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31 mai 2018

Bowling for Avroy-Liege…

Benjamin Herman, un « fondu » converti à l’islam en prison, la religion a pu nourrir son instinct de mort, alimenté la débilité de son intellect par des approximations mystiques et poussé le dévoiement jusqu’au prosélytisme meurtrier.
Quand cessera la pratique des religions en prison, encouragée par des éducateurs qui pensent que la foi apporte la sérénité et le réconfort ?
Enfin, qu’attend-on pour mettre en cause l’enseignement de la religion musulmane dangereuse dans son interprétation par certaines sectes, par ailleurs respectées, sinon craintes, voire protégées, par des musulmans modérés ?
S’il y a bien une éducation à faire en prison, c’est bien celle d’inculquer le sens critique envers toutes formes d’endoctrinement, au lieu de faire l’apologie des religions.
La difficulté d’appeler un chat un chat, c’est de proposer une réflexion à des détenus aux niveaux très différents de perception, allant de la vive intelligence à la débilité mentale.
La frousse bleue des autorités de vider l’abcès des religions laisse la porte ouverte à toutes sortes de laxismes et de compromissions honteuses, par crainte d’un embrasement général, une sorte de guerre médiévale, comme on en voit dans les banlieues de Palestine et de Syrie.
La lâcheté n’est pas efficace devant la folie meurtrière et celle des Salafistes en est une, surtout dans son orientation djihadiste. Il ne faut pas perdre de vue que le salafisme quiétiste, refusant de s'impliquer dans la vie civique ou politique pour se consacrer à l'éducation des musulmans est non seulement toléré en Belgique, mais soutenu comme une manière de dissuader du salafisme politique, laissant ainsi la porte ouverte à toutes les dérives.
Reste l’aspect judiciaire du cas de Benjamin Herman, rochefortois violent, incapable jusqu’à sa conversion au salafisme en prison, de distinguer Allah de Jéhovah.
Il bénéficiait d'un énième congé pénitentiaire, malgré un parcours étonnant.
Qu’on en juge.
Le 22 février 2016, bénéficiaire d’un congé pénitentiaire, il n'avait pas réintégré la prison le jour prévu. Ce qui avait conduit le tribunal d'application des peines de révoquer ses permissions de sortie. Évadé de Lantin le 5 mars 2016, il commet un vol deux jours plus tard. Il est repris après un an de cavale le 7 mars 2017. Dès octobre 2017, il bénéficie à nouveau de permissions de sortie.
En tout, Herman aura bénéficié de 11 congés pénitentiaires. À se demander comment il a pris le temps de se convertir au salafisme ?
Devant un tel échec et une absence de rigueur dans l’application de la loi, le ministre Koen Geens devrait présenter sa démission.
C’est en principe ce qui se faisait avant, quand les ministres avaient une haute idée de leurs responsabilités.
Aujourd’hui, avec un gouvernement aussi fragile dans son montage, la démission d’un seul ministre flamand verrait s’écrouler le château de cartes de Charles Michel !

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Voilà ce qu’il en résulte :
"Je me sens avant tout responsable parce que j'ai la responsabilité des prisons. Est-ce que cet homme aurait dû être libéré dans le cadre d'un congé pénitentiaire ? C'est une question interpellante(sic) et ça mérite un examen de conscience de ma part", déclare Koen Geens dans une gazette francophone.
Donc, cette tragique méconnaissance des lois de la part de ceux qui sont chargés de l’appliquer et surtout de la part de ceux qui sont payés pour l’interpréter n’aura aucune conséquence pour personne, sauf pour les deux malheureuses policières et le jeune homme dans une voiture là par hasard, qui en seront les tragiques conclusions.
Ce gouvernement avec les ministres Jean Jambon et Theo Francken manquait déjà d’élégance. Mais on ne s’attendait pas à autre chose d’un parti racoleur comme la N-VA, sauvé de l’ignominie pour les besoins de la cause libérale de Charles Michel.
À présent c’est au tour d’un CD&V, Koen Geens, de rejoindre le lot des jusqu’auboutistes des inélégants ministres.
Jusqu’où iront-ils ?

30 mai 2018

Démocratie ?....tu parles !

On a tort de ne regarder que la péninsule, quand on parle de crise italienne, car elle nous concerne tous. C’est l’Europe qui est en crise et la crise italienne est le révélateur.
À force de vanter la démocratie et d’en limiter l’effet chaque fois qu’un vote contrarie le programme mondialiste de Juncker, on brouille les valeurs du suffrage universel dans les esprits.
Il y a aujourd’hui une démocratie au service des élites et une démocratie de la rue, et elles sont différentes. Quand la première gagne les élections, c’est parfait, la démocratie triomphe, les journaux ronronnent de plaisir et les partis de pouvoir se félicitent. Il est question alors de la bonne gauche en compétition avec la bonne droite, elles peuvent prétendre gouverner. Quand la démocratie de la rue triomphe, on crie au populisme et au trucage. La bonne gauche et la bonne droite s’associent pour ne pas respecter le vote.
On en arrive à cette chose étrange que ceux qui crient au populisme le font surtout quand ils pensent avoir perdu l’oreille de la population. À la tête d’une majorité souvent aléatoire et à la limite du réel, ils croient défendre l’intérêt du peuple sans l’accord de celui-ci. Le pouvoir pense pour nous, en quelque sorte.
Bref, la démocratie en Europe est en panne.
La formation du gouvernement italien en est encore la preuve.
La décision du président italien Sergio Mattarella de confier la direction du pays à Carlo Cottarelli pour constituer un « gouvernement technique » en attendant de nouvelles élections en Italie, est de cet ordre là.
Des partis – qu’on les aime ou pas – gagnent des élections et s’accordent sur des personnes pour former un gouvernement, que le président de l’État italien récuse, voilà me semble-t-il un bon départ pour une réflexion sur le pouvoir et la manière de l’exercer.
Quand les pays de l’UE ne peuvent sortir d’une politique pour des raisons surtout économiques et que le suffrage universel estime le contraire, un chef d’État qui passe outre et forme un gouvernement de circonstance, ne serait-ce que provisoire, respecte-t-il encore les règles démocratiques ?
En Belgique Benoît Lutgen a trouvé la pire des solutions pour des élections « clean » : l’éviction du PTB des listes électorales. C’est-à-dire que ce monsieur n’attend même pas le verdict des urnes, il le précède !

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En Italie, on n’a pas voulu assassiner la démocratie tout de suite. On va revoter en fin d’année. Mais, n’est-ce pas reculer pour mieux sauter ? Car, il y a de fortes chances que l’électeur conforte son premier vote.
Un gouvernement aux affaires courantes a-t-il le droit de prendre des décisions importantes qui engagent le pays ? Il faut croire que ce cas de figure a été réglé en faveur du « oui », mais, là encore, est-ce bien démocratique ?
Yves Leterme, le Premier ministre démissionnaire belge, était resté aux affaires 541 jours de plus, au même moment le Conseil européen prenait des décisions lourdes de conséquence pour les États membres. Récemment, l'Allemagne est restée sans gouvernement entre septembre 2017 et février 2018, alors que madame Merkel s’affichait à des sommets européens.
Il s’agit d’autre chose dans ces deux cas, puisque la difficulté était dans la formation d’un gouvernement. Ce n’est pas le cas italien.
Va-t-on vers des gouvernements intérimaires en série, jusqu’à ce que l’électeur lassé de voir son vote en suspens, revote « correctement », c’est-à-dire pour le pouvoir libéral ?
Le prochain sommet européen des 28 et 29 juin doit aborder des « sujets chauds », dont l'approfondissement de l'Union économique et monétaire (UEM) et la réforme de l'asile et de l'espace Schengen. Sur ces deux dossiers, la péninsule, en tant que troisième économie continentale et territoire exposé aux migrations, pèse lourd et sa position est attendue depuis plusieurs mois...
Avec une dette à 130 % du PIB a-t-elle le choix de sortir de l’Europe, sans changer radicalement son économie ? Et si malgré tout les Italiens votent pour en sortir, sont-ils préparés à cette alternative ?
Les deux « non » en réponse à ces interrogations prouvent à l’évidence que nous allons vers des solutions non-démocratiques.
Il va falloir bien vite trouver un nom à ce régime intérimaire, bouclier ou paravent du capitalisme de Grand-papa. Comme l’appellation « populiste » ne peut tout de même pas coller en permanence aux partis dits « extrêmes » sortis victorieux des élections, il conviendrait aussi de les désigner autrement, puisque dans certains cas ils deviennent majoritaires, sans la possibilité d’accéder au pouvoir !
Dans le chemin où elle s’est aventurée, l’Europe, enfante-t-elle des dictatures ? Et y en aurait-il de deux sortes ? La méthode italienne, dite dictature transitoire et celle de Viktor Orbán en Hongrie, dite dictature classique ? L’une et l’autre étant des formes différentes d’une autorité qui pourrait dans un proche avenir se passer définitivement d’élections.

29 mai 2018

La honte sport national.

Les gens en transit, les ombres entre les buissons, sont des abstractions, des fantômes qui vont et viennent, montent dans des camions, sont pris en chasse, disparaissent… le public s’en effraie, préfère les voir loin de chez lui, puis soudain, une enfant de deux ans prend une balle, je veux bien qu’elle ne lui était pas spécialement destinée, mais c’était tout de même pour elle, et tirée dans sa direction, quand la tête de cette petite fille a éclaté. Elle aussi avait tendance à n’être qu’une abstraction… une cible, sans en être une.
Alors, tout change. On n’est plus dans les abattoirs d’Anderlecht à faire de l’animal encore sur pied, un steak à 17 € le kilo à la sortie, on est dans l’humain, dans le cannibalisme à l’état pur quand des sagouins défendent leur pré carré à coups de révolver et veulent bouffer à la marmite tout qui résiste à leur graisse, leur patrie, leur coin de table, leur mégot et leur bière du dernier match de foot.
Et ces gens qui n’étaient rien que des consommateurs avachis par des boulots de merde se révèlent soudain d’ardents patriotes, derniers remparts, d’un pays dont ils se sont toujours fichus et inconsciemment voulu la perte depuis toujours.
Ce qui se passe en Belgique à propos de la petite Mawda, tuée par un tir maladroit d’un policier, dépasse l’indécence la plus crasse de la part des ministres et de Theo Francken en particulier. Il faut dire que la presse n’y est pas pour rien non plus.
Au lieu de s’écraser, de regretter qu’on en arrive à tirer sur des camionnettes bourrées de pauvres gens, on a eu droit pendant dix jours à des suppositions, des doutes, des atermoiements et jusqu’à l’ignominie d’un journaliste donnant à penser que les passeurs exposent les enfants pour faire cesser les tirs de nos flingueurs.
Comment ce pouvoir n’a-t-il pas honte ?
S’il y a bien des gens envers lesquels on ne saurait rien dire que leur demander ce que l’on pourrait bien faire pour soulager leur peine, ce sont bien les parents de Mawda. À la place, on a droit à la gueule enfarinée de Theo Francken se posant la question de savoir comment il pourrait réembarquer ces gens pour l’Allemagne !
Dame, les ministres de la N-VA, comme leur chef de file, pensent surtout au terreau de voix qui les ont élus, de ces « patriotes » locaux dont on dit le populisme raciste. Il faut bien cultiver ce terreau et y planter les petites graines qui font les bons députés.
On oublie trop souvent que les personnes en situation irrégulière sont des êtres humains.
En France, l’un d’entre eux est devenu un héros national en sauvant un enfant de quatre ans. En Belgique, on en tue un. C’est la loi des compensations ?
Certains citoyens belges, par ailleurs irréprochables, traitent mieux leurs chiens que ces fugitifs des pays en guerre ou économiquement invivables.
Dans quel pays vit-on ? Vais-je finalement avoir honte d’être natif de Liège ? Faut-il rappeler que la cascade tragique s’est passée en Wallonie ?
C’est tellement chaud cette décision pourtant toute simple de proposer aux parents un asile qu’on leur refusait avant à coup de révolver, que Charles Michel doit réunir ses ministres pour trouver quoi dire et surtout mettre la N-VA dans le bain, pour un dénouement qui ne nous ferait pas montrer du doigt !
Sans quoi, ce parti sans vergogne pourrait tirer des conclusions que la réaction de Bart De Wever laisse deviner. « Buiten » et pas question de s’apitoyer !

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Les parents de la petite Mawda ont introduit une demande de régularisation en Belgique. Faut-il qu’ils soient à bout de ressource et au bord de l’abîme pour quémander auprès des assassins de leur fille ! Mais, avec d’autres ministres, même si leurs électeurs sont pour la plupart des racistes convaincus, ils n’auraient pas même dû faire cette demande. Charles Michel n’aurait fait que son triste devoir et en ne se référant à personne, leur donner le droit de séjourner en Belgique de façon illimitée, en attendant d’être des citoyens comme vous et moi, s’ils ne sont pas trop écœurés de voir nos petites gueules d’hypocrites pleines de faux repentir.
Hélas ! on n’est pas surpris de la réaction de Bart De Wever et de ses lieutenants qui s’affichent comme les piliers de ce gouvernement.
On le sait, les ministres ont toujours eu horreur de traiter les cas exceptionnels. Ils ont bien trop peur de contrarier une partie de leur clientèle, la plus farouche, celle qui crache sur tout ce qui n’est pas Flandria ou Wallonia.
On sait la Flandre en proie à des poussées d’extrême droite, nationalistes en diable et complètement en symbiose avec une partie de l’opinion francophone du même tonneau, unis par la même haine des étrangers, c’est marrant, entre gens qui se détestent sur tout le reste !
C’est bien la faute de Charles Michel et aussi du père qui l’a mal conseillé d’avoir fait un gouvernement pareil, un gouvernement qui ne s’assume pas et qui vit dans l’incertitude à cause d’un certain nombre de canailles carriéristes qui cohabitent avec des gens honnêtes.
Le plus beau dans cette affaire tient dans le lâche soulagement que ce gouvernement aura, puisqu’il n’aura pas à répondre de suite à la demande d’asile des parents.
En effet, les gazettes nous disent que « La décision ne devrait pas tomber immédiatement, car la demande d’asile n'arrivera probablement pas à l'administration avant un certain temps. »
Comble de la bienveillance de Francken, le secrétaire d’État a précisé que les parents avaient demandé à ne pas devoir payer les 350 euros par personne qui doivent être versés pour ouvrir une telle procédure de régularisation. "Je n'ai jamais accepté cela par le passé", a commenté le nationaliste flamand, sans préciser ce qui sera décidé. »
Cela veut dire quoi ?
Qu’on ne demande pas 350 € par personne aux demandeurs ou que Theo Francken n’a jamais exonéré quiconque de payer cette somme ?
Si cela le dérange, qu’à cela ne tienne. Il suffirait de m’envoyer la facture. Ainsi, j’aurai l’impression de sauver l’honneur.

28 mai 2018

Richard Miller, voyou des ondes.

Il est aisé de sortir du traumatisme de la page blanche du dimanche, en choisissant pour cible « C’est pas tous les jours dimanche ». Pourtant, je m’étais bien promis de ne plus succomber à la facilité.
Les personnages entourant Deborsu et Deborsu lui-même étant tellement caricaturaux, je n’ai pas pu résister à remettre ça !
La tête de Deborsu vexé fut le déclic. Lors du débat Lutgen, sur une interpellation de Michel Henrion, le président du CDH s’est tourné vers son interlocuteur, au point de tourner le dos à Deborsu. La caméra a filmé Deborsu dans ce grand moment de solitude, ce qui nous valut dix secondes jouissives.
L’attraction principale était ailleurs.
Le grand show pour tout le monde, c’est encore et toujours Richard Miller du MR.
Je me suis demandé longtemps pourquoi on invite toujours ce vieux briscard de la politique ?
Il me semble avoir compris pourquoi ce dimanche.
Les présentateurs du genre Deborsu ont un point commun, ils ont un ego hypertrophié et s’ingénient à le prouver en faisant plus fort de semaine en semaine.
Or, personne n’est encore parvenu à maîtriser Richard Miller, dans son lyrisme militant. Il coupe ses détracteurs et emploie sa voix comme une musique de brouillage. Les Allemands mirent au point ce truc lors de la dernière guerre, en brouillant les émissions de la BBC.
Richard Miller accomplit son brouillage instinctivement. C’est le voyou des ondes. Le seul moyen de lui faire face, c’est lui rendre la pareille, faire du brouillage dès qu’il glose.
Résultat, tout devient rapidement inaudible.
Le rêve de Deborsu serait de se conduire en cow-boy et d’enfourcher ce cheval fou, pour le ramener dans l’écurie, en le tenant par le licou.
Plus d’une fois, Deborsu s’est retrouvé au sol après les ruades du MR. Ce midi, on l’a vu quitter son perchoir à trois reprises en tentant de saisir Miller par l’encolure.
Peine perdue.
Le cavalier suivant, Raoul Hedebouw, a voulu dompter la bête par le sourire, qu’il a éclatant. Après, par l’argument c’était inutile.
Richard Miller pourtant se déclare philosophe. Il ne l’est pas lorsqu’il est question de son parti. Miller se ferme comme une huitre à comparer l’économie libérale et mondialiste à l’économie à tendance marxiste. Il ne comprend pas. Tout qui n’est pas d’accord avec lui est un dangereux extrémiste, un populiste, un moins que rien. Je le dis tout net au petit Chastel, ce n’est pas avec un con comme Richard Miller qu’il va gagner les élections.
Miller devrait pourtant se méfier. À croire qu’il ne va jamais au cinéma, les films sur l’économie libérale traitent l’avenir du système capitaliste à vous donner froid dans le dos. Le MR devrait l’envoyer à Hollywood. Weinstein était au sexe, ce que Gérard Miller est à la fable de Wall Street, un accroc non récupérable.
On a rarement vu un être aussi intransigeant sur la vertu et la morale, pourtant deux choses opposées, business et morale ! Que Marx ait peu réussi à convaincre sur le business, l’avenir le dira ; par contre sur la morale, il n’y a pas photo. Miller devrait lire « L’idéologie allemande » de Marx et Engels, plutôt que les tweets de Trump !
Puis, dans l’émission, il y eut Francis Delpérée !

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Francis Delpérée apaise les plateaux de télé. Il calme même Richard Miller, au point que ce n’est pas bon pour l’audience. Aussi, en a-t-on un usage modéré. On le place souvent après Richard Miller. Il fait office de charbon de bois pour les brûlures d’estomac du voyou des ondes.
De sa voix posée de sénateur vivant dans le monde irréel d’un climatiseur social mettant ses burnes à température constante, il nous parle du programme du PTB, en précisant que c’est la page 66, point 13, qu’il va déconstruire devant nous. Il n’ira pas plus loin que le préambule. Ce qui fait basculer le débat dans un pré-après-midi faunesque à la Debussy, transformant Miller en faune agreste.
C’est dommage, parce que Raoul Hedebouw nous aurait expliqué qu’il s’agissait du rapport du PTB sur les lois antiterroristes. Ce parti trouve le programme de Charles Michel à côté de la plaque, déjà par un manque fabuleux de juge d’instruction.
Je me mets à la place de Raoul Hedebouw. C’est très difficile d’avoir un dialogue sérieux sur l’avenir de ce pays avec des gens à court d’argumentation qui ressortent les vieilleries d’un fonds de commerce de la guerre froide du temps de Brejnev.
Plus incisif fut Pierre Yves Dermagne du PS sur la question de savoir si le PTB veut prendre ses responsabilités pour un front de gauche et participer éventuellement à des conseils communaux, après les élections d’octobre.
Indépendamment de la réponse de Hedebouw, dubitatif sur la question, je pense qu’un front de gauche ne peut se faire qu’entre partis de gauche !
La question est de savoir si le PS l’est encore ?

