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31 mai 2019

Un fil à la patte !

On ne ressent les inégalités que lorsqu’elles sont perceptibles. Or, notre époque est au numérique, informations et images informatives, si bien que tout un chacun n’a jamais été aussi informé des inégalités dont il pourrait être victime. Encore convient-il de distinguer les inégalités produites par les systèmes économique et politique, de celle inhérente à la nature humaine.
Les sociétés contemporaines ont codifié la solidarité qui sous l’Ancien Régime se confondait avec la charité. On constate que les progrès de la mondialisation de l’économie correspondent à une baisse de la solidarité, faisant ressortir davantage les inégalités. Ce droit naturel de ne laisser personne au bord de la route serait aujourd’hui en perte de légitimité.
Pourquoi le consensus autour de l’intégration sociale s’érode-t-il ?
Les principes de croissance et de concurrence, joints au concept libéral de créer chez le chômeur une précarité de plus en plus grande, à seule fin de le pousser à accepter l’inacceptable, ont conduit à réduire les aides des populations victimes d’inégalités. Le spectre accru de la misère qui s’ensuit à la perte d’un emploi, influence les revendications et les salaires à la baisse.
La crise des solidarités s’expliquerait par un déclin du désir d’égalité, exprimé par MM. Les libéraux, en conformité avec le développement de la mondialisation de l’économie.
À remarquer que ceux qui militent pour la disparition de la solidarité sont parmi les libéraux qui profitent le plus des inégalités.
On en arrive au paroxysme anti solidaire libéral : l’exclusion.
Nos sociétés conduites par une oligarchie d’intérêts privés sont clairement définies par un choix inégalitaire.
C’est surtout dans les rémunérations et les avantages qu’il faut situer la démarche libérale. Sans visiter le domaine privé où apparaît le sacro saint droit à la propriété, lors même que les avantages et les biens accumulés ne le peuvent être du travail d’un seul homme, l’aménagement de la représentation politique situe très au-dessus de l’électeur, celui qui le représente.
Cette inégalité de base est le vice principal de nos démocraties. Elle suggère que la fonction politique est passée d’altruiste à intéressée.
Cela n’est pas dû seulement à la rapacité des milieux libéraux, mais encore à un désintérêt croissant des groupes sociaux pour la solidarité. La culpabilisation des populations pauvres fait le reste.

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À l’avenant, on notera dans ce courant la panique morale d’une grande partie des classes moyennes en proie à la peur du déclassement et du déclin des promesses de l’école comme institution naturelle contre les inégalités.
Incapable de corriger les inégalités, l’école se transforme en un espace de compétition dont l’usage est monopolisé par les familles à fort capital culturel. Les familles de la classe « inférieure » seraient marginalisées au sein de l’institution, et n’apparaîtraient au monde libéral, qu’à travers l’absentéisme, le décrochage scolaire, etc... Ces familles semblent devenues responsables de leur propre malheur !
On peut situer cette perte de solidarité progressive à la fin des années 70, lorsque le PS rejoint définitivement le monde libéral dans ses structures, sa politique et son économie.
Déjà fortement ébranlé par la guerre froide, le PS vit alors une mutation amorcée bien longtemps avant, quand le parti communiste encore existant le menaçait sur sa gauche.
C’est le déclin des grands idéaux nationaux issus de la Résistance à la Libération.
Ayant perdu la redistribution symbolique des richesses, condition nécessaire au sentiment d’un devenir collectif, le PS produisit un « malaise dans la solidarité » qui ne s’est pas démenti depuis. Le résultat éclaire un singulier rapprochement avec la droite qui se manifeste par défiance croissante contre les étrangers. Enfin, rejoignant Louis Michel, on a été surpris d’entendre Elio Di Rupo se prononcer contre l’impôt et les mécanismes de redistribution, oubliant de préciser que le seul vraiment calamiteux impôt pour le peuple reste la TVA.
Avec les libéraux, le PS est en passe de transformer définitivement le rôle de l’État. Du vivre ensemble, le PS se concentre sur la promotion des individus, la capacité de chacun de « se réaliser ». L’État aurait désormais pour mission d’améliorer l’employabilité des gens, d’encourager la mobilité sociale. Se profile ainsi un monde où toutes les inégalités seraient légitimées par le seul mérite.
Les apories de pareil avenir sautent aux yeux : les politiques publiques seraient sans durée, sans cohérence, sans épaisseur. Elles se résumeraient à un flux de dispositifs et de réformes dont les résultats demeureraient confidentiels. Elles marqueraient surtout la fin des prérogatives traditionnelles dévolues à l’État, l’intégration et la lutte contre la misère sociale.

30 mai 2019

Schild, Vrienden en mijn reet !

