour y faire ressortir un effet comique et partisan.
Ce faisant, tout en dénonçant ces pratiques, ces médias en sont potentiellement les propagateurs.
Le mensonge utilisé par toutes sortes d’espèces de pouvoir, ce n’est pas Internet qui en a la paternité. Les approximations et les bobards sont proférés en priorité par les gouvernements avec le concours des médias institutionnels. Les fake-news sont bien plus anciens ; mais c’est Internet qui en a multiplié les occasions et les a relayés avec une audience jusque là plus réduite.
Pourquoi croyez-vous que les grands industriels se ruent sur les médias à coup de millions d’euros ? Pas pour les bénéfices, ils sont minimes quand il n’y a pas perte, mais pour l’impact que cela a sur nos comportements d’acheteurs et d’électeurs.
La barrière qui séparait la vie privée de la vie publique n’existe plus. Pour en parler avec le maximum d’audience, RTL a inventé les chroniqueurs « grandes voix », observateurs conformistes ou tout ce que l’on veut, afin d’impressionner la clientèle de Telenet, VOO, Proximus ou SFR, bien d’accord de payer pour qu’on leur raconte des bobards, pour autant qu’ils soient amusants.
Pour retenir l’intérêt, « c’est pas tous les jours dimanche » et les autres émissions du genre, doivent surprendre et donc se démarquer des informations communes, sans s’embarrasser de vérifications. Elles doivent répondre aux attentes du public et dire à chacun, ce qu’il a envie d’entendre et de croire. Ainsi sont réunis les deux ingrédients des « fake news ».

11 mars 2018

Mouton !... dessine-moi l’Europe.

…mais un mouton, cher Saint-Ex, ne sait pas dessiner !
C’est vrai, il ne sait que bêler.
Pourquoi des types dans mon genre s’astreignent-ils à exprimer leur point de vue dans des blogs souvent trop long et parfois ennuyeux ?
Je ne suis pas le seul à m’être posé la question.
On pourrait très bien imaginer autre chose dans le plaisir d’écrire qui aurait sinon plus de sens pour les autres, au moins un pour soi-même !
Le principal argument, qui motive la persévérance de la publication journalière pour certains (assez rares) et épisodique pour les autres, reste la frustration du citoyen dans une démocratie où il ne trouve pas son compte.
Le blogueur est avant tout un citoyen qui n’a pas renoncé de l’être, dans une démocratie dont le principal défaut est d’accorder trop d’importance à la notoriété, au détriment de toutes les autres formes d’avis.
Une des conséquences se lit en filigrane de chaque élection, parmi les vingt-sept pays de l’Europe.
Ce que l’élite appelle dédaigneusement le « populisme » n’est qu’une des manifestations de cet antitout que les notoriétés politique, économique et journalistique ne parviennent pas à analyser.
C’est peu dire que le citoyen en a assez de cette démocratie dont les représentants s’affichent « contents » de tout, alors qu’ils ne le sont que d’eux-mêmes.
L’élite en Europe le savait que l’Italie allait voter comme elle l’a fait, Guy Verhofstadt l’a dit partout : les Italiens en ont assez de leurs dirigeants historiques, comme nous, nous sommes lassés des nôtres.
On dit le peuple borné, incapable de décider de façon intelligente, l’oreille favorable aux fake-news. Cependant, il est bien plus fin que l’on suppose, plus déterminé que l’on ne croit. Comment voulez-vous qu’il ne s’insurge pas quand les avertissements qu’il donne par le seul moyen qu’il ait pour s’exprimer : l’élection, ne soient pas entendus ?
En un an, voilà un grand pays européen, l’Italie, qui voit la social-démocratie plonger sous la barre de la majorité, après les Pays-Bas, la France et l’Allemagne. Auparavant, c’était au tour de la Grèce, puis de l’Espagne, sans oublier le rejet de l’Europe par l’électeur de la Grande-Bretagne.
Il pourrait bien arriver quelque chose de comparable à la Belgique en 2019 : la majorité absolue de la N-VA en Flandre, remorquant ses complices francophones du MR, pour justifier la participation du Sud, à cette mainmise du pays par la Flandre ?

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Si cette perspective était la bonne, malgré une perte d’électeurs dégoûtés de la servilité du MR, Bart De Wever n’aurait même plus intérêt à militer pour le confédéralisme, puisque la Flandre ferait partout la loi !
Sur le modèle italien, l’électeur belge ne montrera-t-il pas son ras-la-casquette de la politique traditionnelle, oubliant que la N-VA en est le dernier rempart sous un camouflage nationaliste ? Car voter N-VA, ce n’est pas voter anti-establishment, c’est voter pour un autre establishment d’aspect différent mais bâti sur les mêmes bases que le PS ou le MR, avec son chef, les lieutenants du chef et ses élites, dispersés partout, mais avec une pensée unique, celle du leader.
Déjà à cause de la faible représentation des francophones dans le gouvernement actuel, on voit bien se dessiner l’avenir de ce pays : anti-immigration, anti-Europe sociale, croyance en une économie bonne pour le monde, alors qu’elle ne profite momentanément qu’à deux grandes puissances, Chine et USA, le temps qu’un des deux morde la poussière !
Faiblesse de la démocratie dans l’Union Européenne, à défaut d’introspection et d’autocritique l’Europe est devenue insupportable de prétention et de suffisance. Tout cela conduit à l’immobilisme et les élections futures de 2019 pourraient en précipiter l’issue.
La social-démocratie est morte. A-t-elle jamais existé ?
Si les blogs ne servaient à rien, au moins cette dernière interrogation aurait au moins le mérite d’exister, grâce à eux. .
Ce que les journaux habituels, louangeurs habituels du statuquo, n’ont jamais osé faire.

10 mars 2018

Coup dur pour les béats du libéralisme.

Y a-t-il plus béats que les libéraux du MR et les nationalistes flamingants de la N-VA, en Belgique ?
Les orthodoxes, grands américanolâtres, vont trouver, dans les jours qui viennent, une explication intelligente à l’instauration de taxes par Donald Trump, sur les importations d'acier et d'aluminium aux Etats-Unis.
Pour eux, il n’est pas possible que le grand champion de la liberté d’entreprendre devienne protectionniste, à partir du moment où cette mondialisation du commerce ne les arrange plus. Trump a sans doute, diront-ils, des raisons impérieuses de le faire, que nous ignorons, à nous de les découvrir !
Dire le contraire, ce serait avouer que les USA les ont bien eus et promenés pendant de longues années. Un peu à la façon des fans de Johnny Hallyday qui ne croient pas que leur idole ait pu déshériter deux de ses enfants.
Alors, ils cachent leur déception par des airs entendus, tout ça pour ne pas passer pour des imbéciles et surtout, pour nous avoir baladés d’austérité en austérité et de baisse de salaire en baisse de salaire, pour que la réussite soit au bout du chemin.
La décision de Trump de taxer à 25% les importations d'acier et de 10% celles d'aluminium, entrera en vigueur dans 15 jours.
C’est peu dire comme les libéraux béats sont mal à l’aise en Belgique.
Retrait du TPP, des accords de Paris sur le climat, de toute collaboration, enfin, sur le commerce équitable, les États-Unis se comportent au grand jour comme les prédateurs qu’ils ont toujours été, sauf pour les droites européennes et particulièrement celle de Belgique.
Détenteurs du dollar, monnaie mondiale du commerce, champion pour quelques temps encore, des transactions d’entreprises à entreprises, hors concours de l’import/export ; ils se fichent carrément du reste du monde selon les seules règles qui comptent dans les affaires : comme au poker, c’est celui qui a le plus de biftons qui ramassent les biftons des autres.
Quand nos économistes se décideront-ils à parler vrai ? Quand se décideront-ils à nous dire qu’il n’y a jamais eu que des règles bidons en affaire et que c’est la grosse mouche qui passe à travers la toile d’araignée, quand la petite s’y fait ficeler.
La dette, Trump s’en fout. Elle est pharamineuse, la Chine en détient une part considérable, et alors ? Pour quelqu’un qui respecte aussi peu les autres, qui a fait faillite plusieurs fois et s’est toujours tiré d’affaires en poussant ses créanciers à la ruine, Trump sait bien que la Chine est propriétaire virtuel d’un bon morceau de l’industrie américaine, au point qu’on se demande à qui appartient la Maison Blanche et le Capitole ? Mais c’est l’imprimerie américaine qui imprime les dollars. La Chine n’est qu’un tigre de papier puisqu’elle ne détient que ça. En réalité, elle ne détient que du vent.