27 mai 2018

Ils sont fous ces Italiens !

On sait bien ce qui ne tourne pas rond à l’Europe. C’est qu’elle n’a pas su plaire au peuple de la rue. Pas de ces bourgeois prétentieux de droite très remontés contre elle, mais des plus humbles européens qui soient parmi les innombrables petits salaires, les sans-travail et les pensionnés aux retraites minuscules. L’Europe n’est pas pour eux. Elle ne s’en cache pas d’ailleurs, avec le rêve de J-C Juncker de coller à la réalité mondiale d’un capitalisme sans état d’âme.
Alors que l’Italie rejoigne la Hongrie et la Pologne dans la contestation globale, en quoi cela concernerait l’homme de la rue ? L’Europe n’ayant jamais rien fait pour lui, pourquoi irait-il défendre une cause qui n’est pas la sienne ?
Et il n’a pas tort l’homme de la rue.
N’est-il pas profondément injuste de voir l’Europe confronter les salaires afin d’aligner les plus hauts sur les plus bas ? Ah ! si seulement cela avait été l’inverse. Tout cela comme on le ferait d’une industrie par rapport à une autre, comme si l’homme était comparable à une machine ?
Il est quand même assez fortiche de la part de la classe dominante de faire appel à lui pour s’opposer à la concurrence du plus à droite qu’elle !
Le système s’est emparé de l’Europe, comme l’héritier d’une fabrique. C’est une société de classe et qui dit classe, dit pays dominants et pays dominés.
C’est le plus riche qui est patron : l’Allemagne. C’est logique. Mais le plus bellâtre « alaindelonisé », Macron, tient à faire valoir les intérêts de la France, l’aristocrate de l’Europe. Les autres pays sont priés d’attendre leur tour dans le vestibule des gloires européennes que Merkel et Macron les sonnent.
L’Italie se rebiffe, alors qu’elle n’a jamais été soviétisée. Voilà qu’elle rejoint les ex de Staline qui étaient venus à l’Europe avec enthousiasme et qui enfantent de petits monstres à la tête de leurs exécutifs.
Macron ayant l’esprit ailleurs, il fallait bien que l’esprit français fût représenté face à ce nouveau couac. Bruno Le Maire, ministre français de l’Économie s’en est chargé. Il a mis en garde, l’autre dimanche, les trublions de la Botte : « Gardez votre budget sous contrôle et ne prenez pas de risques idiots. »
L’homme de la rue, qu’il soit Insoumis mélenchonien en France ou hedebouwiste en Belgique reste en-dehors du conflit, Bruno Le Maire parle de supériorité morale, donc il l’exclut d’office du haut du nouveau mépris des « vrais » européens.
Mais l’Italie, berceau du second lit de la civilisation, le premier étant Athènes, c’est encore une valeur sûre de l’UE qui fiche le camp !
La Ligue du Nord est à l’extrême-droite, le Mouvement 5 étoiles (M5) est populiste – la pire insulte du vocabulaire des Commissaires européens. « Populisse » dirait Gerlache à la RTBF.
Pour l’élite européenne, les Italiens sont devenus fous !

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Ils ne font plus partie de l’opposition digne et constructive des partis qui jouent le jeu.
Quel jeu, en définitive ?
Mais celui qui consiste à s’auto flagellé du suffrage, afin de laisser dans la démocratie ambiante le chaud jus de cinquante années d’ignorance des besoins des masses.
Tous les navigants de l’économie mondialisée s’y reconnaîtront.
Du coup voilà les Italiens macaronisés, pour l’andante plongés cinq minutes dans des insultes bouillantes.
Quelle que soit la suite politique, les Italiens sont loin d’être fous. Ils sont tout simplement dégoutés de l’Europe, eux aussi.
Que les partis qui s’adjugent le pouvoir ne valent pas cher, c’est entendu. Les électeurs de Trump ont fait aussi le même pari.
Que les mécontents n’aient pas voté pour la gauche en Italie, c’est un fait. Mais là aussi la gauche est à redessiner. Est-ce qu’on vote encore à gauche quand on vote socialiste ? Le problème italien est aussi un problème belge.
Alors, en attendant d’y voir plus clair, on vote pour n’importe quoi à condition que ce ne soit pas du pouvoir d’avant les élections.
Les Italiens n’en veulent plus. Et nous non plus !
En Italie, come ailleurs, le match n’est pas fini. Il ne fait que commencer.
Quand les Italiens se rendront à la raison de ce que l’extrême droite propose, qui ne sont que des chimères, reflets des libéraux au pouvoir, ils reviendront à gauche, mais ce sera sans les socialistes.

26 mai 2018

Si Talleyrand voyait ça !...

Trump suit une certaine logique dans… son manque de logique !
Après avoir rompu tout accord avec l’Iran, sous l’influence de Netanyahou mais pas que, aux yeux du Nord-Coréen Kim Jong-Un, Trump devenait peu crédible, un dirigeant irrationnel et peu sûr.
Plutôt que se faire rouler par Kim, Trump a préféré prendre les devants et c’est lui qui se dépêche de rompre, avant que l’autre ne lui inflige un camouflet.
L’Amérique avec ce président a innové dans une politique originale. Le Monde est une fête foraine qu’un coq de village visite, entouré d’admirateurs. S’il n’affiche pas sa supériorité dans les luna-parks, sa domination dans le tir aux pipes et un score maximum dans les machines à sous, Trump casse la baraque avec l’aide de sa bande de gros bras et tous les opportunistes autour de lui. Insensible aux mamours d’adorateurs à la Macron, il va son chemin en bousculant tout ce qui lui ferait de l’ombre.
Alors que le dictateur Nord-Coréen dynamitait sa montagne d’essais variés de l’arme atomique en signe de bonne volonté, c’est par un courrier de vingt lignes que le président américain a fait part de sa décision de renoncer au face-à-face prévu le 12 juin à Singapour. La presse internationale, pense que ce revirement résulte d’une bataille d’ego et de tensions extrêmes, autour de la question de la dénucléarisation.
Mine de rien, c’est quand même Trump qui a cané en déclinant l’invitation. C’est d’une certaine manière une satisfaction d’égo de Kim.
Le sommet historique entre Washington et Pyongyang n’aura donc finalement pas lieu. La photo du siècle de ces deux mirliflores se toisant ne pourra être prise.
C’est dommage, les réseaux sociaux ont raté un fameux foutage de gueule, faute de combattants !
Officiellement, le prétexte de Trump est une insulte contre le vice-président Mike Pence, qualifié par les officiels Nord-Coréens de « politicien imbécile ».
Si on cherche, comme les gamins d’une cour d’école qui a commencé à insulter l’autre, ce serait plutôt Mike-Pense. Alors que personne ne lui demandait rien, celui-ci aurait déclaré que la Corée du Nord pourrait finir comme la Libye de Mouammar Kadhafi, si Kim Jong-un ne passait pas un accord avec Washington sur la dénucléarisation.
Voilà quand même une étrange manière de préparer une réunion au sommet !

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On se demande si tout n’a pas été machiné par celui qui – officiellement – n’a jamais été l’amant de Stormy Daniels, mais du peuple américain tout entier.
L’entourage de la Maison Blanche confirme ce à quoi on pense de cette rupture, avant même qu’ait commencé le moindre pourparler. “Trump a une peur morbide d’être humilié” !
Pour Gerald Seib, chef du bureau du Wall Street Journal à Washington, l’échec tient au fait que les deux pays “ne sont pas parvenus à comprendre complètement ce que disait le camp adverse” à l’approche du sommet, chacun défendant une vision différente du concept de dénucléarisation. “Les tensions se sont alors rapidement accumulées, puis ont explosé”, conclut le journaliste.
Pour une fois la débilité mentale ne vient pas du camp Nord-Coréen, mais des Etats-Unis. On ne peut pas, même de la part du plus puissant État du monde, faire des traités et les déchirer ensuite, proposer des choses puis faire le contraire, se moquer de ses alliés, puis de les sommer de s’aligner sur la position du dominant.
“Les États-Unis exigent un démantèlement complet, vérifiable et irréversible du programme d’armement nucléaire” nord-coréen comme préalable à la levée des sanctions internationales, tandis que “le Nord réclame une approche progressive”, précise le quotidien sud-coréen The Korea Herald.
Jugeant la décision de Trump “extrêmement regrettable”, la Corée du Nord a réagi vendredi en affirmant qu’elle était toujours ouverte au dialogue, en bon stratège.
Si on devant mettre une cote sur le comportement de chacun, on pourrait décerner 7,5 sur 10 à Kim et 2,5 sur 10 au milliardaire président.
On ne peut pas dire que Trump fait dans la dentelle.
Á la longue, il va dépasser Poutine dans le cynisme et la position de force dans tout concept de dialogue. Talleyrand n’était pas mal dans le genre, au temps de Napoléon et de la Restauration, mais la comparaison avec Trump n’est pas possible. Talleyrand mettait des formes dans la volte-face, des manières si l’on veut. Tout s’échafaudait sur une logique apparente, même si ce n’était que du bluff. Mais Talleyrand était intelligent. Trump n’a que l’odorat et l’instinct en guise d’intelligence. C’est déjà ça ! Chez nous, Junior ne pourrait même pas en dire autant.
Juste avant de boucler, une info signale que Trump pourrait finalement renier sa lettre de refus et se rendre au rendez-vous du siècle. On se demande si la vente de la médaille commémorative des deux présidents à la boutique souvenir de la Maison Blanche n’y est pas pour quelque chose

25 mai 2018

La médiocrité, vertu cardinale.

Les anciens vous le diront, ce n’est pas être réaliste d’accumuler des jérémiades sur « avant » plus heureux qu’« après », l’ancien était bien dégueulasse sous la bourgeoisie dès le Second Empire, affirmer que le nouveau est bien pire, c’est faux.
Ce n’est pas pareil, c’est tout !
Question du travail, on relève des effondrements, des pertes de savoir, notamment dans l’abandon du savoir-faire de l’ouvrier, de l’artisan et de l’employé de bureau.
Les métiers disparus, reste l’immonde métier interchangeable que peut faire Monsieur-Tout-le-Monde aujourd’hui, bien obligé de s’abrutir pour gagner son pain.
Nous assistons à un rapt de l’intelligence et du savoir-faire au profit d’un système où l’ergonomie et l’ingénierie triomphent au détriment des métiers y compris ceux d’employé-comptable et secrétaire de direction.
De cette approche des tâches dévolues aux « manœuvres » de l’industrie, en découle un monde où le savoir-faire de tout un chacun se réduit à la mécanique du geste et au salaire minimum pour tous. Les plus habiles à ce petit jeu n’ont besoin que de bons réflexes et un système nerveux qui réagit au quart de tour.
Pour les anciens ingénieurs de formation « antique », les métiers que proposent les offices de l’État pour la remise au travail de chômeurs sont des supercheries qui ne rendent pas le savoir-faire aux gens et qui spécialisent les muscles au détriment du cerveau.
Alain Deneault n'est pas du genre à mâcher ses mots. Comme il écrit ce que je pense depuis longtemps, j’ouvre les guillemets :
« Rangez ces ouvrages compliqués, les livres comptables feront l'affaire. Ne soyez ni fier, ni spirituel, ni même à l'aise, vous risqueriez de paraître arrogant. Atténuez vos passions, elles font peur. Surtout, aucune bonne idée, la déchiqueteuse en est pleine. Ce regard perçant qui inquiète, dilatez-le, et décontractez vos lèvres – il faut penser mou et le montrer, parler de son moi en le réduisant à peu de chose : on doit pouvoir vous caser. Les temps ont changé (...) : les médiocres ont pris le pouvoir. » Docteur en philosophie et enseignant en sciences politiques à l'université de Montréal, auteur de nombreux ouvrages sur les paradis fiscaux et l'industrie minière, le penseur québécois s'attaque cette fois-ci dans La Médiocratie (Lux Éditeur) à la « révolution anesthésiante » par laquelle le « moyen » est devenu la norme, le « médiocre » a été érigé en modèle. »
Voilà plus de cinquante ans que les travailleurs sont victimes du behaviorisme (Théorie psychologique basée uniquement sur l'étude du comportement), d’abord à doses légères pour trouver son rythme de croisière dans l’industrie après l’essai du « Réarmement moral », d’un patronat qui y réfléchissait déjà dans les années septante.
Aujourd’hui ce système n’est plus contesté par personne. Les syndicats se sont repliés sur la notion de pénibilité au travail, encore que la répétition des tâches ne soit pas de la partie, sauf s’il est question de porter des charges.
Bien avant cette fureur ergonomique, l'ingénieur américain Frederick Winslow Taylor avait montré les « bienfaits » pour l’industrie du travailleur « désarticulé » sur commande pour l’organisation scientifique du travail. Les élucubrations de Taylor que tous les industriels suivent à la lettre dans leur course au profit ne datent pas d’hier, puisque Taylor vécut de 1856 à 1915.

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L’affaire dure toujours. Il y a même des bureaux spécialisés pour faire suer la salopette. Les grandes entreprises ont les leurs pour mettre de l’ordre sur les chaînes de montage, en appui des ingénieurs techniciens et ergonomes.
Au tournant du millénaire, on a abandonné le prétexte du bon salaire pour un meilleur rendement. C’était pour éviter la décentralisation vers des ailleurs plus rentables.
Les MR sont friands de ces techniques de rendement. Le petit Chastel en raffole et Michel en redemande, pour ne pas être en reste du « progressiste » Reynders.
À les entendre, c’est l’avenir même de la Belgique qui en dépend.
A contrario de ces beaux messieurs qu’on n’a jamais vu sur une chaîne de montage, donc qui ne connaissent rien de ce dont on parle, la mise en place d’organisations du travail encore plus pointues a accentué l’individualisation et la segmentation des tâches et accru les contraintes de productivité. Le patronat ne cache plus ses objectifs : l’intensification du travail, l’individualisation des statuts d’emploi, la casse des collectifs de travail. Tout l’attirail classé nécessaire par les libéraux ne fait que suivre une mondialisation constate Junior, dont le suivisme pour toutes ces nouveautés n’est contredit par personne. Ces messieurs « s’y résignent » donc, comme les caïmans l’œil à fleur d’eau attendent qu’une proie passe à portée pour qu’ils n’aient qu’à ouvrir la gueule.
C'est la « médiocratie » d’Alain Deneault.
C’est le stade moyen en tout, hissé au rang d'autorité, une norme impérieuse qu'il s'agit d'incarner, la norme cette manière d’être moyen pour attraper un grade universitaire, plutôt qu’être brillant dans un domaine. Les génies sont priés d’aller faire la file au pointage, ou finir au réapprovisionnement des rayons chez Carrefour.
La division et l'industrialisation du travail ont largement contribué à l'avènement du pouvoir médiocre. Le médiocre est le référent du système.
Marx avait déjà flairé l’arnaque vingt ans avant le tournant du XXme siècle.
« L’indifférence à l'égard du travail particulier correspond à une forme de société dans laquelle les individus passent avec facilité d'un travail à un autre, et dans laquelle le genre déterminé du travail leur paraît fortuit et par conséquent indifférent. » On passe d'un travail à l'autre comme s'il ne s'agissait que d'un moyen de subsistance. La prestation devient moyenne, le résultat tout autant et les gens parfaitement interchangeables.

24 mai 2018

Relais trois fois « sans mettre ».

Même si on n’y est pas, au moins en France avec le plan Borloo sur les banlieues, on aura quand même essayé. En Belgique, Junior n’y pense même pas.
C’est que Charles Michel a un bon prétexte. Il n’y a que deux villes en Belgique qui ont de la banlieue comparable à la France : Bruxelles et Anvers.
Les autres villes wallonnes ou flamandes, le problème est au cœur même de la cité, dans des quartiers pauvres, comme à Charleroi et à Liège, mais aussi Gand et Malines.
Cependant, le problème est le même. Il s’agit de zones où le manque de tout se perçoit rien qu’en les traversant, au niveau de la voirie et d’après le nombre de boutons de sonnette sur les portes.
Une grande partie des banlieues de Charleroi et Liège ont gardé cet aspect rural des anciennes communes périphériques avec ce que cela suppose de commerces et de centres d’activités. C’est ainsi que la violence et la frustration restent cantonnées dans le centre urbain.
La gentrification, c’est-à-dire l’appropriation de logements anciens, repris, transformés et réaménagés, souvent refondés en un seul nouveau pour deux anciens, n’est vraiment visible qu’à Bruxelles et Anvers pour des raisons de rareté locative de standing, par un groupe social en progrès, celui des fonctionnaires européens et des politiciens locaux à mandats lucratifs et des businessmen, riverains des ports et des industries de pointe (plutôt Anvers).
Le semi échec du plan Borloo va faire plaisir à Junior, pour la raison qu’il n’a pas l’heur de plaire non plus à Jupiter (Macron pour les intimes et la presse). Le président le trouve inapproprié, dans le sens où il pourrait être trop onéreux, tandis que Stéphane Troussel, président PS de la Seine-Saint-Denis, l’a trouvé décevant par rapport aux enjeux sociaux.
On voit bien ce qui arrange Junior : ne pas se lancer dans des projets hors de prix pour un résultat improbable, pour quelqu’un qui n’a pas la fibre sociale, cela l’arrange bien.
Oui, mais en France, on a au moins le mérite de montrer à l’opinion qu’il y a un grave problème de société. En Belgique, Charles Michel a autre chose à faire, par exemple trouver des justifications à un nouveau gouvernement « déséquilibré » (trois partis flamands et le seul MR pour la Communauté française).
Notez que Michel ne serait pas contre de lancer dans la presse l’idée d’une refondation des villes par la fusion des classes sociales de diverses manières, à commencer par la mixité sociale dans les écoles, en débutant par l’école gardienne.
Le gouvernement ne débourserait pas un euro et aurait l’air de faire quelque chose. Ainsi posé, ce plan ne résoudrait rien, mais serait un bon pare-feu contre une gauche divisée par le match PTB-PS, juste le temps de courir aux urnes et d’adouber Junior pour une nouvelle période de sursis de la Belgique fédérale.
Encore qu’à échéance postélectorale cette mesure apparemment justifiée rendrait certains parents furieux de mettre leurs enfants dans des écoles « dépotoirs », dont on sait l’existence et qu’on regarde d’un œil désabusé, en ne faisant rien.
Voilà pourquoi, mine de rien, Junior est heureux de la grosse déception française.
Macron a su jusqu’à présent maîtriser son personnage et, sauf quelques réflexions lâchées un peu comme les « sans-dents » de Hollande, rapportée par Valérie Trierweiler (Macron pour lui, c’est le beau costume pour ceux qui travaillent et pas pour ceux qui ne fichent rien), il a été difficile d’excaver tout le côté bourgeois du nouveau président. En une formule « projet mâle blanc », il vient de discréditer Borloo et son travail. Pourquoi diable est-il aller le chercher, alors qu’il convenait en privé des résultats nuls de la rénovation urbaine, quand Borloo était ministre de la ville ?