Ah ! qui dira jamais la noirceur de l’âme bourgeoise ! Chez les centristes extrémistes, ce n’est pas tant le cordon sanitaire qui entoure le PTB qui inquiète, mais celui qui ceinture le Vlaams Belang.
Pourquoi ne sera-t-il pas remis en question en Wallonie ?
Parce que tous les partis y compris ceux de Flandre s’accordent sur un système économique qui possède encore beaucoup d’adeptes en Europe, y compris à l’extrême droite nationaliste. Force est bien de voir que jusqu’à présent, le PTB a raison tout seul en Belgique et que les autres ont tort ensemble.
Ces élections sont prometteuses d’une union des gauches européennes en-dehors de la social-démocratie. On verra la suite.
Non, ce qui inquiète, reste la question du maintien du cordon sanitaire en Flandre. Le Vlaams Belang est redevenu le deuxième parti de Flandre.
Après la victoire du Vlaams Belang, le débat sur le cordon sanitaire revient au galop. Déjà en 2004, après la très nette victoire d’un Vlaams Belang devenu le premier parti de Flandre, ce débat s’était invité dans l’actualité. Dès le soir du scrutin, tant Jean-Marie Dedecker, candidat indépendant affilié à la N-VA, que Luc Van Biesen (Open Vld, député sortant) avaient avancé l’idée « d’enfin supprimer le cordon ».
« L’histoire du « Cordon sanitaire » remonte au premier « dimanche noir », en 1991, où le Vlaams Blok opérait une percée en Flandre et s’adjugeait un peu plus de 10 % des suffrages. En réaction, tous les autres « partis démocratiques » s’entendaient pour « ne jamais collaborer avec le Vlaams Blok ». Sauf que la N-VA n’y était pas, et pour cause : fondé seulement en 2001, ce parti n’a jamais souscrit au principe du cordon sanitaire. » (Daardaar magazine)
L’opinion flamande est quasiment unanime, le cordon est « antidémocratique ». En Wallonie, où il n’a jamais été question de cordon pour le PTB, en réalité il existe bel et bien, même de manière informelle et ce ne sont pas les quelques municipalités qui n’en tiennent pas compte qu’il n’est pas effectif et largement pratiqué.
La N-VA pourrait difficilement « rompre » un cordon qu’elle n’a jamais promis de maintenir. Ce n’est pas une raison pour ne jamais assister à une entente Vlaams Belang/N-VA.
Les extrémistes du centre, la cour, le roi, les holdings et les milieux d’affaire, enfin tout ce qu’aiment le PS et le MR sont sur les dents.

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Le roi, devenu prince de Quaregnon, les royalties coupées de la moitié du pays la plus prospère, le MR besognant pour la troisième, voire la quatrième place en Wallonie, les destins brisés des membres de l’oligarchie nationale, le terrain réduit au seul ministère des armées et peut-être à l’Europe avant de résoudre le problème de l’autonomie de la Flandre que cela supposerait, donc moins de places, de prébendes, de députés et quid des sénateurs, des provinces, bref des succulents reliefs de la démocratie façon « Charlélio », rayés en un seul trait de plume.
Les stratèges de l’hyper-centre tablent sur un passé tendu entre les deux formations flamandes. Il serait inattendu que l’aversion mutuelle ait soudain disparu.
Ah ! si les compères des deux partis avaient eu la majorité à eux seuls ! Suite au score de dimanche, la N-VA et le Vlaams Belang, seraient contraints de s’adjoindre un troisième partenaire, l’Open Vld ou le CD&V. Or ceux-ci ont intérêt à respecter l’accord de ne jamais rompre le cordon souscrit en 1991.
C’est une machine infernale sous les pieds de Bart De Wever, parce que s’il rejette le Vlaams Belang dans l’opposition, les nationalistes de son parti et ils sont nombreux, ne le lui pardonneraient pas ! Les élections suivantes verraient surement le Vlaams passer en tête.
L’extrême centre ne devrait pas trop compter sur son bonheur, le vote en faveur du Vlaams est un vote de rejet. Les Flamands ont eux aussi de bonnes raisons de montrer leur colère contre la société intégrée dans l’économie mondiale, par le canal de l’Europe, puisqu’elle ne règle pas ce qui leur tient tant à cœur : les questions de migration et d’asile.
Pourtant Charles Michel, sous l’impulsion de la N-VA, a mené une politique parmi les plus répressives d’Europe, sortant le Vlaams de sa léthargie, en y voyant l’occasion d’en rajouter comme étant le bon moyen de se « faire » la N-VA.
C’est là que l’on voit la faiblesse et l’incompétence de Charles Michel. Son gouvernement s’est trop préoccupé de lui-même, laissant l’électeur inquiet de son pouvoir d’achat et de ses fins de mois. Il a cru mettre en boîte Bart De Wever et le voilà Grosjean depuis Marrakech.
Ceci dit, l’élite francophone le porte encore au ciel, parce qu’à part Di Rupo, il n’a pas d’autre « fidèle » sous la main.
Il ne faut cependant pas sous-estimer le Vlaams Belang. Comme l’écrit Daardaar magazine, Le Vlaams Belang est probablement le premier parti, dans l’histoire de la Belgique, à gagner une bataille électorale sur Internet.
Et le cordon ? Jean-Marie De Decker a fait un doigt d’honneur à la belge attitude, son geste est largement partagé à la N-VA. L’opportuniste De Croo, Open Vld, se pose des questions, attendant une initiative d’un des deux partis nationalistes, pour réagir.
Bref ça bouillonne chez les agités du bocal centriste.