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Ponzi-Madoff, c’est Trump, sauf que les tribunaux du commerce aux USA lui donneront raison à tous les coups, puisque c’est lui qui établit les règles ! Dans ce cas, c’est le grugé qui est condamné à 99 ans de prison et Ponzi-Madoff qui finit tranquillement sa partie de golf.
À l'Union européenne, Jean-Claude Juncker martèle sa table de travail de ses petits poings. Une guerre de tranchées serait nuisible à tous et il dit préparer des mesures de rétorsion. L’ennui, c’est que JC est un américanolâtre au même titre que Charles Michel et tous les MR à sa suite. Il va falloir, s’ils ne font rien, expliquer à ceux qui exportent environ pour 5 milliards d'euros d'acier et 1 milliard d'euros d'aluminium chaque année vers les Etats-Unis, qu’il n’y a qu’à attendre la fin de la tempête.
Secoué, le président du Conseil européen Donald Tusk précise que le contentieux sera au programme du prochain sommet européen à Bruxelles les 22 et 23 mars, JC a concocté une liste de produits américains qui pourraient être taxés, dont le fameux beurre de cacahuète, et la Harley Davidson, pour compenser en valeur, le dommage causé à l'industrie européenne.
C’est rire des Européens que de proposer une taxation contre une autre, toute proportion gardée, plutôt folklorique et qui ne préjugerait pas des pertes financières et d’emplois à cause des mesures américaines.
Il manquait aux deux infirmes du cerveau, le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, qui redoute l'escalade de mesures protectionnistes en compromettant la croissance. Ces minus chargés de « sauver » l’Europe du piège commercial, poursuivent allègrement la politique de l’OTAN et sont totalement dépendants de l’armée américaine pour la protection de l’Europe. C’est raté pour une politique indépendante dans ces conditions.
« Quand un pays perd des milliards de dollars en commerçant avec pratiquement tous les pays avec lesquels il fait des affaires, les guerres commerciales sont justifiées et faciles à remporter. », dit Trump. Sauf qu’il oublie que le niveau de vie américain est élevé à cause de cela et que, s’il y a un pays qui vit au-dessus de ses moyens, c’est bien le sien. Voilà un État qui exporte son austérité pour bien vivre et exploiter jusqu’aux affamés des pays comme le Bangladesh ! Si Trump voit la chose ainsi, il convient aussi d’en incriminer nos américanolâtres qui l’aident à poursuivre ses exactions sur les plus pauvres.

9 mars 2018

Où sont passés les milliards ?

C’est commode, j’avoue être « de gauche » sans avoir la carte d’aucun parti. Je plains ceux qui sont affiliés quelque part et qui doivent défendre contre ce qu’ils pensent, une idée majoritaire ou mieux qui trouvent maladroite une intervention de leur leader, qu’ils soutiennent par solidarité obligatoire.
Ceci n’est pas un plaidoyer « apolitique » ou contre l’organisation politique de ce régime dit « démocratique », en raison de sa seule attache au concept par des élections tous les quatre ou cinq ans.
Je crois au contraire que pour vouloir du changement, il faut s’affilier à un parti de gauche et que pour garder une vision du passé social et économique, il faut s’affilier à un parti de droite.
Reste donc celles et ceux qui se mêlent d’écrire sur les uns et sur les autres et qui devraient résister aux tentations partisanes. En principe, ceux-là seuls peuvent justifier leur « apolitisme » comme une volonté aidant à comprendre le régime. Encore que pour vivre, il faut bien travailler. Écrire pour un journal, quand on sait que tous les propriétaires de la presse belge sont de droite, ce n’est pas facile de voir les événements avec impartialité.
Voilà pourquoi, j’ose écrire que je trouve assez à mon goût la dernière sortie de Laurette Onkelinx contre Didier Reynders, quoique l’article qualifiant de « réaction virulente » l’intervention de la présidente des socialistes bruxellois, montre plus de la personnalité du journaliste, qu’il ne montre l’aspect agressif de cette figure historique du PS, qu’est Laurette.
C’est vrai que Reynders est un éternel candidat, dans tout et partout. Voilà trente ans qu’il jette ses filets dans toutes les eaux et qu’il attrape ce qu’il peut, profitant à merveille du tout petit tremplin de départ d’avoir pris l’ascenseur de Jean Gol, ce dernier à la remorque de François Perrin.
Didier n’est pas le seul à avoir été garçon d’étage au bon moment, Louis Michel doit tout également à la même technique.
Voilà Reynders, transfert liégeois se réclamant de la citoyenneté bruxelloise comme un ketje des Marolles, avec le culot d’un Jean Gabin dans « Le jour se lève » face à une Arletty à l’apogée de sa gloire et qui le confond avec Jouvet pour la réplique « atmosphère ».
Là où la diva du PS marque des points, c’est que les Bruxellois en ont marre que ce transféré vienne leur servir une soupe de fausse caricoles.