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Sous couvert de "changer de méthode" et d'abandonner "les grands plans inefficaces", Macron est peut-être en train d’enterrer Borloo et la banlieue dans un prêchi-prêcha d’anthologie, un avatar, un de plus d’un État défaillant sans capacité de mettre les moyens adéquats pour arrêter une paupérisation croissante qui va finir par gagner les centres villes.
Quand on voit que des voyous font le coup de feu en plein quartier chaud de Marseille, puis après avoir vidé quelques chargeurs de kalachnikov s’en repartent dans leurs voitures et se fondent dans la nature, sans que la police soit capable de les arrêter, on a compris ! Ce n’est même plus dans six mois qu’on doit agir, mais tout de suite et mettre le paquet.
France-Belgique, même combat ? Oui, politiquement sur un point : Macron dit l'argent n'est pas le nerf de la guerre, pour enrayer cette montée de non-droit dans les quartiers due à la misère et à l’absence de travail bien rémunéré. Charles Michel pense de même. Quand Macron aide les plus riches, avec l'ISF, la flat tax et les autres cadeaux fiscaux, là ça passe par le fric abondant. Les libéraux belges sont au diapason, faisant de la Belgique un petit paradis fiscal, à partir d’un certain revenu bien entendu. Les riches français qui s’installent du bon côté de la frontière, c’est-à-dire en Belgique, en savent quelque chose.

23 mai 2018

Une déclaration de guerre !

C’était déjà pas mal belliqueux de la part du président des États-Unis de déchirer un traité de non prolifération des armes atomiques entre l’Iran et les membres des Nations Unies, et ainsi désavoué l’administration Obama et l’ancien président !
Voilà maintenant le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo qui se met de la partie et énumère douze conditions pour conclure un "nouvel accord" avec l'Iran, toutes, évidemment inacceptables.
Ces douze conditions nouvelles équivalent à une déclaration de guerre, d’autant qu’elles sont assorties de menaces.
Comme il est hors de question de mettre des gants avec ses propres alliés, Trump les condamne directement à des sanctions lourdes s’ils ne s’alignent pas derrière ses nouvelles exigences. C’est tout juste s’il ne leur demande pas de se tenir prêts à déferler sur l’Iran !
Trump sait très bien que parmi ses conditions, la fin de la prolifération balistique et l'implication iranienne dans les conflits au Moyen-Orient, avec le retrait intégral du champ de bataille syrien sont incompatibles avec l’idée même d’une renégociation. On y sent la patte de Netanyahou et du lobby juif de Washington.
C’est comme s’il disait à Macron et à Merkel, non seulement vous serez lourdement pénalisés si vous poursuivez tout commerce avec l’Iran, mais encore si vous n’adoptez pas une attitude plus bienveillante avec Israël, comme par exemple de déménager vos ambassades à Jérusalem, c’est inutile de faire du business avec moi.
On voit bien que les manœuvres actuelles des USA et de son compère de Tel-Aviv ont pour unique objet de tirer prétexte à un rentre dedans avec l’Iran.
On sait Juncker faiblard et peu enclin à déplaire à Trump, les partenaires de l’Est, la Pologne, la Bulgarie, la Hongrie, plus pro Américains qu’Européens, mais malgré cela qui veut aller jouer les gendarmes du monde en Iran en soutien des USA : personne !
Mike Pompeo est un petit rigolo, bien coté par son patron parce qu’il est sa réplique et son clone. Il a demandé le "soutien" des alliés européens de Washington. Mais en vertu de la politique de la carotte et du bâton, il les a prévenus. Toute entreprise qui fera affaire en Iran dans des secteurs interdits par les sanctions américaines "sera tenue responsable" et sera elle-même sanctionnée.
Avis à Mercedes et Airbus !
Avec l’OTAN, ils ont intérêt à se mobiliser vite fait !
D’où le gros embarras de Macron et Merkel, au moment où les signataires européens de l'accord, Allemagne, France et Grande-Bretagne, veulent maintenir l'accord et trouver des solutions pour garder l’accès au marché iranien, malgré la volte-face américaine.
C’est un bon test pour l’UE, déjà si faible et sans soldat, envahie par les sans-domicile fixe depuis qu’ils sont poussés hors de chez eux par des guerriers de toute nature. Ils sont jeunes vieux, croyants, athées, tous animés, c’est naturel, du désir de vivre mieux et en paix.
Et voilà Trump qui excite le monde ! C’est qu’il nous enverrait bien au casse-pipe, ce monstre !

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L’Europe joue son avenir sur son comportement avec l’Iran.
Si elle s’écrase et que Trump et Netanyahou triomphent, je ne donne pas cher de l’avenir de ce continent.
Vu l’orientation des détenteurs des grands capitaux qui usent et abusent de leur position dominante, du manque d’ambition des 27, leur division, les petitesses et l’étroitesse de vue, je ne crois guère à une réponse adaptée à nos intérêts pour faire front résolument à l’ukase de Trump.
Pauvre Europe !...
Mike Pompeo est clair "Nos demandes à l'Iran ne sont pas déraisonnables: renoncez à votre programme (...). S'ils venaient à décider de revenir en arrière, de reprendre l'enrichissement, nous serions parfaitement prêts à y répondre".
Vous connaissez dans l’Histoire du monde un pays qui accepterait de se mettre la corde au cou et de sauter dans le vide sur la simple pression « amicale » de cinq porte-avions, des troupes super armées et d’un président fou dont on attend le signal ?

22 mai 2018

Oh ! Yoleen, oh !

On n’est même pas en 2019 et, mieux encore, en mai 2019, mois de l’année où nous aurons un jour, que dis-je, moins d’une heure au cours de laquelle nous serons en démocratie. Avant et après cela pourrait s’appeler tout ce qu’on veut sauf démocratie.
Fallait-il qu’il y ait urgence que, sans plus attendre, une députée de la N-VA, Yoleen Van Camp, propose de scinder la sécurité sociale au cours de la prochaine législature !
Charles Michel ne le répétera jamais assez dans sa méthode Coué de gouvernement : la N-VA est un partenaire sûr et honnête. Sauf, que la N-VA met en place une stratégie qui n’a rien à voir avec l’accord signé avec junior. Des Jean Jambon et des Theo Francken anticipent déjà. Ils sont en roue libre. Leurs comparses de la N-VA ont noyauté l’État dans tous les rouages politiques et administratifs.
Ils vont répandre partout qu’ils sont loyaux envers Charles Michel. Sous le manteau, ils le considèrent comme un guignol entre les mains de Bart !
Il faut bien qu’on sache que cet État fédéral est lié à la carrière de Junior, mais nous ne lui sommes en rien redevables. Il a tourné le dos, voilà quatre ans, à la représentativité équilibrée des Régions, privilégiant la Région flamande et préparant le confédéralisme, pour 2019 !
Ce ne serait pas la mer à boire, si la Région wallonne avait d’autres mandataires à Namur. Mais croire que Borsus et Crucke défendront les intérêts wallons dans le prochain marchandage, c’est se moquer du monde, puisque leur patron a déjà capitulé avant même qu’on ait voté !
Ce qui va voler en éclat l’année prochaine, c’est avant tout le système constitutionnel, selon lequel aucun article ne peut être révisé s’il n’a pas obtenu une double majorité.
Que signifient encore les précautions de sauvegarde des minorités, quand les presque sept millions de Flamands seront à l’abri de leur Région, pour imposer à Bruxelles la prépondérance des cent mille Flamands, enfin déclarés comme tels, sur le million de l’agglomération nettement francophones ?
Pour le moment, la N-VA joue le côté comique. Madame Yoleen Van Camp s’attaque à la sécu sous prétexte que l’obésité est plus importante en Wallonie qu’en Flandre !
À l’appui de Yoleen, l'augmentation considérable des remboursements d'opérations chirurgicales de l'estomac, dont le coût pour la sécurité sociale est passé de 52,5 millions en 2012 à 64 millions en 2016. La dame pense que ces frais pourraient être évités dans bon nombre de cas, en n’opérant pas. La consultation d'un diététicien ou d'un psychologue coûte moins cher.
Le Wallon est trop gros et coûte trop d’argent à la Flandre. Ce n’est pas Crucke qui dira le contraire.
Et la dame de conclure dans son idiome natal, difficilement traduisible au plus près par l’incompatibilité du sens des mots d’une langue à l’autre : "La Wallonie compte plus de personnes en surpoids et obèses. Le taux de Wallons obèses s'élève à 16% contre 12,5% en Flandre. La différence est la plus fort(sic) chez les jeunes: 25% contre 16% en Flandre. Il serait plus indiqué de scinder la sécurité sociale. Les entités fédérées disposeraient de plus de budgets pour investir dans la prévention. La Wallonie pourrait par exemple mener plus d'actions auprès des jeunes".
Yoleen n’a pas vraiment épuisé le catalogue des folles dépenses wallonnes dont la Flandre se passerait bien et qui ont une influence directe sur l’obésité des dépenses.
Par exemple les kilomètres d’élastique de petites culottes wallonnes en plus, les coupes plus vastes des costards des mâles, les tonnes d’huile de palme supplémentaires pour les mayonnaises et les frites des francophones, sans compter les journées de maladie en plus des obèses wallons, ainsi que les heures perdues dans les WC pendant les heures de travail. Les Wallons rendent plus par les voies naturelles que les Flamands.
Christophe Giltay devrait en convenir, s’il me fallait choisir entre le chemin aride de l’obésité wallonne et la sveltesse flamande et aérienne de Yoleen Van Camp, je me résoudrais à me remettre au flamand vite fait.

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Tiens, à propos de Christophe Giltay, RTL-Tvi a trouvé que Hakima Darhmouch ne faisait pas le poids, trop maigrichonne pour les infos du soir. Comment une femme de 45 kilos peut-elle prétendre que l’économie se porte bien et que Charles Michel est un gaillard qui en a soulevé plus d’une d’un poids respectable ! Peut-être chercheront-ils à se défaire de Christophe Giltay par la raison inverse ? En Thalys, sur le Paris-Bruxelles, payer deux places quand on est seul, voilà le genre de dépense que Yoleen estime désastreuse et ce n’est pas MTV Vlaanderen qui dirait le contraire !
Que Christophe se rassure, Philippe Delusinne ne lit pas Richard III.

21 mai 2018

Mariage et crime sans châtiment.

Les métiers de l’esbroufe n’étant pas encore tout à fait remis de ” the marriage of the century”, il a bien fallu qu’en matière d’actu je me rabatte sur l’ineffable et intarissable Deborsu, « Ce n’est pas tous les jours dimanche (heureusement) » à RTL-Tvi.
Grande séance de bavardage à propos de la pauvre petite réfugiée de deux ans abattue par un tir tendu d’un policier poursuiveur de la camionnette tragique.
Version de Het Nieuwsblad qui a recueilli le témoignage de la mère de Mawda, cette fillette kurde de deux ans qui a été tuée par un tir des policiers dans la nuit de mercredi à jeudi suite à une course-poursuite entre des passeurs et la police.
Bien sûr que personne n’a voulu tuer l’innocence même.
Mais voilà ce qui arrive quand on s’habitue à tirailler dans les pneus des véhicules en fuite.
Les policiers, on les a connus moins farauds à la poursuite des tueurs du Brabant wallon.
Est-ce qu’on tire à balles réelles sur une camionnette bourrée de pauvres gens qui sont ici parce qu’ils fuient la guerre ou la misère, souvent les deux en même temps ?
Cette séquence sur RTL a été d’une rare indécence et d’une grande indélicatesse de tout le monde, chacun voulant avoir raison.
J’ai même entendu un intervenant émettre l’hypothèse que les passeurs exposent des enfants volontairement aux tirs des policiers ! Je me demande si ce n’est pas le sieur Bouchez ? Le MR était tellement remonté que même Deborsu n’arrivait plus à le couper.
Cette manie qu’ont aujourd’hui les policiers de dégainer à tout-va depuis que la N-VA excite tout le monde et monte en épingle-cravate, tout ce qui conforte l’imbécillité générale contre ceux « qui nous envahissent » !

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Cerise sur le gâteau, M’ame Praet a trouvé le relais parfait de sa croisade de dératisation en la personne du dénommé Bouchez, libéral bon teint, aussi bavard que Deborsu et absolument convaincu qu’à partir des écolos, PS et PTB à la suite, c’est racaille et compagnie, gauchistes putrides et populistes nidoreux !
Jean Jambon ministre de son état et de l’intérieur à l’occasion, avec son confrère Theo Francken, Secrétaire d’État à l’Asile et la Migration et adjoint du shérif, tous deux de la N-VA et MR de cœur, doivent boire du petit lait. Grâce aux flingueurs du royaume, les migrants qui veulent traverser la Belgique pour espérer un peu plus d’humanité en Angleterre, craignent le pire dorénavant.
Quand la réputation de la Belgique sera telle, qu’enfin plus personne n’osera la traverser en camionnette, désœuvrés, les Lucky Luke finiront par nous prendre pour cibles !
Voilà déjà, en tous cas, une affaire qui n’est que le prolongement des cris et vociférations contre une sale engeance, Daech, en l’occurrence, mais qui répand sa malfaisance sur tout qui est un peu basané, parle avec un accent à couper au couteau et qui fait louche d’office.
Comme on organise des cours sur tout, on va finir par en faire un de comédie pratique ou l’art de passer inaperçu, sous les traits d’un Belge moyen revenant serein et tranquille de son usine.
Merde ! Ce coin commence à sentir vraiment mauvais.
Heureusement qu’un reste d’humanité a fait qu’on a hébergé les parents de la malheureuse enfant à l’hôtel. Les autorités ont failli les priver d’enterrer leur fille, qu’un institut est en train d’autopsier. On ne sait pas comment, ni dans quelles conditions, ni même si c’est sous la surveillance d’un sbire de Jean Jambon. Chaque fois qu’un officiel commence par vanter l’indépendance de la justice, je me demande où est la magouille ?
Inutile de demander aux parents, si en compensation des excès de nos cow-boys, ils souhaiteraient rester en Belgique. À leur place, je ficherais le camp en vitesse pour n’importe où.
Pour couronner le tout, on a rejouer le carnaval avec Charles Michel, dans un final qui fait douter de la survie d’RTL malgré la purge et le départ de madame Darhmouch pour la crèmerie d’en face.
On s’est demandé, si c’était bien Charles Michel sous le masque. On sait Deborsu bon à tout pour ne pas se faire virer aussi, jusqu’à payer un figurant et lui faire la gueule de Michel junior !
Après quelques répliques lénifiantes, des fausses attitudes de fermeté et une grande admiration de lui-même pour tout ce qu’il a fait de merveilleux dans ce gouvernement, foi de Deborsu, c’était bien Charles Michel !
Que les petits rigolos du dimanche se méfient, ils sont bien gentils avec le pouvoir, trop peut-être. Les gens du gouvernement se vengent souvent des services qu’on leur rend.

20 mai 2018

The Wedding.

L’information utile a été fortement perturbée ce samedi par « The Wedding », le mariage !
J’ai cru un instant que les Palestiniens de Jérusalem avaient chahuté autour de l’ambassade américaine. L’image tout de suite balayée par l’événement de la chapelle de Windsor, je n’en sais rien. Peut-être ai-je tout simplement rêvé.
Un court instant, j’ai évalué le nombre de berceau qu’on aurait pu garnir, rien qu’avec le voile de Meghan Markle. Dans les pays à moustiques et souvent misérables, la chose aurait été bien utile.
Je me suis donc rabattu sur Donald Trump. Il n’était pas invité à « The Wedding » et même s’il y a une trêve de la connerie ce samedi, la sienne est tellement militante qu’on n’a qu’à puiser dans le souvenir des cinq ou six derniers jours pour remplir la besace.
Donald la menace, Pirouette man, le dieu du volte-face, on le connaissait habile à détrousser le monde dans la jungle de ses affaires, devenu président des Etats-Unis, il ne faut pas croire que la main sur la bible l’aurait transformé, de la même manière et aussi fermement que Meghan et Harry aux propos de l’archevêque de Canterburry.
C’est le cador de la Trump-Tower, l’amant de Stormy Daniels qui vient de refermer le dossier iranien sur les doigts du couple Macron-Merkel. Ces deux besogneux à la gloire d’eux-mêmes n’avaient pas compris que Donald déchire tous les traités signés par Obama, pour faire place nette, comme l’architecte qui a fait la gare des Guillemins et qu’on est obligé de raser le quartier à cause du gigantisme de l’œuvre.
Ce qui fait bicher Donald Trump, après la révocation du traité de l’autre, c’est l’angoisse qu’il adore distiller autour de lui, en menaçant de sanctions tout qui mettrait un doigt dans le pot de confiture de l’Iran, après son coup de sifflet de la fin du match.
Le comble, personne ne comprend rien des nouvelles négociations qu’il veut entreprendre tout seul, apparemment, puisque Téhéran et Bruxelles poursuivent sur l’ancien traité, comme si Trump n’existait pas !
Les plus fins politologues n'arrivent pas à dire, ce qu’est le style de négociation du président américain, in et outdoor. Si on n’avait pas affaire à un inculte, on pourrait évoquer Macbeth, Donald interprétant deux rôles, ceux de Macbeth et de son épouse, sauf que le remord de l’assassinat de Duncan, ne l’a pas atteint. L’atteindra-t-il jamais ?
L’incohérence règne à la Maison Blanche. Donald n’a pas de stratégie. Il dirige son pays comme on fait des affaires. Ils foncent avec son seul instinct comme guide. Ses conseillers ne conseillent rien. Ils font fonction de bon public. Ils applaudissent à tout. C’est indispensable s’ils veulent garder leur place.
Certains pensent sérieusement aujourd’hui qu’il a un brin, quelque chose de fêler dans la cafetière, à cause de son ego.
Trump ne croit pas aux propos des autres, encore moins aux alliances fondées sur la loyauté.
On va voir en juin, s’il va rouler aussi facilement Kim Jong-Un, qu’il a mis dans sa manche Macron, laissant Jupiter en Nounours de Bonne nuit les petits.
Robert Samuelson, éditorialiste au Washington Post, pense qu’il traite les alliés de l'Amérique comme des adversaires.

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Comme il ne comprend guère ce qui est trop compliqué, tant surtout il a crainte d’être roulé, il déteste les alliances multilatérales trop intellectuelles. Il se trouve plus à l’aise en bilatéral. On le voit bien avec Israël qui n’a plus d’autre soutien que le sien. Là, comme il sent Netanyahou à sa merci, il le garde au chaud et lui fait des mamours, un peu par esprit de famille avec son beau-fils juif pratiquant et aussi parce qu’il sait comme sont les milieux d’affaire new-yorkais qu’il a fréquenté toute sa vie.
Sa décision sur l'Iran n'est qu'un alignement sur les positions d’Israël et de l'Arabie saoudite. Il croit par une nouvelle pression économique faire tomber le régime iranien. Pari stupide, puisque cette rupture de l’accord a produit un mouvement de haine antiaméricain qui rapproche le peuple, des dirigeants religieux.
Au train où Trump détruit la diplomatie américaine, son successeur va avoir bien du mal à faire croire encore à ce grand pays.
Notez que c’est peut-être un emploi d’avenir pour un libéral bon à tout du calibre de Charles Michel. VRP de Trump à l’Europe, pour nous vendre des brosses à reluire… made in China !

