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Macron, Jupiter ou Pow-wow ?

La conduite des affaires en France, par ce président disert, prend une étrange tournure.
On n’a jamais vu dans l’histoire récente de la république, un chef d’État arrêter la vie politique pour se consacrer durant une semaine à la reconstruction d’une cathédrale suite à un incendie, même si le lieu de culte est des plus prestigieux !
C’est d’autant plus curieux que la semaine politique était primordiale, après trois mois de débats sur la crise sociale que traverse la France !
Le comble, c’est qu’à 30 minutes près, le président de la République dévoilait à la télévision ses arbitrages. Comme l’allocution présidentielle avait été enregistrée, les réformes que Macron avait décidé d’entreprendre sont connues des rédactions, avant même que le président ne relance le magnéto, à moins que vu les circonstances, il décide de déchirer sa copie et d’en faire une autre !
Espère-t-il arriver à samedi tenant le public en haleine, sur les suites de l’incendie : Macron compatissant, Macron recevant les pompiers, Macron décrétant qu’on va réparer la cathédrale en cinq ans, Macron nommant un général à la retraite pour superviser l’organisation du chantier, Macron empochant près d’un milliard de dons, avec la particularité que la moitié a été versée par ses riches amis !
Samedi ce sera Macron s’indignant des manifestations des Gilets Jaunes, remarquant que l’incendie avait eu lieu le lundi ! Dans la psychologie macronienne, combien de jours de deuil pour un incendie sans victime est-il nécessaire à la société bourgeoise, avant un nouvel affrontement avec les pauvres ?
Il a déjà son agenda prêt pour la semaine prochaine, le discours de fin du grand débat devra encore attendre, juste le temps de faire passer une loi pour encadrer l’effort de la nation à la reconstruction.
Un quinquennat sous le signe des grands travaux, avec au bout du tunnel, les Jeux olympiques de 2024, sera-ce suffisant pour ne plus dire un mot sur les Gilets Jaunes et surtout entendre ce qui se raconte sur les ronds-points « C’est curieux comme on sait trouver un milliard en une semaine pour des murs et pas un sou depuis plus de quarante ans, pour voler au secours de la détresse des Français ! »

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A-t-il du bol le chéri à sa Brigitte d’avoir « l’effet waouh » sur les péripéties post-incendie, alors qu’il le cherchait sur le grand débat et comment il allait s’en sortir, après trois mois de flux ininterrompus de jactance ?
« L’opinion publique est convaincue que les politiques ne peuvent plus rien pour elle. En enracinant son projet dans une histoire, en décrétant un horizon à la reconstruction, Emmanuel Macron s’est représidentialisé. Il s’est resacralisé », note Florian Silnicki, de la LaFrenchcom.
Si je sais encore comprendre ce que je lis, l’opinion publique et le “geste architectural” du président seraient tellement incompatibles que Macron inspiré par l’incendie, aurait changé de stratégie. Il aurait laissé l’image de « Néron regardant bruler Rome » aux Gilets jaunes pour reprendre la quête de Saint Louis apportant la sainte couronne à sa cathédrale, remise à neuf grâce au président bâtisseur !
Comme l’écrit le Huffington Post «…tous les monarques présidentiels ont laissé une trace de leur passage dans le paysage de la capitale, du centre Pompidou à Beaubourg, jusqu’au musée du Quai Branly de Jacques Chirac en passant par la BNF ou la pyramide du Louvre sous François Mitterrand. » Jupiter serait chrétien !
Tout a une fin, les commémos, les grands désastres surmontés dans un esprit national, les courreries dans les mairies de France, même la parenthèse Notre-Dame, cette histoire que tout homme politique adorerait reprendre à son compte, puisque la parole de l’Autorité, en soldat du feu, est sacrée et ne peut être contredite.
Ouais, dirait l’autre. Et la campagne pour les européennes, qu’est-ce qu’on en fait ?
Difficile de prolonger l’intermède glorieux jusque là, d’autant qu’il a encore un autre rôle dont il pourrait tirer parti, une redéfinition des 27 dans l’Union Européenne, le départ de JC Juncker, les conséquences du Brexit et la farce des élections anglaises.
Et le pire, la popularité du président-bâtisseur ne remonte pas ! 30 % d’opinions favorables, c’est-à-dire, sept personnes sur dix ne savent plus le blairer.
Ah ! si seulement cela avait été un attentat terroriste, l’affaire de l’incendie aurait pu durer jusqu’à fin du mois. Mais que ce soit, selon toute vraisemblance, l’imprudence d’un ouvrier chargé de la restauration des toits de l’édifice, c’est-à-dire que ceux qui sont à pied d’œuvre pour sauver un chef-d’œuvre en péril, soient les premiers à le foutre par terre, ce serait plutôt l’incendie de la honte nationale.
Avec l’acte 23 des gilets jaunes, samedi en point d’orgue, ce n’est pas le moment d’hésiter sur la date et la manière de reprendre le pays en main !
Le week-end de Pâques sera celui de la réflexion, avec un petit aperçu de l’ambiance samedi qui devrait le renseigner sur les jours à venir.

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