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Et la bougresse à raison de dire son mépris pour un homme qui se jetterait dans les bras de la N-VA à Bruxelles, rien que pour se parer d’un titre de plus, lui le quémandeur de ce qui est bon à prendre.
Elle a une formule qui me plaît beaucoup "Demain, MR/N-VA à la Région, c'est donner la Région à la N-VA. ».
Ce scénario catastrophe, du gars sans vergogne qui vend une région pour plastronner à sa tête et s’en mettre plein la lampe, est-il possible ?
On ne sait pas. Les dernières élections en Italie montrent bien que l’électeur européen par dégoût du système européen est capable de tout. Une seule lumière comme un rai sous la porte : le parti de Berlusconi s’est effondré au point de redevenir un petit parti d’appoint.
Donc la perspective d’un parti revigoré libéral à Bruxelles capable de faire une majorité avec la N-VA, minuscule dans la capitale, mais décisive par alliance, devient difficile.
Quant au danger de cette alliance des droites à Bruxelles, madame Onkelinx ne croit pas que "le VLD, le CD&V, Groen, le SP.A" seront "balayés" dans la région-capitale par le parti nationaliste flamand.
Malheureusement pour elle son argument selon lequel "Il faut une réponse radicale au décumul des mandats. Nous plaidons pour le décumul intégral, avec Défi et Ecolo. (...) Bruxelles doit devenir la Région exemplaire en gouvernance et en transparence", est fragilisé par les cumulards de son parti qui sont socialistes plus par le fric que ça rapporte, que par conviction idéologique.
Moi aussi, le Reynders me court sur le haricot. Je n’ai jamais compris par quel tour de force, ce type surnage dans tout, sort de toutes les combines et les mauvais coups. Il a une martingale, une patte de lapin cousue dans le caleçon !
En février dernier, il n’a même pas senti passer le boulet, quand Georges Gilkinet a posé une nouvelle question au ministre des Finances, notamment sur l'interprétation -étonnante à ses yeux- du groupe Relex.
À noter qu’au moment des faits, Didier Reynders était le ministre des finances.
Je laisse parler l’écolo.
"…la Belgique n'a pas respecté le règlement de l'ONU obligeant un gel des avoirs libyens dans des banques belges. Des montants d'intérêt très importants ont été libérés. Qui a autorisé le dégel de ces avoirs? Qu'est-ce qui justifiait cette décision? A qui ces fonds ont-ils été versés? N'ont-ils pas servi au financement d'actions terroristes? Ce sont des questions que je pose depuis des mois et auxquelles j'espère bien avoir enfin réponse. C'est, à tout le moins, une question de crédibilité de la Belgique sur le plan international".
On voudrait quand même savoir ce que le ministre des finances de l’époque, Didier Reynders, en pense ?
Pas vous ?

8 mars 2018

Le PS français engage secrétaire.

Le Parti socialiste français nommera un nouveau premier secrétaire les 7 et 8 avril, au congrès du parti qui se tiendra à Aubervilliers. Les adhérents devront le choisir entre quatre candidats : Stéphane Le Foll, Olivier Faure, Luc Carvounas et Emmanuel Maurel.
En jetant un regard rétrospectif sur les chroniques « Richard III » force est de constater que même avec ironie et une apparente détestation, ce blog a eu régulièrement comme objet les PS France-Belgique. Brusquement, après le fiasco du quinquennat Hollande et l’avènement de Macron, les chroniques destinées aux tribulations des deux partis frères se sont espacées, jusqu’à devenir rares, pour ce qui concerne la partie française.
C’est qu’il n’y a plus rien à commenter.
Ce PS français est devenu transparent, sinon complètement invisible. Le fiasco a pris l’allure d’un désastre annoncé et survenu. Les grosses pointures sont à la retraite, macronisées ou happées par les anciens frondeurs qui tentent de refonder autour de Benoît Hamon, une nouvelle plateforme de réflexion qui pourrait prendre le pas sur le PS.
Les derniers caïds autour du catafalque, jusqu’en novembre rue de Solferino, s’affrontent ce mercredi sur RTL.
D’après Emmanuel Grégoire, premier secrétaire de la fédération parisienne, un long travail commence. « Il ne sera pas acceptable que ce travail soit gâché par les vieux démons de la gauche, ceux qui exposent notre famille à des guerres d'ego où priment les ambitions individuelles au détriment des convictions et de la cohérence des idées ».
Dans cette « maison du peuple » en ruine, les querelles d’ego devraient quand même être circonscrites entre quelques vieux birbes (même de 40 ans comme Maurel), par ceux qui n’ont rien compris et qui ne comprendront jamais rien.
Quand on sort de l’éclairage des médias, le résultat se paie cash. Plus personne ne vous connaît et donc, plus personne ne vote pour vous. Que Le Foll, dont on retient encore un peu l’image, se présente avec des chances de passer le cap, qu’est-ce que cela peut faire ? Rien !
Le PS n’avait qu’une chance de repartir, comme en piscine quand on a touché le fond et qu’on remonte d’un coup de talon : c’était d’offrir « sans élection » la place de secrétaire à Naja Vallaud-Belkacem. Certes, elle a refusé de se présenter et cette offre aurait fait grincer des dents et crier à la dictature. Au point où en est le PS, elle aurait fait un triomphe, seule candidate à l’adoubement par le congrès des 7 et 8 avril prochain.
Une femme jeune, intelligente et ce qui n’enlève rien, jolie, la poussière des meubles serait partie avec les anciennes gloires du ring solferinien.
Le PS ne renaissait pas encore, mais il y avait des prémices.
Que voulez-vous que je vous dise ? Ces gens sont incurables. Le PS est bel et bien au fond et y restera.
Au PS, s’il n'y a plus de militants, il n'y a plus d'idées non plus. À la limite, on se demande si ce parti n’aurait pas intérêt à se dissoudre ?

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La procédure habituelle est en cours. Les motions ont été présentées aux adhérents. Le fait que la presse n’en parle pas dénonce le peu d’intérêt pour ce processus électif. C’est peu d’écrire que ce silence est celui du reflet de l’indifférence générale.
Tout autre aurait été l’effet, si François Hollande ne s’était pas dégonflé sur son « seul » adversaire : les puissances de l’argent. Il aurait fichu un sacré bordel à la tête du pays, en butte aux partisans de l’Europe libérale et bourgeoise. Peut-être même aurait-il échoué encore plus gravement qu’aujourd’hui, mais au moins aurait-il été passionnément soutenu. Même perdant, un Président accablé par les puissances d’argent aurait été salué et respecté. Son parti n’aurait pas la forme d’épave qu’on lui voit aujourd’hui.
La gauche française est dans de beaux draps !
Quant à l’autre gauche, l’hésitation des travailleurs, à se lancer dans des actions contre les lois Macron, a entamé le capital de confiance qu’avait accordé l’électeur à la France Insoumise de Mélenchon, pourtant qui n’y est pour rien.
Sorti du PS avec fracas et la tête haute, Jean-Luc Mélenchon est de moins en moins perceptible par la famille de gauche depuis quelques mois.
Sa nouvelle ligne politique de ne plus se référer ni à la «gauche», ni au «socialisme», rend sa démarche plus solitaire que jamais.
Mais sa culture générale, son lumineux phrasé au verbe sonore portent encore les promesses de nouveaux combats.
Et même qu’il ne servirait plus qu’à déniaiser les foules, son apport à la politique de gauche restera utile et bienvenu.

7 mars 2018

Des libéraux béats…

Il suffit de suivre le pognon à la trace, pour savoir dans quelle poche il tombe. Reste à apprendre la manière de se défendre. La population belge n’en est pas encore consciente, ce n’est pas l’Europe de Juncker qui va sauver la mise. Pareil en Italie, on a voté contre les libéraux béats. Et où les Italiens essorent-ils leurs torchons, dans des seaux d’aisance de l'extrême droite et dans ceux des farfelus ni à gauche, ni à droite, c’est-à-dire quand même du côté du pognon !
Le même exercice en Belgique, sans doute pour le même résultat, 2019 au plus tard !
Nos « élites » s’y préparent. Les couteaux commencent à sortir des tiroirs.
L’assaut expliqué sur le blog d’hier, le corps à corps entre CD&V et N-VA pourrait se diluer dans le fond commun de l’orthodoxie des partis, pour l’économie libérale en cours, sans retouches ni modifications, les pauvres repasseront.
« La Belgique devrait consentir un effort budgétaire de 20,6 milliards d'euros d'ici 2024 pour espérer ramener sa dette publique à 60% du Produit intérieur brut (PIB), selon des calculs de la Commission européenne » (Le Soir).
Charles Michel n’est pas prêt de revoir les pépètes laissées débonnairement dans le portefeuille des grands tricheurs, puisque les contrôleurs du fisc et des fraudes à la TVA sont nettement trop peu nombreux pour cela.
Par contre, les faits divers rapportés avec une certaine jubilation par des gazettes de Sud-Presse du genre de celle-ci «Le tribunal correctionnel de Liège a sanctionné deux Ansois, parents de cinq enfants, qui ont fait mine, durant 14 ans, d’être séparés. Cela leur a permis de toucher, pour madame, une allocation de chômage de personne isolée ayant charge de famille. Mais cela leur coûte cher aujourd’hui… » (La Meuse). La sanction rapportera des cacahouètes, mais sera surtout précieuse pour que l’opinion prenne parti contre les petits tricheurs à seule fin de faire oublier les gros ! Quant aux cinq enfants, plus personne n’en parle.

