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Du mou dans l’invective !

On peut écrire sans que cela soit pris pour une insulte, le président du PS carolo, l’avocat Éric Massin est… un con !
Il aurait dû savoir après l’affaire Weinstein, qu’on ne peut plus traiter les femmes en politique, comme des adversaires pourvus de cojones.
Pour se maintenir au PS, comme ailleurs, il faut surfer sur l’opinion publique. Certains propos tenus, même devant des militants, font, comme au jeu de l’oie, revenir le joueur à la case départ.
Inutile d’ajouter « et pas qu’en politique », cela va de soi.
Cependant, cette rubrique ne s’attache qu’aux particularités des joutes verbales entre femmes et hommes politiques. Ce qui est le cas de l’avocat et de l’institutrice.
Un monde à part, cette confrontation des partis pour atteindre à un pouvoir où tous font à peu près la même politique, mais avec des mots différents, dans le but inavoué de toucher un salaire, d’avoir une position sociale honorable, objectif qu’un mandaté ne devrait pas avoir. Ils s’en défendent unanimement. C’est même le seul point de convergence entre l’insulteur et l’insultée. L’injurieux personnage, réflexion faite à l’unanimité, c’est moi ! Demandez aux grandes voix de RTL et à Deborsu, tous d’accord.
Et voilà que Massin, oubliant ses fondamentaux, pète les plombs et fait du n’import quoi, à la grande joie de ses adversaires !
Les femmes en politique ont ceci de supérieur aux batteurs d’estrade à cojones, qu’elles savent pleurer admirablement au bon moment. Ce n’est même pas prémédité, ni de la comédie, c’est de l’art brut spontané et nous l’avouons tous, imparable !
On ne voit pas Charles Michel pleurer parce qu’un misérable de la N-VA lui aurait manqué de respect.
Massin a dû sentir les larmes de cette jolie femme politique, ce dimanche midi chez Deborsu à RTL, comme de l’acide chlorhydrique brûlant ses ambitions.
Quand un malotru comme Massin dit en public des horreurs, comme « salope », alors que tout le monde sait que madame Caroline Taquin n’en est pas une, à commencer par ce qu’elle pense d’elle-même, je suis sûr comme nous tous, qu’elle est une mère de famille honorable et dont la vie intime doit être respectée et ne nous concerne en rien.
Par le passé, quelques politiques avaient une manière élégante de dire pis que pendre de leurs adversaires, la rose à la boutonnière avec le maintien aimable d’un sous-préfet de la quatrième République. On s’en formalisait moins qu’aujourd’hui. Il est vrai que c’était un combat d’homme à homme, les femmes n’y étaient pas admises. Notre société s’est donc améliorée de ce côté, alors que dans l’ensemble, les voyous se sont maintenus dans le verbal.
Si aujourd’hui l’insulte est plus marquante, c’est comme je l’ai rappelé au début de cette chronique, grâce au courage des femmes lors de l’affaire Weinstein et aussi parce que sentant bien l’emprise visible de l’économie libérale sur la démocratie, afin de prévenir à l’avance les turbulences possibles, le législateur s’est mis à pondre des lois dans la peur de perdre le contrôle des foules.
Incidemment, la pauvreté d’expressions dans le discours a fortement rabaissé la qualité du langage.

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L’université, dont il faut être issu aujourd’hui pour toute « carrière » en politique, a perdu beaucoup en sacrifiant l’instruction générale, la philosophie et l’art de bien dire, au profit de la science et des techniques. Les universités fabriquent des élites qui remplacent peu à peu, les anciens cadres des partis et des syndicats. L’idéaliste tourneur-fraiseur qui veut défendre ses camarades, a été remplacé à notre nez et à notre barbe, par le carriériste, moderne Rastignac.
Cet appauvrissement se voit tous les jours parmi les batteurs d’estrade qui sollicitent nos suffrages.
Alors quand un Éric Massin traite de salope une personne du sexe dont le seul tort réside dans le fait qu’elle n’est pas du même parti, le mot enveloppé dans du papier journal ne peut qu’être diffusé à l’état brut, l’émotion et l’inculture de l’intellectuel du temps présent, surajoutant l’effet, au bénéfice de la plaignante.
Quelle que soit l’époque, les Massin ont tort. Leur connerie vient de ne l’avoir jamais senti.
L’inculture sourd de l’université, comme la crème d’un camembert exposé au soleil.
En 2018, on parle de tout sans rien connaître ou pas grand-chose, juste ce qu’il faut à un Didier Reynders de passer pour un esprit supérieur, encore que, dans l’oisiveté de ses ministères successifs, il ait eu amplement le temps de se cultiver !
Les politiques font en sorte que leurs diplômes ne soient pas décriés des foules, que leur supériorité supposée tienne le coup encore quelques temps !
Nos personnages, gratifiés d’une reconnaissance gratuite en passant chez Deborsu, ne pourraient dire un traitre mot d’un temps où l’invective passait par le savoir. Qui d’entre eux a fréquenté Léon Bloy au Gil Blas, lu « Les poètes d’aujourd’hui » de Van Bever et Léautaud, grincé des dents devant le talent du maître de l’invective, Louis-Ferdinand Céline ? Qui a fréquenté la Revue de Charles Valette et, dans le bureau de Léautaud, a eu le plaisir de la conversation des illustres qui dorment dans le journal littéraire, d’un sommeil qu’aucun benêt qui conduit ce pays ne viendra réveiller ?
Exemples infimes, quand il y en a mille autres !
Comment peut-on être si convaincu qu’un avenir se construit sans rien savoir du passé ?
La bêtise, monsieur, madame !... Ah ! la salope…

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