Cui-cui… c’est cuit !
Les oiseaux iront se faire voir ailleurs, la nidification aux abords des autoroutes a été supprimée, ordre d’en-haut !
C’est un internaute flamand qui twitte le renseignement. L’AWV, Agence flamande des routes et du trafic, s’en défend. Oui, on scie les arbres, mais ce n’est pas pour chasser les oiseaux, aucun ministre ne s’est plaint d’avoir été décoré de la fiente d’un pigeon qui, en vol, aurait visé son revers.
Ce massacre forestier est fait à la demande de la police et du gouverneur.
Tout le monde sait que le public d’aujourd’hui est très respectueux de l’ordre public libéral. Seuls de mauvais esprits ne se contenteront pas de la docilité citoyenne silencieuse et voudront en savoir davantage.
Et voilà la raison, c’est pour « que les transmigrants ne puissent pas se cacher » !
Il paraît selon Daardaar que, pour une fois, l’intransigeance n’est pas typique d’une Flandre férue de taxologie, que la chienlit d’une forêt urbaine dérangeait dans ses méthodes d’ordre.
Cette déforestation d’aires d’autoroute avait déjà été appliquée en Wallonie, à Bierges !
Une fois de plus, les Flamands sont plus critiques et incisifs que les Wallons ! D’après « les gens d’en face », il existe un accord général entre le ministère de l’Intérieur, la police et les gouverneurs de raser au plus vite des parcelles vertes le long des autoroutes, lorsqu’on constate que celles-ci sont utilisées par des migrants pour s’y retrancher. C’est donc ce qui a été fait ces deux derniers jours au niveau de Ranst.
Logique, sauf que personne n’en a entendu parler et que sauf erreur, il n’y a pas eu un débat parlementaire, ne fut-ce qu’une communication.
Outre la nidification intempestivement arrêtée, les alentours boisés des autoroutes étaient utiles à plus d’un titre, à commencer par la capture des particules fines de nos admirables engins motorisés que le monde entier nous envie et enfin le bruit des moteurs vrombissant qui s’en trouvait amorti par le feuillage.
Enfin, sont-ce des manières à faire à l’encontre de ces pauvres gens venus d’ailleurs pour aller en Angleterre, que de raser leurs abris d’infortune ?
Voilà qui ressemble au mur de Trump sur le rio Grande dégageant de grands espaces pour mieux voir le « grouillement humain » venant du Mexique « souiller » le territoire américain ! Ironie de l’histoire, d’un territoire jadis mexicain et perdu par le Mexique dans « La guerra del 47 » (1847) !
Nous n’avons pas le même espace, c’est entendu, mais nous avons le même point de vue.
On commence à comprendre la tactique de Charles Michel pour le fédéral et Geert Bourgeois, ministre-président du Gouvernement flamand, N-VA bon teint, pour la Flandre.
C’est la tactique Macron.
Nos élites représentatives attaquent tout à la fois, de la chose la plus importante à la moins significative. Les habitués de la minque du côté d’Ostende appellent ça « noyer le poisson ». Quoi de plus anodin que scier des arbres ? Ce qu’ils ne disent pas d’emblée, c’est que de pauvres gens se cachaient sous la ramée, comme les sangliers, sauf que ces derniers moyennant un permis, on peut leur tirer dessus, ce qui, jusqu’à présent, n’était réservé qu’à quelques policiers se sentant menacés par les premiers « qui ne font que passer ».
Heureusement que des Flamands se sont indignés.
On attend que certains Wallons en fassent autant.
Précurseur, le gouvernement régional de Magnette avait déjà procédé à Bierges au même bûcheronnage en 2017. De cette information, Borsus pourrait se régaler s’il ne défendait pas la même cause que le socialiste. Peut-être va-t-il faire savoir que Magnette n’en avait pas fait assez ?
Pour Carlo Di Antonio (CDH), il n’est pas question de fermer les parkings d'autoroutes la nuit.
Le grand homme a adopté la formule suivante : renforcer l’éclairage, élaguer les arbres et éclaircir les arbustes pour que les migrants ne puissent plus se cacher dans les fourrés. A Bierges, cela a été fait.
L’emmerdant pour lui, c’est qu’il est aussi ministre du Bien-être animal et des Zonings.
Je doute que les pinsons et les chardonnerets puissent lui communiquer leur reconnaissance.
Pas que pour les transmigrants, les fourrés ont une fonction universelle de dissimuler à la vue des pandores, les amoureux, les voyeurs, les vieux messieurs à la vessie fragile et les pies. Tous seront également déçus.
On n’a pas Kim Jong-Un, mais on a ses idées.