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Malgré tous les boniments du MR engoncé jusqu’au cou dans des vêtements de confection anversois, la Belgique affiche un taux d'endettement de 102,8%, jugé trop élevé par l'exécutif européen. Ramener la dette à 60% du PIB en 2032, les bourgeois du royaume en rêvent, en lorgnant sur les dépenses sociales qui mordent sur les intérêts des sommes que nous avons gagnées pour eux et qu’ils nous prêtent. (C’est ça la combine)
Ce taux de 60% est une des obligations qui incombent aux pays de la zone euro en vertu des Traités européens. À titre indicatif, à part une exception, tous les autres pays affichent des taux d’endettement parfois beaucoup plus important, comme l’Italie : 130 % !
Quoique strictement libérale aussi, l’Europe qui n’a rien à gérer que les contributions des pays de l’Union, reste fort critique quant à la gestion de Charles Michel.
« La Belgique a également réduit artificiellement son déficit grâce aux contributions des institutions financières normalement destinées à alimenter le fonds national de garantie des dépôts » relève l'exécutif européen. « En 2017, 3,4 milliards d'euros ont ainsi été enregistrés comme recettes fiscales.
Si je traduis bien, le ministère des finances belges aurait une officine cachée des yeux du public, spécialisée en faux, malversation et équilibre douteux des finances publiques. Le rapport de la Commission sur la situation économique et budgétaire de la Belgique sera publié jeudi, on meurt d’impatience de connaître la suite.
Si ça sent l’escroquerie au niveau fédéral, le régional n’est pas triste non plus.
Les affaires des intercommunales en Wallonie ont éclaboussé tous les partis qui sont ou ont été au pouvoir. Là aussi, comme pour les chômeurs parents de cinq enfants et les margoulins de haut vol cousus d’or, tout l’art des partis consiste à désigner les autres, responsables de l’argent dilapidé, des sommes indues versées et des traitements et salaires prohibitifs de la gent politique.
À ce petit jeu, les chouchous des médias ont l’avantage sur les autres. Comme la plupart des médias sont aux mains des familles pas très regardantes sur le pognon à blanchir, c’est donc naturellement que le nouveau tandem MR-CDH du gouvernement régional wallon, bénéficie gratos de la pub du brevet d’honnêteté décerné par les gazettes locales.
C’est aussi simple que ça !

6 mars 2018

Des nouvelles d’ailleurs…

Les Wallons, aux abonnés absents, pour cause de remise en question des « privilèges » des deux grandes villes Charleroi et Liège, au profit des bourgades et villettes de Messieurs Borsus et Crucke, l’activité politique se porte sur les grandes manœuvres en Flandre, dans le match qui s’annonce sanglant entre le CD&V et la N-VA.
Tandis que l’avenir du pays se joue dorénavant entre les partis flamands, le grand sujet qui frappe de sidération Christine Defraigne, Willy Demeyer et Paul Magnette, le fédéral, s’en fichent.
En Flandre, ça chauffe en prévision de 2019.
Wouter Beke (CD&V) contre Zuhal Demir (N-VA).
On se rappelle dans le pays (enfin pas les Wallons qui avaient déjà la tête ailleurs) que Charles Michel s'était engagé en 2014 à porter "progressivement les prestations minimales de sécurité sociale et l'aide sociale au niveau du seuil de pauvreté européen".
Depuis Michel et son gouvernement bizarroïde et flamandophone ont suivi à la lettre les directives européennes du redressement des finances publiques par la diète des citoyens.
De toute manière Zuhal Demir, secrétaire d’État téléguidée par Bart De Wever, avait indiqué qu’on n'y arriverait pas, ridiculisant Michel et sa promesse.
À l’époque, cela avait fait scandale. Les citoyens avaient mal digéré l’austérité et les libéralités aux industries, sous prétexte de favoriser l’emploi.
Les patrons ont empoché. L’austérité est restée. Les chômeurs le sont toujours. Georges Gilkinet (écolo) avait tempêté « Un enfant sur cinq vit aujourd'hui dans la pauvreté, avec des conséquences énormes sur son futur et celui de la société. ».
L’activation économique, façon N-VA, ayant échoué, le gouvernement s’était désintéressé de la justice sociale. Le député socialiste Eric Massin avait dit à l’époque "l'annonce de Zuhal Démir est un mélange de cynisme et d'impuissance".
Tout cela, c’est du passé…. jusqu’à l’année dernière. Voilà qu’en 2018, le citoyen est redevenu un électeur !
Le cœur de Zuhal Demir recèle bien des mystères. Cette Flamande, d’origine Kurde, s’est brusquement souvenue que la Belgique n’est pas un pays de cocagne pour tout le monde.
Sa nouvelle priorité de secrétaire d’État à l’égalité des chances, c’est d’enclencher un grand mécanisme en matière de droits de l’homme. Il était temps à moins de deux ans des élections.
Quatre ans après, voilà la promesse de campagne de Michel en train de se révéler incontournable !
Zuhal Demir (N-VA) vient de retrouver la profession de foi oubliée de Michel junior, dans un tiroir.
Mener à bien cette philanthropie ne sera pas facile. Le CD&V et la N-VA ne s’entendent sur rien dans le programme de la nouvelle organisation.

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Il ne s’agit pas encore d’ouvrir les cordons de la bourse aux plus pauvres d’entre les citoyens, mais de chercher à les assurer qu’on pense à eux et qu’on va faire quelque chose, à condition qu’ils fassent le bon choix aux élections.
CD&V et N-VA luttent pour le futur leadership dans les communes flamandes.
L’enjeu est capital. Le CD&V joue son va-tout dans le dernier bastion qu’il détient encore ; la majorité absolue de bourgmestre flandriens ! La N-VA a soif d’être aussi puissante au niveau local, qu’au niveau régional et national.
La lutte à couteaux tirés est lancée. Les Wallons ailleurs, Charles Michel, sans couverture francophone, ne peut qu’être le spectateur impuissant au sein même de son gouvernement du carnage qui se prépare.
On voit la mission de Zuhal Demir, ranimer la flamme du bon cœur de la N-VA pour « aider » les pauvres à moins mourir de faim, puisque c’est sa mission au sein du Fédéral, rejetant la rigueur sur le CD&V !
Et puis, il y a un autre contentieux, il y a un peu moins d’un an, Demir répandait le bruit que le CD&V était un parti musulman ! La secrétaire d’État reprochait à Wouter Beke (président du CD&V) de considérer les musulmans comme du bétail électoral.
Les Wallons ne s’en souviennent pas, ils étaient au Tour de France.
Cette attaque frontale est restée sur le cœur de Beke.
Selon « Daardaar » magazine, Zuhal Demir reste, avec Theo Francken, le pitbull politique préféré de la N-VA. La Flamando-Kurde affrontera l’année prochaine l’un des bourgmestres les plus populaires de l’écurie CD&V : le Genkois Wim Dries.
Pour en revenir à la création d’un institut national des droits de l’homme et accessoirement aux pauvres de ce pays, vu les haines recuites entre les deux grands partis du gouvernement Michel, on a l’impression en Flandre, que ce n'est pas gagné !
En Wallonie, dans l’attente du prochain Tour de France, c’est l’équipe MR-CDH qui joue la campagne contre les villes, c’est autrement plus prenant qu’une histoire fédérale dont la Wallonie est exclue, de toute manière.