29 mai 2019

Le racisme au Centre !

Ce n’est plus de l’aveuglement, c’est de la bêtise, comment comprendre autrement la place que concède encore la presse à Charles Michel ?
Enfin, voilà quelqu’un qui a tout raté, qui plonge le pays dans une crise encore plus grave que celle qui l’avait mis en selle, quelqu’un qui a méprisé les travailleurs, les chômeurs, les pensionnés, qui a tourné le dos à la Wallonie pour une majorité déséquilibrée donnant la chance à l’extrémisme nationalisme flamand de s’emparer des commandes de l’État et de manipuler l’opinion, quelqu’un qui a systématiquement et jusqu’au bout tenté de survivre en faisant l’impasse sur les fautes des ministres de la N-VA, allant jusqu’à supplier l’opposition de le soutenir quand la N-VA lui a tourné le dos après l’affaire de Marrakech, donc prêt pour une politique gouvernementale à l’opposé de celle qu’il avait faite jusque là… et c’est encore à lui qu’on s’adresse afin de nous faire savoir comment il voit la nouvelle législature !
Il y a dans ce pays un vis de forme qui s’est grossi de ses propres certitudes depuis la Libération jusqu’à devenir monstrueux, c’est le piratage de la démocratie par le centre extrémiste.
Tous ceux qui en sont issus sont des sortes de héros plébiscités par le bon vote, tous les autres, pourtant sorti des urnes de la même manière, sont de dangereux suspects qui profitent de la démocratie pour la détruire.

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Cette vision a fonctionné jusqu’à aujourd’hui, jusqu’à faire adopter une règle dite du cordon sanitaire. Ce qui n’était pas prévu vient d’arriver. Les gens ne croient plus à l’omniscience des extrémistes du Centre. Au nom du seul droit qu’il leur reste, ils s’en vont voter ailleurs.
Du coup voilà l’establishment qui s’affole, les éditorialistes qui s’arrachent les cheveux, les économistes qui s’inquiètent et les constitutionnalistes qui tremblent.
Et première image nouvelle, on sent ces partis du centre le PS, le MR, le CDH et leurs homologues flamands comme sans ressort, fracassés par ce qu’ils découvrent, comme s’ils n’étaient pas les premiers responsables à s’être servi de la démocratie comme d’un paillasson commode.
Ce qu’on découvre est en effet effrayant. Sans l’électeur abusé qui, en confiance, votait le centre parti unique extrémiste, la triplette centriste doit en rabattre. Son dernier leader Charles Michel n’a pas plus démérité que son prédécesseur Elio Di Rupo, pour l’establishment, sauf qu’avec le recul, Michel était aussi incapable que l’autre de penser démocratiquement à tout le monde, à commencer par les prioritaires dans le malheur et la souffrance : le peuple ! Le Centre ne peut qu’être mauvais sur les principaux objectifs d’une réelle démocratie. Si le centre n’a rien vu venir, c’est évidemment qu’il a trouvé deux excellents loustics qui ont le même langage. Ce qui, entre parenthèse, le conduit à persévérer malgré le constat désastreux.
Ce qui va suivre n’est pas vraiment le résumé que Delwit ferait. L’amande s’est fendue en deux, le côté gauche est wallon et le côté droit flamand. Deux voies différentes pour une même contestation, l’échec de Charles Michel !
Le PTB relégué tant qu’il a été possible de le faire dans les dernières pages des journaux, rarement en personnalités égales avec les autres partis dans des émissions politiques, cible des bons mots cyniques de tout qui se glorifie d’un peu d’esprit, victime désignée des économistes décryptant le monde des affaires, des échanges et des traités, l’Armageddon du monde de Pascal Delwit, le voilà juste derrière Écolo. !
On se mobilise déjà dans les rédactions pour faire en sorte que cela n’apparaisse pas trop, on oublie que le PTB est aussi une victime du cordon sanitaire !
En Flandre, Zuhal Demir, députée N-VA, « du bon côté » de la démocratie, ne veut plus se cacher derrière un cordon sanitaire. C’est la première de la série qu’on entend dire fortement que le rejet des partis hors du centre par le Centre, pour elle, c’est fini.
Le Vlaams Belang est une réalité politique comme le PTB. Qu’il y ait des affrontements idéologiques, quoi de plus normal pour des partis aux antipodes. La peur est mauvaise conseillère, c’est celle que le Centre n’a cessé de prodiguer dans la poursuite de sa politique d’exclusion.
Si pour Demir "faire taire" l'extrême-droite n'est pas la solution, en faire autant en Wallonie pour la gauche et le PTB ne l’est pas non plus. .
La députée N-VA a raison lorsqu’elle dit "Ne vous méprenez pas: je quitterai sans hésitation des discussions où le racisme et les discriminations sont considérés comme acceptables. Des discussions où les enfants comme moi ne feraient pas partie de notre population'. Je le jure sur ce que j'ai de plus cher. Mais je veux aussi pouvoir regarder ces gens dans les yeux et leur dire pourquoi ce n'est vraiment pas possible".
Cela s’appelle le dialogue. Au Moyen-âge, on appelait ça la dispute, ce qui n’a rien à voir avec la signification moderne, mais dit bien ce que cela veut dire.
Mais le Centre ne veut pas d’égalité entre les partis. Voulez-vous que je vous dise, mais les plus racistes de ce pays, sont au centre !

