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Des emplois à la pelleteuse.

Joseph Alois Schumpeter, né le 8 février 1883 à Triesch en Moravie (Empire d'Autriche-Hongrie), est mort le 8 janvier 1950 à Salisbury. Visionnaire, admirateur de Karl Marx, il fut cependant celui qui le contesta avec pertinence.
Schumpeter, très sceptique quant à l’avenir du capitalisme, diffère de Marx sur l’essentiel. Il ne croit pas à l’avenir du système, qu’il soit libéral ou socialisé, qui conserverait ses méthodes de production, pour en distribuer les fruits de façon équitable.
« Le capitalisme, s’il reste stable économiquement, et même s’il gagne encore en stabilité, crée, en rationalisant l’esprit humain, une mentalité et un style de vie incompatibles avec ses propres conditions fondamentales, avec ses motivations profondes et les institutions sociales nécessaires à sa survie. » (Capitalisme, socialisme et démocratie)
Schumpeter apporte une vision pessimiste de l’évolution économique libérale. Il partage le constat de Marx de la fin du capitalisme. Mais il s’en distingue dans l’identification des causes de l’échec annoncé et de son remède, du point de vue démographique antinomique de la conservation de la Nature, fondement à la vie sur terre.
Marx relève les caractéristiques propres du capitalisme, comme éléments de son remplacement ou sa destruction future. Schumpeter identifie les effets induits par le capitalisme comme causes de sa fin programmée.
Les économistes subventionnés des démocraties envisagent le marché en concurrence pure dans lequel les stratégies d’entreprise n’apparaissent pas (1). Schumpeter démontre que le plus clair des profits provient des stratégies de cartel. Les grandes entreprises n’ont aucun intérêt à mener une guerre économique entre elles, qui menace à terme leurs revenus. Or, leur revenu c’est leur motivation principale, comme Richard3.com le prétend depuis toujours !.
L’apparition des grands conglomérats entraîne la disparition de l’entrepreneur derrière la bureaucratie. L’ambition des startups n’est-elle pas de grandir? La routine remplace la prise de risque, l’innovation est discréditée. C’est l’annonce de la fin du capitalisme. La suite, c’est une bureaucratie centralisée de l’économie propre au socialisme du XXme siècle et non du XXIme siècle.
Autrement dit, le pouvoir libéral ne peut pas redéfinir le futur du capitalisme puisqu’il tire ses revenus d’une entente avec une économie incapable de se réformer, statique par l’égoïsme d’intérêts figés. Le socialisme, dans sa version marxiste, ne le peut pas non plus, puisque son thème majeur est l’appropriation de la collectivité des moyens de production, dans les structures de l’industrialisation du capitalisme.
Selon ce qui précède, les hommes politiques débattent de l'automatisation en cours. Va-t-elle créer ou détruire de l'emploi? Les robots et algorithmes détruiront-ils ce qu’il reste d’illusion de la possibilité d’un travail pour tous ?

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Le Forum économique mondial (WEF), comme toujours très optimiste, estime que d'ici 2022, les nouvelles technologies vont créer plus d'emplois qu'en détruire, soit 58 millions de plus !
Mais en réalité, ces créations d’emplois sont un leurre parce qu’elles concernent des emplois dont il n’existe encore aucun référent et donc pas de potentiel humain en attente !
Les chercheurs du WEF, en bons petits soldats de l’économie classique, ont réalisé des projections, d'ici 2022.
On y retrouve la théorie de "destruction créatrice" de Schumpeter « On détruit de l’ancien à tout prix, pour faire du neuf coûte que coûte » !
L'intelligence artificielle, l'internet mobile, l'analyse des données (big data) et le stockage d'information en ligne (cloud) vont entraîner les plus gros transferts, avec l'adoption massive de robots pour plus d'un quart des sociétés.
Ces technologies impliquent l’automatisation de tâches effectuées par du personnel technique, et partant, augurant des suppressions de postes, dans des domaines comme la communication, le management ou la prise de décision.
75 millions d'emplois pourraient être supprimés. Mais cette automatisation permettrait 133 millions d’emplois, d’où un gain de 58 millions.
Le calcul est simpliste : les postes créés par l'automatisation ne seront pas dévolus en priorité aux employés dont les postes auront été supprimés. Les emplois les plus demandés de demain auront trait aux développeurs d'applications, managers de l'innovation, spécialistes de l'intelligence artificielle, ingénieur blockchain, roboticien... On connaît la liste à la Prévert de Charles Michel qui se régale des emplois non pourvus, en commis du patronat ! C’est dire que l’on va aggraver cette pénurie, sur le temps que des milliers de travailleurs perdront leur emploi, sans espoir d’en retrouver un autre.
54% des employés auront besoin de requalification. La majorité des entreprises proposeront des formations. "En d'autres termes, les personnes en quête d’emplois qui auraient le plus besoin de formation et de requalification seront les moins susceptibles d'en recevoir".
84% des employeurs engageront du nouveau personnel, disposant des compétences requises 81% automatiseront le travail. Tout cela promet une nouvelle confusion et un beau gâchis !
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1. On a bien vu comme les règles volèrent en éclat en 2008, quand il fut question de secourir les banques qui auraient dû, en toute logique, déposer leur bilan.

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