Des nouvelles d’ailleurs…
Les Wallons, aux abonnés absents, pour cause de remise en question des « privilèges » des deux grandes villes Charleroi et Liège, au profit des bourgades et villettes de Messieurs Borsus et Crucke, l’activité politique se porte sur les grandes manœuvres en Flandre, dans le match qui s’annonce sanglant entre le CD&V et la N-VA.
Tandis que l’avenir du pays se joue dorénavant entre les partis flamands, le grand sujet qui frappe de sidération Christine Defraigne, Willy Demeyer et Paul Magnette, le fédéral, s’en fichent.
En Flandre, ça chauffe en prévision de 2019.
Wouter Beke (CD&V) contre Zuhal Demir (N-VA).
On se rappelle dans le pays (enfin pas les Wallons qui avaient déjà la tête ailleurs) que Charles Michel s'était engagé en 2014 à porter "progressivement les prestations minimales de sécurité sociale et l'aide sociale au niveau du seuil de pauvreté européen".
Depuis Michel et son gouvernement bizarroïde et flamandophone ont suivi à la lettre les directives européennes du redressement des finances publiques par la diète des citoyens.
De toute manière Zuhal Demir, secrétaire d’État téléguidée par Bart De Wever, avait indiqué qu’on n'y arriverait pas, ridiculisant Michel et sa promesse.
À l’époque, cela avait fait scandale. Les citoyens avaient mal digéré l’austérité et les libéralités aux industries, sous prétexte de favoriser l’emploi.
Les patrons ont empoché. L’austérité est restée. Les chômeurs le sont toujours. Georges Gilkinet (écolo) avait tempêté « Un enfant sur cinq vit aujourd'hui dans la pauvreté, avec des conséquences énormes sur son futur et celui de la société. ».
L’activation économique, façon N-VA, ayant échoué, le gouvernement s’était désintéressé de la justice sociale. Le député socialiste Eric Massin avait dit à l’époque "l'annonce de Zuhal Démir est un mélange de cynisme et d'impuissance".
Tout cela, c’est du passé…. jusqu’à l’année dernière. Voilà qu’en 2018, le citoyen est redevenu un électeur !
Le cœur de Zuhal Demir recèle bien des mystères. Cette Flamande, d’origine Kurde, s’est brusquement souvenue que la Belgique n’est pas un pays de cocagne pour tout le monde.
Sa nouvelle priorité de secrétaire d’État à l’égalité des chances, c’est d’enclencher un grand mécanisme en matière de droits de l’homme. Il était temps à moins de deux ans des élections.
Quatre ans après, voilà la promesse de campagne de Michel en train de se révéler incontournable !
Zuhal Demir (N-VA) vient de retrouver la profession de foi oubliée de Michel junior, dans un tiroir.
Mener à bien cette philanthropie ne sera pas facile. Le CD&V et la N-VA ne s’entendent sur rien dans le programme de la nouvelle organisation.
Il ne s’agit pas encore d’ouvrir les cordons de la bourse aux plus pauvres d’entre les citoyens, mais de chercher à les assurer qu’on pense à eux et qu’on va faire quelque chose, à condition qu’ils fassent le bon choix aux élections.
CD&V et N-VA luttent pour le futur leadership dans les communes flamandes.
L’enjeu est capital. Le CD&V joue son va-tout dans le dernier bastion qu’il détient encore ; la majorité absolue de bourgmestre flandriens ! La N-VA a soif d’être aussi puissante au niveau local, qu’au niveau régional et national.
La lutte à couteaux tirés est lancée. Les Wallons ailleurs, Charles Michel, sans couverture francophone, ne peut qu’être le spectateur impuissant au sein même de son gouvernement du carnage qui se prépare.
On voit la mission de Zuhal Demir, ranimer la flamme du bon cœur de la N-VA pour « aider » les pauvres à moins mourir de faim, puisque c’est sa mission au sein du Fédéral, rejetant la rigueur sur le CD&V !
Et puis, il y a un autre contentieux, il y a un peu moins d’un an, Demir répandait le bruit que le CD&V était un parti musulman ! La secrétaire d’État reprochait à Wouter Beke (président du CD&V) de considérer les musulmans comme du bétail électoral.
Les Wallons ne s’en souviennent pas, ils étaient au Tour de France.
Cette attaque frontale est restée sur le cœur de Beke.
Selon « Daardaar » magazine, Zuhal Demir reste, avec Theo Francken, le pitbull politique préféré de la N-VA. La Flamando-Kurde affrontera l’année prochaine l’un des bourgmestres les plus populaires de l’écurie CD&V : le Genkois Wim Dries.
Pour en revenir à la création d’un institut national des droits de l’homme et accessoirement aux pauvres de ce pays, vu les haines recuites entre les deux grands partis du gouvernement Michel, on a l’impression en Flandre, que ce n'est pas gagné !
En Wallonie, dans l’attente du prochain Tour de France, c’est l’équipe MR-CDH qui joue la campagne contre les villes, c’est autrement plus prenant qu’une histoire fédérale dont la Wallonie est exclue, de toute manière.