28 mai 2019

Jean-Marie Dedecker résume tout !

L’élite n’en revient pas ! Charles Job-Michel n’est pas parvenu à dissocier la N-VA du Vlaams Belang ! Le cordon sanitaire était un cordon ombilical entre Mère Flandre et ses enfants N-VA et Vlaams Belang !
Pascal Delwit qui ferait ses bagages si Hedebouw devenait majoritaire, va-t-il les faire pour Dewinter, accueilli en héros à Londerzeel sous les vivats et les drapeaux du Vlaams ? Béatrice Delvaux, en négligé et pantoufles depuis dimanche, écrit ce matin dans le Soir « Un dimanche noir, un tsunami politique, un pays désarticulé ! ».
Tout ça après le mandat raté de Charles Michel ! Ce n’est pas flatteur pour le MR. Pourtant le grand chauve est calme et apaisé. Ses électeurs sont des veaux puisqu’ils lui font toujours confiance.
Le VRP du parti, l’inénarrable Georges-Louis Bouchez, malgré des aficionados libéraux personnels, ne sera pas élu. La faute à un mécanisme électoral fait tout exprès pour le centre et qui lui a pété sous la barbe ! En cause l’effet dévolutif de la case de tête, un machin moulé sur les grands noms des partis, qui est utile pour l’élevage d’albinos au centre, à condition de ne pas perdre la clientèle de vue. C’est Ducarme qui rafle la mise. Au poids, il n’y a pas photo.
Tom Van Grieken, un nom que Pascal Delwit aurait intérêt de retenir à moins qu’il ne déménage, est “l’enfant-soldat” président du Vlaams Blok. Il s’était illustré à manger des saucisses Zwan à un barbecue dans une école où seule la viande halal était autorisée.
Avec Bart De Wever, ils ont frôlé la majorité absolue.
Depuis dimanche, le roi n’en dort plus, Mathilde prend des cachets et Elisabeth, malgré le Brexit, ne veut plus quitter Londres. Du coup, Charles que le palais tient pour responsable du désastre, n’est plus invité aux soirées. Amélie Derbaudrenghien, qui se voyait dame d’honneur de la reine, a décommandé une robe Avenue Louise que Charles comptait payer sur ses indemnités qui courent toujours.

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Filip Dewinter aimait provoquer. Van Grieken, le nouveau président, avec ses airs de gendre idéal, préfère charmer. Une idée pourrait germer au MR. Charles Michel prendrait sur lui de rendre le Belang plus fréquentable, avec un jeune président aussi charmant. Le centre n’a plus que lui, Charles aux affaires courantes et Di Rupo pour tenter d’arranger quelque chose entre le Fédéral et le Régional. Paul Magnette pense à autre chose. Reynders s’est mis au tango. C’est vrai qu’il s’en fout de la situation ubuesque dans laquelle Charles a mis le pays, sauf si l’Europe se mettait à douter du bien fondé de sa candidature au Conseil de l’Europe, avec l’exemple d’une Belgique qui ne ressemble plus à rien.
Il se voit mal chef des ploucs bruxellois à monter un plan d’obstruction au conseil communal de Bruxelles, contre l’alliance PS-Écolo. Il garde un mauvais souvenir, quand il était liégeois, éternel postulant au maïorat de Liège, avec Christine Defraigne comme belle-mère.
En fait de popularité, Didjé avec trois likes par mois sur son compte Facebook, ne se sent plus chez lui aux libéraux. Ses chemises, avec des cols à pointes horizontales, ne se portent qu’avec cravate. Comme ils sont tous allés col ouvert se faire reluire sous les flashs lors du vote, à Uccle, Reynders avait l’air de porter une chemise de curé.
La meilleure est venue du commentaire d’un centriste, comme excuse du mauvais résultat de Charles. Ceux qui ne vont pas voter, près de 17 % de l’électorat, pèsent plus lourd que la N-VA !
Ce qui est certain, au niveau régional, Bart De Wever a confirmé qu’il allait prendre langue avec le président du Vlaams Belang Tom Van Grieken. Quant au niveau fédéral, Bart De Wever estime que la situation est bien plus complexe. L’écart entre la Flandre et la Wallonie est énorme. « Si on fait les choses avec raison, mais ça n’arrive pas souvent dans ce pays, alors il faudrait jouer dès maintenant la carte du confédéralisme et mettre définitivement fin à toute cette misère », a indiqué Bart de Wever au lendemain des élections.
On pourrait faire remarquer à Charles le gaffeur, s’il a mis Bart du bon côté du cordon sanitaire, ce n’est pas pour qu’il fricote avec le Vlaams. Selon les règles non écrites du centre, Charles est son parrain. D’après la loi des Loges, il doit lui rappeler ce qu’est un cordon.
Bart De Wever perd de son authenticité flamande. Il ne veut plus qu’écolo le considère comme demi-nazi ! Pourtant, en disant cela, il avait un veston avec un col en velours vert, tout à fait du genre tyrolien, comme on voit sur les anciennes photos vendues aux touristes à Berchtesgaden, d’un Adolphe Hitler vêtu pareil !
La Flandre vient ce dimanche d’ajouter une tache sur la carte noire de l’Europe, pleurniche Béatrice Delvaux, toujours en négligé et à sa troisième tasse de café.
Décidément, l’extrême centre perdant, aurait mieux fait d’être moins grippe-sou avec la gauche.
Marc Goblet s’est mis sur les listes PS, pour faire cossu. On ressent une petite gêne au PS par rapport à ce qu’il aurait pensé du futur rapprochement avec le Vlaams Belang, s’il était resté gardien de l’idéologie socialiste à la FGTB de Liège !

