Reynders brasseur d’idées !
C’est fou la rapidité avec laquelle Didier Reynders s’est précipité au devant des gazettes pour faire sa mise au point à propos des trois sociétés anversoises ayant vendu des milliers de litres du produit de base du gaz sarin, à la Syrie.
Le commerce dure depuis quatre ans et n’a pas été dénoncé par La Meuse, ça tout le monde en convient, mais par les douanes qui s’aperçoivent subitement que cela peut tourner à un énorme scandale.
Reste que le gouvernement belge est indirectement responsable du massacre au sarin de la Ghouta et la mort de nombreuses femmes et enfants. Les trois sociétés anversoises donnent une idée jusqu’où le libéralisme de pointe peu conduire des entrepreneurs dynamiques.
Prudent et cherchant à se démarquer du système, Didier Reynders aurait dit d’une voix attristée, mais ferme, que la Belgique restait attachée à l’interdiction des armes chimiques.
On est pour le commerce pur et dur quand ça roule, au moindre lézard on redevient politique, au-dessus de la mêlée, un chouia social, voire un socialiste mou à la Miller.
Pourquoi maître Goupil-Reynders a-t-il volé au secours du pâlot Charles Michel, alors qu’il se serait délecté, en d’autres temps, à voir l’autre barboter dans un océan de merde ?
Il faut pour cela se rappeler l’OPA sur Bruxelles du mois de mars, quand maître Goupil-Reynders s’est affiché preneur dans une coalition possible avec les trois ploucs de la N-VA qui siègent à Bruxelles, au cas où le MR ferait tomber les murs de la Monnaie des trompettes du triomphe dans la capitale.
Ce n’est pas le moment d’accabler Bart De Wever et les trois entreprises d’import « peinture et vernis » à propos des 48 morts de la Ghouta.
Effacer de la mémoire des électeurs les agissements extravagants d’Armand De Decker d’ici octobre est déjà une tâche suffisante. Si en plus Reynders-Goupil doit se mettre en position « Seveso », pour stigmatiser ses futurs alliés de la N-VA, l’homme n’est pas près d’ajouter un zéro de plus à son chiffre d’affaire à Bruxelles.
Parce qu’il paraît que les Belges, d’après les statistiques des journaux proches des libéraux, ont un regain d’indulgence pour Michel et partenaires !
Pourquoi pas, après tout, les socialistes ont tellement déçu, que la gauche en se présentant sous deux casquettes risque bien d’en ramasser une, celle-là synthétisant les deux autres.
Il y a bien une autre raison qui n’aurait rien à voir avec le blues du tandem Di Rupo-Onkelinx.
Selon le dernier rapport de l’OCDE, il paraît que le Belge vient de battre le Polonais en consommation d’Alcool. Voilà notre compatriote quasiment champion du monde toute catégorie !
L’abrutissement par l’alcool serait à la base de la confusion mentale faisant croire à l’électeur que le MR au pouvoir, le conduirait vers des tabourets de bar, plus rapidement que les autres partis !
Maître Goupil-Reynders pourrait par un trait de génie sauver Anvers et ses trois usines infanticides. Il suffirait d’alcooliser l’isopropanol, base du gaz sarin, et faire de ce qui ressemble à une future faillite, une boisson nouvelle du libéralisme de progrès !
Après la Jupiler qui va disparaître, Reynders lancerait la Goupiler, avec une tête de renard sur l’étiquette !
Les consommateurs n’ont pas toujours conscience de leur rapport aux boissons alcoolisées. Ne pas boire d’alcool est mal perçu dans notre pays. La Goupiler serait l’atout majeur de la rentrée prochaine, avec la victoire au bout, De Wever et Anvers complètement réhabilités, Reynders ministre-président de la Région bruxelloise, Charles Michel rempilant au Fédéral et l’électeur de base ivre et cocu, mais content !
Que demander de plus ?
Les 48 morts, le poids sur la conscience, bah !... un bon coup de Brabançonne, l’espoir d’une nouvelle décoration pour service rendu à la patrie en danger !
Et si cela tournait vraiment mal, il nous sortirait le grand jeu du théâtre des Galeries : le rôle du capitaine Dreyfus ! L’éditorialiste en chef du Soir commencerait le pensum par « J’accuse… ».