La poudre aux yeux !
Le discours de Macron ce mardi n’a convaincu personne. « Richard3.com » entend par « personne », les Gilets Jaunes de France, mais aussi les observateurs depuis la Belgique. Ça sent la poudre. Pour le moment, elle n’est qu’aux yeux, oui, mais jusqu’à quand ?
Et c’est très inquiétant.
Quelqu’un a bien résumé cette incompréhension entre Pouvoir et population « Macron nous parle de la fin du monde et nous, nous parlons de la fin du mois ».
Le captain’cap professionnel de ce mardi soir – moins drôle que celui d’Alphonse Allais – a discouru pour le futur en transition écologique et énergétique… pour déboucher sur la promesse de l'installation d’un "Haut conseil pour le climat" ! Quand on n’arrive plus à boucler son budget, c’est dire comme ça fait une belle jambe le Haut conseil.
Les riches ne comprennent pas, les parlementaires non plus, qu’on puisse se plaindre. C’est le cas en Belgique. Cela tient du fait que la démocratie ayant été confisquée par les mandataires, ils s’en sont payé une tranche. Le peuple souverain (sic) n’a plus le pouvoir de fixer leur salaire, la gloutonnerie s’est installée ! Quant aux riches… demandez à Gros Loulou.
Le « bon » peuple aura droit à trois mois de consultation sur la transition énergétique et la fermeture de 14 réacteurs nucléaires d'ici 2035, le tout emballé dans du flou, et comme disait Martine Aubry à propos de François Hollande « quand c’est flou, il y a un loup ! ».
En plus de ne pas avoir compris l’urgence sociale, il semble que le président Macron soit resté sourd aux arguments des ONG contre la filière nucléaire.
"Les citoyens sont saturés des effets d'annonces" disent à la fois Greenpeace et les Gilets Jaunes. Le gouvernement Philippe privilégie les lois dictées par les industriels et les lobbys. Aucune protestation, aucune grève, aucune misère n’arrêtera son cours ! Captain’cap a l’œil rivé sur la boussole du patronat et des intérêts privés.
Cette indifférence de la suffisance et du contentement de soi d’un président au-dessus des gens, va mal finir. Mine de rien, si ça finit mal en France, ça finira mal aussi pour Charles Michel ou son successeur, en Belgique.
"Les citoyens sont saturés des effets d'annonces, des fausses solutions, des incohérences et des mesurettes « c'est cela qui nourrit aujourd'hui la colère qui monte", estime le Président des Amis de la Terre, en songeant à l'ouverture prochaine de la COP24.
Du côté du Peuple en colère, on va vers un nouveau samedi d’émeute. L’actualité y est dominée par le degré de représentativité des porte-paroles des Gilets Jaunes.
Le problème de la représentation du peuple est en question. La composition des parlements en France et en Belgique est éclairante. Les ouvriers et les employés, les artisans et les petits commerçants – les neuf dixième des gens – n’y sont pas ou très peu représentés.
On a cru que les intellectuels formés pour diriger les autres étaient suffisamment intelligents pour prendre en compte tout le monde. Or, il n’en est rien. Ils obéissent à l’effet de caste, à la transmissibilité des charges et des droits, érigeant en classe sociale une catégorie de hors-cadre à talons rouges, comme la noblesse des Anciens Régimes. Les Gilets Jaunes craignent une représentation qui tomberait illico dans ce système. Et ils ont raison d’avoir peur.
Pour discuter, il faut des intermédiaires, sauf qu’une fois intronisé premier ténor, la suite ressort de la psychologie des chefs !
La solution serait de trouver des responsables avec de la vertu et de la modestie. D’aucuns ont imaginé une démocratie par désignation des porte-paroles et des décideurs en les tirant au sort.
Ce n’est pas simple. Le seul moyen d’échapper aux m’as-tu-vu systématiques serait de n’occuper qu’un seul mandat – en Belgique on fait des efforts, mais il reste des invétérés cumulards difficiles à déloger (1).
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1. Catherine Moureaux (PS) et son échevin cumuleront leur job communal à Molenbeek et leur poste de député(e) bruxellois(e) jusqu'aux prochaines élections régionales, en mai 2019.