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Le fatum au féminin.

De ces femmes magnifiques qui militent à gauche sans distinction de parti, Richard3.com en a dressé quelques portraits. C’est pur hasard si Sofie Merckx, Sophie Lecron et Mathilde El Bakri sont les voisines de Georges Sand, Nathalie Arthaud, Clémentine Autain, Simone de Beauvoir, Nadia Murad, Simone Weil ou Olympe de Gouges, etc. Le lecteur se doute qu’ayant choisi des têtes de liste d’aujourd’hui et quelques femmes illustres du passé, c’est par un souci de représentation de toutes les autres que Richard3.com a situé au centre du pêle-mêle une jeune militante inconnue.
Pour leur rendre hommage, j’exhume de mes très anciennes lectures, la figure emblématique de La Maheude, femme de Toussaint Maheu, tiré d’un roman de l’œuvre d’Émile Zola, parmi les plus célèbres, Germinal !
Le personnage le plus vrai et le plus fort parmi les grands portraits de Zola, la Maheude est l’archétype de la femme, ouvrière d’usine ou de charbonnage, mère courage, femme derrière son homme dans les combats ouvriers (aujourd’hui Richard3.com dit : à côté de son homme).
Elle résume dans son combat pour sa famille et pour elle-même la progressive et irrésistible attitude du prolétariat en révolte contre le diktat des trois autorités liguées contre lui : le gouvernement, l’église, les industriels. Si la Maheude a évolué avec les siens, le combat reste toujours le même contre ces trois piliers de la démocratie confisquée, encore qu’ils ont été rejoint par un troisième larron, l’économie mondialisée.
Dans Germinal, nous ne voyons d’abord que la ménagère dans son combat pour le pain quotidien, l’amour des siens et sa force dans l’adversité pour faire survivre sa nombreuse famille.
Mais c’est aussi une ouvrière dans son sens plein, car cette femme de mineur était descendue elle-même à la mine dès son enfance, jusqu’à l’âge de vingt ans.
Personnellement, je m’enorgueillis d’avoir eu un aïeul mineur de fond, descendu avec les adultes et ce à l’âge de 10 ans, pour piocher dans les veines trop fines pour un homme fait. Ce départ épouvantable dans la vie ne l’a pas détruit, mais a déterminé son combat anarchiste, dont je porte encore l’esprit, d’une certaine façon, trois générations après !
Hé oui ! les grands-parents de ces beaux messieurs du club Lorraine, ces habitués des honneurs et des beaux discours, sont avant tout, eux aussi, des fils de… et pas de n’importe lesquels, puisqu’ils sont les héritiers des fortunes érigées sur des mineurs souvent femmes et enfants compris, enfouis sous la terre pour leur remplir les poches, et parfois, sous les éboulis pour toujours d’un coup de grisou.

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La Maheude, mère de sept enfants, comme il était fréquent à l’époque, prisonnière au départ de ses préjugés et de son bon sens, se rendra bientôt aux évidences du discours socialiste d’Étienne Lantier, militant syndicaliste.
Dans l’esprit de La Maheude commence alors à naître une espérance de vie meilleure, pour elle, son mari et ses enfants, dont elle en a vus mourant de faim, s’en allant mendier sur les routes.
De la souffrance naît l’indignation. De l’indignation monte une force qui la pousse à vouloir la grève, aidant Maheu à délivrer ses camarades prisonniers de la troupe que les patrons ont lancée contre les grévistes.
Elle devient une combattante acharnée, soutenant le moral des hommes et même, lorsqu’elle voit son mari tomber sous les balles de la troupe massée sur la paire du charbonnage, elle s’insurge contre ceux qui parlent de se rendre.

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