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Richard Miller, voyou des ondes.

Il est aisé de sortir du traumatisme de la page blanche du dimanche, en choisissant pour cible « C’est pas tous les jours dimanche ». Pourtant, je m’étais bien promis de ne plus succomber à la facilité.
Les personnages entourant Deborsu et Deborsu lui-même étant tellement caricaturaux, je n’ai pas pu résister à remettre ça !
La tête de Deborsu vexé fut le déclic. Lors du débat Lutgen, sur une interpellation de Michel Henrion, le président du CDH s’est tourné vers son interlocuteur, au point de tourner le dos à Deborsu. La caméra a filmé Deborsu dans ce grand moment de solitude, ce qui nous valut dix secondes jouissives.
L’attraction principale était ailleurs.
Le grand show pour tout le monde, c’est encore et toujours Richard Miller du MR.
Je me suis demandé longtemps pourquoi on invite toujours ce vieux briscard de la politique ?
Il me semble avoir compris pourquoi ce dimanche.
Les présentateurs du genre Deborsu ont un point commun, ils ont un ego hypertrophié et s’ingénient à le prouver en faisant plus fort de semaine en semaine.
Or, personne n’est encore parvenu à maîtriser Richard Miller, dans son lyrisme militant. Il coupe ses détracteurs et emploie sa voix comme une musique de brouillage. Les Allemands mirent au point ce truc lors de la dernière guerre, en brouillant les émissions de la BBC.
Richard Miller accomplit son brouillage instinctivement. C’est le voyou des ondes. Le seul moyen de lui faire face, c’est lui rendre la pareille, faire du brouillage dès qu’il glose.
Résultat, tout devient rapidement inaudible.
Le rêve de Deborsu serait de se conduire en cow-boy et d’enfourcher ce cheval fou, pour le ramener dans l’écurie, en le tenant par le licou.
Plus d’une fois, Deborsu s’est retrouvé au sol après les ruades du MR. Ce midi, on l’a vu quitter son perchoir à trois reprises en tentant de saisir Miller par l’encolure.
Peine perdue.
Le cavalier suivant, Raoul Hedebouw, a voulu dompter la bête par le sourire, qu’il a éclatant. Après, par l’argument c’était inutile.
Richard Miller pourtant se déclare philosophe. Il ne l’est pas lorsqu’il est question de son parti. Miller se ferme comme une huitre à comparer l’économie libérale et mondialiste à l’économie à tendance marxiste. Il ne comprend pas. Tout qui n’est pas d’accord avec lui est un dangereux extrémiste, un populiste, un moins que rien. Je le dis tout net au petit Chastel, ce n’est pas avec un con comme Richard Miller qu’il va gagner les élections.
Miller devrait pourtant se méfier. À croire qu’il ne va jamais au cinéma, les films sur l’économie libérale traitent l’avenir du système capitaliste à vous donner froid dans le dos. Le MR devrait l’envoyer à Hollywood. Weinstein était au sexe, ce que Gérard Miller est à la fable de Wall Street, un accroc non récupérable.
On a rarement vu un être aussi intransigeant sur la vertu et la morale, pourtant deux choses opposées, business et morale ! Que Marx ait peu réussi à convaincre sur le business, l’avenir le dira ; par contre sur la morale, il n’y a pas photo. Miller devrait lire « L’idéologie allemande » de Marx et Engels, plutôt que les tweets de Trump !
Puis, dans l’émission, il y eut Francis Delpérée !

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Francis Delpérée apaise les plateaux de télé. Il calme même Richard Miller, au point que ce n’est pas bon pour l’audience. Aussi, en a-t-on un usage modéré. On le place souvent après Richard Miller. Il fait office de charbon de bois pour les brûlures d’estomac du voyou des ondes.
De sa voix posée de sénateur vivant dans le monde irréel d’un climatiseur social mettant ses burnes à température constante, il nous parle du programme du PTB, en précisant que c’est la page 66, point 13, qu’il va déconstruire devant nous. Il n’ira pas plus loin que le préambule. Ce qui fait basculer le débat dans un pré-après-midi faunesque à la Debussy, transformant Miller en faune agreste.
C’est dommage, parce que Raoul Hedebouw nous aurait expliqué qu’il s’agissait du rapport du PTB sur les lois antiterroristes. Ce parti trouve le programme de Charles Michel à côté de la plaque, déjà par un manque fabuleux de juge d’instruction.
Je me mets à la place de Raoul Hedebouw. C’est très difficile d’avoir un dialogue sérieux sur l’avenir de ce pays avec des gens à court d’argumentation qui ressortent les vieilleries d’un fonds de commerce de la guerre froide du temps de Brejnev.
Plus incisif fut Pierre Yves Dermagne du PS sur la question de savoir si le PTB veut prendre ses responsabilités pour un front de gauche et participer éventuellement à des conseils communaux, après les élections d’octobre.
Indépendamment de la réponse de Hedebouw, dubitatif sur la question, je pense qu’un front de gauche ne peut se faire qu’entre partis de gauche !
La question est de savoir si le PS l’est encore ?

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