19 mai 2018

L’Europe bloque et débloque…

Nous nous croyons en-dehors du conflit commercial qui s’amorce entre l’Europe et les États-Unis à propos de l’Iran et plus largement des taxes d’entrée sur l’acier et l’aluminium du président Trump.
Eh bien non ! Nous sommes même les premiers concernés. Pour nous cela signifie des augmentations comme le prix de l’essence, des taxes pour compenser le manque à gagner de l’État et, en fin de compte, une aggravation du chômage.
Les gens les plus aisés s’en tirent toujours beaucoup mieux que l’ensemble de la population.
On connaît la loi du plus fort, quand le gendarme du monde établit des sanctions à l’encontre d’un pays. Comme presque tous les marchés s’établissent en dollar, l’entreprise qui contrevient à cette loi se trouve coincée entre les banques qui refusent d’avancer de l’argent pour les transactions et les filiales que cette entreprise entretient aux États-Unis.
Les amendes distribuées par la justice américaine sont lourdes. La dernière, près de dix milliards de dollars à la banque française BNP-Paribas. La banque est soupçonnée par la justice américaine d’avoir contourné entre 2002 et 2009, voire jusqu’en 2011, les embargos imposés par les Etats-Unis à Cuba, l’Iran et le Soudan.
C’est intolérable et c’est tout ce qu’on veut, reste que l’Europe vit sous le parapluie de la défense américaine avec l’OTAN et que l’Euro n’est pas une monnaie capable de rivaliser avec le dollar.
Les populations n’ont rien à voir avec ce rapport de force. Personne ne leur demande un avis, mais elles sont les premières à en payer les conséquences, d’où la nécessité que la gauche soulève le couvercle du panier aux crabes et cherche à en savoir plus.
Nos élites devant les dégâts possibles de l’économie européenne sont atterrés et impuissants. C’est toute leur crédibilité qui est en jeu. Macron n’a pris que des mesures de droite depuis un an qu’il est au pouvoir. C’est un adepte du ruissellement en économie. À savoir qu’après avoir gavé les riches, il fera en sorte que les pauvres aient droit aux excédents. Ainsi, ils grogneront moins l’année prochaine, à condition que la conjoncture reste stable. Si ce n’est pas le cas, Macron restera définitivement le président des riches et il sera battu aux prochaines élections présidentielles.

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Merkel, c’est un autre cas. L’Allemagne est le plus gros importateur européen aux États-Unis. Sa position est encore plus vulnérable que celle de la France, dans le commerce avec Trump.
Pour notre gouverne, la Commission européenne est une des plus faibles qu’on ait vue en activité à Bruxelles. JC Juncker, digne successeur de Barroso, est l’homme des banques et des combines. Il a activé la "loi de blocage" ce vendredi, sur l’injonction des pays de l’Union, censée protéger les entreprises européennes des sanctions que les Etats-Unis s'apprêtent à réinstaurer contre l'Iran.
Cette loi de blocage n’a vraiment jamais fonctionné. C’est une vieillerie de 1996 pour contrecarrer l'embargo sur Cuba, des mêmes Américains.
Elle était destinée aux entreprises et tribunaux européens afin de les aider à ne pas se soumettre à des réglementations relatives à des sanctions prises par des pays tiers.
Oui, mais l’Amérique n’est pas un pays tiers. Elle est pratiquement la co-propriétaire d’une Europe faite des nations plus ou moins dépendantes et des dirigeants tenus en laisse par les USA.
Sur sa lancée, la Commission propose encore d'autoriser la Banque européenne d'investissement (BEI) à faciliter les investissements des entreprises européennes en Iran.
C’est en Bulgarie ces derniers jours que les chefs d'Etat et de gouvernement ont pris cette décision.
Tous les économistes sérieux savent que ces mesures sont dérisoires et inefficaces.
Le pire, c’est qu’il n’y a pas vraiment moyen de lutter contre l’emprise de l’économie américaine vu notre peu de capacité militaire, notre désunion hier avec le Brexit et maintenant avec un gouvernement italien constitué de parti antieuropéens.
L’Euro, en un mot, n’inspire pas confiance.
Nous payons le prix fort de notre vassalité aux USA. Les américanolâtres européens nous ont gâché la mise avec la Russie et empêché de trop nous engager avec la Chine, sans demander la permission des Américains.
Alors, l’UE, c’est quoi ?
Cela reste un machin très utile pour caser les anciennes gloires des partis qui y pantouflent ; mais à coups de réglementations pas toujours intelligentes et d’un manque complet de sensibilité sociale, si bien que les populations de l’Est et de l’Ouest s’en détournent tous les jours de plus en plus.
On se demande ce que l’État belge fera un jour des immenses bâtiments de l’Europe à Bruxelles, quand celle-ci aura mis la clé sous le paillasson ?
Une belle ambassade américaine et une résidence de prestige pour Trump ?

18 mai 2018

Une ambition wavrienne.

Infatigable Verhofstadt ! Avec ses quinze mandats, on se demande comment il est partout à la fois et s’il pense à tout ce qu’il dit ?
Après sa manœuvre d’intégrer le « Mouvement 5 étoiles » de Grillo (Italie) dans l’ALDE, l’Alliance démocrate et libérale européenne, afin de se faire élire à la présidence de l’Europe, le voilà qui repart sur les « En marche » d’Emmanuel Macron.
Entre les libéraux belges, c’est désormais la guerre pour les places à l’Europe et le plus chaud bouillant dans la bagarre est le fils de Louis, Charles Michel en personne.
Comme on sait, c’est le premier ministre belge qui a forcé Verhofstadt à abandonner l’idée de rallier Beppe Grillo à la cause européenne de l’ALDE. Depuis le M5S a un nouveau leader, Luigi Di Maio. La Ligue du Nord a déjà signé un accord avec Forza Italia et Fratelli d'Italia pour gouverner, avec le M5S, ça fait le compte et l’Italie ne revotera pas. Mais Beppe n’a pas dit son dernier mot, acceptera-t-il de s’allier avec les amis de Berlusconi ? D’autant qu’une partie des membres du M5S vient de la gauche et ne digérerait pas le fait de s'allier avec la Ligue du Nord.
En attendant, Verhofstadt cherche ailleurs des voix d’appoint. Pourquoi Charles Michel s’acharne-t-il à déjouer les plans d’un autre libéral ?
On se souvient comment il a savonné la planche de son « ami » Didier Reynders quand ce dernier était président du MR. L’autre convoitait sa place. Avec le plan du vieux Louis et l’aide du petit Chastel (qui se trouvera récompensé par la suite) Charles est devenu président avec la belle carrière que l’on sait.
Mais, avec la fièvre qui monte avant les prochaines élections, Charles a compris qu’il a de fortes chances de ne pas rempiler à la tête du futur gouvernement. La place à l’Europe que convoite Verhofstadt lui va comme un gant.
Début mai, il s’y est pointé pour y parler de son avenir. On a bien vu qu’il le confondait avec le sien.
Charles Michel ne fait pas de la politique à titre gracieux. Il tient de famille le goût à la parade dans des fauteuils au plus haut placés possibles, avec le salaire attenant, bien entendu.
Il se verrait très bien faire avec Verhofstadt, la politique qui lui a si bien réussi avec Reynders.
Suivez la manœuvre de ces prochains mois : l’Alliance démocrate et libérale européenne (ALDE) va accueillir un nouveau venu dans ses rangs : le mouvement "En marche!" d’Emmanuel Macron.
Charles Michel est un américanolâtre pur jus. Mais, c’est avant tout un carriériste. Voyez comme il soutient la France en protestant contre le manque de retenue de l’armée d’Israël, dans la tuerie de lundi à Gaza. Le bougre se positionne. Sans ce nouvel objectif, il aurait gardé un silence prudent et se serait pointé à l’ambassade de Trump à Bruxelles pour y faire des salamalecs pour le déménagement à Jérusalem, de la diplomatie américaine.
C’est bien calculé, l’accord des Français ne devrait pas être officialisé dans l'immédiat. A tout le moins, pas avant la fin des élections législatives en France (11 et 18 juin).
S’il s'agit d'une bonne nouvelle pour l’ALDE, le belge Guy Verhofstadt devrait se méfier du coup de pied de l’âne, de l’hôte la rue de la Loi.

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Louis est toujours alerte et sa faculté de nuisance jointe à celle de son fils est intacte. La soif des places et de l’argent donnent des idées à ces gens-là. Ils sont capables de tout.
Incidemment, Junior est toujours premier ministre, même si du côté d’Anvers, il ne la ramène pas.
C’est même assez navrant que ce patriote sur commande, qui aura quand même bradé la Belgique à des nationalistes flamingants, soit toujours aussi « populaire » chez les bourgeois francophone, tout au moins.
J’ai même entendu dire que la bande MR qui s’est éparpillée en Wallonie et a fait du parlement wallon son local namurois, est peut-être en passe de résister aux assauts du PS furieux de la trahison du CDH.
C’est dire comme les gens sont manipulés, et n’ont pas conscience des faits et surtout revotent pour les mêmes, sans aucun état d’âme.
Bien entendu, si l’on veut retenir une leçon sur le grand Charles et ses agissements, il faut pouvoir lire la presse belge, puis étrangère, recouper les informations et rechercher sous les apparences, le mobile derrière son action politique. C’est un travail qui devrait normalement revenir à des éditorialistes politiques indépendants, ce dont nous manquons le plus.

17 mai 2018

On est fleur !

Dans toute organisation politique, une démocratie, même une dictature, les critères de sélection ont toujours été conçus avec une soupape de sécurité qui s’appelle la promotion par le mérite.
Cela permet de faire croire que les classes sociales ne sont nullement cloisonnées et que tout effort personnel reçoit sa récompense.
Les intéressés eux-mêmes « partis de rien » en tirent une certaine vanité. Ils servent de caution à une organisation sociale où « la gueule de l’emploi » situe le milieu d‘où l’on vient, le diplôme idem, tout cela donne un statut qu’il est quasiment impossible de transgresser.
Le système belge reposerait sur la méritocratie. L’idée déjà ancienne qu’en travaillant dur, les gens peuvent s’extraire d’un milieu défavorisé et briller dans cette société.
Il n’y a rien de plus faux que cette idée là.
La noblesse de l’Ancien Régime a été remplacée par la bourgeoisie d’argent, seul le peuple n’a pas changé de statut. Il n’est rien, à peu près comme un serf au Moyen-âge, sinon que l’industrie l’a pourvu de ses surplus et des productions de masse. Il était assujetti au baron médiéval, il est à présent assujetti à l’État, selon les règles d’une démocratie à laquelle il ne participe qu’occasionnellement. On lui demande un avis. On n’en tient pas compte. Par une sorte de mirage, il est tout quelques secondes seulement, le temps de rentrer un bulletin de vote.
Le bon statut, celui qui fait l’État, est plus que jamais héréditaire. On améliore sa position de père en fils. C’est très visible en politique. Ça l’est encore plus dans l’industrie par droit successoral, quoique les remises des pouvoirs, d’une génération l’autre, soient plus secrètes. Charles Michel en parlerait pendant des heures. Il est intarissable sur sa démocratie. Normal, c’est son fonds de commerce, de père en fils.
Selon ce parangon de toutes les vertus de l’apparence, sa démocratie recherche l’égalité des chances, à défaut d’avoir jamais l’égalité tout court. Sa société serait mouvante, novatrice, sans classe, interdépendante et solidaire.
Tu parles, Charles !...

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Si vous croyez ça dur comme fer, n’allez pas plus loin dans cette lecture. L’économie actuelle est tout le contraire. C’est elle qui tient aujourd’hui le devant de la scène politique et qui sert même de prétexte pour améliorer la démocratie, par jumelage de la morale avec l’intérêt personnel.
Les images des reporters qui courent le monde finissent par être décalées de la réalité. Lors de l’échauffourée de lundi, lorsque l’armée d’Israël s’en est donnée à cœur joie, les gens ont vu soixante manifestants abattus par les militaires, sans y prêter attention. Les lecteurs des magazines et les téléspectateurs n’avaient d’yeux que pour l’environnement, avec des réflexions comme « c’est pas là que j’irais en vacances ».
Pauvres gens de Gaza et d’ailleurs, la démocratie tient beaucoup à vous, mais sous forme de macchabées !
Nos images vantent plutôt les beaux paysages dans lesquels s’ébattent les belles réussites, dans un perpétuel festival de Cannes, avec la montée des marches des plus belles jambes de l’ascension sociale, que le monde trumpien ait jamais mises dans la soie !
Ils sont partis de loin, personne n’aurait donné un euro sur leur avenir et pourtant, grâce au capitalisme triomphant voyez les belles dames et les beaux messieurs, il ne dépend que de vous d’être à leur place !
Le milieu des Golden Boys du prêt-à-porter à la Rolls, est accessible à tout le monde.
La majorité y croit, dur comme fer.
Regardez la sortie des écoles à Liège, observez le comportement des lycéens et des lycéennes, comme ils sont vêtus et le genre de conversation qu’ils ont.
C’est la génération qui monte. Celle que façonne la démocratie crypto capitaliste, la meilleure au monde. Les enfants s'obligent à croire aux discours des adultes. Devenus des adultes, ils se vengent en trompant leurs propres enfants.
C’est probablement dans cette outrance formatée qu’éclate le mieux l’imposture d’une société en train de faire faillite et qui jette ses derniers feux, sa dernière poudre aux yeux, avant le grand bain des réalités et des confrontations.
Il ne faut pas chercher le malaise actuel plus loin. Cette économie est au bout des largesses collectives. Elle est vouée désormais à l’actionnariat (1).
Vous cher lecteur, mon frère, vous allez crever bientôt, comme votre serviteur. Il n’y aura pas de come-back. Vous aurez droit à votre sniper qui vous ajustera entre 50 et 100 mètres. Ce sera l’occasion de faire en dernière minute, un échange d’idées sur la démocratie.
Prenez vite la pose, vous n’aurez droit qu’à quelques secondes.
Et ce n’est pas Charles Michel qui vous dira le contraire.
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1. Les trois tiers des bénéfices à répartir : 1/3 actionnariat, 1/3 investissement, 1/3 salaires deviennent 5 % pour les salaires, 66 % pour l’actionnariat et le reste pour l’investissement. Rapport Oxfam, mars 2018.

16 mai 2018

Coup de feu sur Gaza !

Ce lundi 14 est un jour noir.
Le sang de la foule arabe massée à la frontière entre Gaza et Israël, a coulé, tandis que les autorités juives et américaines festoyaient à l’occasion du déménagement de l’ambassade américaine à Jérusalem.
L’armée de Tel-Aviv avait posté des snipers, derrière le cordon de soldats, qui ont froidement abattu des palestiniens parfois à plus de cinquante mètres de la frontières !
« La foule bigarrée, composée d’hommes et de femmes de tous âges bien que principalement jeunes, hurlait sa colère à coups de pierres et de cerf-volant enflammés », nous apprend France Soir.
« Le monde entier ne parle plus que de ça », c’est quelque peu exagéré. À part des protestations polies de quelques pays de l’Union Européenne, les autres sont restés en-dehors, comme absents. On a même cru comprendre que la Tchécoslovaquie envisageait le transfert de son ambassade aussi. En Belgique, les gazettes restent réservées, quand elles ne taisent pas l’événement, préférant montrer Bibi Netanyahou et la fille de Donald Trump, accompagnée de son mari Jared, portant des toasts à table, à moins de cent kilomètres du massacre.
En gros, l’Europe est proaméricaine. Le moyen de faire autrement, elle n’a pas d’armée et ne compte pour rien devant ceux qui en ont !
Jared Kushner, le mari d’Ivanka Trump – chargé de mission par le président américain en tant que médiateur du conflit – ne semblait pas du tout navré de ce qui se perpétrait, alors qu’il devait être au courant par les services américains omniprésents, dans un État abondamment soutenu et protégé par les USA.
On est frappé de tant de cynisme !
Certains en Europe, dont notre ineffable Charles Michel, veulent encore croire au jugement de Donald Trump qui a pris la parole pour commenter ce drame. Il a osé faire valoir que l’État juif défend ses frontières ! Oui, mais lesquelles ? Elles sont contestées depuis 1967 ! D’autant qu’en-dehors de celles que les autorités de Tel-Aviv prétendent être les seules, son armée occupe l’essentiel de la Palestine, plus une partie du Golan. en Syrie.
La répétition des exactions d’Israël met à mal le modèle de démocratie en Occident. Comment prétendre que la démocratie en Israël en est encore une ? L’Arabe israélien est un citoyen de seconde zone. C’est un peu l’apartheid version Afrique du Sud, avant Mandela.
Quels sont les arguments qu’un philosophe peut développer en l’occurrence devant ces faits ?
D’où la gêne des gazettes et l’absence d’une réelle information objective en Belgique. Comment défendre un point de vue dont le principal argument est le gourdin, le fusil et l’enfermement de tout ce qui contrarie Israël ?

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Voilà pourquoi nos gazettes restent extrêmement prudentes dans leurs commentaires des événements qui touchent cet État purement artificiel, belliqueux en diable et dont l’objectif est de régner sur toute la Palestine, quitte à en exterminer les habitants non-juifs !
L’armée a assez de balles pour eux tous", avait prévenu le député israélien Avi Ditcher, ancien responsable de la sécurité intérieure, à propos des appels à franchir la barrière hermétique autour de l'enclave palestinienne.
Gaza est un bagne à ciel ouvert. N’y entre et n’y sort pas qui veut. À quelques centaines de mètres du rivage, la mer est interdite aux habitants.
C’est inédit dans l’histoire de l’humanité la situation géopolitique qui fait que des hommes de pouvoir acceptent cela, mieux, le préconisent ! Les USA sont au premier plan dans l’approbation de cette ignominie, mais l’Europe n’est pas en reste non plus.
Comment empêcher dans des conditions de vie pareille que les palestiniens de Gaza vouent aux citoyens juifs une haine telle que, pour nous en prémunir, nous l’avons enfouie prudemment sous des lois contre l’antisémitisme, afin qu’elle ne nous atteigne pas à notre tour, par contagion ?
En effet, les races n’existent pas, les gens se valent et le monde pourrait vivre désarmé et en paix si la politique et le goût des armes donnant la primeur à la force, ne s’emparaient pas des hommes dès qu’ils atteignent à des responsabilités.
Comment dire cela à des mères qui perdent leurs enfants, à des jeunes gens qui meurent fauchés par une balle, alors qu’ils n’ont qu’un caillou à la main ?
On pourrait, dès lors, retourner la question aux citoyens israéliens qui sont d’accord avec la politique israélo-américaine. Ne sont-ils pas aussi racistes que les antisémites, mais d’une autre manière ?
Cette fois encore, c'est bien la décision de Donald Trump qui a mis le feu aux poudres.
Le "plan de paix" promis par le président des Etats-Unis pour début 2018 se transforme en bain de sang. Trump promène les partisans d’un règlement négocié pour deux pays cohabitant en cette partie du monde, bouleversée depuis 1947. Kushner est mal parti dans la négociation d’une paix avec les Palestiniens, version Trump.
À noter la réaction du Front National en France, par la voix de son vice-président, Louis Alliot « Israël n’a fait que défendre ses frontières ».
C’est affligeant. Ça l’est d’autant que bien malin qui pourrait dire où sont ces frontières si âprement défendues.