5 mars 2018

Campisme.

Bien sûr, il ne faut pas s’attendre à des assauts d’altruisme chez l’Homme. Le respect du prochain n’est pas une vertu du monde économique. Avoir « bon cœur » y est même un principal défaut. Pour l’heure, la situation est plus inquiétante que jamais un peu partout, dans un monde traumatisé par le fric et le muscle.
Le fric, nos libéraux énamourés du commerce mondial y ont des champions redoutables. Le muscle, la perspective du butin résultat d’un pillage ou d’une belle affaire financière, rend aux détenteurs du pouvoir, l’instinct du guerrier chasseur-cueilleur de l’âge du bronze. Le tableau de la démocratie moderne n’offre pas des perspectives d’un avenir meilleur.
Aussi bien, me fichant des apologistes de nos rares vertus de partage, de nos militaires « libérateurs » et même des personnels dévoués au secours des populations en péril, je trouve qu’il est tout à fait légitime de critiquer les interventions militaro-humanitaires occidentales, au même titre que l’aventure massacrante de Poutine, la folie vengeresse d’Erdogan et l’hystérie froide d’un Bachar el-Assad.
Faire des malheurs actuels un tri, sous prétexte d’écrire l’Histoire ou de servir la politique occidentale, oubliant certains pogroms, ignorant des révoltes et des émeutes, soulignant au contraire un massacre limité à un secteur, pour la raison que tels ou tels violents sont à gauche plutôt qu’à droite, n’est pas convenable. Un crime est un crime et une mort innocente, reste une horreur.
Les crimes de guerre ne sont pas le monopole de Daech. La coalition anti-EI, n’a pas fait que des prisonniers durant la bataille de Mossoul. Il était même convenu d’en faire le moins possible. Cela a même été évoqué et le public a approuvé, sinon détourné la tête et fait semblant de ne rien voir.
L’humeur massacrante se poursuit dans les conditions d’un demi-silence.
Le conflit au Yémen, n’est pas sous commandement du capitaine Fracasse sunnite d’un côté et de Roger la Honte chiite de l’autre.
Dévier la conversation quand on aborde les crimes de Bachar el-Assad, pour s’échauffer le sang sur les malheurs du Yémen, en revient à parler des crimes de guerre qui seraient la spécialité d’un seul, comme du temps de Brejnev, quand on était du camp communiste, et qu’il convenait d’étouffer une prise de conscience en mettant dare-dare en scène l’impérialisme américain.
Aude Rossigneux, rédactrice en chef et présentatrice des journaux télévisés du Média, a été licenciée selon la méthode Bolloré, pour avoir cru, qu’à gauche, on pouvait faire de l’info autrement et honnêtement.
La propagande et la mauvaise foi font bon ménage.

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L’enthousiasme pour une cause fait qu’on oublie l’objectivité dans l’affrontement.
Cela pose la difficulté de décerner la palme des atrocités, quand elles ont lieu des deux côtés.
Même si la question de savoir qui a commencé et qui a de bons motifs de se défendre semble indéchiffrable, on peut se partager au moins les exactions et les horreurs.
Sous-jacente reste la suite de tout conflit, à savoir son issue.
L’essentiel est de comprendre qu’en prétendant à la neutralité par amour de l’humanité et en refusant de porter les armes, dans la situation du monde actuel, on est toujours perdant, naturellement voués à finir dans le camp des égorgés, c’est-à-dire dans le mauvais.
D’autre part, la démocratie supposée armée d’un côté et un dictateur infâme de l’autre, donnerait-il le droit de la première à envahir le second sous un prétexte mensonger ?
Que le gouvernement américain ait menti sur la détention de l’arme atomique par Sadam Hussein, avec en renfort dans le mensonge des médias pro américains habituels, ne fait plus de doute aujourd’hui. Que cela ait débouché sur une guerre illégale et désastreuse dont le monde paie encore les conséquences, l’est encore davantage.
Après, l’intervention militaire de 2011 en Libye, qui a débouché sur une seconde guerre civile dans le pays, n’a rien arrangé.
En Syrie, mars 2018, le massacre de civils n’est pas un dommage collatéral inévitable de la lutte contre les rebelles. Le régime n’est nullement obligé de bombarder les habitants de la Ghouta orientale qui vivent à dix kilomètres de la ligne de front et des combattants. C’est un choix délibéré. Ceux qui affirment que les civils meurent simplement parce que c’est la guerre, nous mentent.
Les démocraties ne sont pas innocentes dans les conflits. Elles interfèrent, prennent parti et nous entraînent, non sans une pression sur l’opinion, nous engageant à les soutenir. Nous alimentons ainsi les conflits dans une mesure qui n’est pas moindre.
Les pays occidentaux veulent toujours renverser Bachar el-Assad, et pourtant l’action principale va à la lutte contre les djihadistes. Enfin, elle présuppose que des frappes militaires occidentales, contre le régime de Bachar el-Assad pour faire cesser ces atrocités, déboucheraient sur un conflit mondial. En est-on certain ? L’attaque déclenchée par Donald Trump après le bombardement chimique de Khan Cheikhoun, le 4 avril 2017, a démontré le contraire, comme la frappe de la coalition sur des mercenaires russes, la nuit du 7 au 8 février 2018.
L’Europe est placée devant un dilemme, ne pas se réarmer et ne plus prendre parti, pour ne pas subir des représailles, c’est, par exemple, ployer un genou devant un Erdogan, puissance de deuxième ordre, mais capable du pire, ou se réarmer et défendre ses frontières jusqu’à aller chez les autres se mêler d’instiguer une politique favorable à l’Europe ?
Surtout, ne plus faire croire qu’il y a de bonnes ou de mauvaises causes, car du point de vue humain, elles sont toutes mauvaises !

4 mars 2018

Ah ! les experts !...

