Reynders hors-la-loi !
Comme nos « élites » se conduisent ne peut que nous faire détester davantage le bourgeoisisme à la belge, c’est-à-dire le fanatisme pour le néolibéralisme et le suivisme de la politique américaine, plus une petite sottise de temps à autre, histoire de rester à la hauteur de notre réputation de balourdise et de blagues lourdes.
Pour le reste, c’est le même combat putassier sans scrupule propre à l’Europe !
Entre autres, le ministre des affaires étrangères démissionnaire Reynders vient de reconnaître en notre nom, Juan Guaidó président du Venezuela !
Donald Tusk, président du Conseil européen, aux noms des 28 pays a même expliqué aux foules « stupides » que Juan Guaido avait un mandat démocratique des citoyens vénézuéliens.
Pour le coup, devant ses alliés d’accords, Donald Trump se tâte, envahira-t-il ou n’envahira-t-il pas le Venezuela ?
Pourquoi nos vertueux ne disent rien à propos de Xi Jinping, le président chinois, qui vient d’être nommé président à vie, dans un pays qui ne pratique pas l’élection libre ?
Nos ténors de la démocratie se concentrent sur le Venezuela, et se sont rangés derrière la mèche rosâtre de Trump, dans un souci d’allégeance !
Tout le monde applaudit la « diplomatie » de Trump dans son coup de foudre pour Kim Jong-Un, le dictateur de la Corée du Nord. Certains le voient déjà Prix Nobel de la Paix !
L'armée vénézuélienne du côté du président Nicolas Maduro ne pèserait pas lourd face à l’US Army, mais cela ferait des morts et on pourrait jaser.
Nos chevaleresques dévoués aux affaires courantes sont aussi contrariés par le Mexique qui maintient son soutien au gouvernement de l'Etat vénézuélien et à Nicolas Maduro.
Et si l’OTAN embarquait nos éberlués, dans une guerre « symbolique » au Venezuela, détournant nos regards de la Turquie, membre de l’OTAN, qui titille les Kurdes qui nous ont sauvé de Daech, nous n’en verrions rien. Un bon bourgeois s’enflamme tout de suite pour des guerres où son patriotisme fait merveille, à condition qu’elles aient lieu très loin.
De quelle autorité Didier Reynders puisent-ils la reconnaissance de Gaido, chef du gouvernement provisoire, en lieu et place de Maduro ?
Les États-Unis affichant leur souverain mépris de l’Union européenne et exprimant leur désir de se dégager du traité de l’Alliance atlantique, ce serait le moment d’envoyer l’OTAN aux oubliettes de l’Histoire ! L’Europe s’affirmerait indépendante de Mèche orangée, renoncerait aux sanctions contre Moscou et accomplirait le rêve de Charles de Gaulle : une Europe politique en accord avec l’Europe géographique « de l’Atlantique à l’Oural »
Au contraire, Reynders nous met une fois de plus à la remorque de Washington et avalise le coup d’État d’un insurgé.
Ce n’est pas Maduro qui affame la population, mais des facteurs économiques manipulés par les USA qui rendent la situation difficile au Venezuela. Reynders tire une fausse larme à la nouvelle que les camions d’aide à la population sont bloqués à la frontière. Comment les Vénézuéliens n’auraient-ils pas à la mémoire l’ancien président brésilien Lula da Silva, interdit de candidature à une élection présidentielle qu’il aurait remportée, condamné à vingt-cinq ans de prison ? Et tout ça pour mettre en piste un salopard intime de Trump !
La décision de la Belgique par la voix de son fondé de pouvoir enfreint la règle de la diplomatie qui veut qu’on reconnaisse des États et pas des régimes. Cette politique libérale devenue nationale d’un gouvernement aux affaires courantes nous pousse, sans que nous le voulions, à faire la politique des États-Unis, qui, derrière le Venezuela, vise aussi Cuba et le Nicaragua.
D’après les gazettes, on dit que Guaidó a été inspiré par des énergumènes dangereux de l’administration Trump et de citer John Bolton et Elliott Abrams. La veille du jour où Guaidó s’est proclamé chef de l’État, le vice-président américain Michael Pence l’informait que les États-Unis le reconnaîtraient.
Des énergumènes dangereux portent la responsabilité d’être à la fois en campagne électorale pour le MR et de se mêler de ce qui ne les regarde plus dans la conduite des affaires de l’État.
Que cette clique disparaisse en mai du paysage politique belge, ce sera un bon débarras, mais qu’elle pollue jusqu’à la dernière minute le pouvoir fédéral de manière illégale, on ouvre un chapitre nouveau de la voyoucratie. Que les bourgeois se rassurent, Michel et Reynders ne seront jamais sanctionnés, pour leurs initiatives.