Jupiter & Jupiler
…à Marie, pas même d’Amay en Région liégeoise.
Une aimable Française, en a assez de Macron ! Comme je la comprends. Je ressens ce qu’elle ressent. C’est étrange, ce surdoué des écoles, cet impressionnant jeune homme de la banque Rothschild, me hérisse autant le poil que notre sous doué Charles Michel, non pas bon à rien, mais mauvais en tout !
Si encore ces deux là s’étaient contentés, l’un de sentir les poches de la clientèle de la banque et l’autre de plaider, puisqu’il est avocat. Mais non ! le premier est sorti de son bureau à triple moquette donnant directement sur une terrasse avec palmiers des îles, place de l’Étoile, en racontant qu’il allait faire Président de la République, l’autre s’est enfui d’un tribunal d’Instance qu’il avait à peine fréquenté depuis sa sortie d’école, pour reprendre la boutique de son père et vendre des petits pois libéraux. Son vieux lui avait dit « Fais ton droit. Je sais c’est emmerdant. C’est juste pour le diplôme qui prouve que t’es un petit mariolle. Je me charge de faire de toi un homme politique à dix ou quinze mandats. Enfin le voilà premier ministre de Belgique avec le privilège d’avoir serré la main du type de chez Rothschild, sur le perron de l’Élysée !
Ce sont ces destins mêlés que Marie ne supporte plus, quoiqu’elle ne connaisse pas Charles, le nôtre, sauf que lorsque le sien touche la main du mien, forcément nous nous rejoignons par diallèle au cercle vicieux des deux personnages qui feront un jour dix lignes dans nos livres d’Histoire respectifs, au chapitre les derniers feux de la cinquième République pour l’un, et un livre d’anecdotes de Theo Francken, « Belgïe barst », pour notre grand comique national.
Ils ont tous les deux la cote en baisse. Emmanuel à 15 % et l’autre on ne sait pas. En Belgique, quand on ne sait pas, c’est que les statistiques sont impubliables parce qu’elles font du tort au poulain de l’éditeur de presse.
Macron à Benalla, son sicaire favori, chef d’une police parallèle qui verra le jour quand le président aura régler son compte au Sénat et à la flicaille hostile. Charles Michel a Bart De Wever, son vigoureux garde du corps flamand, qui ne le quitte plus d’une semelle, histoire de montrer à tout le monde, qui des deux fait des petites douceurs à l’autre. Charles n’est pas humilié. C’est de famille, rien ne l’humilie, tant qu’on solde au prix fort ses humiliations. Je pense que s’il pouvait avoir un mandat rétribué supplémentaire à condition que l’autre lui botte le cul en public, qu’il n’hésiterait pas une seconde.
En ce moment Marie est au plus mal avec son chef d’État. Dorénavant il va la soulager de son pognon tout de suite, chaque mois, sans attendre la fin de l’année. Ah ! le grand impatient. C’est une manie chez Macron. Il ne supporte pas les gagne-petit, les malades, les vieux, les jeunes, bref, il déteste tout le monde. Il chambarde les chemins de fer, fait fondre le nombre des fonctionnaires, alors qu’on en a besoin dans les écoles et les hôpitaux. Il augmente l’essence, les clopes. Il emmerde même les prostituées en traquant leurs clients. Elles ont du mal à joindre les bouts l’un après l’autre. Quand il pense à quelque chose, paf, il l’augmente ! Mais sa popularité baisse, il a des doutes. Il veut, puis ne veut plus, ratiboiser les héritages. Il s’en explique. C’est la faute des Français. Ils sont incompatibles avec lui, ils ne sont pas riches. Ils ne devaient quand même pas s’attendre à ce qu’un président des riches ruinât sa réputation en aimant les pauvres !
Il veut avant la fin de son quinquennat établir une sorte de record, en concurrence avec les Belges, devenir le premier pays d’Europe, au plus haut dans les taxes et impositions. Impatient d’en palper davantage, il exigera sans doute d’ici la fin du quinquennat, qu’on fouille à corps les passants qui ont les poches pleines ? On vit en France sous un système de péage des autoroutes, pourquoi ne pas étendre le péage aux ponts et aux piétons ? Macron y a sans doute pensé.
Charles Michel l’admire secrètement. Il est beau, lui ne l’est pas. Il parle un bon français, l’autre à l’accent lourd du Belge que les autres francophones connaissent comme les frites. Un chauffeur à Ouagadougou m’a dit un jour qu’il avait cru que Michel parlait en kikongo, comme son beau-frère cultivateur à Kinshasa !
Mais Charles est en praxie avec le pouvoir, c’est déjà un vieux de la vieille, rompu à l’exercice du paraître. Il paraît que sa lourdeur est feinte et que chez lui, il parle sans accent ! Il dit en se moquant, comme Macron est mal parti, qu’il n’aura pas sa carrière.
En privé, il se vante d’être le champion des indemnités perçues de l’État. L’année dernière il avait touché en salaire autant que les indemnités de remplacement de 45 chômeurs ! Il espère faire mieux en 2018, année faste de limitation de la durée des indemnités de chômage. Il pourrait dépasser la cinquantaine de demandeurs d’emploi !
Il est encore un peu gauche (pas à gauche NDLR), il n’ose pas se proposer. Il aimerait avoir la cravate de la légion d’honneur, comme son ennemi intime Reynders. Il attend la prochaine entrevue pour en parler à Macron. Il ne sait pas ce qu’il doit offrir à Brigitte Macron, un pot-de-vin qui n’en aurait pas l’air ? Reynders lui a suggéré une œuvre d’art, oubliée dans un sous-sol du musée des Beaux-arts. C’est interdit, mais qui s’en apercevra ? Les visiteurs sont tellement distraits !