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Les Jardins d’Adonis !

Érasme décrit les « jardins d’Adonis » comme des lieux frivoles, en souvenir de l’amant de Vénus, Adonis, enlevé à la fleur de l’âge et changé en fleur. Édité en 1500, ce texte prévoyait des chanteurs, des poètes badins, des pâtissiers, etc. dans ces lieux qui attiraient les sots. Le philosophe ignorait – et pour cause – les badins modernes de la frivolité, les médias, les économistes, les singes savants Delwit (1) et Miller, Patrick Bruel, Kim Kardashian, Cyril Hanouna, thuriféraires de la bêtise souveraine qui surgirent plus de cinq siècles après lui, pour nous pourrir la vie, sous prétexte de l’égayer !
Si bien que certains se posent la question : est-ce qu’on ne vivrait pas en 2018, la pire période de l’histoire ? Richard3.com pose la question autrement. Ne vit-on pas une période merveilleuse en comparaison de celle qui nous attend ?
Vue sous cet angle, la question est plus inquiétante que la précédente, mais je la crois plus pertinente ainsi, puisque si nous vivions en 2018 la pire période de l’histoire, la suivante ne pourrait qu’être meilleure !
Demain serait plus fleuri d’Adonis dans les jardins qu’aujourd’hui, dit Richard3.com, à considérer que nous n’ayons encore rien vu !
Au niveau de nos petites vies, ça gaze pas fort. Et si la période la plus pourrie que j’aie vécue n’était rien à côté de celle qui vient !
Attention, qu’on se projette bien dans l’histoire nationale et internationale ! On parle de crimes à la Dutroux, d’élections à la Charles Michel, rien que de la bouse bien belge, de la fumante d’étables non bio, et pas de l’heure fatale personnelle, de l’insignifiance d’alcôve, des situations pour « s’applaquer » au XV août (voir la chronique précédente), non, j’insiste… l’événement surgissant foudroyant. Par exemple la réélection de Charles Michel dans la perspective d’un confédéralisme. On le sent tellement amoureux des places qu’il est capable de rempiler s’enduisant d’une couche d’infamie supplémentaire.
Ici Richard3 pense au plus défavorisé. Il y a dix ans, on allait vers le progrès social qui collait avec le progrès technique, les inventions, les super productivités de nos élites. Les femmes voyaient leurs droits légaux reconnus. Sans Theo Francken, à l’époque garde-du-corps à la N-VA, les immigrés pouvaient nourrir l’espoir que leurs enfants auraient une plus belle vie. Il y eut bien la crise économique et la montée de la N-VA, mais on croyait bien avoir été mariole en attirant Bart De Wever pour la législature (il était gros alors et l’air débonnaire).
Plus en arrière encore, les années avant l’an 2000, c’était tranquille sans barbus. Les croyants bouffaient du coran, mais ils n’emmerdaient les autres que chez eux, nous, on n’était pas sur place, Bagdad, Tripoli, Damas, on savait à peine où c’était. On commençait même à se faire sacrément chier dans l’attente de quelque chose d’heureux, sans savoir qu’on était au maximum du bonheur !

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Je me demande si ce n’est pas la collection de petits roquets flamands premiers ministres qui ont attiré la scoumoune, bien avant nos premiers déboires. Comme dans une œuvre de Ghelderode, Richard3 cite Tindemans, Martens, Eyskens, Dehaene, non, c’est trop…
Pour le présent la presse nous évite des récidives comme cette image terrible du petit Aylan, le visage dans l’eau que je porte comme une honte en moi en ma qualité d’Européen ! Pourtant, il doit y avoir des horreurs à foison. On ne les montre plus, des fois que le populo redeviendrait normal, moins stupidement nationaliste.
Question salaire, bouffe et pension, le système nous a bien eux. La situation économique florissante, ce n’est pas pour demain. Les inégalités sont reparties à la hausse, le 1% des plus riches est de plus en plus riche. Et on n’a encore rien vu. Il faut croire que localement nos élites politiques ont la tête ailleurs, ils se félicitent en se tapant sur la bedaine, en jurant que c’est la merveille, cette économie. Les gens commencent à se rendre compte que cette merveille est en train de détruire notre propre environnement. Les enfants naissent sans bras dans une région bien déterminée en France. On n’a pas l’air d’en rechercher la cause. La tentation de choisir un pouvoir autoritaire asticote les débiles légers. On ne sait pas si les bébés cesseront de naître sans bras quand le Vlaams Belang sera rue de la Loi. Cette affaire ne concerne pas la Flandre, ni même la Belgique, alors ? Que voulez-vous qu’on fasse, sans glyphosate ? Le peuple mourrait de faim, à ce qu’on dit !
Dans trente ans ? Mais ce sera pire ! Tous les jobs seront précaires, de contrat à contrat déterminé. Toutes les pensions seront en-dessous du seuil de pauvreté.
Les plus optimistes ont leurs nouveaux jardins d’Adonis. Pour arrêter la dévastation de la planète et l’expansion de la race humaine, une explosion majeure à l’échelle d’un continent est possible. Le parc de Yellowstone aux USA recèle un gigantesque magma, et notre Eiffel à 60 kilomètres de Liège, un machin à rayer la Belgique de la carte, sans compter les plaques tectoniques vagabondes, tandis qu’à San-Francisco surgirait un nouvel Himalaya !
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1. J'ai cité Delwit à la demande expresse d'un lecteur qui en raffole.

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