Oh ! quelle horreur…
– Du fond de sa cellule au Japon, Carlos Ghosn a lancé l’idée d’une cagnotte pour aider sa famille à surmonter le manque à gagner de ces derniers jours !
– Non !
–Si… même qu’il a un numéro de compte en Suisse !
Le PDG de Renault, Carlos Ghosn, en détention au Japon depuis son arrestation en novembre, a fait l'objet ce vendredi 11 janvier de deux nouvelles inculpations.
Cette information ne fait pas l’objet de cette chronique.
La réaction du gratin mondain est ce qui intéresse aujourd’hui. Carlos Ghosn fait partie de la haute société. On le trouve partout, des journaux chics, des magazines de mode aux festivals dont celui de Cannes. On l’a vu avec trois présidents de la République. Les milieux d’affaires rivalisaient avec ceux de la politique, pour l’avoir en soirée ou à déjeuner.
A l’incarcération de Tokyo, la presse, un moment interloquée, a tout de suite dénoncé le système judiciaire japonais « pas comme le nôtre ». Le nôtre n’aurait jamais imaginé que l’on pût reprocher à Carlos Ghosn la moindre dissimulation au fisc. Deux fraudeurs notoires, Johnny Hallyday et Charles Aznavour ont eu les honneurs nationaux, un discours du président Macron sur le parvis d’une église pour l’un et la cour des Invalides pour l’autre.
Les seuls à ne pas s’ébaubir du sort malheureux du PDG, ce sont les ouvriers de chez Renault. Ils critiquent l’homme « à la Bernard Tapie » qui tranche, achète et revend, sans trop s’inquiéter des gens derrière les machines, le développement d'une ingénierie «low cost» en Inde ou en Roumanie. L'entreprise», qui était fondée sur «l'innovation et le savoir-faire» a été tellement externalisée, que Renault est confronté «à des problèmes pour sortir les véhicules dans les délais et des problèmes de qualité».
Et dans les salons, que dit-on de Ghosn ?
Ce millionnaire s’est hissé dans la cour des grands par sa capacité à s’enrichir. L’argent étant le critère absolu, il fut donc reçu à bras ouvert. La question est de savoir si dans le milieu festivalier, entre deux casinos, des rois et des banquiers du pétrole vont faire la gueule à leur ami Carlos, s’il est convaincu d’avoir fraudé l’État japonais et saigné Nissan.
On sait d’après Tatler et People Magazine que Mohammed ben Salmane ben Abdelaziz Al Saoud ou MBS, prince héritier d'Arabie saoudite, depuis qu’il a mis dans des cartons les restes désarticulés d’un journaliste, s’est vu fermer les portes des salons à Paris et New-York.
C’est tout à fait provisoire, bien entendu. On pardonne tout aux riches. Mais Carlos Ghosn ?
Ce serait un peu fort de le voir dans la liste des infréquentables pour fraudes, alors que dans ces milieux, des reproches inattendus sur les avoirs planqués et les délicatesses avec les finances des pays sont possibles à tout moment.
On devine que les conversations doivent être de deux catégories, l’officielle où il serait indécent de contester l’état de droit et celle côté « privé » où on doit s’amuser de la chute de Carlos, mikado Renault et président de l’Industrie mondiale Nissan. D’imaginer le voir se justifier en japonais, des friponneries normales en milieu d’affaires, est irrésistible !
Des anecdotes sur Carlos et Bernard (Tapie) courent les banlieues chics. Ils sont partis de rien tous les deux et y retournent, après quelques tours de piste dans un milieu qui n’est pas le leur.
Une ou deux générations sont parfois nécessaires pour qu’on oublie les origines douteuses des grosses fortunes.
Les enrichis, les arrivistes n’entrent dans le fameux cercle de famille qu’à condition d’être assez malins pour faire passer l’argent qu’ils brassent, comme la juste récompense des efforts qu’ils font dans un travail épuisant, mais honorable.
L’étiquette de voyou, l’appellation de truand sont si vite attribués ! Un malheur est si vite arrivé !