15 mai 2018

À fendre le cœur !

Ça s’est passé en France, mais cela aurait pu se passer « près de chez vous ».
Voilà le genre de fait-divers qu’on peut lire rarement dans la grande presse, très rarement dans la presse régionale.
Dans le genre info racoleuse, on mentionne des choses étonnantes : un Américain de Houston de 450 kg, on a dû abattre un mur pour le sortir de sa chambre ; le classique mouton à cinq pattes en Inde ; un trapéziste chinois rate sa voltige, tombe dans la foule et tue deux spectateurs d’un cirque d’Afrique du Sud ; dans le genre hallucinant, le récent show de l’eurovision enthousiasme les foules, etc.
Ce fait-divers trouvé dans la Voix du Nord, parce qu’il a lieu à Valenciennes, est, faut-il le préciser, un drame de la misère. Bienvenue chez les Chti !
La misère, c’est contreproductif. Ce qui est curieux, on évite d’en parler. Le sujet est glissant, puissamment rébarbatif. Le lecteur populaire préfère éviter ce genre de lecture. On le comprend un peu. Cela lui rappellerait sans doute quelques moments tragiques de son existence, une histoire de famille, qui sait, mais surtout l’angoissante question du lendemain, avec les si. Si je perdais mon boulot, si je devenais invalide, si un des miens chopait une maladie qu’on ne pourrait soigner qu’à coups de centaines de milliers d’euros i
Cette angoisse en cache une autre, celle-là plus politique et qui commence « avec le genre de gouvernement qu’on a… », puis tout de suite après, « avec cette économie qui n’est pas faite pour nous, mais bien pour les riches… ».
Enfin pour certains, le petit remord de conscience qui vient après coup « si on est mal barré, c’est un peu de ma faute… depuis qu’on dit que les décisions sont prises par les citoyens, je ne me suis jamais intéressé à rien, etc. ».
Mais enfin, est-ce qu’il va nous dire ? Est-ce que ça nous concerne vraiment ?
Les grands malheurs des uns ne font peut-être pas le désespoir des autres.
Certaines dérélictions ne sont que des mises en scène ! L’empathie ne se commande pas. Il faut qu’un courant passe, en un mot, que le malheur soit sympathique.
Comme si le malheur ne pouvait pas arrêter de faire la gueule, en faisant perdre des clients aux journaux !
Certes la famine tue des enfants, les grandes catastrophes naturelles, les guerres aveugles, l’imbécillité des religions tueuses d’incroyants et même de croyants…
Comme a écrit Guitry dans « Ballade en si bémol », on ne peut pas passer sa vie à se foutre à l’eau.

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De la voix du Nord. (France)
C'est un drame de la pauvreté et de la lenteur administrative que rapporte le quotidien local La Voix du Nord. Une femme de 55 ans a dû passer six jours avec le cadavre de son mari en train de se décomposer dans son logement, faute d'avoir des moyens pour organiser des funérailles. Les faits se déroulent à Valenciennes dans le Nord.
« Vendredi 9 mars, Marc Lecompte décède. Son épouse, Thérèse, n'a pas les moyens de s'offrir les services d'une entreprise de pompes funèbres. Elle se rend donc à la mairie pour solliciter une prise en charge par la municipalité.
« Légalement, la mairie doit effectivement organiser une inhumation quand les proches n'ont pas les moyens. Mais la loi prévoit aussi que la commune peut d'abord vérifier par une enquête si le défunt n'a pas de famille pouvant prendre en charge cette dépense. Une démarche qui a pris six jours dans le cas de Marc Lecompte avant que les choses ne s'accélèrent enfin.
« Ce sera finalement une voisine habitant le même immeuble qui donnera l'alerte en se plaignant des odeurs envahissant les parties communes du bâtiment.
« Les pompes funèbres interviendront pour lever le corps qui sera enterré dans une fosse pleine terre (sans cercueil) du cimetière Saint-Jean. La municipalité a cédé gratuitement la concession pour une durée de cinq ans à la veuve.
« Interrogée par le journal local, la malheureuse épouse a expliqué qu'elle était en train d'économiser pour offrir à son défunt époux un enterrement correct. »
Qu’est-ce qu’on peut écrire après ça ?
Rien…
Ou alors, le dernier rapport d’Oxfam sur les profits du CAC40 !

14 mai 2018

Israel wins the 2018 eurovision song contest !

Samedi soir avait lieu la finale de l’Eurovision de la chanson ! Voilà des années que je ne m’intéresse plus à ces trois heures de cris, de paillettes et de décors kitchs. Et cette absence d’intérêt qui aurait dû faire que ce non-événement passe complètement inaperçu, s’est malgré tout imposée à moi.
D’où ma surprise.
À la réflexion, dimanche, il m’a semblé qu’on en avait fait un peu trop avec les appels du pied de ces quinze derniers jours, pour conclure par l’apothéose d’un résultat, car il en faut bien un, de la concurrente belge, vu qu’elle n’avait pas passé la demi-finale et que chanteuse et chanson étaient tombées dans les oubliettes. Jamais l’Eurovision n’aurait passé ça, s’est-on dit d’un air tranquille.
La Belgique recalée en demi-finale (entendre la chanson du naufrage musical sur Internet), on s’attendait à autre chose des finalistes. J’ai décroché après les deux ou trois premières prestations d’une poignée de malheureux habillés de rideaux et se contorsionnant au bruit d’un tracteur agricole, pardon de l’orchestre.
Bruit sur scène et fureur de ma part. Nous échappons à la chanson belge, nous ne couperons pas à la française et à la hollandaise finalistes.
J’ai été abasourdi en apprenant qu’Israël avait gagné le concours.
J’ignorais tout à fait que ce pays était dans l’Europe ! Mais, je n’insiste pas. Avec les bruits qui courent, la dernière déclaration d’amour de Trump pour cet État, on ne plaisante plus avec lui. On fait Shabbat, on prie Yahvé et on ferme sa gueule pour ne pas se faire remarquer. Sinon, on tombe dans les dossiers de l’antisémitisme à côté de Dieudonné et de Jean-Marie Le Pen.
Eh ! bien au risque de passer pour un fauteur de troubles à quenelles, le tube de Tel-Aviv (j’ai écouté dimanche sur Internet) est du même tonneau que ceux que j’ai auditionné par inadvertance, il ne vaut pas tripette !
Ce n’est pas faute de m’être évertué à la bienveillance pour des raisons à lire plus haut, malgré ma bonne volonté, malgré moi, je suis tombé dans la négative façon Zemmour ! Lui, c’est par mauvaise foi et parti pris, moi, c’était par honnêteté intellectuelle.
Comment qualifier mon état d’esprit à la fin de la chanson de Netta Barzilai, la championne de Bibi Netanyahou, avec son titre « Toy » ? Je suis toujours à me demander quels sont les rapports de ces gargouillis phonétiques avec le mouvement #metoo ?
Un journaliste de Slate magazine a mesuré le degré de satisfaction « des gens qui, un samedi soir par an, regardent la finale de l'Eurovision et puis qui disent «bah non, tant pis, on fera la vaisselle demain matin».

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« …Perdre à plates coutures ne ferait pas baisser non plus le taux de ravissement. le regarder ne peut être que profitable. Dans le pire des cas, votre pays aura pris une raclée et vous aurez perdu 5 heures de votre existence. Dans le meilleur, vous en ressortirez avec le sourire aux lèvres et l'envie de courir dans les rues en hurlant votre amour de l'existence. » (Slate)
Ce journaliste n’a pas traité le sujet comme il le méritait, de façon sérieuse.
Comment en sommes-nous arrivés à produire de telles merdes, avec la certitude d’une approbation générale du public du samedi soir ?
On a perdu quelque chose en cours de route dans le divertissement en général et dans la chanson en particulier.
Ce quelque chose est indéfinissable et tourne autour de l’émotion ressentie à l’écoute d’une œuvre musicale et du plaisir de qualité qui devrait en résulter.
Ce n’est pas vrai de dire qu’avant on avait davantage d’émotion et de plaisir. Les amusements étaient aussi médiocres. Il est impossible de dépasser la prestation sur la scène du Moulin Rouge, du pétomane (1).
Les amusements, puisant leur puissance comique à l’animalité enfouie dans chacun d’entre nous, n’étaient pas continuels, il ne faut pas les nier. Il s’y ajoutait parfois autre chose, de plus subtil, de plus fin, qui laissait espérer un progrès.
Cent ans plus tard, on l’attend toujours.
Juste une réflexion supplémentaire, sommes-nous en train de régresser dans le divertissement, PARCE QUE NOUS RÉGRESSONS DANS LE SOCIAL ?
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1. Joseph Pujol, dit Le Pétomane, né le 1er juin 1857 à Marseille et mort le 8 août 1945 à Toulon, est particulièrement célèbre pour la remarquable maîtrise de ses muscles abdominaux qui lui permettait de lâcher des gaz à volonté. Ce pétomane professionnel pouvait ainsi jouer Au clair de la lune avec un flûtiau, et éteindre les lumières de la scène. (Wikipedia)

13 mai 2018

Le retour du bunga-bunga !

Silvio Berlusconi, l’insubmersible est de retour ! Tout baigne ! Pleine forme ! Plein de fric ! Plein de suffisance ! Plein d’électeurs !... Plein d’idées fausses et de songes creux, juste ce qu’il faut pour enthousiasmer ceux qui n’en avaient plus. Étrange, non ?
Vous me direz en quoi la politique italienne nous concerne-t-elle ?
En rien, si ce n’est sur les principes de ce que devrait être une démocratie. Et de ce point de vue, nous avons beaucoup à apprendre de ce retour.
Il consacre définitivement le pouvoir de l’argent à commencer sur la justice.
Le fait d’être condamné et de faire sa peine en liberté est un privilège de riche. Cela nous concerne tous. Non pas que la prison soit un moyen exemplaire d’amender les hommes et de purifier les esprits, mais dans une démocratie dans laquelle un voleur à la tire peut faire deux ans de prison, il est catastrophique de montrer aux gens des situations inverses où des pires malfaisants s’en tirent avec les honneurs, au point de revenir sur le devant de la scène politique où, en principe, il ne devrait se trouver que les meilleurs des citoyens !
Nous connaissons ce genre de démocratie en Belgique, nous le vivons dans des affaires belges que nous suivons dans les gazettes, avec les commentaires appropriés, déférents ou méprisants, selon que vous êtes puissant ou misérable, dirait un La Fontaine contemporain.
Ainsi le cavaliere est de retour. Et pas seulement sur les estrades de la politique, mais sur des affiches, des journaux en première page et jusque dans un film de Paolo Sorrentino qui est inspiré par celui qui depuis 23 ans, est le symbole de la politique transalpine. Un drôle de symbole que détestent les citoyens honnêtes, qui ne sont pas majoritaires en Italie, puisque Berlusconi revient grâce aux électeurs de son parti Forza Italia.
Cette dégénérescence de la démocratie inquiète. Elle devrait aussi inquiéter toute l’Europe.
L’empire audiovisuel est une formidable machine de guerre de ce triste personnage adulé pourtant de nombre d’Italiens qui trouvent en lui toute la débrouillardise maffieuse qui plaît encore autant à l’homme démuni de la rue, de Milan l’industrielle à Naples de la Cosa Nostra.
Les scandales glissent sur Silvio Berlusconi et galvanisent ses électeurs. Les juges ont beau le condamner, il ne va jamais en prison, et c’est lui qui accuse !
Les affaires, les fraudes, les escroqueries lui font un peu plus de popularité. On l’apparente au jeu du comique Toto et au cinéma réaliste italien des années soixante. Le roublard qui s’en tire toujours et à qui on pardonne tout, parce qu’il fait rire, c’est lui.
Le nouveau deal est en marche en Italie. Silvio Berlusconi ne pose aucun veto au gouvernement que son allié veut constituer avec le M5S (Mouvement 5 étoiles). Ainsi ce non-éligible jusqu’à aujourd’hui, est encore apte aux yeux de tous de faire ou de défaire un gouvernement !

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L'UE pourrait se réveiller la semaine prochaine, avec des extrémistes de droite au pouvoir à Rome ! L'incapacité des partis modérés à convaincre l'électeur d’un destin commun avec les autres États membres aura eu raison de la fibre européenne pourtant encore solide il y a seulement quelques années.
Macron et Merkel s’inquiètent : l'Italie, pays fondateur et 3e économie de l'euro, est sur le point de basculer dans le camp du nationalisme. Le Brexit fait école !
Berlusconi est l’exemple vivant du capitaliste rondouillard qui aura réussi grâce à l’Europe de devenir paradoxalement, la réclame vivante de ceux qui n’en veulent plus.
On est à la fois horrifié de ce qui attend l’Europe dans les mains de l’extrême droite et en même temps, on a l'amère satisfaction de ce qu’on avait prévu, arrive : la défaite de la démocratie par l’absence de social dans l’organisation néolibérale de son économie !
Lorsque le système ouvert et libre n'est pas capable d'offrir des solutions, ni même un renouvellement des personnes, le consentement chute brutalement. L'époque post-démocratique (1) a-t-elle commencé en Europe ?
Peuple de gauche apprêtez vos mouchoirs !
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1. Déjà que la démocratie n’était pas très en forme, avec ce qui se prépare en Europe, on va finir par regretter ce qui en tenait lieu.

12 mai 2018

Elle tricote pour lui !

Du point de vue social, ça ne marchait pas fort entre les travailleurs et le système MR, voilà que la politique extérieure devient déplaisante aussi !
On laisse l’Europe en-dehors du coup, avec JC Juncker, il n’y a plus à chipoter, l’avenir est définitivement plombé. C’est de la complicité Trump-Netanyahu dont il s’agit. Elle devient terriblement gênante et vraiment contrindiquée, pour une politique belge du supermarché raisonnable.
On a un début de réponse à l’interrogation d’hier de Richard III. Didier Reynders a les miquettes. Il condamne fermement l’attaque de l’Iran, une dizaine de roquettes sur les troupes d’occupation israéliennes massées au Golan depuis 1967, sans résultat et loin de leur cible.
Mais la réplique, pardon ! avec le matériel flambant neuf américain…
Depuis le feu vert de Trump, Israël ne se tient plus d’en découdre. Avec son manque de mesure habituel, Israël a répliqué par des raids aériens sur un paquet de cibles en Syrie.
Cette escalade militaire tombe à pic pour faire monter la pression parmi les entreprises européennes implantées en Iran et qui savent ce qu’il leur reste à faire : décamper vite !
Les journaux belges se sont empressés de reproduire le communiqué de Benjamin Netanyahu sur Twitter : « L'Iran a franchi une "ligne rouge" », etc. Israël franchit des lignes rouges depuis cinquante ans, même à l’ONU on a perdu le goût de s’indigner. C’est comme un jeu d’enfant « C’est celui qui l’dit, qui est ! ».
De toute manière, avec l’armée américaine en couverture, Benjamin Netanyahu aura toujours raison et nous autres, les Européens, nous ferions bien de le savoir. Le MR a compris la leçon. Les médias ont suivi. Définitivement, l’Iran a tort et les américanolâtres ont raison.
« Vive la liberté, nom de dieu ! Et que ceux qui sont contre, crèvent. ». Voilà le nouveau slogan tout frais « made in démocratie du dollar ».
Seulement voilà, on n’est plus en 45. Le plan Marshall, les jeunes ne savent pas ce que c’est. La génération « connards éperdus d’amour » disparaît par le couloir « pelouse d’honneur » du funérarium de proximité.
Il va falloir réexpliquer combien la liberté porte à droite et la chienlit à gauche. C’est toute une éducation par anesthésie générale. C’est onéreux ! À la direction du MR, rien que des toquards, Chastel peu crédible, on l’écoute sans l’écouter. Charles, empapouaté par De Wever, n’a plus d’avis sur rien. Didier Reynders joue sa propre poupée du musée Grévin. Ducarme tonitruant fait « garde-barrière » quand le train passe. Il gueule quelque chose, qui se perd dans le bruit de ferraille. Reste Christine Defraigne, un vague air castillan, mais vous avez vu Penelope Diaz à Cannes, la montée des marches, au même âge ? M’ame Christine entre dans une période critique, qui n’en est pas une pour la star !

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Pourtant, à y regarder de près, à l’aube du chapiteau dont on lève les mâts, les Iraniens ne sont pas des Arabes et nous ferions bien de nous en soucier. Sans vouloir entrer dans la querelle entre Chiite et Sunnite, il faut admettre que si elle n’existait pas, nous serions peut-être dans des abris à nous demander si nous n’en sommes pas à vivre un cauchemar.
Trump a ouvert la boîte de pandore mardi. Les grandes manœuvres commencent.
Je parie tout ce qu’on veut que nos gazettes vont repartir plus brûlantes que jamais de passion pour l’Amérique.
C’est quand même fort de café iranien qu’Israël a la bombe atomique depuis plus de quarante ans au vu et au su de tout le monde. C’était une idée de Dwight Eisenhower, le Pentagone a suivi.
Personne ne s’est demandé pourquoi ce long silence autour d’une arme pareille, alors que ce pays est un des plus belliqueux au monde et qu’il détient un triste record, celui d’occuper depuis 1967 des territoires qui ne lui appartiennent pas, d’y faire régner la terreur par les armes et cela avec l’approbation des démocraties occidentales !
Ces territoires, Israël les grignote peu à peu avec ses implantations de colons, si bien que ce n’est déjà plus possible de faire une paix séparée avec la Palestine, sans tomber dans un découpage infernal.
Téhéran aide militairement le régime de Bachar al-Assad, et alors, il n’est pas le seul. Il y a même certains alliés des Américains qui le font aussi, sans que Trump trouve à redire. Allié d’Assad et aussi interlocuteur de l'Iran et d'Israël, la Russie a un rôle de conciliateur à jouer.
L’Europe fait la gueule à Poutine sur ordre de Washington, c’est beau l’indépendance tout de même ! Nous le faisons aussi pour d’autres raisons, mais la principale reste notre indéfectible amitié aux USA qui nous la rendent bien mal en ce moment.
À remarquer que l'Union européenne a demandé de la retenue à l’escalade. Londres, Paris et Moscou aussi, mais pas la Belgique. Elle a condamné l’Iran par la voix de son ministre des affaires étrangères.
On a toujours été en pointe dans nos relations avec les États-Unis, Michel le teckel de Trump ? On me dirait que Florence Chastel tricote en ce moment un pullover pour Trump, que je n’en serais pas surpris.

11 mai 2018

Commerces à vendre.