27 mai 2019

Cordon sanitaire ou ombilical ?

Ah ! le con, Charles Job-Michel a plongé la Belgique traditionaliste, bourgeoise et libérale dans l’embarras. Il a fait croire à ces mentors de l’économie qu’en mettant la N-VA du bon côté du cordon sanitaire, dans un gouvernement inédit, sans majorité wallonne, il allait entraîner les nationalistes flamands dans une société ultralibérale chic et choc, qui plairait à leur électorat.
Et de fait, pour y parvenir, il a tout misé sur la N-VA en pratiquant une politique d’austérité, coercitive pour les chômeurs et les pensionnés. En même temps, il a fermé les yeux sur les incartades de Théo Francken, secrétaire d’État à l’immigration.
On voit le résultat. L’électorat flamand n’a pas suivi. L’eldorado promis pour les classes moyennes s’est révélé un mirage.
Le prix à payer était trop élevé : abandonner les rêves du confédéralisme.
En acceptant le deal, Bart De Wever a fait un mauvais calcul et Charles Job-Michel aussi par la même occasion. L’électorat nationaliste flamand s’est tourné vers le Vlaams Belang et a voté massivement pour lui.
Soit dit en passant, les électeurs de la N-VA qui ont voté Vlaams Belang étaient bel et bien des nationalistes flamingants, si bien que ce parti loin d’être devenu un parti démocrate compatible avec le centrisme bourgeois, était resté un parti infréquentable.
L’erreur de Charles Job-Michel tient aussi dans l’échec de ses réformes. De celles-ci nous n’avons vu que les augmentations de la TVA, notamment sur l’électricité, le saut d’index et les mesures contre les chômeurs, un vrai désastre pour les pauvres.
En sortant prématurément du gouvernement, De Wever a empêché involontairement que Bacquelaine sévisse dans le domaine des pensions. On l’a échappé belle !
Non seulement la N-VA a perdu son pari sur les réformes de l’État, mais en outre, à cause de sa participation au gouvernement, il a découragé l’électorat flamand qui espérait le confédéralisme, retardé de cinq ans, ce dont le Vlaams Belang a largement profité.
Ainsi, Charles Michel, à cause de sa seule ambition, met le pays dans de beaux draps. La N-VA n’a qu’une seule chance de reconquérir son électorat, c’est de ne plus entrer dans un gouvernement conçu pour chouchouter le système économique dans une tentative de centre extrême, façon Merkel.
Où cette bêtise de Charles Job-Michel devient explosive, c’est qu’à présent, il se pourrait que la N-VA et le Vlaams Belang soient majoritaires en Flandre, en mesure d’enclencher le processus de confédération. L’un entraînant l’autre dans une surenchère due à l’ivresse du pouvoir.
Si cette perspective est celle qu’adopteraient les deux partis nationalistes, il ne resterait plus qu’aux autres partis du centre d’oublier le principe du cordon sanitaire et d’accueillir le Vlaams Belang en qualité de parti « compatible » avec la vision que le centre en a, à condition d’oublier le confédéralisme tant redouté par le roi, les milieux d’affaires et les parlementaires régionaux wallons.
Pourquoi pas, après tout. Tout le monde sait que le cordon sanitaire n’a jamais servi qu’à faire peur aux électeurs afin qu’ils poursuivent le vote au centre, PS, MR, CDH.

