Bramements !
Quand deux alphas se rencontrent, on pourrait croire qu’il va y avoir nécessairement un affrontement. Les deux mâles se sont regardés, et c’est celui à la mèche blondasse, qui a baissé la tête et fait sa soumission.
La saison du rut ne serait pas encore venue ?
Donald Trump n’a pas tari d’éloges sur l’ancien du KGB, Vladimir Poutine.
Si alpha A s’est contenté de louangé alpha B, c’est qu’alpha B exerce une pression inconnue du public sur alpha A.
C’est au point que toute la classe politique américaine, y compris les Républicains, parle ouvertement de trahison. Trump n’en démord pas et désavoue ouvertement ses services secrets « non, il n’y a pas eu intervention russe à mon élection » jure-t-il, au moment où la justice de son pays, par la voix du conseiller spécial Robert Mueller, publie 29 pages d’accusation, contre 12 personnes soupçonnées d’être des officiers ou des agents de la GRU, le service de renseignement militaire russe. Ces personnes, affirme l’acte d’accusation, travaillent pour une sous-unité opérationnelle (26165) et une sous-unité technique (74455) de la GRU.
L’anthropologue Mélanie Gourarier, en observant la stratégie de conquête des deux alphas, y verrait plutôt alpha A à la merci d’alpha B pour une raison inconnue.
Actuellement, Trump a encore des intérêts en Russie, même si officiellement il a dû céder ses parts… à son fils aîné ! Il a vendu une de ses résidences à un oligarque russe, etc. D’après un agent de Londres, il aurait été filmé il y a quelques années dans un hôtel de Moscou en partie fine avec une belle espionne du GRU, alors qu’il était déjà marié à Melania.
Trump serait l’archétype de ce que l’on fait de mieux dans le machisme d’aujourd’hui, selon la définition de se gouverner soi-même pour mieux gouverner les autres. À remarquer que l’alpha A est misogyne avec constance, depuis ses blagues salaces lorsqu’il bonimentait facilement sur les chaînes de télé, du temps où il conseillait à ses camarades de vestiaire « qu’il fallait prendre les femmes par la chatte ». Dans sa politique, il montre publiquement son aversion pour Angela Merkel et Theresa May ! Il ne les aime que soumises et ce n’est pas le cas.
Face à la montée du féminisme et des droits qu’il reste encore aux femmes d’acquérir, les hommes de la trempe de Trump se recomposent actuellement dans une espèce de repli stratégique en attendant que ça passe, pour que ça redevienne comme avant.
Quand Trump s’érige gardien de la tradition machiste, autour du mal-être et du déclin supposé du premier sexe, il tente le coup des séductions dispensant techniques de drague et recettes pour ego meurtri.
Sa goujaterie qui passe pour des manières de financier manquant de culture, est au contraire une manière de nier l’effort fait en matière d’égalité des sexes, même si dans la réalité on est encore loin du compte, à seule fin d’entretenir les hiérarchies sexuelles de pouvoir.
Pour comprendre la psychologie de Trump, on lira avec intérêt l’essai de Mélanie Gourarier, Alpha mâle – Séduire les femmes pour s’apprécier entre hommes – Édition du Seuil.
L’anthropologue voit dans les « poses » des hommes sur la féminisation, une volonté de conserver le pouvoir dans la confusion des sexes. C’est-à-dire un masque favorable sous lequel le mâle refuse de partager le pouvoir et rejette ainsi une égalité réelle entre les sexes.
«Ce qui m’a frappée dans ce que j’appelle la communauté de la séduction, cette confrérie dont les membres sont hantés par le déclin du masculin et l’indifférenciation sexuelle, c’est justement l’absence de femmes, bien qu’elles soient au cœur de leurs discussions. Paradoxalement, le séducteur, autrement dit l’homme accompli, s’épanouit dans l’éloignement des femmes et dans l’entre-soi masculin. Ce que montrent ces groupes de séduction, c’est bien la pérennité de la "maison des hommes". Autrefois, il y avait les cafés ou les clubs anglais mais, loin d’avoir disparu avec la modernité et la généralisation de la mixité, ces institutions se sont adaptées. Aujourd’hui, la maison des hommes n’est pas restreinte à un lieu, c’est un type de relations incarnées dans l’amitié virile par exemple. Valorisée dans des films comme le Cœur des hommes de Marc Esposito ou les Petits Mouchoirs de Guillaume Canet, elle garantit la proximité affective et la promiscuité nécessaire à l’engendrement du masculin. Par la mise à distance de ceux qui en sont exclus (les femmes et les hommes jugés en déficit de masculinité), elle renforce la cohésion masculine. La maison des hommes est bien une école de la masculinité. Car, contrairement à ce que laisse supposer la crise de la masculinité basée sur un idéal intangible, devenir homme est un apprentissage permanent, sans fin. Un travail qui n’est clos ni dans le temps ni dans l’espace. » (interview de l’auteur dans Slate magazine. Propos recueillis par Cécile Daumas.)
Il y avait de tout cela dans la personnalité d’alpha A rencontrant alpha B, l’autre dimanche à Helsinski.
Nous en savons davantage sur A parce que nous sommes – enfin nous étions – de son camp, poussés à cette politique de vassalisation à l’Amérique et que Trump veut renégocier, les genoux de nos américanolâtres ne touchant pas le sol les deux à la fois.
Nous ne savons rien sur B, parce que nos gazettes n’ont jamais bien expliqué la société russe, que par les idioties et les enfantillages qui datent du temps de la guerre froide.
Assez bizarrement cette confrontation des deux alphas nous révèle aussi une partie de la personnalité de B.
Il semble que nous sommes devant cette équation qui explique le président russe :
B = A² + ≤ C (la Chatte).
Ce qui dans les batailles de cerfs en automne, donnerait à B la stature de vieux mâle dominant, quoique Trump soit plus âgé que l’autre.