Une jubilation saisit le philosophe belge intéressé à l’économie, de la manière dont le MR va prendre la dernière de Trump de ce mardi.
Selon l’encyclopédie, le philosophe est un honnête homme qui agit en tout par raison. Depuis le 8 mai 2018, les MR ne peuvent plus se dire honnêtes et philosophes sans prendre les armes et s’en aller guerroyer jusqu’à Téhéran ou vénérer la liberté d’entreprendre et brûler le drapeau américain à la tribune du Parlement.
Cruel dilemme pour ces commerçants des urnes !
On a en tête les agitations d’estrade du petit Chastel et les lectures d’Adam Smith des Michel père et fils sur l’art de faire du capitalisme une scansion chorale, sans oublier le religieux convaincu d’Alexis de Tocqueville, le grandissime Didier Reynders, dans son homélie contre la liberté brocantée des gauchistes !
Impétueux de la vente à tempérament, séducteurs du négoce, ces troupes d’élite du commerce en liberté sont meurtris dans leur chair d’américanolâtres !
Eux les modernes, obligés de ployer un genou devant Trump, roi de la liberté éclairant le monde, vu la puissance inégalée de son armée ou sortir du business de l’élite !
Le patient lien tutélaire se trouve mal récompensé ! Et si les petites mains du MR s’estimaient prises en otage ? Comment résister au grand fauve de Washington, quand on n’a que l’amour des bonnes affaires pour unique chanson ?
Nos commerçants si performants abandonneront-ils les souks de Téhéran ? Le badaud ne s’y faisait pas rare, l’os était à moelle. L’appétit de l’Europe MR s’entendait au froissement des billets de banque. La menace des Marines depuis leur porte-avions laisse Ducarme sans voix !
Reynders, le charmeur de serpents, remet ses cobras favoris dans leur calebasse, déjà nostalgique des loukoums moyen-orientaux.
Son grand ami, devenu son ennemi communal, bel Armand De Decker aurait pu couler des jours heureux d’inculpé dans un hammam du Bazar de Téhéran. Ses épouses temporaires (sigheh) eussent contemplé par les interstices des lattes d’ébène du moucharabieh, Bel Armand jouant au Takht-e nard avec Chodiev !
Tout est rompu, mon gendre ! Finie la liberté d’entreprendre, la loi de l’offre et de la demande, cette liberté tant vantée dans le cabinet de consultation de Bacquelaine !
Trump ne veut plus que l’Europe, que dis-je, l’oisillon qu’est la Belgique, avec ses autres gros partenaires voisins, aillent colporter leurs pacotilles en Iran.
Au nom de quoi ? Pas au nom de la liberté d’entreprendre, mais du sacre de l’État d’Israël au titre de meilleur vassal US du Moyen-Orient !
Et qu’oppose-t-il pour que la mise en demeure soit comprise ?
Un argument, le seul qui convienne, que tout le monde comprend, même Kim Jong-Un, pourtant fort inculte dans le domaine commercial, celui de la force d’une Armée la plus puissante au monde depuis les temps les plus reculés, à nos jours.
Le petit Chastel comprend aussi, lui si borné d’habitude ! C’est dire la magie des hommes et du matériel au service de Trump ! Les canons, les tanks, les bateaux amiraux, les hommes sous leur costume imitant par camouflage les dunes des déserts et surtout l’hyper bombe à fendre en deux le globe terrestre.
Alors, quelle réplique voulez-vous qu’aient Charles et Bart Micheldewever ?
Donald ne dit-il pas « Je ne vous le répéterai pas deux fois !
Vous voyez nos homoncules exposer les doléances d’un État, petit fournisseur de la cour d’Ali Khamenei, au généralissime Donald en majesté sur un char, Netanyahou à ses côtés ?

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Le président des States les trouverait bien inférieurs à Stormy Daniels, reine du porno, relayée à domicile par Melania, dans la magie de sa croupe d’Europe Centrale ! Alors vous pensez, les demandes, Trump en est saturé. À son âge, on ne rêve plus de grandes batailles de traversin, vous voyez Charles Michel en déshabillé rose, après Macron ? Par les fortes chaleurs, les suintements d’interstices péniens sont proscrits On rêve d’exploits sur le plateau du Golan. Il y fait plus frais !
Comment nos VRP de la liberté d’entreprendre vont-ils vendre le chapitre suivant de leur saga commerciale, avec l’Office of Foreign Assets Control" (1) au cul ?
Réunion d’urgence Avenue de la Toison d’Or. On saura dès la semaine prochaine comment il conviendra d’adorer le nouvel ordre USA.
Pourvu que ce ne soit pas celui d’épouser les querelles d’Israël, en se jetant à corps perdu sur la population iranienne !
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1. OFAC : Office chargé de l'application des sanctions économiques américaines.

10 mai 2018

Les USA maître du monde !

En dénonçant mardi 8 mai, l’accord de 2015 avec l’Iran, Donald Trump a montré aux yeux du monde qu’il est sous l’influence de son gendre Jared Kushner, fils d’un magnat de l’immobilier et époux d’Ivanka Trump. Kushner, ouvertement pro-Israël, s’est mis à la politique pendant la campagne de son beau-père et est progressivement devenu très influent, dans le cercle des proches du président.
Quoique conseiller principal de la Maison Blanche, Jared Kushner, maintient des liens financiers importants avec Israël, selon un rapport publié dimanche par le New-York Times. Peut-il être considéré comme un médiateur impartial dans les pourparlers de paix israélo-palestiniens ? Avec la décision de Trump de rompre avec l’Iran, on peut en douter.
Deuxième voix dans la coulisse, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Sa dernière conférence avec graphiques à l’appui afin de démontrer que l’Iran poursuit l’enrichissement de l’uranium pour faire la bombe, fait penser à la présentation de Colin Powell à l’ONU en Février 2003, du fameux tube contenant – au fait, il contenait quoi ? – convainquant l’ONU d’intervenir militairement contre Saddam Hussein.
Netanyahu a remis la technique du « story telling » au gout du jour, les documents présentés sont tous d’avant le traiter de non-prolifération signé avec l’Iran.
Les Israéliens sont drôlement gonflés, eux qui ont la bombe depuis 1967 ! Tout cela, secret de polichinelle et secret défense !
Cela n’a pas arrêté Trump. Il avait auparavant fait établir l’ambassade des USA d’Israël à Jérusalem, contre l’avis de tout le monde. Voilà qui a au moins le mérite d’être clair. Trump se présente dorénavant comme un soutien inconditionnel d’un État qui a déjà été condamné à de multiples reprises à l’ONU pour l’occupation et l’annexion de territoire palestinien, ce qui n’a pas l’air de les gêner.
Cette stratégie, trop visiblement à sens unique pour Israël, pourrait avoir de graves répercussions au Moyen-Orient.
Trump pense que l’accord sur le nucléaire iranien consolide le pouvoir en place à Téhéran. Au lieu de la dénucléarisation, les États-Unis auraient dû avoir l’objectif d’un changement de régime à Téhéran. C’est exactement l’avis de Benjamin Netanyahu.
La décision américaine s’assortit automatiquement de la reprise des restrictions commerciales, ce qui va gêner considérablement les Européens, notamment la France qui a engagé avec l’Iran des accords commerciaux et que Peugeot-Citroën vient d’y investir pour une chaîne de montage de voitures. Cela n’aurait aucune importance si les Européens n’avaient pas des intérêts et des usines aux USA. L’Europe pourrait très bien poursuivre une collaboration commerciale avec l’Iran. Seulement voilà, les usines allemandes et françaises, comme les chaînes de supermarché d’origine européenne implantée aux USA vont tomber sous la loi de restriction et seront donc sanctionnées lourdement, sans doute plusieurs milliards de dollars. Trump a donné 90 jours pour rompre avec l’Iran. C’est une perte à coup sûr de plusieurs centaines de millions d’euros. Certaines entreprises européennes risquent même de faire faillite !
Le maître du monde a parlé. On ne peut pas lutter contre l’US Army. Ce n’est pas pour rien que les USA consacrent un budget énorme à la guerre. De ce point de vue, l’Europe n’est nulle part. Elle n’existe pas.

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À cela, s’ajoute une taxe de produits sur l’acier et ses dérivés pour l’entrée sur le territoire américain, et on aura une petite idée du rôle de belle marionnette de Macron l’autre semaine en visite officielle, son « collègue » le débarrassant de pellicules sur son veston et Macron jouant les amoureux avec des effusions et des bisous devant les caméras, sur un Trump réjoui.
Est-ce que cette thèse israélienne de la dangerosité de l’Iran que Dorénavant Trump va trimballer jusqu’au sommet prévu entre lui et Kim Jong-un, fin mai ou début juin, ne va pas perturber l’accord de dénucléarisation avec la Corée du Nord ?
Les préparatifs de la rencontre Washington-Pyongyang battent leur plein. Est-ce que Kim Jong-Un ne va pas se dire qu’un accord signé n’est qu’un chiffon de papier pour Trump ? Quelle confiance encore accorder à celui qu’il pourrait signer pour les mêmes raisons avec le président des USA ?
Le monde était déjà bizarre et incertain avant Trump. Avec lui, on aura gravi un échelon de plus dans l’échelle de probabilités des catastrophes prochaines.

9 mai 2018

Presse, pressier, pression…

La question n’est pas de savoir si tout le monde a des raisons de détester ceux qui font le métier de nous informer, mais pourquoi je critique assez souvent les journalistes, au point que je me demande si c’est par frustration de n’avoir jamais exercé cette profession ou si c’est par une réelle aversion de la manière dont ils exercent leur métier ?
Probablement qu’il y a les deux.
Comme beaucoup de lecteurs, ma prévention tomberait si la presse et les médias se redécoupaient comme avant, quand la presse d’opinion existait.
On lisait la presse de gauche et la presse de droite selon l’opinion que l’on avait et que renforçait encore l’orientation du journal.
Cela avait l’inconvénient de n’entendre qu’un son de cloche. Une critique unilatéralement destinée à l’adversaire politique n’est pas vraiment de la critique. La véritable critique n’est possible que dans la liberté d’exprimer une opinion, dans un univers qui n’est pas monochrome, mais varié.
Les entrepreneurs de presse l’ont compris qui ont inventé la presse sans opinion, informative et explicative d’une neutralité « positive ».
Ce que tout de suite les gens bien formés et ouverts aux événements contemporains ont compris comme la mainmise d’industriels de droite sur l’entreprise, dans le but de gagner de l’argent bien sûr, mais surtout de mieux conduire les lecteurs vers une opinion de droite !
Ainsi, sous prétexte de neutralité objective, l’information est sous contrôle.
De fait, à l’image des partis s’exhibent quelques dizaines de journalistes, toujours les mêmes. Depuis le temps qu’il les lit et qu’il les entend, le public avisé sait à peu près leur opinion sur tout et ce qu’ils vont dire en réaction aux événements.
D’autant qu’en Belgique, il y a moins de commentateurs et de journalistes qu’en France, ainsi la tournée des rédactions est plus rapide. Il n'y a pas de pluralité, même dans le service public, avoir des convictions de gauche ne favorisent pas les carrières.
Le groupe sud-presse en Wallonie est le seul qu’un Wallon sur trois connaisse. Spécialisé dans le fait-divers local, là au moins il est sûr de l’exclusivité. Le groupe se définit par l'information-marchandise et de connivence avec ses lecteurs. Ceux-ci conservent un jugement savamment entretenu par la grande presse bruxelloise, monarchiste et bourgeoise, dans son ensemble, l'idéologie libérale ne met pas en valeur la pensée critique.

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L’année dernière une restructuration de l’équipe déjà restreinte du Journal La Meuse a vu le licenciement d’une chroniqueuse chevronnée, sans que le lecteur s’en aperçoive. Ceci ne met en rien le talent de cette journaliste en cause. Le fait tient dans la manière dont ce journal a horreur de l’individualité et comme l’expression publiable devient une soupe de supermarché, par ordre des chefs de rédaction.
On est loin du concept du journal « Le Monde » ou du magazine « Marianne » en France où c’est le contraire qui prévaut et fait le succès.
Le public averti, même de droite, reproche aux journalistes de n’écrire que sur ordre. Ils auraient les mains liées aux richissimes qui détiennent leur média ou aux politiques, amis complices de ces stars bancaires. L’indépendance vis-à-vis des partis politiques et des pressions de l'argent seraient une vision rêvée d’une information honnête.
Vraie à 100 % ou à 80 %, ceci n’est pas un fantasme, mais une réalité d’autant plus ressentie qu’elle n’a pas été lue dans la presse, mais est souvent le résultat d’une critique personnelle de lecteurs fatigués qu’on les prenne pour des imbéciles.
Les grands groupes financent la concentration des médias. C’est une réalité. La reprise en main de Canal+ par Vincent Bolloré, est connue des abonnés belges. Le tout récent tour de vis sur RTL à Bruxelles est moins spectaculaire en raison de la moindre notoriété des mises-à-pied et du peu de bruit que font les personnels en Belgique, littéralement imprégnés de libéralisme bourgeois, pour tenter la moindre résistance.
À l’image des politiques, les journalistes, médias et presse écrite, sont déconnectés des gens. On en voit rarement traîner à Seraing ou au quartier Saint-Léonard à Liège. Les rédactions racrapotées autour des valeurs libérales et de leur patron, ont fini dans l’entre-soi, en-dehors de la vie des gens. En ce sens, la RTBF à l’instar de RTL a les mêmes difficultés.
Rokhaya Diallo, auteure notamment d'un Précis à l'usage des journalistes, aura le mot de la fin : « Ce sont les enfants issus des classes moyennes et supérieures qui font l'actualité, et non les enfants d'ouvriers. Cela participe du fait que des catégories de population ne se sentent pas représentées – comme les milieux ruraux ou populaires – et constatent que l'on parle d'elles, mais qu'elles-mêmes ne parlent pas. La conséquence est qu'un certain journalisme de débat hors-sol émane de gens, essentiellement des hommes qui sont dans le métier depuis des années, qui disent ce qui est digne d'intérêt et énoncent des vérités ».

8 mai 2018

La faute à Napoléon !

Les reculs du droit sur les contrats de travail, les pensions basses peu revalorisées, le système social mis en pièces, d’une part, l’expansion continue de la marge des profits, les salaires pharamineux des grands patrons, le saccage de la nature et le mépris des souffrances des peuples exploités, d’autre part, donnent à penser que même dans des petits pays comme la Belgique, un jour, peut-être pas si lointain, la gauche pourrait être majoritaire à elle seule.
Je parle ici d’une vraie gauche, pas celle qui depuis longtemps fait croire à la social-démocratie, ménageant la chèvre et le chou, sans aucun résultat. Non, une gauche révoltée des bas salaires, des pensions de misère, des chômeurs sans espoir, déterminée à rendre vie à une démocratie confisquée au bénéfice d’intérêts privés.
Ce jour est possible, malgré la presse, le patronat, le pouvoir libéral hostile, les héritiers et les rombières bleues aux activités de découpage des coupons d’actions.
Il suffit de modifier un article du Code civil belge daté – mais oui – du 21 MARS 1804 (alors que la Belgique n’existait pas encore) et d’application depuis 1807 au Livre II : Des biens et modifications de la propriété (art. 516-710bis).
Il faut lire, cette bible du vivre ensemble (mal pour nous) jusqu’à la dernière mise à jour du 08-07-2014, 201 ans d’arbitraires et de confusions d’intérêt volontaires !
Pour mémoire, le code civil belge est une somme de lois et règles régissant les matières du droit civil en Belgique, de 1807 à nos jours, modifiable au gré des Parlements.
Tous nos déboires viennent de l’association contre nature des partis droite/gauche, dans un esprit d’imitation de l’économie mondiale libérale.
Depuis quelques temps, les universités américaines réétudie Karl Marx. C’est dire que la philosophie qui repose sur les principes de propriété privée, de liberté contractuelle et de force obligatoire du contrat, aurait besoin d’une vision à rebrousse-poil.
Dossier1804-03-21/31, entré en vigueur le 13-09-1807, l’Art. 544 « La propriété est le droit de jouir et disposer des choses de la manière la plus absolue, pourvu qu'on n'en fasse pas un usage prohibé par les lois ou par les règlements ». Il suffirait d’indiquer qu’en 2018, dans le cadre d’additifs à l’usage prohibé serait inclus l’excès de prélèvement sur les capitaux et bénéfices de l’entreprise, mettant parfois celle-ci en difficulté, afin de défrayer exagérément les actionnaires et surpayer certains dirigeants de manière excessive.
À l’Art. 546, « La propriété d'une chose, soit mobilière, soit immobilière, donne droit sur tout ce qu'elle produit, et sur ce qui s'y unit accessoirement, soit naturellement, soit artificiellement. Ce droit s'appelle droit d'accession. ». On pourrait limiter « le droit sur tout ce qu’elle produit » par une réserve tenant à la gestion dans le cas d’accession menant à la délocalisation à l’étranger d’une entreprise dégageant des bénéfices suffisant à sa pérennité, dans son lieu d’origine.

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Enfin, il conviendrait d’aménager un Art, récapitulatif de l’intérêt général, supérieur en cas de litige sur l’intérêt particulier, à trancher devant les tribunaux ou par voie de référendum.
Le travail parlementaire préciserait ce qu’est « l’intérêt général » et dans quel cas, il est prioritaire à l’intérêt particulier.
Depuis ses débuts, le code civil a renforcé un droit de l’entreprise, entièrement à l’avantage des actionnaires et des multiples fonds qui les représentent.
Ces lois ont été conçues et peaufinées du temps des fiacres et des omnibus. Les propriétaires, baptisant leur fortune sur de très longs termes, n’existent plus depuis 1945 ! L’homme vient d’envoyer une fusée sur Mars. Sur terre, c’est le turnover et la rapidité du retour sur investissement. Le Code Napoléon, franchement, ce n’est plus l’outil adapté à l’Europe.
Le droit de propriété de 1804 – sacré pour Charles Michel et JC Juncker - a été boulonné, scellé et bétonné au XIXme siècle pour l’apothéose des classes moyennes et commerçantes, pratiquement anéanties aujourd’hui.
Les fantômes du passé conduisent avec des outils obsolètes à une révolution industrielle d’une violence sociale et humaine inouïe. Le peuple ne le veut pas !
L’exemple du bassin liégeois : l’effondrement des occasionnels d’Arcelor-Mittal, ces petites entreprises en sous-traitance face à l’actionnaire établi en Inde, bien que les bureaux du siège social soient au Luxembourg, suite aux suppressions des hauts-fourneaux et des lignes de laminage en Basse-Meuse, illustre la fin des entrepreneurs moyens, en corrélation avec la désertification des centre villes par le petit commerce et l’artisanat.
Toute entreprise multinationale s’implantant en Belgique devrait être gérée en considération des enjeux sociaux et environnementaux. Exemple : la fin de Caterpillar où le gâchis des capitaux se conjugue à celui du travail dans son savoir-faire le plus accompli.
Le législateur européen se serait déjà intéressé à ce gaspillage des savoirs et des matières par des dispositions de responsabilité sociale (RSE), restées lettre morte.
Comment les syndicats peuvent-ils encore faire leur travail en faisant partager la stratégie des entreprises avec les salariés dans une procédure d’information et de consultation des représentants du personnel sur les orientations stratégiques, alors qu’il n’est question que du rétrécissement des droits des CE et des comités d’hygiène par les MR déchaînés, depuis qu’ils sont en copropriété du pouvoir avec la N-VA ?
Les détenteurs des capitaux des grandes entreprises n’ont plus grand-chose à voir avec l’associé à l’ancienne impliqué dans le succès de sa société. La compétence d’édifier de nouvelles responsabilités n’appartient plus aux États, mais à l’Europe. Un gouvernement de gauche aurait le devoir de poser à l’Europe les conditions d’une participation conditionnée par un résultat positif dans ce domaine, endéans sa législature.
Comme on voit, il y a du boulot…

7 mai 2018

Du mou dans l’invective !

