Où sont passés les milliards ?
C’est commode, j’avoue être « de gauche » sans avoir la carte d’aucun parti. Je plains ceux qui sont affiliés quelque part et qui doivent défendre contre ce qu’ils pensent, une idée majoritaire ou mieux qui trouvent maladroite une intervention de leur leader, qu’ils soutiennent par solidarité obligatoire.
Ceci n’est pas un plaidoyer « apolitique » ou contre l’organisation politique de ce régime dit « démocratique », en raison de sa seule attache au concept par des élections tous les quatre ou cinq ans.
Je crois au contraire que pour vouloir du changement, il faut s’affilier à un parti de gauche et que pour garder une vision du passé social et économique, il faut s’affilier à un parti de droite.
Reste donc celles et ceux qui se mêlent d’écrire sur les uns et sur les autres et qui devraient résister aux tentations partisanes. En principe, ceux-là seuls peuvent justifier leur « apolitisme » comme une volonté aidant à comprendre le régime. Encore que pour vivre, il faut bien travailler. Écrire pour un journal, quand on sait que tous les propriétaires de la presse belge sont de droite, ce n’est pas facile de voir les événements avec impartialité.
Voilà pourquoi, j’ose écrire que je trouve assez à mon goût la dernière sortie de Laurette Onkelinx contre Didier Reynders, quoique l’article qualifiant de « réaction virulente » l’intervention de la présidente des socialistes bruxellois, montre plus de la personnalité du journaliste, qu’il ne montre l’aspect agressif de cette figure historique du PS, qu’est Laurette.
C’est vrai que Reynders est un éternel candidat, dans tout et partout. Voilà trente ans qu’il jette ses filets dans toutes les eaux et qu’il attrape ce qu’il peut, profitant à merveille du tout petit tremplin de départ d’avoir pris l’ascenseur de Jean Gol, ce dernier à la remorque de François Perrin.
Didier n’est pas le seul à avoir été garçon d’étage au bon moment, Louis Michel doit tout également à la même technique.
Voilà Reynders, transfert liégeois se réclamant de la citoyenneté bruxelloise comme un ketje des Marolles, avec le culot d’un Jean Gabin dans « Le jour se lève » face à une Arletty à l’apogée de sa gloire et qui le confond avec Jouvet pour la réplique « atmosphère ».
Là où la diva du PS marque des points, c’est que les Bruxellois en ont marre que ce transféré vienne leur servir une soupe de fausse caricoles.
Et la bougresse à raison de dire son mépris pour un homme qui se jetterait dans les bras de la N-VA à Bruxelles, rien que pour se parer d’un titre de plus, lui le quémandeur de ce qui est bon à prendre.
Elle a une formule qui me plaît beaucoup "Demain, MR/N-VA à la Région, c'est donner la Région à la N-VA. ».
Ce scénario catastrophe, du gars sans vergogne qui vend une région pour plastronner à sa tête et s’en mettre plein la lampe, est-il possible ?
On ne sait pas. Les dernières élections en Italie montrent bien que l’électeur européen par dégoût du système européen est capable de tout. Une seule lumière comme un rai sous la porte : le parti de Berlusconi s’est effondré au point de redevenir un petit parti d’appoint.
Donc la perspective d’un parti revigoré libéral à Bruxelles capable de faire une majorité avec la N-VA, minuscule dans la capitale, mais décisive par alliance, devient difficile.
Quant au danger de cette alliance des droites à Bruxelles, madame Onkelinx ne croit pas que "le VLD, le CD&V, Groen, le SP.A" seront "balayés" dans la région-capitale par le parti nationaliste flamand.
Malheureusement pour elle son argument selon lequel "Il faut une réponse radicale au décumul des mandats. Nous plaidons pour le décumul intégral, avec Défi et Ecolo. (...) Bruxelles doit devenir la Région exemplaire en gouvernance et en transparence", est fragilisé par les cumulards de son parti qui sont socialistes plus par le fric que ça rapporte, que par conviction idéologique.
Moi aussi, le Reynders me court sur le haricot. Je n’ai jamais compris par quel tour de force, ce type surnage dans tout, sort de toutes les combines et les mauvais coups. Il a une martingale, une patte de lapin cousue dans le caleçon !
En février dernier, il n’a même pas senti passer le boulet, quand Georges Gilkinet a posé une nouvelle question au ministre des Finances, notamment sur l'interprétation -étonnante à ses yeux- du groupe Relex.
À noter qu’au moment des faits, Didier Reynders était le ministre des finances.
Je laisse parler l’écolo.
"…la Belgique n'a pas respecté le règlement de l'ONU obligeant un gel des avoirs libyens dans des banques belges. Des montants d'intérêt très importants ont été libérés. Qui a autorisé le dégel de ces avoirs? Qu'est-ce qui justifiait cette décision? A qui ces fonds ont-ils été versés? N'ont-ils pas servi au financement d'actions terroristes? Ce sont des questions que je pose depuis des mois et auxquelles j'espère bien avoir enfin réponse. C'est, à tout le moins, une question de crédibilité de la Belgique sur le plan international".
On voudrait quand même savoir ce que le ministre des finances de l’époque, Didier Reynders, en pense ?
Pas vous ?