Patricia, deep throat !
Décidément, c’est à la mode. Le gouvernement perd sa majorité, il reste stoïque dans les fauteuils de direction, résolu à l’action.
Que le grand chauvin assouplisse son cuir non chevelu aux frictions des affaires courantes, c’est dans la loi. Qu’il confonde les affaires courantes » avec ses petites affaires en lousdé, il sort de ses nouvelles fonctions. Didier Reynders prend même des initiatives en matière internationale. Il parle du Brexit, fustige Maduro du Venezuela, comme s’il avait déjà gagné les élections du 26 mai et formait le nouveau gouvernement.
La Belgique fédérale, monstre miniature, devait enfanter d’autres chimères à l’identique en Région wallonne. Borsus s’en est chargé à Namur, sans majorité comme son pygmalion.
Les gazettes, assermentées à la religion libérale du bonheur pour tous, ont tu la chose : même avec les derniers palotins du CDH, la coalition MR-CdH a perdu sa jactance majoritaire, après le ralliement de Patricia Potigny (ex-MR) aux listes Destexhe !
Qui l’eût cru, Destexhe, le meilleur d’entre les fils d’Adam Smith, bâtissant un autre temple que celui des Michel à la gloire de la libérale attitude !
Le couple père-fils titulaire à vie de la présidence du MR aurait dû promouvoir Destexhe à temps dans une prébende pour le retenir. Ils craignaient Reynders. La vieille baudruche n’est plus dangereuse, un dernier cacheton à Bruxelles ou à la Commission européenne, au choix, c’est toute son ambition. Le vieux batteur d’estrade est fatigué. Destexhe a un grand pouvoir de nuisance, qu’on n’a pas vu. Il vient de le prouver avec ses « listes » Destexhe.
Et voilà qu’il attire des esprits forts du MR radical !
Le ministre wallon de l'Emploi, Pierre-Yves Jeholet, était effondré dans le mini-journal de Matin Première, sa réforme, sa belle réforme des APE (aides à la promotion de l’emploi) était irrémédiablement compromise !
Charles Michel, le roi du Job-Job-Job, ne peut plus compter sur Jeholet pour faire semblant d’être actif jusqu’au bout. Tout vinaigre, Jeholet pense qu’il faudra attendre la prochaine législature, après que Destexhe ait été défait en rase campagne.
Par contre, ce qui ressemble de loin à la gauche (de près c’est autre chose), le PS a mis un peu de grenadine dans son Orangina. « C'est une victoire pour les travailleurs et pour tous les citoyens qui bénéficient de ces services », ont rugi d’une seule voix les opposants du PS, conscients de se démarquer du vieil épouvantail de Mons.
Ah ! comme Patricia Potigny, gorge profonde, sait y faire avec les Michel et Borsus. !
Destexhe avait pourtant concédé que ses troupes (deux parlementaires) s'abstiendraient lors du vote sur la réforme. Comme Jeholet avait refusé la veille de prendre le thé avec lui, il s’est ravisé.
Vous allez me dire, qu’est-ce qu’il nous fait Richard3.com avec ses histoires de thé dansant, de gorge profonde et de majorité à vau-l’eau ?
Sapristi, au lieu de croire à ma légèreté, dites-vous bien que la politique en Région wallonne, c’est exactement ça.
Il faut bien qu’un chroniqueur sur la bonne centaine que compte ce pays aille pour une fois à l’essentiel, évoque les points sensibles, montre la vérité toute nue.
L’art de la politique en Belgique est de rester futile.
Ce gouvernement régional n’y coupe pas. Il poursuit une politique-gadget, le temps que Borsus équipe sa maison de Marche-en-Famenne, dépose sa liste, devienne le bourgmestre bien-aimé à la place d’André Bouchat, quatre-vingts ans aux aurores.
Bouchat est un briscard du CDH. Le MR et le CDH étaient une plaisanterie. Le temps est venu de tirer la barbichette de l’octogénaire et d’aller dire partout qu’un taux de 13 % du chômage à Marche (plus qu’à Bruxelles), c’est insupportable !
Vous voyez bien que cette chronique est sérieuse. Les trois millions et des poussières de Wallons ont droit à la vérité, tout de même.
En Wallonie, on n’ose même plus interroger Borsus sur sa mission à la Région, l’efficacité de Crucke, le travail de Jeholet. Borsus prend la mouche tout de suite, comme un drapier qui a déroulé ses rouleaux pour rien devant un faux client.
Par contre les travaux avancent bien sur le chantier de la maison, merci.
Le vrai sujet d’actualité, vous allez encore me traiter d’affabulateur, c’est la date de la pose de la crémaillère de la gentilhommière marchoise.
Ne vous faites pas d’illusion, vous n’êtes pas sur la liste des invités.