On peut écrire sans que cela soit pris pour une insulte, le président du PS carolo, l’avocat Éric Massin est… un con !
Il aurait dû savoir après l’affaire Weinstein, qu’on ne peut plus traiter les femmes en politique, comme des adversaires pourvus de cojones.
Pour se maintenir au PS, comme ailleurs, il faut surfer sur l’opinion publique. Certains propos tenus, même devant des militants, font, comme au jeu de l’oie, revenir le joueur à la case départ.
Inutile d’ajouter « et pas qu’en politique », cela va de soi.
Cependant, cette rubrique ne s’attache qu’aux particularités des joutes verbales entre femmes et hommes politiques. Ce qui est le cas de l’avocat et de l’institutrice.
Un monde à part, cette confrontation des partis pour atteindre à un pouvoir où tous font à peu près la même politique, mais avec des mots différents, dans le but inavoué de toucher un salaire, d’avoir une position sociale honorable, objectif qu’un mandaté ne devrait pas avoir. Ils s’en défendent unanimement. C’est même le seul point de convergence entre l’insulteur et l’insultée. L’injurieux personnage, réflexion faite à l’unanimité, c’est moi ! Demandez aux grandes voix de RTL et à Deborsu, tous d’accord.
Et voilà que Massin, oubliant ses fondamentaux, pète les plombs et fait du n’import quoi, à la grande joie de ses adversaires !
Les femmes en politique ont ceci de supérieur aux batteurs d’estrade à cojones, qu’elles savent pleurer admirablement au bon moment. Ce n’est même pas prémédité, ni de la comédie, c’est de l’art brut spontané et nous l’avouons tous, imparable !
On ne voit pas Charles Michel pleurer parce qu’un misérable de la N-VA lui aurait manqué de respect.
Massin a dû sentir les larmes de cette jolie femme politique, ce dimanche midi chez Deborsu à RTL, comme de l’acide chlorhydrique brûlant ses ambitions.
Quand un malotru comme Massin dit en public des horreurs, comme « salope », alors que tout le monde sait que madame Caroline Taquin n’en est pas une, à commencer par ce qu’elle pense d’elle-même, je suis sûr comme nous tous, qu’elle est une mère de famille honorable et dont la vie intime doit être respectée et ne nous concerne en rien.
Par le passé, quelques politiques avaient une manière élégante de dire pis que pendre de leurs adversaires, la rose à la boutonnière avec le maintien aimable d’un sous-préfet de la quatrième République. On s’en formalisait moins qu’aujourd’hui. Il est vrai que c’était un combat d’homme à homme, les femmes n’y étaient pas admises. Notre société s’est donc améliorée de ce côté, alors que dans l’ensemble, les voyous se sont maintenus dans le verbal.
Si aujourd’hui l’insulte est plus marquante, c’est comme je l’ai rappelé au début de cette chronique, grâce au courage des femmes lors de l’affaire Weinstein et aussi parce que sentant bien l’emprise visible de l’économie libérale sur la démocratie, afin de prévenir à l’avance les turbulences possibles, le législateur s’est mis à pondre des lois dans la peur de perdre le contrôle des foules.
Incidemment, la pauvreté d’expressions dans le discours a fortement rabaissé la qualité du langage.

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L’université, dont il faut être issu aujourd’hui pour toute « carrière » en politique, a perdu beaucoup en sacrifiant l’instruction générale, la philosophie et l’art de bien dire, au profit de la science et des techniques. Les universités fabriquent des élites qui remplacent peu à peu, les anciens cadres des partis et des syndicats. L’idéaliste tourneur-fraiseur qui veut défendre ses camarades, a été remplacé à notre nez et à notre barbe, par le carriériste, moderne Rastignac.
Cet appauvrissement se voit tous les jours parmi les batteurs d’estrade qui sollicitent nos suffrages.
Alors quand un Éric Massin traite de salope une personne du sexe dont le seul tort réside dans le fait qu’elle n’est pas du même parti, le mot enveloppé dans du papier journal ne peut qu’être diffusé à l’état brut, l’émotion et l’inculture de l’intellectuel du temps présent, surajoutant l’effet, au bénéfice de la plaignante.
Quelle que soit l’époque, les Massin ont tort. Leur connerie vient de ne l’avoir jamais senti.
L’inculture sourd de l’université, comme la crème d’un camembert exposé au soleil.
En 2018, on parle de tout sans rien connaître ou pas grand-chose, juste ce qu’il faut à un Didier Reynders de passer pour un esprit supérieur, encore que, dans l’oisiveté de ses ministères successifs, il ait eu amplement le temps de se cultiver !
Les politiques font en sorte que leurs diplômes ne soient pas décriés des foules, que leur supériorité supposée tienne le coup encore quelques temps !
Nos personnages, gratifiés d’une reconnaissance gratuite en passant chez Deborsu, ne pourraient dire un traitre mot d’un temps où l’invective passait par le savoir. Qui d’entre eux a fréquenté Léon Bloy au Gil Blas, lu « Les poètes d’aujourd’hui » de Van Bever et Léautaud, grincé des dents devant le talent du maître de l’invective, Louis-Ferdinand Céline ? Qui a fréquenté la Revue de Charles Valette et, dans le bureau de Léautaud, a eu le plaisir de la conversation des illustres qui dorment dans le journal littéraire, d’un sommeil qu’aucun benêt qui conduit ce pays ne viendra réveiller ?
Exemples infimes, quand il y en a mille autres !
Comment peut-on être si convaincu qu’un avenir se construit sans rien savoir du passé ?
La bêtise, monsieur, madame !... Ah ! la salope…

6 mai 2018

Trump nobellisé !!!

On croit rêver ! Voilà que le président Moon de la Corée du Sud propose Trump au prix Nobel de la Paix ! Lui, le chef de la plus puissante armée du monde !
Des trois présidents US, qui l’ont été avant lui, deux sont sortis à leur avantage d’un conflit : Woodrow Wilson en 1919 et Barak Obama en 2009. Jimmy Carter, le troisième, l’a été 22 ans après son départ de la Maison-Blanche, pour s’être posé en médiateur international et avoir mis son prestige au service de causes caritatives.
Dans la liste des prix Nobel de la Paix, on y relève quelques personnages au passé trouble. Ce nouveau candidat a un passé chargé et un présent conséquent : déménagement de l’ambassade US à Jérusalem et édification d’un mur entre les USA et le Mexique ! Ce n’est pas la récente conversion de Kim Jong-Un à la politique de paix avec le Sud, malgré la proposition flatteuse du président Moon, qui fera pencher la balance pour l’hôte de la Maison Blanche.
Enfin, sait-on jamais dans la confusion générale des valeurs aujourd’hui, quelles seront les lubies de ce comité Nobel de la paix !
Ce n’est pas encore fait ! Les réalités de mai ne sauraient préjuger des honneurs de septembre.
On peut se demander si Kim Jong-Un n’est pas diplomatiquement trop fort pour Trump?
Vendredi, Nicole Bacharan, spécialiste de la politique américaine, décrivait sur Franc 5 l’ambiance du bureau ovale à Washington, les multiples démissions, les foucades de Trump et le désert grandissant autour de lui. Si bien que la chroniqueuse pensait que Trump prenait des décisions lourdes de conséquences, sans trop se soucier de l’avis de ses conseillers. Sa démarche politique ciblait uniquement son électorat, encore important en 2018. Ayant fait sa fortune en businessman avisé, il ne s’est jamais beaucoup soucié des autres, ne faisant confiance qu’à son flair.
À la place des Américains, je me méfierais quand même. Ce type a fait faillite deux ou trois fois, selon les dires. Dans le milieu du fric, ce n’était pas un tendre.
Le mur à la frontière avec le Mexique ne peut que plaire à son électorat du Sud, ses désirs de freiner les réformes et sa lutte contre l’avortement agréent l’électorat chrétien. Malgré les révélations de ses frasques avec une vedette du X, ses mensonges et ses propos antiféministes entre hommes dans les vestiaires, les électrices croyantes de droite lui font toujours confiance.
Sa décision attendue le 12 mai de remettre en question l’accord nucléaire, conclut entre l’Iran et les puissances hostiles à la prolifération des armes de ce type, inquiète tout le monde. Enfin, en politique intérieure, l’enquête se poursuit dans le cadre de l’élection à la présidence et des alliés inattendus de Trump en 2016. Poutine ayant contribué à battre Hillary Clinton, vous voyez le genre ? Rien n’est prouvé encore, seule l’ombre de Moscou interpelle.

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Revenons au prochain sommet Trump-Kim. Plusieurs alliés des États-Unis, des hauts fonctionnaires américains et les Universités américaines, s’inquiètent. Comme ce sont des catégories d’intellectuels qu’en bon ignare, Trump méprise, il ne s’en inquiète pas. Tout qui attend tout de la politique des USA, comme le dévoué Charles Michel, ne dort pas tranquille. Un échec pur et simple est toujours à craindre. Kim pourrait refuser d’abandonner ses bombes faute de compensation. Un affrontement entre deux caractériels est un facteur de risques à l’issue incertaine. Trump n’est pas l’homme à perdre la face devant l’opinion mondiale, entre reculer ou mettre ses menaces à exécution, on ne voit pas bien Trump faire comme Obama à propos de la Syrie et s’en aller sur la pointe des pieds, sans tweeter que Kim est un gros con.
Enfin, si les flatteries de Moon réussissaient à farcir la tête de Trump, et, qu’en effet, le prix Nobel, c’était pour lui, serait-il capable de brader les intérêts américains en mer de Chine et en Corée du Sud, pour obtenir un accord coûte que coûte ?
La chaîne NBC News rapporte une scène survenue l’été dernier : Trump, furieux, aurait exigé le retrait des troupes américaines de Corée du Sud. Son chef de cabinet John Kelly aurait eu ensuite, toutes les peines du monde à le dissuader.
Trump a fait des confidences à « la bonne presse », enfin celle qu’il estime ainsi et qui est dans les mains d’un de ses amis de circonstance, milliardaire évidemment.
Il caresse l’idée d’un accord vite fait conclu avec Kim Jong-un à la Maison de la paix, sur la frontière entre les deux Corées, comme si un demi siècle d’une rupture totale pouvait se régler sur une demi page, laissant la place à la belle et grande signature de Trump !
Il n’a pas compris que la démarche commune du 12 mai – et c’est déjà considérable – n’était qu’un accord de principe, la suite, l’accord technique, est à détailler entre experts, pour qu’il en sorte quelque chose de réel, terminant le conflit entre les deux parties.

5 mai 2018

Balayer devant la porte des autres !

Charles Michel a eu raison de « faire » député plutôt qu’avocat. Son discours du 3 mai reste une de ses plus mauvaises prestations rhétoriques, tant du point vue du style que du contenu.
Pas de lyrisme, une absence d’invention, une lourdeur de pensée, bref, ce n’était pas du Mélenchon, à peine du Louis Michel moyen, quand on sait que le père est encore plus médiocre que le fils de ce côté.
Vous le voyiez avocat ? Quelle déception vous avez dû avoir !
C’est le drame des batteurs d’estrade de s’exprimer devant une assemblée, qui n’est pas celle d’un meeting d’une arrière salle d’une maison communale MR. Ils se contraignent à paraître autre chose que ce qu’ils sont et cet effort réduit d’autant l’éloquence, dont ils ne sont pas naturellement pourvus.
Heureusement qu’ils n’étaient qu’une centaine de députés au parlement européen sur sept cent cinquante.
Dans le déluge de lieux communs, qu’est-ce que Charles Michel a dit pour intéresser ?
« L’Union européenne fait face à un moment charnière. L’Europe est trop souvent associée à la mondialisation, l’opacité, l’austérité et la technocratie », étonnant d’entendre ça du représentant d’un pays servant d’intermédiaire entre les milliardaires européens et les paradis fiscaux ! Charles Michel ou l’art de balayer devant la porte des autres !
« La confiance, c’est la clé de la démocratie (…). Nous sommes confrontés à des extrémistes de tout bord qui agitent les peurs pour monter les peuples les uns contre les autres. Je suis et je veux être un Européen engagé, pas un Européen béat ou naïf », on craint que lui et son parti aient perdu la clé de la démocratie depuis longtemps, parce que question confiance… Je vous laisse savourer les trois points de suspension. En qualité d’agitateurs des peurs, Charles Michel a dans son gouvernement quelques orfèvres de la N-VA.
Après cet effet raté, l’orateur revient à ses lieux communs favoris : « L’Europe va mieux, nos frontières sont mieux contrôlées, nous devons revenir vers nos fondamentaux de l’idée européenne, avec un idéal : la paix et la légalité, la liberté et la démocratie ». À noté que Michel a oublié la fraternité parmi ses idéaux. Normal, quand on veut contrôler les frontières ! On sait les peaux de banane mises sous les pas de leurs ennemis, son père et lui, au sein du parti. Au MR, la fraternité est devenue une sorte de monstruosité, obstacle à toute réussite.
Michel pose ensuite une question « Que voulons-nous faire ? ». C’est justement ce qu’on lui demande, depuis qu’il est au gouvernement.
« Nous avons besoin d’une Europe qui agit. Celui de primauté politique et démocratique dans les états membres et au sein de l’UE. Nous devons faire appel à la solidarité de tous. Pour y arriver, trois exigences : la prospérité, la sécurité et les valeurs européennes ».
C’est ce moment que choisissent cinq ou six députés pour glisser vers la sortie. Les autres lisent leurs journaux ou font des mots croisés. On s’occupe comme on peut.

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Jean-Claude Juncker lui succède à la tribune. Le pire orateur de l’UE. Il ne prend même pas la peine de faire semblant d’être intéressé à ce qu’il dit. Que nous baille le grand homme ? Parle-t-il du grand destin qui nous attend ? Du défi de mettre l’Europe en harmonie avec la nature ? De la solidarité de Frère humain à Frère humain en accueillant justement « toute la misère du monde » ? Non ! il demande à Frère Charles Michel de faire preuve de générosité à l’égard des fonctionnaires britanniques qui veulent acquérir la nationalité belge !
Philippe Lamberts (Ecolo) et Kathleen Van Brempt (s.pa), en qualité de porte-parole, disent tout de suite après, le contraire de ce qui a été ânonné.
C’est normal. Sans controverse, ce ne serait plus la peine que les députés se déplacent. L’Europe enverrait leurs indemnités aux banques, sans jamais les voir, et nous non plus par la même occasion. Le monde y gagnerait. Les journaux n’auraient plus rien à écrire.
Philippe Lamberts, Belge moyen, aurait aimé vivre dans un paradis, mais la Belgique est un paradis fiscal et ça gâte son plaisir.
Qui dit paradis fiscal, dit inégalité. Comme les cocotiers ne poussent pas à Bruxelles, les habitants des paradis fiscaux font du pognon en Europe, passent l’argent noir à la machine à lessiver en Belgique, prennent l’avion à Zaventem pour rejoindre les cocotiers. Logique ! Lamberts ne supporte pas !
Charles Michel s’en étonne. Lui supporte ça très bien. Avec sa nouvelle petite femme, il vit sous les cocotiers qui poussent dans sa tête.
Le reste n’est plus que cris blasphématoires, odes à l’amour des émigrés qui restent à Ankara, fuite de l’élite éludant l’impôt sur des Aston-Martin huit cylindres. Derrière les villages Potemkine, la politique du dépotoir attend la migration qui a échappé aux camps d’Erdogan.
C’était dur, mais juste.
Le reste c’est le journal Le Soir qui l’écrit « Attaqué de manière frontale, le Premier ministre n'a pas manqué de répondre à son interlocuteur ». Sur la vidéo, la manière frontale de Michel consiste à baisser le front sur ses papiers. Il a répondu petit, comme d’habitude. On aurait cru entendre Reynders « …Lamberts, vous n'avez pas réussi, jusqu'ici, à vous faire élire au parlement belge… », toujours cette obsession du suffrage universel chez Michel, à croire que son père est le suffrage universel à lui tout seul !
Et tout le reste n’est même pas de la littérature… comme « Poor Verlaine » dans « Jadis et Naguère », qui pensait que c’en était !

4 mai 2018

Black Blocs !.

Quand j’ai entrepris la démarche insensée d’avoir tous les jours un regard sur la politique et ses mœurs, je m’étais bien promis de m’exprimer sur n’importe quel sujet en restant vrai et honnête, quitte à me planter et parfois avoir honte et regretter, ce que j’avais écrit sans recul et dans l’exaltation du moment.
Les « black blocs » me posent problème, mais je ne me débinerai pas.
Philippe Poutou, candidat du Nouveau parti anticapitaliste à la dernière présidentielle, a justifié les violences du 1er mai en affirmant qu’il les comprend et qu’elles répondent à une autre violence, dont on parle moins, celle du pouvoir. Je peux comprendre ce qu’il dit. Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière) ne s’est pas encore exprimée ou – plus vraisemblablement – les médias ne lui ont pas demandé son avis, si bien que je ne connais pas sa réaction.
On ne peut pas citer l’émeute de la manif du 1er mai à Paris, sans penser à l’Europe, serait-elle en train d’essaimer ses contestataires ?
Ce qui échappe aux observateurs est la spontanéité d’un mouvement en Allemagne, en France et même en Belgique, puisqu’un jeune wallon vient d’être condamné pour des faits de rébellion à Notre-Dame-des-Landes. Il n’y a pas de liens d’organisation entre eux. Besancenot appellerait ça « la convergence des luttes » sauf que Besancenot parle de luttes issues de partis ou de syndicats se fédérant dans une action de résistance. Ici, c’est d’instinct que ces militants d’un nouveau genre se retrouvent dans une aventure commune. Aventure dont il faut remarquer que la violence ne s’accompagne pas de pillages, ni de vols, il ne s’agit que de destructions de biens.
Sans doute, Internet tient sa partie, plutôt que le tam-tam africain, mais jusqu’à présent les mots d’ordre, s’ils existent, ne proviennent d’aucune chefferie.
Le nombre de 1400 manifestants black-blocs a surpris la police et sans doute les militants syndicaux du cortège traditionnel.
Les médias ont repris leurs anciennes habitudes d’écriture sur les casseurs anti-flics, sans s’être rendus compte qu’il ne s’agissait pas du même terreau social, qu’on désignait encore l’année dernière par « voyous des banlieues », groupés en protestation d’une bavure policière.
On connaîtra bientôt l’âge, les professions et les origines des black-blocs que la police a arrêtés ce premier mai.
D’après quelques interviews – trop rares pour se faire une opinion – ils proviendraient de tous les milieux, de professions diverses, un patchwork social qui conviendrait très bien à les cataloguer anarchistes, sauf que contrairement aux black blocs, les anarchistes se fédèrent autrement, quoique sans hiérarchie également.
Manuel Valls s’était déjà cassé les dents sur le dilemme, lorsqu’il était ministre de l’intérieur. Comment réclamer la dissolution de groupes violents qui n’ont aucune structure, ni aucun lien de groupe à groupe ?
Rémy Piperaud, parlait il y a quelques années de « groupes autonomes » dont le refus d’étiquette est l'un des rares éléments idéologiques fédérateurs, composés essentiellement de squatteurs et d'étudiants.
Dans Les Inrocks Francis Dupuis-Déri les situe anticapitalistes, écologistes radicaux, anarchistes, généralement anti-Etat, ce qui les place à l'extrême gauche de l'échiquier politique. Et d’ajouter, ils n'aiment pas ces étiquettes, car elles peuvent faire référence à des forces politiques dans lesquelles ils ne se reconnaissent pas. L’automne dernier, ils s'en étaient pris à un meeting que Jean-Luc Mélenchon organisait place de la République.
N’a-t-on pas affaire plutôt à des citoyens qui participent à tous les combats alter-mondialistes violents ? C'est pour cela qu'ils sont difficiles à pénétrer, puisqu’ils se réunissent par convergence de radicalisation sur des sujets porteurs comme Notre-Dame-des-Landes et ce premier mai de lutte contre un pouvoir incarné par Macron .
Ce qui me fait écrire que ce n’est qu’un début et qu’on n’a encore rien vu. Ce mouvement est international et réuni les mécontents actifs des démocraties.
Ils étaient déjà présents au sommet de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à Seattle en 1999, lors du G8 à Gênes en 2001 ou du sommet de l'Otan en 2009 à Strasbourg et à Kehl (Allemagne).