RTL-Tvi produit ses experts dans « C’est pas tous les jours dimanche », Deborsus aux manettes. Sud-Info se devait de faire plus. Il commet 120 experts pour nous aider à mieux comprendre l’actualité !
Il faut dire que nous sommes bouchés à fond. Nous ne comprenons rien à rien. La faute aux blogs, aux fake-news, à ce qui reste de la littérature de gauche, aux nostalgiques de la Révolution d’Octobre, à l’illettrisme du populisme, à tous ceux qui éprouvent un malin plaisir à décrier le monde merveilleux de Disney qu’est l’économie libérale d’aujourd’hui.
Alors, ils ont mis le paquet. Les 120 meilleurs de Belgique, 19 de plus que les Dalmatiens, afin de nous ouvrir l’esprit, de nous sortir des sornettes des anciens journalistes de Sud-Info, vieillards aigris du Journal La Meuse, des sous Béatrice Delvaux, malades de n’être pas Albert Londres.
C’est dire que nous échappons à deux fléaux, les pas gentils des blogs nauséabonds et les attardés mentaux qui exhibent leur carte de presse pour ne pas mettre vingt cens sur le plateau de Madame Pipi, en sortant des toilettes.
Pourtant, on en avait déjà notre saoul des « grandes voix » d’RTL-France et de Madame Bellepaire de Loches du centenaire Philippe Bouvard. On se disait, ils ont tout donné. Les intelligences sont hyper rincées. Il n’y a plus de jus nulle part. Les sujets ont été traités définitivement. Tout le futur expliqué depuis plus de dix ans par mille Pic de la Mirandole, cent mille Copernic, un million de Machiavel, même la guerre en Syrie, est jouée pliée en détail sur tous les sites info, graphiques et photos des derniers carnages.
On se trompait. Nous avions en réserve 120 consciences, douées naturellement de l’intelligence explicative, lumineuse, imparable qui ne s’étaient pas encore assez exprimées et qui sentaient l’impérieux besoin de nous rendre plus matures, dignes enfin d’aimer notre démocratie, notre économie, notre gouvernement, nos financiers, tout le monde quoi…
Ah ! comprendre… grâce à eux, ce sera un jeu d’enfant.
Abasourdi, j’attends les premières manifestations brillantes, afin de prendre une décision sur le devenir de ce blog.
En effet, à quoi bon patauger dans l’à-peu-près comme je le fais depuis treize ans, si 120 brillants sujets mettent leurs cerveaux en commun, comme le feraient 120 ordinateurs ?
Si mes bredouillantes remarques sont contrecarrées par avance par la finesse de pensée, l’expression généreuse de 120 cerveaux, autant ranger mon porteplume et faire autre chose, la marche à pied, par exemple.
Impossible. Même la marche à pied, Sud-Info a son expert. J’allais faire sottement quelques kilomètres par jour, mal préparé, avec un mauvais équipement, un caleçon trop serré, des chaussures mal adaptées.

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J’en étais là de mes réflexions, lorsque Sud-Info a fini par sortir de la boîte de Pandore les formidables experts. Il fallait bien révéler la cogitation du siècle.
C’est un inconnu-journaliste du nom de Charpentier qui a été chargé par son journal de faire les révélations sacrées.
« À partir de ce week-end, de grands noms des milieux politiques, économiques, judiciaires ou encore du monde des loisirs nous feront bénéficier de leurs éclairages. ».
Jusque là, ça va. Le suspens est à son comble.
« Les experts dont les noms suivent… » Charpentier est allé au maximum avant de sortir les poubelles.
« Julie Frère, Mark Eyskens, Luc Hennart, Benoît Godart, Cloquet, etc,... Ils font partie des 120 experts de Sudpresse. »…et la liste s’égrène comme un jour sans pain, morne, plate, indigeste, indigne d’intelligence surfaite, de besogneux honteux de la bourgeoisie anté-1900.
Comme s’il avait sonné aux morts, il claironne la suite de la liste des tombés au champ d’honneur.
« Ils sont déjà trente en pages nationales. Sans compter les dizaines de leurs homologues qui seront également présents dans nos pages régionales, portant déjà leur nombre total à un peu plus de cent vingt. Et tous ceux qui les rejoindront bientôt encore. Tous ont en commun d’être des « pointures » dans leur secteur. D’avoir une solide expérience. Une indéniable crédibilité. Un parler vrai et passionnant, aussi. »
Comme pointure, voilà trente ans et davantage que certains marchent avec des chaussures deux numéros en-dessous. Par snobisme ? Non, par bêtise !
Encouragé par l’écriture sur les papiers-culs des morasses d’imprimerie recyclée, Charpentier avance en terrain connu sous le nom de bourrage de lignes.
« Ils ont accepté de rejoindre le tout nouveau panel d’experts dont Sudpresse a décidé de se doter. Régulièrement, ils seront amenés à intervenir dans nos pages nationales ou régionales des quatorze éditions découlant de nos cinq titres que sont La Meuse, La Gazette, La Province, Nord Éclair et La Capitale. »
Effaré par la concurrence, il va falloir que je soigne mon style, que je me fasse plus saignant… c’est dire le populisme nouveau à sortir des tripes !
Une toute petite lueur d’espoir, le commentaire d’un lecteur (oui, il en reste quelques-uns) de Sud-Info. Il s’agit de Dominique Essigne de Liège. Je le salue bien bas, avant de livrer son texte, que je trouve épatant, une question : « Essigne, si c’est un pseudo, tu ne serais pas de la boutique, par hasard » ?
Dominique Essique • Icet liege
"Weber, Jeanmotte, Tonon, etc..." il ne manque que Moniquet dans le panel du ridicule. " Collaborateur a la rédaction, chroniqueur" ça ne suffit plus, il faut dorénavant être "expert", quitte a l'être de façon auto proclamée ... "j'ai fais (sic) toute ma carrière avec un stand de pêche au canard sur les foires" cela fait donc de moi un expert en chasses, pêches & traditions.

3 mars 2018

Un climat nidoreux.

