Le PS français engage secrétaire.
Le Parti socialiste français nommera un nouveau premier secrétaire les 7 et 8 avril, au congrès du parti qui se tiendra à Aubervilliers. Les adhérents devront le choisir entre quatre candidats : Stéphane Le Foll, Olivier Faure, Luc Carvounas et Emmanuel Maurel.
En jetant un regard rétrospectif sur les chroniques « Richard III » force est de constater que même avec ironie et une apparente détestation, ce blog a eu régulièrement comme objet les PS France-Belgique. Brusquement, après le fiasco du quinquennat Hollande et l’avènement de Macron, les chroniques destinées aux tribulations des deux partis frères se sont espacées, jusqu’à devenir rares, pour ce qui concerne la partie française.
C’est qu’il n’y a plus rien à commenter.
Ce PS français est devenu transparent, sinon complètement invisible. Le fiasco a pris l’allure d’un désastre annoncé et survenu. Les grosses pointures sont à la retraite, macronisées ou happées par les anciens frondeurs qui tentent de refonder autour de Benoît Hamon, une nouvelle plateforme de réflexion qui pourrait prendre le pas sur le PS.
Les derniers caïds autour du catafalque, jusqu’en novembre rue de Solferino, s’affrontent ce mercredi sur RTL.
D’après Emmanuel Grégoire, premier secrétaire de la fédération parisienne, un long travail commence. « Il ne sera pas acceptable que ce travail soit gâché par les vieux démons de la gauche, ceux qui exposent notre famille à des guerres d'ego où priment les ambitions individuelles au détriment des convictions et de la cohérence des idées ».
Dans cette « maison du peuple » en ruine, les querelles d’ego devraient quand même être circonscrites entre quelques vieux birbes (même de 40 ans comme Maurel), par ceux qui n’ont rien compris et qui ne comprendront jamais rien.
Quand on sort de l’éclairage des médias, le résultat se paie cash. Plus personne ne vous connaît et donc, plus personne ne vote pour vous. Que Le Foll, dont on retient encore un peu l’image, se présente avec des chances de passer le cap, qu’est-ce que cela peut faire ? Rien !
Le PS n’avait qu’une chance de repartir, comme en piscine quand on a touché le fond et qu’on remonte d’un coup de talon : c’était d’offrir « sans élection » la place de secrétaire à Naja Vallaud-Belkacem. Certes, elle a refusé de se présenter et cette offre aurait fait grincer des dents et crier à la dictature. Au point où en est le PS, elle aurait fait un triomphe, seule candidate à l’adoubement par le congrès des 7 et 8 avril prochain.
Une femme jeune, intelligente et ce qui n’enlève rien, jolie, la poussière des meubles serait partie avec les anciennes gloires du ring solferinien.
Le PS ne renaissait pas encore, mais il y avait des prémices.
Que voulez-vous que je vous dise ? Ces gens sont incurables. Le PS est bel et bien au fond et y restera.
Au PS, s’il n'y a plus de militants, il n'y a plus d'idées non plus. À la limite, on se demande si ce parti n’aurait pas intérêt à se dissoudre ?
La procédure habituelle est en cours. Les motions ont été présentées aux adhérents. Le fait que la presse n’en parle pas dénonce le peu d’intérêt pour ce processus électif. C’est peu d’écrire que ce silence est celui du reflet de l’indifférence générale.
Tout autre aurait été l’effet, si François Hollande ne s’était pas dégonflé sur son « seul » adversaire : les puissances de l’argent. Il aurait fichu un sacré bordel à la tête du pays, en butte aux partisans de l’Europe libérale et bourgeoise. Peut-être même aurait-il échoué encore plus gravement qu’aujourd’hui, mais au moins aurait-il été passionnément soutenu. Même perdant, un Président accablé par les puissances d’argent aurait été salué et respecté. Son parti n’aurait pas la forme d’épave qu’on lui voit aujourd’hui.
La gauche française est dans de beaux draps !
Quant à l’autre gauche, l’hésitation des travailleurs, à se lancer dans des actions contre les lois Macron, a entamé le capital de confiance qu’avait accordé l’électeur à la France Insoumise de Mélenchon, pourtant qui n’y est pour rien.
Sorti du PS avec fracas et la tête haute, Jean-Luc Mélenchon est de moins en moins perceptible par la famille de gauche depuis quelques mois.
Sa nouvelle ligne politique de ne plus se référer ni à la «gauche», ni au «socialisme», rend sa démarche plus solitaire que jamais.
Mais sa culture générale, son lumineux phrasé au verbe sonore portent encore les promesses de nouveaux combats.
Et même qu’il ne servirait plus qu’à déniaiser les foules, son apport à la politique de gauche restera utile et bienvenu.