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Marie et le Venezuela !

Une amie me demande mon avis, à propos du Venezuela. Après avoir lu les journaux français et belges, ma première impression est qu’on assiste à un déferlement d’une haine bourgeoise trop longtemps contenue en France à propos des Gilets Jaunes et qui trouve enfin un exutoire sur la personne de Maduro, le chef d’État d’un pays souverain en proie à une disette produite à la fois par la baisse des prix du bren et le jeu des holdings de l’alimentation aux USA. L’Amérique du Sud est le pré carré qui a toujours servi de patio à Trump et à ses prédécesseurs. Les USA ont fomenté des révoltes un peu partout, quand c’était une majorité de gauche qui prenait le pouvoir dans les pays « assujettis ». On se souvient du Chili et comment Allende a été remplacé par Pinochet avec la bénédiction de Washington. On vient d’élire au Brésil un sinistre individu d’extrême droite qui a les faveurs des USA. Son premier acte a été les armes en vente libre ! Que je sache ni Macron, ni Charles Michel n’ont élevé des protestations devant pareil engagement et rien dit sur le trucage des élections brésiliennes. Lula, retenu en prison injustement, est incapable de se présenter, etc.
Que l’Europe opine du bonnet à cette condamnation « morale » de Maduro n’étonne personne. Soutenue par la presse, l’opinion bourgeoise domine et tente de passer sous silence, cette manie de l’Europe de singer en tout les USA. Un pays comme la France, des citoyens à qui on conteste le droit de manifester et la troupe de CRS qui mutile tous les samedis, donner son avis sur la démocratie au Venezuela, c’est gonflé !
Et voilà qu’à travers les soubresauts d’un pays qui a faim, le 23 janvier dernier, le président de l'Assemblée nationale vénézuélienne s'est autoproclamé président, sous prétexte que Maduro avait magouillé des élections. À peine l’autoproclamé était-il sorti du parlement que Trump, le jour même le reconnaissait. Les Européens, pour ne pas s’aligner tout de suite, donnèrent un délai à Maduro pour qu’il refasse voter ! Pourquoi pas demander à Poutine de repasser devant les urnes tant qu’on y est ?
Là-dessus, Juan Guaido, grâce aux dollars, se répand partout dans les médias et organisent des réunions de masse, assez imposantes. Cette affaire pourrait être un début de guerre froide, puisque la Russie et la Chine en sont pas d’accord et soutiennent Maduro.
Une guerre froide conviendrait très bien aux Occidentaux. Cela clôturerait les débuts d’une révolte des peuples européens contre l’Europe des affaires. Le pouvoir adorerait mobiliser l’opinion derrière l’Ordre bourgeois pour faire barrage aux « Rouges ».
Macron en rêve certainement. Quant à Charles Michel, inutile de lui demander son avis, il est de tous les mauvais coups. C’est un américanolâtre qui est à la dévotion de Trump !
Nicolas Maduro a été réélu en mai 2018 et c’est seulement le 23 janvier 2019 qu’on s’aperçoit des anomalies de cette élection ! Il conteste évidemment son adversaire Guaido, autoproclamé, et continue à présider le pays tant bien que mal. Sauf que la pagaille est telle qu’on ne sait plus au juste qui détient le pouvoir, sinon que l’armée est jusqu’à présent fidèle au président.
L'administration américaine prévoit de bloquer les actifs du pays, afin de forcer l'actuel président à quitter le pouvoir. Comme on n’est plus du temps de Pinochet, Washington avec ses drones et ses exercices de tir en Afghanistan et en Irak, peut dorénavant tuer à distance sans que les USA soient impliqués en rien.

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L’unanimité des Européens à suivre les USA est orchestrée en sous-main par l’Union Européenne qui ferait mieux de se demander comment faire barrage, après les élections de mai, à la droite polonaise soutenue par l’Italie et Viktor Orbàn, le Hongrois. Ce n’est pas Macron et Merkel qui feront virer la patache ainsi attelée qui fonce vers l’extrême droite. Le grand navigateur JC Juncker sur le départ ira peut-être rejoindre Barroso chez Goldman Sachs. Pour ces gens-là l’affaire du Venezuela devrait trouver une fin « heureuse » très rapidement. La fin heureuse serait évidemment le départ ou l’assassinat (au choix) de Maduro, bien avant les élections européennes, ceci afin d’avoir une campagne apaisée.
Ce lundi 4 février, les journalistes Baptiste des Monstiers et Pierre Caillé sont revenus sur leurs conditions de détention au Venezuela, où ils avaient été arrêtés le 30 janvier, sans motif apparent. Cela évidemment est de nature à faire comprendre aux lecteurs incrédules, que le régime en place, s’il n’éborgne pas comme en France, n’est pas tendre avec des journalistes qui, il faut être honnête, étaient entrés dans le pays sans visa. C'est en faisant des images au smartphone à proximité du palais présidentiel qu'ils ont été arrêtés, puis emmenés dans les bureaux du contre-espionnage vénézuélien.
La tension étant forte avec les USA, on peut comprendre la police de ce pays.
Si l’amie de Corbie est satisfaite de ces éclaircissements, je m’arrête ici dans l’incertitude de ce qui va se passer au Venezuela, dans les jours qui viennent.

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