Mon ami Pelletier du Canada ne me contredira pas.
L’immigration, quand elle n’est pas d’un commun accord, entre frères humains, c’est toujours une catastrophe. Converti marin, n’importe quel nationaliste tendrait une main secourable à des pauvres gens qui dérivent sur un pneumatique se dégonflant au milieu de la Méditerranée, rentré chez lui, c’est le même qui applaudit Theo Francken qui expulse un pauvre diable.
Lorsqu’il y a mélange des langues, les cultures fichent le camp. Quand elles ne se mélangent pas, les ghettos ne sont pas loin.
Les religions, n’en parlons pas. Déjà en avoir une, c’est une connerie, deux sur le même parcours, c’est l’enfer.
Les rancunes collent aux traditions, comme la larve à son cocon. Est-ce que le wallon, langue ou patois, s’est perdu parce qu’on avait à apprendre le flamand et l’anglais ou parce que les jeunes, sachant à peine s’exprimer en français, ont lâché la langue du peuple par désintérêt de leur histoire et ennui profond des études ?
Byzance n’emmerdait personne. L’empire romain finissant se dissolvait dans une atmosphère nonchalante. L’air était chargé de cette fine odeur de pourriture qu’on respirait un peu partout, quand les animaux domestiques déféquaient sur la paille des rues. Les palais embaumaient d’une fragrance de rose et de sexes mêlés, on n’y faisait rien que tuer le temps et accabler d’insultes les esclaves au travail.
Le 29 mai 1453, les troupes ottomanes conduites par Mehmed II marquent la disparition de l’Empire romain d'Orient et sa fin définitive en tant qu’entité politique et juridique.
Ce qu’on appelle la Turquie aujourd’hui n’est pas du tout le berceau des Turcs. Ils ont bel et bien conquis les territoires en coupant les têtes en série des pâlots successeurs d’Auguste.
Ils ont même failli s’approprier l’Europe centrale jusqu’à Vienne, c’est dire leur instinct de propriétaire et l’amour des sols conquis, aussitôt déclarés « sol natal ».
Ces peuplades guerrières venaient des confins de Mongolie, quelque part des steppes asiatiques, chassés par la misère et l’envie d’avoir un chez soi bien personnel.
L’histoire nous renseigne, ils déferlent au Moyen-Orient cumulant meurtres et pillages. Bientôt renforcés par les hordes lointaines qui les rejoignent comme les carnassiers flairent le sang et volent au secours de la victoire, Mehmed II, c’est Rommel en quarante !
Avant Constantinople, ils prennent le pouvoir à Bagdad, capitale de l'empire arabe, en s'octroyant le titre de sultan et en ne laissant au calife arabe que des pouvoirs religieux et honorifiques.
Malgré de multiples appels à l’aide des Romains en direction de l’Occident, seules quelques rares troupes italiennes combattent aux côtés des 5 000 défenseurs constantinopolitains conduits par l’empereur Constantin XI. Ces 7 000 à 8 000 hommes sont largement surpassés en nombre par les 80.000 à 100.000 soldats ottomans. Le 29 mai 1453, c’est la fin. S’ensuit un large pillage de la ville puis l’entrée de Mehmed II dans la cité.
Erdogan est à la tête de ce pays conquis qu’il entend bien conserver, comme les sultans de la Porte l’ont fait avant lui, au détriment des Arméniens, des Grecs et des Kurdes.
C’est ce paroissien là qui joue les partenaires de l’OTAN, en même temps qu’il assiège des villages syriens occupés par des Kurdes, donc en-dehors de son territoire et contre d’autres membres de l’OTAN !
C’est la politique du baiser à la babouche d’Erdogan que Charles Michel pratique au nom de la Belgique.
Une autre immigration, bien plus proche de nous, puisque les arrières enfants de ceux qui furent massacrés par les immigrants, vivent toujours dans des Territoires concédés par le gouvernement américain aux indiens des grandes plaines.
On n’a pas de chiffres certains, mais la grandeur des États-Unis d’Amérique s’est bâtie sur le massacre de 500.000 à 1.000.000 d’Indiens.
Inutile de reprendre l’itinéraire sanglant des colons, tous européens, depuis les ports de l’Atlantique dont les derniers charriots poussèrent jusqu’au Rio Grande.
Ce massacre avait eu de fâcheux précédents en Amérique du Sud avec les Espagnols et les Portugais, grands amateurs d’or et de fruits exotiques (l’or surtout).
Certes, c’est du passé, parfois assez lointains.

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Sans remonter à Nabuchodonosor, auteur de quelques génocides oubliés, l’histoire humaine n’est faite que de conquêtes et de « bouge-toi-de-là que je m’y mette ».
Avec une population mondiale qui va bientôt passer à 7 milliards, les hommes n’ont pas fini de convoiter les terres des nations qui semblent incapables de se défendre. Quand on pense, qu’ils n’étaient pas cent millions en tout dans le monde connu, peut-être moins, quand le prédécesseur d’Erdogan s’est mis en tête d’annexer l’Anatolie et une partie du Moyen-Orient.
Ce sera une drôle d’affaire, un match très ouvert, si la prévision de la montée des eaux d’un mètre d’ici la fin du siècle s’avérait correcte, ce qui est fort possible. La population des littoraux n’aurait plus que la ressource de refluer à l’intérieur des terres.
Or l’Europe obnubilée par la seule pensée de croissance et d’économie, n’a pratiquement aucune armée, à l’exception de la France. L’OTAN c’est un prétexte américain d’avoir des bases à bon compte, nous tenir à l’œil et éventuellement nous sacrifier en cas d’énervement de Poutine ou même d’Erdogan !
Je ne suis pas militariste. Les guerres me hérissent le poil. Les dictateurs m’insupportent. Je me fiche de défendre les commerces et les commerçants, les industries et les industriels, version « tout pour moi et rien pour les autres », mais quand même, savoir que les chars russes sont toujours à 48 heures de Bruxelles, qu’Erdogan campe à Chypre, pays de l’UE, depuis l’opération « Attila », c’est égal, je vous le demande, qui n’aurait pas les jetons ?
On est un peu comme le lycéen américain. Il va à l’école le matin, sans savoir s’il reviendra vivant à la maison le soir.
Oui franchement ceux qui sont à la tête de l’Europe sont de fameux jean-foutre !
Qui fréquente les couloirs des bâtiments du rond-point Schumann à Bruxelles, y sent comme une odeur byzantine, faite d’épluchure d’orange et de talc de préservatif. Ce doit être ça une odeur de fin de règne en 2018, il n’y manque que la merde de 1453 !
Peut-être demain, avec la chiasse communicative des fins d’empire ?

2 mars 2018

Dans Croissance, il y a croissant…

L’invention de l’argent, remplaçant le troc, fut certainement essentielle pour bâtir des empires. Inutile de revenir sur le processus qui nous a conduits aujourd’hui à confondre le but avec les moyens.
Au fait, quel est le but ?
Oui, après quoi courons-nous et pourquoi nous y courons ?
Quel est enfin le véritable rôle de l’économie ? Est-ce de savoir s’enrichir et dans quelle proportion ? Tous les hommes en-dehors du « je » ne seraient-ils importants que dans la mesure ils nous servent à acquérir de plus en plus de richesse et dans le cas opposé, n’avons-nous de cesse que de détruire cet ennemi qui veut notre pauvreté ?
Est-ce que le progrès consiste à faire tourner l’industrie avec un nombre élevé de gens, successeurs des esclaves des sociétés anciennes, sous prétexte d'une amélioration constante de la productivité nécessaire, mais menacée par la concurrence, pour décrocher le titre de meilleur producteur ?
Croissance, le mot sacré de l’économie mondiale est lâché.
Un enfant croît naturellement, jusqu’à obtenir sa taille d’adulte. En économie, la croissance est infinie et ne peut pas s’arrêter. Qui peut comprendre cela ? Qui voit une vertu de longue durée là dedans ?
Personne.
Et pourtant, Borsus à peine installé à Namur, Michel II rue de la Loi, tous enfin, ne parlent que d’elle avec une sorte de désir dans la voix, une envie quasi sexuelle comme pour une belle femme, à contempler ce mot !
Cette croissance avale tout, clôt toute discussion, arrête d’un haussement d’épaules les contradicteurs. Est-ce pourtant concevable d’imaginer une croissance continue et infinie ?
Dans les asiles d’aliénés même, les patients seraient incrédules.
Mais il y a mieux.
Quand nous parlons croissance, nos chefs en premiers, il s’agit d’ajouter là une machine supplémentaire à faire sortir plus de pièces, ici, un four à chauffer davantage, un peu plus loin, ouvrir un nouveau hall et y mettre des personnes recrutées sur le marché de l’emploi pour augmenter par deux ou trois le nombre de nouvelles automobiles ou de machines à café.
Comme les naissances, ce n’est pas ce qui manque, nous devenons de plus en plus nombreux, il faut donc pourvoir aux besoins de ce surnombre. On peut comprendre une partie du raisonnement de cette croissance là, jusqu’au moment où il deviendrait plus intelligent de contrôler les naissances.
Mais, la croissance bancaire, en quoi est-elle aussi « utile » que la croissance précédente ? Et pourtant, c’est de celle-là que ces Messieurs en chef de la démocratie pensent principalement,
Le principe de cette croissance n’est ni dans le produire, ni le maintenir. Elle est essentiellement abstraite.