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Quand on pense que malgré ses conneries Charles Job-Michel a encore des électeurs, c’est à se demander si ceux-ci ne sont pas un peu fêlés du bocal.
Il faudra que nous nous en fassions une raison : la Belgique est un pays d’extrémistes, il se compose de l’extrême droite, de l’extrême centre et de l’extrême gauche !
Bien entendu l’extrême centre et l’extrême droite sont rassurants, ils sont majoritaires à poursuivre l’aventure capitaliste, malgré l’absurdité de leurs objectifs de croissance imbécile.
On peut très bien diriger un pays avec des formules anciennes dans l’illusion de croire qu’il pourra au moins durer, jusqu’à refiler la patate chaude à la génération suivante.
On a tellement tiré sur le cordon sanitaire, qu’il est tombé dans la fosse d’aisance. Que Charles Job-Michel ait pu faire passer la N-VA du bon côté, il ne reste plus guère d’effets de rhétorique, pour convaincre l’opinion qu’il faut intégrer aussi le Vlaams Belang du bon côté. Les deux font la paire ! Un nouveau contrat de Charles Job-Michel, se négocierait alors, pour une nouvelle entreprise, sans doute la dernière, avant que l’extrême droite ne se débarrasse de l’extrême centre… et de la Wallonie par la même occasion !

26 mai 2019

Strike dans les urnes !

Par la conjugaison des subsides à la presse écrite et les propriétaires des titres des journaux chouchoutés par le fisc, les citoyens subsidient une presse de droite, même s’ils sont de gauche.
La censure existe de fait par la pensée unique. Cela se passe partout en Europe, dans les pays de la Communauté. Ailleurs aussi, sans aucun doute, mais cela ne nous regarde qu’indirectement, les méthodes de Trump et de Poutine nous vampirisent, mais c’est en douceur et à la vaseline.
On croirait que l’esprit « chansonnier » montmartrois survit chez les comiques du star system. Aujourd’hui, rares sont ceux qui osent sortir d’un certain registre. Dès qu’ils dérapent, c’est-à-dire dès qu’ils sortent des clous, c’est un couvercle de plomb qui tombe sur leur entreprise.
Il y a eu d’autres exemples, mais le plus connu, ostracisé par la presse bien pensante, c’est Dieudonné. Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, qu’on lui suppose de sombres intentions racistes et des lourdeurs touchant à l’antisémitisme, il n’en demeure pas moins que ce comique est exclu des plateaux de télé et marginalisé dans une société qui se dit tolérante.
Il y a un comique officiel, pas très drôle qui consiste à confondre méchanceté et vanne. Il faut obéir aux rires d’une majorité élargie au PS, les REM et les LR. Tout ce qu’on veut sur Marine Le Pen et Mélenchon. Sur Macron et sur les dérapages d’Israël dans son conflit vieux de trente ans avec les Palestiniens, il n’en est pas question ou alors, faire le pitre dans des blagues de patronage.
Le système là-dessus est vigilant. Il ne se laissera pas confisquer le pouvoir, qu'il a réussi à voler au peuple.
Michel Onfray donne une définition du populisme que je pourrais faire mienne : « C’est la réponse des victimes malheureuses de la mondialisation dite ‘heureuse’ par les prétendus progressistes. »
Peut-on encore appeler journalistes, des professionnels qui ne vont plus sur le terrain et qui commentent l’événement d’après ce qu’ils voient à la télévision ou sur You Tube ? N’oublions pas qu’ils filtrent ensuite l’information pour la conformer au critère du pouvoir.
Les téléspectateurs français sont particulièrement abreuvés de poncifs sur l’Europe par Macron, Loiseau et tous les beaux merles du parti, au point qu’il semble n’y en avoir que pour eux. Et pourtant, on craint le pire parmi les élites jupitériennes !

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Il n’y a rien de plus légitime et de spontané que la crise de société dite des Gilets Jaunes. Malgré un travail de sape de l’autorité et les brutalités policières sur ordre, ils sont toujours là. Le pouvoir ne peut rien pour eux, sinon répliquer par la violence à leurs légitimes revendications. Pourtant, il ne s’agit que d’une chose simple et démocratique : prendre en compte la contestation populaire, la comprendre et transformer l’oligarchie en démocratie.
C’est justement ce que les chefs de l’UE ne peuvent pas faire sans désobéir, à leur mentor de l’économie.
L’Europe, depuis le Traité dit de Maastricht de 1992, impose aux populations les plus fragiles la formule de libre échange qui est une véritable catastrophe pour les Travailleurs. Les Français ajoutent à cela le mépris de la parole populaire du référendum de 2005. Les responsables de la démocratie représentative ont jeté cette parole aux orties avec le Traité de Lisbonne de 2008. C’est simple, en Belgique les « élites » n’ont même pas cru bon consulter les gens, si bien que, sans notre avis, nous sommes toujours embarqués dans la panade libérale universelle qui est un vrai désastre. Les USA tirent leur épingle du jeu, grâce aux combines du dollar souverain indépassable de toutes les monnaies, y compris l’euro.
Les peuples européens attendent des élections une démocratie directe contre le dispositif libéral confiscatoire de la représentativité de tous. Ils souhaitent reprendre la dignité dont on les prive depuis la fin des années 80.
Il faut que cesse le mépris des élites.
Macron et Job-Michel sont à l’État maastrichtien, ce qu’ils sont dans le libéralisme : des opportunistes sans scrupules, placés à des endroits stratégiques en récompense de leur fidélité à l’ordre bourgeois.
Ce ne sont pas encore les élections du 26 qui l’établiront, mais la question qui n’y sera pas posée reste « Comment mettre en place une démocratie directe » ?

