Doorbraak – Rupture !
« Touche pas à la Belgique », pourrait devenir grâce aux trahisons des partis de pouvoir « Touche pas à mon Flamand » et ce dès la fin de l’année prochaine.
« Vous pénétrez ici dans l’antre du libéralisme francophone… Fondé en hommage à Jean Gol (1942-1995), titan de la vie politique belge, ce Centre est, pour ainsi dire, l’âme du Mouvement Réformateur. » N’ayons pas peur des mots, C’est en ces termes qu’Olivier Chastel, Président du MR, situe le Club des bas Bleus, où somnole derrière le comptoir, le philosophe libéral Richard Miller, que ma grand’mère trouvait déjà ringard.
Tout cela est d’un pénible !
Le MR a défaut d’être le roseau pensant de Pascal est le plus flexible des partis. Pour cause, il adhère à tout pourvu qu’on ne touche pas à ses principes. C’est très facile, il n’en a pas, sauf un : « touche pas au grisbi ». Là-dessus rapplique tous les commerçants à la veille de faire faillite et les gogos très nombreux en Belgique.
La vie, comme elle va, balaie les préoccupations de ces jeangolfoutres.
Deux périodes, deux générations de Wallons, la première qui voyait bien où la Flandre allait nous entraîner, le MPW, Yerna et Maryse Hockers (1), André Renard, le PS, le journal la Wallonie, Combat, les communistes, etc. et… nos deux opportunistes Gol et Perin qui disaient pis que pendre de l’État.
La cassure se situe trois ans après la mort d’André Renard (+1962), les années 65-66.
La génération d’après-guerre était en trois parties : le noyau patriote façon 1830, les séparatistes de Wallonie libre et les rattachistes pour un retour aux départements français de celui de l’Ourthe.
Les rattachistes (Perin) étaient les moins nombreux, ils étaient les alliés potentiels de la Wallonie libre avec Renard, Gol et Yerna. Le PS avait déjà d’autres ambitions, mais suivait en traînant les pieds.
Les 30 Glorieuses étant passées par là, ce fut la fin de la génération d’après-guerre et le début de celle d’aujourd’hui, à présent à bout de souffle.
Le fait marquant c’est la trahison du PS optant pour le modèle social-démocrate et le rapprochement du parti libéral. Celui-ci allait se muer en MR. Jean Gol émoustillé du créneau qui s’offrait aux libéraux devant le renoncement à l’autonomie et la chute libre des chrétiens pratiquants, laissait sur le carreau des idées un Perin pourtant très libéral. Gol avait senti monter en puissance le nationalisme flamand et la soumission de la nouvelle génération wallonne à ce nouveau maître. Ce que contestait le camp des « patriotes » wallons, en réalité des opportunistes qui voyaient se profiler un fédéralisme, qui ne toucherait pas à l’économie classique, donc qui n’irait pas contre leurs intérêts. C’est dans ce milieu que Gol fit sa première récolte de voix.
En 2018, la population francophone est sans garantie, sans grand responsable, sans leader éclairé et vit dans la peur de perdre un État paternaliste à l’ancienne, en louchant vers la Flandre avant les élections de 2019, les trémolos de « ne me quitte pas » de Jacques Brel, dans la voix !
Pour ne pas faire trop long (depuis que je publie Richard 3 dans Facebook), je poserai la question du confédéralisme et des élections de 2019, dans la chronique suivante.
Pour ce faire, j’utiliserai les arguments de Jules Gheude (2) - Daardaar, 9 aout 2018 – qui publie « Mettons un terme à la comédie belge », une traduction du Doorbraak.Be (Rupture)
La question du devenir de l’État belge y est clairement posée.
Le confédéralisme, ou simplement l’associationnisme? Qu'en est-il de cela: devrait-il y avoir une septième réforme de l'État maintenant ou est-ce une idée dépassée?
Nous allons à cette future bataille complètement désinformés et sans idées émancipatrices à cause du MR déjà entré en pourparler avec l’extrême-droite flamande, quoiqu’il s’en défende et la trahison du PS qui ne date pas d’hier et dont les mandataires vont devoir expliquer l’année prochaine, comment nous en sommes là, si fragiles devant l’omerta flamande.
(La suite demain)
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1. J’ai très bien connu et fréquenté ces personnages de la vie liégeoise. Maryse était une femme exquise avec du goût pour la culture et en même temps de caractère, divorcée de François Perin. Jacques était un parfait honnête homme, donc troublé devant l’option socialiste si contraire aux intérêts des Wallons et des travailleurs.
2. DaarDaar propose l’exercice amusant de lire en français ce qui a été publié en néerlandais dans le Doorbraak. Jules Gheude (1946), l’auteur, est un biographe de François Perin. Il a publié des essais sur la communauté belge. En 2009, il a été président des États généraux de Wallonie, visant à sensibiliser les esprits wallons de l'ère post-belge. Depuis 2010, il a inspiré le Poison (Groupe d'études pour la Wallonie intégrée à la France). De 1982 à 2011, il a été directeur de Wallonie-Bruxelles International (WBI).
Autant le philosophe libéral Richard Miller est assommant de prétention et complètement fourvoyé dans l’interprétation des pensées d’un mort (Jean Gol), autant l’autre est intéressant et semble s’être émancipé des sottises libérales.