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Les banques sont autorisées à prêter dix dollars pour chaque dollar qu’elles ont en caisse. 90 % des sommes déposées sur les comptes en banque n’existent pas en réalité et seraient inconvertibles en argent si une bonne partie des dépositaires soldaient leur compte !
C’est d’une certaine manière une croissance qui ressemble à la pyramide de Ponzi.
Ce qui saute aux yeux directement quand on aborde la croissance sous cet aspect bancaire, c’est un montage frauduleux ! Quand tout ce qui est frauduleux dans le système économique est indispensable, cet aspect de la fraude devenu nécessaire est aussitôt dénommé « vertu ».
Cette croissance là est célébrée dans les banques, en économie et dans l’adulation des foules démocratiques à cette économie. On en voudrait davantage, au risque de retomber dans les subprimes, les crédits inappropriés et la finance casino.
L’idéal serait une banque prêtant à l’infini sur simple demande, avec un grouillot à fabriquer des billets dans l’arrière-salle.
Personne, parmi les célébrants, n’a vu que si tout ce montage bancaire est frauduleux, alors toute l’économie moderne n’est qu’une fraude organisée sciemment par les grands argentiers, conduite par nos milliardaires et accueillie à bras ouverts par nos plus grand démocrates.
On tient là sans doute le secret de la croissance éternelle et pourquoi nous croyons à l’impossible.
C’est notre confiance dans le futur qui est en jeu !
Pourvu, mais pourvu que les populations y croient pour toujours à cette croissance définitive, prient tous les jours nos élites, enfin ceux qui en ont conscience. Les autres, comme Borsus, Michel, Crucke, Reynders et compagnie prient aussi, mais à la différence des initiés, ils ne savent pas pourquoi.

1 mars 2018

Borsus le grand timonier…

Il y a eu les élucubrations d’Antoine, Borsus élucubre aussi. Avec son gouvernement régional, il fait une politique qui n’a de novateur que l’effort de plaire aux investisseurs, au point de se vouloir plus rassurant que le voisin flamand.
Borsus envoie des œillades enflammées à la City. Il entrevoit une ouverture après le Brexit.
À l’Élysette, ces grands Européens n’attendent pas que Michel Barnier et May aient conclu un accord de libre échange. Borsus espère nouer des relations avec les British en prévision du retrait de l’Union Jack de l’esplanade de l’Europe. Miss May pourra compter sur nos deux aérodromes commerciaux, Charleroi pour les voyageurs et Liège pour le fret.
Voilà pour le glamour d’exportation. Question rentrée des déçus de la City, les mirliflores Jean-Luc Crucke aux finances et Pierre-Yves Jeholet, à l'Economie espèrent bien de nouvelles implantations d’industrie et de banque sur notre territoire.
C’est ce qui s’appelle realpolitik, que tout bon observateur désignera plutôt sous le nom de magouilles et tartuferies. Au salon de l’agriculture qui se tient en France en ce moment, on appellerait ça : bouffer à deux râteliers.
Borsus et consort tête de gondole de l’économie wallonne ?... non ! Tête de pont des réfugiés économiques anglais, oui. Ils rêvent de faire un enfant dans le dos à J-C Juncker.
On n’a pas encore compris en Europe et donc a fortiori chez nos minus du MR, que jouer l’économie mondiale, c’est faire le jeu de Trump et du dollar. Même miser sur la capacité de rebond des Anglais après le Brexit, c’est faire le jeu du dollar. Car, sur quoi voulez-vous que la livre se positionne après son flirt avorté avec l’euro ? Sur le Yuan ?... plus tard peut-être, mais aujourd’hui c’est le dollar et Trump derrière qui triomphe.
On le sent bien sur les places européennes. Les Bourses étaient dans le rouge mercredi à la mi-séance. Les craintes d'une accélération du rythme du resserrement monétaire après les déclarations de Jérôme Powell, président de la Réserve fédérale américaine, tenaillaient les belles consciences des capitalistes de l’UE.

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Quand va-t-on comprendre, puisqu’on baigne toujours dans la culture de l’économie libérale, que l’Amérique joue perso quand elle se présente comme la championne du libre-échange et qu’en même temps, elle distribue bons et mauvais points aux pays qu’elle a décidé de sanctionner, pour des raisons variées qui n’ont rien à voir avec l’éthique et la démocratie.
Borsus, évidemment, qui n’entend que dalle, même pas dans l’immobilier, puisque banquer 800.000 euros pour un ancien bar à putes et en faire sa somptueuse résidence, ce n’est pas l’affaire du siècle, est l’inconditionnel du dollar. Son sens du médiocre et de la boutique avec vitrine, comptoir et caisse à la porte d’entrée, avant les portiques, lui est resté comme gage de capacité et on l’a cru au MR d’abord, chez ses partenaires du CDH ensuite.
Avec quels moyens et dans quelle université a-t-il pêché suffisamment de rudiments pour lire des indices entre les lignes ? À Paris, le CAC 40 recule de 0,44% à 5 320,47. À Francfort, le Dax perd 0,32% et à Londres, le FTSE cède 0,03%, c’est du grec ancien pour lui. Quant aux deux aimables porte-cierges Crucke et Jeholet, que voulez-vous qu’ils aillent s’expliquer au Vif-L’Express sur l'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 qui abandonne 0,44%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro, 0,39% et le Stoxx 600, 0,45% ?
Les adjoints du sheriff sont du même tonneau, Crucke est avocat et Pierre-Yves Jeholet, licencié en droit !
La situation n’est pas grave, pas de quoi couiner d’angoisse, mais les entrepreneurs du fric qui font du yoyo, c’est toujours mauvais signe !
Pour les deux transferts du droit, c’est comme si on demandait à Neymar de faire pilote de rallye.
Vous me direz, les pékins n’entravent que dalle non plus. Pas sûr, parce qu’au niveau du ras-des-pâquerettes, c’est dans l’épaisseur de la couche de bon gras qu’on estime que ça marche ou que ça chipote. On n’a pas besoin de grandes études pour s’apercevoir que l’Amérique trace son chemin toute seule et que l’Europe, la région wallonne en tête, s’accroche à ses basques, par les Anglais interposés.
On demande déjà l’aumône aux Flamands. Ça suffit comme ça !
Jerome Powell, à la commission des Services financiers US, souligne que l'économie américaine s'était renforcée ces dernières années, poussant les marchés à revoir à la hausse la probabilité d'avoir non pas trois, mais quatre hausses des taux cette année.
Conséquence directe: le rendement des Treasuries à 10 ans est remonté au-dessus de 2,9%, même s'il est repassé sous ce seuil mercredi.
Les pépères de l’Élysette devraient faire gaffe. Ce sont des signes que les taux d’intérêt de leurs fabuleux déficits, qui datent tous de Mathusalem, j’en conviens, pourraient mettre l’économie locale sur les rotules, en repartant à la hausse !
Mais que voulez-vous, si c’est l’Amérique qui est à la manœuvre… ces incorporés d’office à West-Point seraient prêts à refaire une guerre de Corée. C’est dire l’enthousiasme.