25 mai 2019

Dimanche, on vote !

On touche à dimanche par le fil de plus en plus ténu d’un petit jour et d’une petite nuit.
Les candidats ne sont plus à prendre avec des pincettes. Certes, dans leur regard passe toute l’affection du monde pour les passants. J’ai croisé Bacquelaine en plein Pont d’Avroy. On aurait dit un épouvantail dans un champ de colza sur une trottinette. Il a croisé mon regard. Il a vu que je le connaissais en tant que Libéral habitant Chaudfontaine. Il a compris qu’il ne devait pas me dire bonjour. C’est une question de coup d’œil et de rapide décision. Il n’a pas insisté. Je l’ai perdu de vue qui remontait le boulevard de la Sauvenière, en levant les yeux sur les façades, comme un touriste hollandais qui ne sait pas où il va...
Il devait être à cran. Pour ne fois, pas question d’y voir une question de pognon, d’honneur nouveau, de décoration supplémentaire, non, il était attentif à ne pas commettre d’impair en attendant dimanche soir, moment auquel il reprendrait la vie comme avant, c’est-à-dire monstrueusement égoîste de l’homme qui a réussi et qui croit que cela n’est dû qu’à son mérite, qu’il estime sans doute exceptionnel, comme tous ceux de sa sorte.
Les radios multiplient les interventions de nos illustres et des moins illustres, selon un ordre établi en temps de paroles qui ne changent pas grand-chose à la réalité quotidienne, même si on entr’aperçoit des candidats dont on n’a pas l’habitude à demander l’avis puisqu’on ne les voit jamais.
Et pourquoi certaines indifférences du public et certains engouements ?
Le gros des électeurs ne s’intéresse nullement à la politique, même pas derrière le rideau devant la petite tablette et le crayon rouge, toujours bien taillé, à croire que la mine aux élections ne s’use jamais.
Comment font-ils pour se décider à la dernière minute ?
C’est un mystère. À ce niveau de béate indifférence, seuls ceux qui sont furieux d’avoir été dérangé pour une connerie votent pour n’importe qui, plie le document sans même regarder ce qu’il y est écrit, ou utilise le fameux crayon rouge pour quelques graffitis généralement obscènes. Rares sont les écrivains tant ils savent que leur prose ne passera pas à la postérité.
Toute la gestuelle de l’élection est là, dans un effort d’une minute de réflexion, après une petite marche du domicile à l’école où l’on vote.
On a remarqué que la pluie joue un rôle, moins dans la bouderie du devoir de citoyen, que dans la mauvaise humeur qui consiste à changer d’avis en dernière minute pour voter pour un parti dont on ne connaît absolument rien de ce qu’il présente pour appâter l’électeur.
Aussi les petites listes aiment la pluie.

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L’électeur qui croit que son vote est important et que son choix va bouleverser le paysage politique est extrêmement rare. Quand on interroge sérieusement les gens, presque tous sont d’accord pour dire que l’élection ne changera rien et qu’on passe à côté de la démocratie, que pour en faire, il faudrait passer par autre chose. Mais quoi ? On n’en sait rien et on n’en saura jamais rien, si on n’essaie même pas de vouloir changer ce qui est, en ce qui n’est pas encore.
Car enfin, tout le monde sait que cinq minutes de civisme une fois tous les cinq ans ne va pas changer, quoi que ce soit, dans la détermination de ceux qui se croient tout permis par ce petit tour de passe-passe.
Le dimanche soir quand les dés sont jetés, tout s’apaise. On ne dirait pas dans la sérénité, puisqu’il n’est plus question que du dépouillement et des sièges, c’est-à-dire des emplois que les partis vont redistribuer.
Celui qui reste tendu, c’est le candidat qui, sur la liste, ne sera élu que si le parti reçoit un peu plus de suffrages favorables que ceux du score précédent. Ça s’appelle le poste de combat. Les autres, quasiment certains de repartir pour quatre ou cinq ans de bon, se sont détendus et pensent déjà à la rentrée parlementaire.
Une autre fièvre viendra beaucoup plus tard, quand les grands partis incontournables débuteront les palabres pour la formation du nouveau gouvernement. Ils auront digéré les scores à peu près tous dans une grande allégresse de victoire, même ceux qui auront perdu des voix. La propagande aura repris ses droits. À ce jeu là, il est mal venu de perdre la face et d’avouer une défaite. On ne le fait que lorsqu’elle est cuisante et que ne pas se battre la poitrine à ce moment pourrait créer un mauvais effet encore plus grave chez l’électeur.
Les élus ne le savent pas encore, enfin pour les nouveaux, la puissance économique et les vrais caïds du système politique seront là pour leur rappeler qu’on ne peut plus de nos jours diriger un pays sans eux.
À l’inverse, les électeurs, les désabusés et les exaltés, savent que l’on peut très bien diriger un pays sans leur demander leur avis ou même de mettre en pratique ce que les candidats leur ont promis qu’ils feraient une fois aux affaires.
Ils rejoindront ainsi ceux qui sont payés confortablement pour faire beaucoup de bruit pour rien.
Un infime minorité d’électeurs sortira de derrière le petit rideau du grand théâtre de la démocratie avec le sentiment navré que la démocratie aurait pu être une grande chose, alors qu’elle n’est rien qu’un simulacre, qui ne sert qu’à justifier l’injustice et l’exaction.

