Le 14 octobre : amuse-gueule du 26 mai !
Ah ! on ne rigole plus, les partis traditionnels sont en piste. Tout le monde a introduit sa liste dûment réfléchie et définitive pour le suffrage du 14 octobre. J’ai choisi la semaine dernière ma candidate, me voilà dispensé de me prendre la tête là-dessus.
Les quartiers généraux partent en campagne. Les réputations, qui ne sont plus à faire, le sont quand même. Willy Demeyer a fait élargir ses pantalons, quand le vent souffle on ne voit plus les autres.
Officiellement, les travaux des Parlements régionaux et du Parlement fédéral continuent. Mais est-ce bien raisonnable ? Nos responsables politiques ont trop à faire dans leurs communes, pour bosser dans ce pourquoi on les paie. Les élus spécialisés dans la traque aux chômeurs devraient réfléchir sur leur sans-gêne d’indemnisés qui n’en secouent plus une, pour justifier le pognon qu’on leur donne.
Les vedettes, ipso facto, s’affairent sur les places publiques. Pour beaucoup, ce sera la seule fois qu’ils se frotteront au peuple. Les terrasses des bistrots, c’est bonard pour choper un rhume. Les fast-foods font grossir. À défaut d’attraper la grosse tête, certains y attraperont la grosse gueule. Parler de la misère et de la faim dans le monde, avec un graillon qui s’agrippe au double menton à une émission télé, c’est un électeur possible qui se barre.
J’ai vu Reynders dans une émission à RTL-Tvi, son dévouement pour les grandes causes le boursoufle ! À la prochaine famine en Inde, c’est sûr, il prendra encore deux kilos !
Des journalistes ont démontré qu’un député obtient près d’un tiers de votes de préférence de plus que les autres candidats, rien qu’avec son blase sur l’affiche, vanterait-il un nettoyant pour WC !
Di Rupo s’est mis en dernière position à Mons. C’est justement là qu’on va voir tout de suite, qui c’est ! Il le claironne partout en plus. S’il s’était mis avant dernier, cela aurait été de la vraie humilité.
Les élections d’octobre ne sont que des amuse-gueules. Ils sont tous déjà braqués sur celles de mai 19.
Les rigolos du MR, affaissés sur les prie-Dieu devant la statue de Jean Gol en polyester, voient le pays ingouvernable, si c’est la gauche rosée qui l’emporte en Wallonie. Le CDH de Benoît Lutgen ramassera la pâtée et le MR va se retrouver dans l’opposition à Namur. Borsus n’aura fait que passer. C’est encore trop vous me direz, mais bon…
La réforme des institutions de 1980 sent le camembert moisi. On savait que l’accord mènerait à la brouille finale le jour où les électeurs du sud et du nord seraient incompatibles. On y est bonnes gens ! Charles Michel a fait premier ministre sans majorité régionale. Il n’était déjà plus légitime. On a eu la trouille de finir dans le fossé. Les puissants s’arrangent toujours entre eux quand la loi les contrarie. Charles-Mi ne pourra pas refaire le coup de la minorité wallonne au service de la Flandre éternelle, tout ça pour que Mathilde promène ses nouveaux chapeaux au bras de Philippe.
Elio Di Rupo a appelé l’électeur francophone à choisir clairement entre la « société MR-N-VA » et une société plus humaine, entendez le PS en leader humain. On a raté les larmes de l’exorciste Chastel, président du MR, exhortant la Wallonie à ne pas faire une coalition de gauche PS, Ecolo et Défi (l’ancien FDF) avec le soutien du PTB.
Il suffirait que le CD&V et le sp.a laissent quelques plumes à la N-VA et voilà la fusée qui va faire péter la Belgique avec une majorité N-VA/Open VLD, soutenue par le Vlaams Belang. Un peu de sauce prussienne à la Theo Francken sur la crise des migrants par dessus et le pays est ingouvernable.
Faire en 19 un gouvernement fédéral, même Charles Michel en slip devant De Wever, n’y comptez pas. On est parti pour battre le record de 541 jours précédant le gouvernement Di Rupo !
La N-VA l’a dit : pas de gouvernement avec le PS sans l’ouverture de discussions pour le confédéralisme. Les Flamands veulent leur Brexit en interne. Ils l’auront, malgré les pleurnicheries de la Wallonie libérale.
Charles Michel, en rallonge expédiant les affaires courantes, pourra plastronner peut-être un an de plus. Puis vers 2021, un accord confédéral deviendra la seule solution, avec toutes les conséquences d’un pays qui disparaît au profit des Régions. La combine se magouillera entre les riches et les élus pour limiter la casse industrielle et bancaire. Ce sera la dernière fois que vous entendrez parler du CDH, Benoît Lutgen en fuite dans la forêt de Bastogne, l’inusable Delpérée vous fera un cours magistral sur un confédéralisme royaliste et unitaire, pour vous rassurer.
C’est madame Irma, un vieil habitué des universités qui vous le dit.
Quoique plutôt spécialiste de philosophie et littérature, mais surtout abonné au gaz et à l’électricité, je vous proposerai bien autre chose ? Par exemple de vous parler de la correspondance de Flaubert à Louise Colet, sa maîtresse, un vrai régal littéraire, correspondance trois étoiles que la nièce du maître, la cupide Caroline Commanville a éborgnée de celle de Louise. Mieux torchée que la prose indigeste de nos indéfinissables histrions politiques, c’est d’la thèse de docteur es, ça madame.
Ce sera pour une autre fois !