Friture sur les ondes !
L’avenir des journaux payants en ligne est incertain. Des feuilles-bidets comme La Meuse s’en tirent bien puisque les principales informations se recueillent dans les commissariats, les tribunaux, les clubs de foot, les dissidents de parti et les patrons de bar. On ne lit pas ce journal pour avoir des nouvelles sérieuses sur la politique nationale et internationale.
Les gazettes à prétention fédérale et même mondiale, comme Le Soir ou la Dernière Heure, c’est autre chose. L’amorce de l’info appâte le lecteur, qui doit douiller sec pour en savoir davantage. Les marioles consultent le Web sur les indications du texte non-payant. Souvent, ils tombent sur la source dont le journal s’est servi pour l’article au complet.
Des petits malins exploitent parallèlement leur petit brin de notoriété en rendant leur blog payant. Je ne crois pas qu’ils feront fortune avec le procédé, tout au plus arrondiront-ils leur fin de mois.
Les radios périphériques non subventionnées sont touchées aussi par cette nouvelle manière d’informer et d’écouter de la musique. Même sur Smartphones connectés, on écoute à l’aise les grandes radios. Le hic, la publicité sur le numérique échappe aux grandes antennes. C’est le drame. La révolution technologique du numérique pompe leurs revenus !
France Inter et la RTBF sont moins touchés parce que subventionnées par leurs États. Par économie cependant, France Inter a décidé de ne plus émettre sur les grandes ondes. Il a bien fallu que je me rabatte sur Europe 1, pour l’info version française.
La concurrence rattrape Europe 1. L’audience chute.
Le groupe Lagardère cherche une issue et n’en trouve que dans la valse des animateurs de la chaîne.
Déjà en septembre 2016, le très médiatique philosophe Michel Onfray devient un média à lui tout seul en créant une webtélé. Natacha Polony, débarquée d’Europe 1, s’engage dans la même présentation payante de son travail de journaliste. À la base technique de leur diffusion, on retrouve l’entreprise de Stéphane Simon en cheville avec Thierry Ardisson : Le Magasin Numérique.
Après avoir sérieusement handicapé le livre papier et le plaisir de la lecture à l’ancienne, voilà l’informatique qui se lance dans la concurrence de la radio et de la télévision.
En plus de la webtélé d’Onfray, Le Magasin Numérique produit Tellement Soif (consacré au vin), Polony TV et le récent La France Libre TV.
Que le système se rassure, une droite chasse l’autre… l’autre c’est aussi la droite, malgré la présence de Michel Onfray de la gauche capitaliste qui fait de plus en plus polémiques et de la très souverainiste, Natacha Polony.
Europe 1 du groupe Lagardère, au résultat catastrophique, se trouve embarqué dans une drôle de galère au point qu’on annonce encore de nouveaux départs dont celui de Patrick Cohen qui avait remplacé Jean-Michel Aphatie. Les auditeurs de Belgique n’auront plus d’autre ressource que de se mettre à l’écoute de la RTBF, autant prendre un abonnement papier à La Meuse et économiser ainsi sur le pécu.
L’équipe transfuge de la radio publique est toujours en activité, mais jusqu’à quand ? Les audiences radio de Médiamétrie marquent le clap de fin, c’est le coup de bambou du jour d’Arnaud Lagardère qui perd des millions.
Que va-t-il rester de la grande lessive qui se prépare ?
On n’en sait rien. Qu’est-ce que ça change pour nous ? Pas grand-chose dans l’immédiat, mais c’est quand même ce moyen d’informer qui subit de profondes modifications. Le sens de tout ceci aura des conséquences sur la démocratie qui pourrait nous concerner directement.
Vaut-il mieux quelques grands patrons maîtrisant tous les moyens d’information à l’exception des services publics ou une multitude de petits patrons, bien de droite, évidemment, pour nous servir la soupe ?
Reconstruire une grille et relancer une nouvelle fois Europe 1, qui ne pourrait se refaire qu’en chipant la pub des autres radios et en premier lieu RTL-France, c’est de toute manière le même os à ronger.
Bon sang de bois ! quel dommage de ne plus pouvoir capter France Inter !