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T’as lu l’journal ?

Les jeux ne sont pas encore faits à la Maison Blanche, pourtant, rien ne va plus !
L’aliéné dans le bureau ovale n’a pas encore été ceinturé et emmené en camisole de force, dans un endroit approprié à son cas.
Nietzsche a perdu pied en caressant l’encolure d’un cheval, et Trump, sans savoir quelle encolure il caressait (certainement pas celle d’un cheval) en est tout saisi lui aussi. Ils auront conservé jusqu'au bout, des éclairs de raison l'un et l'autre !
Quand mi-janvier Donal Trump crée les "Fake news awards" pour stigmatiser les journalistes qu'il juge coupables de diffuser des fausses nouvelles, il ne fait qu’ajouter une pierre à l'édifice anti-médias. Il m’arrive de repenser à mes anciennes chroniques, certaines pourraient être les « Fake news awards » d’un adversaire acharné de la presse.
L’information est capitale dans un monde où tout se transporte de plus en plus rapidement par d’autres moyens que l’écrit, cependant celui-ci reste un outil majeur d’information.
Néanmoins, le constat est amer d’une presse contrôlée par des individus dont le rôle consiste à « mal » informer le lecteur, en ne lui laissant sous les lunettes qu’un seul point de vue libéral ou en ne l’informant pas du tout, c’est-à-dire en le divertissant de conneries de potaches d’animateurs télé. Je n’en citerai aucun, par respect pour leur famille.
À l’opposé de Donald Trump, j’aime les médias qu’il déteste et je n’aime pas ceux qu’il met aux nues.
Je place le New-York Times qu’il déteste, parmi les meilleurs aux USA. Mais nous sommes en Amérique, une presse d’une liberté de ton bien différente de nos éteignoirs nationaux.
Au siècle dernier, les lecteurs connaissaient par leurs noms les journalistes de leurs rubriques préférées. Aujourd’hui, c’est le parfait anonymat, à part certain(e)s éditorialistes dont les patrons sont sûrs qu’ils ne vont pas pondre un éditorial à la gloire de Sophie Lecron, sur son travail d’opposition à Liège.
On ne va pas revenir sur la disparition de la presse d’opinion, la gauche y était minoritaire, mais on y élargissait la palette des possibles, par la parole contradictoire. Aujourd’hui les survivants s’intitulent presse d’information générale. Je me permets d’en douter.
La presse aussi bancale soit-elle en Belgique est nécessaire. La servir et en vivre est un exercice périlleux, mais exaltant. Malgré le filtrage des autorités propriétaires, la presse fait parfois son boulot avec des journalistes courageux. Vivre de sa plume est un exploit de tous les jours. J’en sais quelque chose, moi qui ai écrit des milliers de pages sans en avoir jamais retiré un centime. Aucun patron de presse ne voudrait me voir approcher à plus de cent mètres du marbre, enfin le marbre d’aujourd’hui… des écrans de mise en page. Selon leur point de vue, ils ont raison.

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De ce côté-là de pouvoir, Donald Trump est cohérent en se défendant des accusations de trahison et de mauvaise gestion des grands journaux américains. Que peut-il faire d’autre ? Quand il attaque les moteurs de recherche supposés relayer en priorité les commentaires négatifs à son égard avec de "Fake algo", il étend sa stratégie de stigmatisation à une nouvelle catégorie d'"ennemis du peuple". Le Président des Etats-Unis citant Staline n'est pas complètement anodin et pose des questions en rapport avec la liberté de l'information, le droit à la critique, le rapport à la vérité. « Dans cette logique, le faux serait l'apanage du contestataire, lui-même représentant une élite déconnectée de la réalité, le vrai serait le propre de l'homme d'action, de terrain, incarnant le peuple. » (Washington Post).
N’est-ce pas une technique qui date d’Emile de Girardin et qu’emploient abondamment RTLTvi, la RTBF, Le Soir, La Dernière Heure et de façon plus mesurée, La Libre Belgique ?
Les admirateurs belges de Trump de la bande archi libérale gravitant autour du MR ont été épargnés par l’opinion jusqu’à présent. La dernière étude internationale réalisée par Ipsos montre un scepticisme et une défiance croissants qui n'épargnent personne, avec des moyennes mondiales impressionnantes, le vent serait-il en train de tourner ?
Une campagne à la Trump se prépare dans le monde économique libéral. Elle aura pour objectif de nous faire croire que le système capitaliste n’est pas responsable de la fonte des glaces des pôles, de la montée des eaux, de la pollution de l’air. Tout est parfaitement contrôlé par leurs valets qui ont en main les rouages de la démocratie.
Alors que l’économie de marcher l’entraînant par le fond, la démocratie libérale est en train de mourir.

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