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Ces émeutiers – si on veut leur donner un autre nom que black bloc – sont le résultat direct de l’enlisement de la démocratie dans les sables du profit capitaliste. Rousseau l’avait déjà prévu : “Quand l’Etat se dissout, l’abus du gouvernement, quel qu’il soit, prend le nom commun d’anarchie” (Du contrat social).
Cependant, les États sous le label du suffrage universel, à bout d’idée et de souffle, ne se sont pas encore auto-dissous. Et le nouvel ordre qui se fonde sur celui qui s’effondre n’est pas de la compétence des black Blocs pour en décider.
Mais c’est un signe, une conséquence du pourrissement du profit comme seul moteur de la démocratie. Un avertissement qu’il conviendrait de traiter autrement qu’avec des matraques et des grenades lacrymogènes, en remontant aux causes.
Quant au pauvre Proudhon son analyse de l’anarchie fait rêver : “L’anarchie est une forme de gouvernement dans laquelle la conscience publique et privée, formée par le développement de la science du droit, suffit seule au maintien de l’ordre et à la garantie de toutes les libertés”.
Cet angélisme, qui fait mourir de rire les pouvoirs actuels, ne fait plus peur à personne depuis longtemps.
Les mouvements actuels transgressifs ne mettent pas en danger ce qui reste encore debout de la démocratie. Mais ils ont le mérite de désigner les acteurs et les partis politiques, agents de la débâcle des principes sociaux. De derrière leur cache-col, les bourgeois pourront encore sourire quelques temps de ceux qui sont dans la rue.
Les dirigeants passent à côté d’une autre convergence que celle des black-Blocs européens, celle d’une dégradation irréversible mondiale des conditions naturelles de vie, justement en parfaite concomitance avec toute protestation, même violente.
La propriété a été familiale, féodale, monarchique et individuelle ; la famille, patriarcale, matriarcale, despotique ; si demain tout cela n’est pas repensé, collectivisé à seule fin d’épargner la nature sans laquelle nous ne saurions vivre, les black-Blocs auront disparu… mais le système aussi. L’humanité aura fait place nette, laissant à quelques nouvelles espèces de singes, s’il en reste, un destin moins malheureux !

3 mai 2018

Le libéralisme armé.

Nul besoin d’être un fin stratège pour comprendre, que notre amour fou de l’Amérique obscurcit les cerveaux de nos distingués élus.
Avec 610 milliards de dollars investis dans sa défense en 2017, les États-Unis d’Amérique restent le pays le plus dangereux de la planète. Viennent ensuite, dans un ordre décroissant, la Chine, l'Arabie saoudite, la Russie, l'Inde, la France, le Royaume-Uni et le Japon. À eux sept, ils ont dépensé 578 milliards pour leur défense en 2017, soit moins que les Etats-Unis grand leader en investissements guerriers avec plus d'un tiers des dépenses militaires dans le monde,
En Europe, on considère que l’armement américain est légitime et que la plupart des autres ne défendent pas les principes de la démocratie.
C’est une façon de voir, mais une balle est une balle, qu’elle soit juste ou injuste, lorsqu’elle trouve sa cible, elle fait les mêmes dégâts.
La question est de savoir si le surarmement américain profite aux démocraties ou seulement aux seuls citoyens US ? À entendre les propos de Donald Trump, c’est clair, ce capitaliste new-yorkais est en train de nous avoir.
La question est ailleurs, elle est dans l’absolue conviction des Belges et du premier ministre, qu’au contraire, la puissance américaine défend l’Europe, incapable à le faire seule.
D’où nous vient cette croyance ? Elle nous est soufflée par le bizness belge et du formidable attrait qu’exerce l’économie américaine sur nos mentalités.
Car la guerre est avant tout une industrie qui dégage du cash. Nous mettons des pudeurs de gazelle dans la défense de vendre des produits de première nécessité aux ennemis de la démocratie. Nous les perdons pour armer les « bonnes » dictatures, contre les « mauvaises », tout en sachant que les bonnes font autant de morts que les mauvaises.
« La poursuite des dépenses militaires mondiales est une source de préoccupation, elle sape la recherche de solutions pacifiques face aux conflits », admet le président de l'institut, Jan Eliasson, dans un communiqué. Après quelques lapalissades, mission accomplie, le bonhomme se rendort.
Et nous qu’est-ce qu’on fait de notre admiration imbécile pour nos alliés américains bardés de fer ? Le regard doux, en bon chien de garde de la maison, Charles Michel a notre réponse. Nous aimons les Américains parce qu’ils sont nos destructeurs préférés !
La russophobie nous revient en mémoire à cause du soutien de Poutine à Bachar el-Assad en Syrie, pays classé « méchante dictature ».

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Comme nous étions heureux du temps de la guerre froide !
Cette guerre, qui dura vingt ans, fit le moins de morts de toute l’histoire des guerres ! Elle n’était pas pour autant exempte d’achats d’armements dans les démocraties et les dictatures. Les citoyens frissonnaient de peur sans être en guerre. Mais, miracle, les milliards d’achats en armement passaient pour nécessaires !
Personne ne songeait, en ces moments heureux, que les démocraties étaient les fabricants d’armes et les clients : les dictatures proches de l’URSS, des USA et de la Chine populaire !
On ne bâtissait plus d’école, le social était en veilleuse, mais le plein emploi donnait l’euphorie nécessaire à l’accomplissement du devoir patriotique d’aider les USA. Les prédécesseurs de Charles Michel ne voyaient pas plus que lui en 2018, les USA nous chiper des marchés et nous contraindre à nous fournir chez eux en matériel de guerre.
Pourquoi un job qui a si bien fonctionné dans les années 60, ne reprendrait-il pas du service 50 ans plus tard ? N’est-on pas sûrs à 90 % que nous allons acheter des avions de chasse américains ?
On l’oublie un peu, mais la Russie est revenue au niveau des États-Unis en matière de technologie militaire, quoique loin d’un budget comparable et même en baisse cette année.
La Russie se trouve être la seule puissance d’équilibre face aux États-Unis sur le plan militaire, malgré le potentiel humain de la Chine et de l’Inde.
Le réflexe « guerre froide » fonctionne toujours malgré les années, et nous revoilà reparti en croisade comme au bon vieux temps de Brejnev. En regardant bien la carte de l’Europe, la cause américaine est une mauvaise affaire de l’UE. Il aurait mieux valu nous arranger avec nos voisins immédiats plutôt que traverser l’Atlantique pour aller aux ordres.
Le bombardement du 14 avril en représailles des morts civiles en Syrie a été un coup de poker qui aurait pu mal tourner, une réplique des Russes en détruisant tout ou partie des missiles des alliés et la guerre froide pouvait passer à la guerre chaude !
Depuis quand décide-t-on qu’un dictateur est plus sanguinaire qu’un autre et que si nous déroulons un tapis rouge à l’Égyptien Sissi ou à Erdogan, Bachar n’est pas le bienvenu, pour crime de guerre !
Les armes ne peuvent pas toutes finir à la ferraille, il faut bien justifier les coûts par l’usage sur le terrain. En face, c’est la même chose.
Méfions-nous qu’un jour au lieu de crier « mais que diable allait-il faire en cette galère ? » nous soyons obligés d’y aller nous-mêmes, pour y déguster notre connerie !
La presse est devenue folle. Elle plonge ses lecteurs dans la crainte d’une Russie hyperpuissante et totalitaire. Elle témoigne de l’état de fébrilité dans lequel nous sommes.
Et si cette dernière guerre froide était les débuts d’une « Star-Wars » en-dehors des studios de Hollywood ?

2 mai 2018

Ajusté la justice au justiciable.

L’indépendance de la Justice est très difficile à comprendre. Les arguments comme la séparation des pouvoirs sont plus ou moins contestés par les justiciables. Puis, c’est la manière dont ils vous traitent. Même l’innocent a l’air d'un moins que rien, quand un menhir en robe rouge l'observe du haut de son perchoir..
Comment comprendre que la Justice serait à la fois indépendante et en même temps une partie de l’État, l’organe indissociable ? La politique en démocratie n’est-elle pas de faire prévaloir la volonté générale des gens sur tous les fonctionnaires ? Une partie d’entre eux aurait un pouvoir discrétionnaire, sur nous, sans que nous puissions la contrôler ?
Ce service public entretenu à grands frais, malgré une criante absence de moyens, n’aurait rien à fournir comme preuve qu’elle travaille comme tout le monde ? On s’étonne que la justice souffre d'un déficit de confiance ! Pour beaucoup son accès est inabordable tant du point de vue financier, que par la complexité du déroulement de ses procédures. L’étonnement vient de là.
Les gens ont quand même des notions de philosophie. Ils s’interrogent : la justice doit-elle tenter de retranscrire en droit la loi morale pour un idéal de justice ou doit-elle être utilisée comme un moyen visant l'ordre public ?
À voir comme agit son bras armé lors de certains rassemblements, ce serait plutôt l’ordre public. L’éthique, une matraque à la main, c’est difficile. Enfin, c’est pour la bonne cause qu’on arrête dans les manifestations : la police donne du travail à l’échelon supérieur ! L’échelon supérieur le lui rend bien, du reste, il lui donne toujours raison.
Nombreux sont les dysfonctionnements, les gazettes abondent d’exemple des défaillances des tribunaux qui n’ont pas fonctionné comme ils auraient dû. Des jugements sont incompréhensibles. Les ressorts dans des affaires impliquant des personnages influents sont masqués ou jetés en pâture, dans des imbroglios où les gens ne voient que magouilles et protection des puissants. Pour tout dire, la justice ne s’y retrouve pas toujours non plus.
Les dysfonctionnements dépassent les limites de la faute. Ils recouvrent un espace « fourre-tout », qui mêle erreurs, carences, retards, revirements, pertes de dossiers, défauts de transmission entre services et surtout complaisances.
La justice, qui ploie sous le fardeau de ses missions et son manque chronique de moyens, a-t-elle besoin qu’on l’accuse aussi de vénalité ?
Dans le dossier Tractebel auquel est mêlé le trio de milliardaires kazakhs : Patokh Chodiev, Alijan Ibragimov et Alexander Mashkevitch et quelques étoiles du MR libéral, dont De Decker et Reynders, dans l’affaire Nethys, impliquant des parlementaires de trois partis, comment la Justice peut-elle instruire et inscrire ensuite dans la suite de la procédure, ces éléments de procès fleuves, sans encourir des pressions, des suspicions et des critiques de la part des citoyens impliqués ou seulement intéressés ?
Encore une fois, ce pilier de la démocratie est au départ déjà fortement controversé et suspecté de partialité, parfois à tort, souvent à raison. C’est décourageant d’être suspecté à l’avance !

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L’État fait croire que la seule administration « indépendante » de son autorité, c’est la justice. On ne le voit jamais user, vis-à-vis d’elle, de l’autorité qu’il emploie partout, comme celle d’avoir tancé le prince Laurent pour avoir été vu en grand uniforme à l’ambassade de Chine. Quand un magistrat commet une faute personnelle, on ne sait rien de la nature des sanctions.
L’action récursoire (1) est toujours à attendre. L’État ne la brandit jamais ! Tout se passe en interne. On sait seulement comme sont ridicules et sans effets les poursuites disciplinaires. La famille judiciaire et l’État lavent leur linge sale en famille. Circulez, il n’y a rien à voir…
Dans quelle mesure l’exercice de la fonction juridictionnelle peut-elle constituer un dysfonctionnement de la justice ? Le langage, souvent suranné et inemployé dans tout autre domaine est un obstacle, en tous les cas compris comme tel, qui aboutit à une justice de l’entre-soi entre juges et avocats. D’autres corporations ont des langages inintelligibles en-dehors des métiers concernés, mais les termes employés ne sont pas partagés avec le public et sont donc utiles à la seule compréhension des initiés, mais la justice au contraire est faite pour le public et doit s’ouvrir à lui.
Or, elle ne le fait pas. Elle se protège de la vulgarisation, comme les prêtres intégristes conservent le latin pour dire la messe, la justice défend farouchement son sabir.
Ne faudrait-il pas ajouter aux dysfonctionnements de la justice, outre l’indépendance des juges indémontrables, l’autorité de la chose jugée équivalente à celle de la loi (2), l’absence de voies de recours suffisantes pour rectifier les erreurs et l’impossibilité de juger les juges, le choix souvent délibéré d’un vocabulaire de spécialiste, alors que certaines expressions ou locutions latines ont leur exacte correspondance dans le français d’aujourd’hui ?
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1. Le lexique judicaire est une frontière réelle entre le justiciable et la justice. Le métier d’avocat est avant tout un métier de traducteur. Ici, le mot récursoire est utilisé sciemment. Il signifie « une action qui donne ou qui ouvre un recours contre quelqu’un ».
2. Comment admettre les jugements d’une sévérité accrue, établis pour servir d’exemple, afin de réprimer certains crimes et délits en expansion ou mis en évidence par les médias, par exemple les viols et les attentats intégristes islamistes, montrant par là que le code pénal n’est pas qu’un texte impartial établissant le degré des peines, mais aussi un instrument à caractère politique ?

1 mai 2018

Claire Nouvian.

Bloom, quand notre cœur fait Bloom… ce n’est pas du Charles Trenet, c’est du Claire Nouvian et cette femme nous réconcilie avec la terre, mais nous fâche avec nos élites politiques.
Claire Nouvian, fondatrice de l’association Bloom, a reçu le prix Goldman pour l’environnement, considéré comme le Nobel de l’écologie, pour sa bataille contre la pêche destructrice.
Cette femme illustre à merveille mes propos sur la véritable élite qu’on voit rarement dans les médias – et lorsqu’elle apparaît, tout de suite on la reconnaît.
Si elle s’est focalisée sur la protection des océans et la défense de la faune marine, son combat rejoint ceux qui sont fondés de croire que la planète est actuellement en de mauvaises mains.
Dimanche, sur France 5, on a eu une petite idée de ce que pourrait être la télévision et comme le niveau pourrait en devenir élevé, avec les consciences et les esprits éclairés qui ne sont pas anesthésiés par la soupe intellectuelle du commercial et de la politique associés.
Encore un mot du parcours de cette femme exceptionnelle. Et comme Richard III est plutôt avare de louanges, c’est peu dire comme elle m’a impressionné.
Défenseure des océans et des équilibres socio-économiques qui en dépendent, son implication avec une ONG dans le Grenelle de la mer a conduit à des avancées notables pour la conservation du milieu marin.
Mais elle est bien plus que cela.
Claire Nouvian ne s’en laisse pas conter. Son combat est plus large. Il est humaniste !
Elle parle avec un discernement de tout ce qui touche à notre avenir, sans jamais élever la voix, habitée d’une rectitude de pensée qui force le respect.
Son argument est tellement vrai et puissant qu’il en devient implacable. Voilà sans doute pourquoi nos illusionnistes la redoutent.
Ce qui immédiatement pose les questions essentielles sur le devenir de nos habitudes productivistes criminelles – nos hommes politiques en tête. Ceux-ci nous vendent comme éternelles les « qualités » de l’économie libérale, malgré les ravages et les disparitions d’espèces que nos scientifiques énumèrent tous les jours.
Le discours officiel de la Belgique et de l’Europe est une honte.
Les décideurs poursuivent le commerce des pesticides jouant le profit contre la santé. Les premiers effets tiennent à la destruction des abeilles, agents pollinisateurs essentiels des arbres et des plantes qui nous nourrissent. Les holdings raclent les fonds de tiroir épuisant les sols, massacrant les espèces sauvages, détruisant les forêts, un peu à la manière de Cro-Magnon, auteur des premières extinctions d’espèces rivales.
Comme quoi, ceux qui pensent que l’économie libérale est un progrès…

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Les mesures contre le réchauffement climatique sont insuffisantes. Les USA en se donnant un président comme Trump poursuivent sans vergogne une politique néfaste de prédateur à l’ensemble de la planète. Nos politiques sont à plat ventre devant le spectacle d’une Amérique triomphante grâce à son armée la plus puissante au monde, se mêlant de limiter les armements des autres sans prétendre diminuer les siens.
Que faisons-nous ? Nous courons derrière ce pays pour en épouser les mœurs et les formes commerciales les plus en pointe de son économie.
Notre vassalité est on ne peut plus criminelle, puisque cette complicité renforce les USA dans ses prédations.
L’Europe qui devrait tirer des conclusions alarmantes sur l’avenir du continent et de la planète se conduit exactement à l’image du fallacieux Charles Michel.
Ces gens sont des irresponsables et des criminels. La politique à courte vue perpétue l’effarante volonté de poursuivre jusqu’au bout des exploitations des sols, des eaux, de l’air.
Même Macron en faisant la leçon à Trump, lorsqu’il dit qu’il n’y a pas de plan B pour la planète, de retour en France, poursuit par sa passivité le processus de décomposition de ce qui a toujours fait un milieu naturel nécessaire à l’homme, dans son propre pays.
Tout ça pour quoi, pour quel résultat ? Des millions de pauvres, des milliards de pauvres pourrait-on dire, quelques centaines de millions de gens qui s’en tirent, encore un autre paquet équivalent, mieux lotis et qui gaspillent carrément, polluent à tout va et s’en délectent comme étant un signe extérieur de richesse et enfin, ultime honte accablant l’humanité toute entière, quelques milliers de milliardaires, hyper destructeurs, inépuisables demandeurs du toujours plus et véritable plaie de l’humanité.
Et pour quel résultat ? Si encore ces destructions l’avaient été de bonne foi, pour nourrir tout le monde, erreur sans doute, mais compréhensible. Eh bien ! même pas, le monde n’a jamais été autant ravagé par la famine,la haine, l’envie et le goût du sang !
Il est temps de nommer les choses par leurs noms et désigner ceux qui prennent leurs gesticulations pour des actions.
Claire Nouvian, merci. Les choses se sont dégradées. Il devient difficile, sinon impossible, de rattraper les choses avant le clap de fin. Mais au moins, vous aurez essayé. Et c’est déjà beaucoup.
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1. Claire Nouvian a écrit deux documentaires primés (ARTE), fonde l'association BLOOM et publie en 2006 le livre Abysses (éditions Fayard), traduit en 10 langues et plusieurs fois primé. En 2007, elle monte l’exposition Abysses au Muséum national d'histoire naturelle, présentant une grande variété d'animaux abyssaux. L’exposition dont elle est commissaire voyage aujourd’hui dans plusieurs pays.