24 mai 2019

Les cendres du centre.

Le centrisme en Wallonie procède de la même philosophie que l’État et l’Europe, pour administrer un système à ambition démocratique.
Le MR, parti libéral et le PS, social-démocrate, se partagent le pouvoir dans une pratique qui consiste à rejeter tout parti qu’ils n’agréeraient pas, en le taxant de populisme.
De nouveaux partis entrent dans ce centrisme, quand il se trouve appauvrit faute d’électeurs. Au niveau fédéral, la N-VA est passée de populiste à démocrate centriste, à seule fin de rendre la majorité au centre.
En réalité, le centrisme est une association de partis conservateurs qui va de la conservation du libéralisme historique, aux expressions nouvelles du capitalisme productiviste qui maintient les dynasties politiques actuelles au pouvoir.
Ce système existe dans sa forme actuelle depuis le milieu des années cinquante. À l’aide d’une propagande coûteuse, les États libéraux concevèrent une guerre froide destinée à détruire dans l’opinion une image radicale de la gauche (communisme), la droite extrême avait été auparavant défaite à la chute des nazis.
Aujourd’hui cette oligarchie déguisée en démocratie est controversée par une opinion qui sort de cinquante années de chloroformisation par les médias, des sources nouvelles d’information lui ayant apporté la contradiction.
Entre la poudre aux yeux lancée par le centrisme et la réalité d’une vie dure et difficile sans progrès pour la plupart des gens, l’écart est enfin ressenti.
Les électeurs ne sont plus du tout certains que les populismes constituent, en Europe comme aux États-Unis, une menace pour la démocratie. La méfiance envers le centrisme, qu’enregistrent toutes les enquêtes d’opinion, permettent enfin de se poser quelques questions, par exemple au niveau régional wallon : « Le PTB ne ferait-il pas mieux le boulot que le PS ? » C’est-à-dire ne serait-il pas plus respectueux du programme qu’il a présenté à ses électeurs que le PS ?
Là-dessus les partis centristes arguent de la qualité de leurs électeurs et de leur parfaite incarnation de la démocratie, sous-entendant que les autres ne l’avaient pas, pour faire oublier le bilan désastreux.
David Adler, chercheur en sociologie politique, a écrit dans le New York Times une étude statistique relative à la croyance dans la démocratie. Le résultat est assez surprenant. Les électeurs qui se classent au centre sont ceux qui sont les moins attachés à la démocratie, ses valeurs et ses pratiques ! Ces électeurs sont les plus susceptibles – après ceux d’extrême droite – d’être séduits par des valeurs et des dirigeants autoritaires (pour référence, l’élection d’Adolphe Hitler au titre de chancelier, par une majorité centriste chrétienne libérale).

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On confond souvent par démagogie et pour tromper l’opinion publique, l’angoisse du lendemain, la précarité ressentie des contrats de travail, la perte d’autonomie dans des travaux de production intense, en somme l’exposition à la globalisation économique, avec un bouillonnement révolutionnaire quasiment anarchiste et irréfléchi dont on fait une étiquette que l’on colle sur les électeurs qui ne votent pas pour un parti centriste.
Les pratiquants de cet amalgame s’empressent, comme le sociologue Pascal Delwit, de limiter le cadre de leur recherche dans les seules dispositions des classes populaires à la démocratie, et leur insatisfaction politique.
Ils s’interdisent volontairement d’analyser les attitudes anti-démocratiques au cœur même du centrisme où il apparaît que ce sont les électeurs du centre qui expriment, de la manière la plus affirmée, un sentiment anti-démocratique.
La politique de désengagement de l’État en matière sociale, y compris les soins de santé et de l’éducation, pratiquée par le centre depuis longtemps, mais nettement accélérée après la crise de 2008 et la mondialisation du libéralisme, montre un visage peu connu parce que caché par les médias associés, d’une hostilité des électeurs centristes à l’égard des valeurs de la démocratie : l’importance des droits civiques, la solidarité du riche à l’égard du pauvre, une fiscalité équilibrée, etc. pour privilégier des sentiments justifiant les fraudes fiscales, le sentiment d’être la vache à lait de l’État et le dindon de la farce, si bien exprimé par Louis Michel quand il tirait son miel financier de l’électeur commerçant « classe moyenne ».
La colère envers des élites défaillantes ne signifie pas une disposition antidémocratique ; elle peut être l’expression d’une demande démocratique, et même le signe d’un attachement à la démocratie et ses procédures.
Je pense réellement que les Gilets Jaunes, ainsi que les partis d’extrême gauche français et belges, la France Insoumise et le PTB, auxquels on peut associer la frange des Écologistes sociaux, ont bien plus le sentiment d’appartenance à une démocratie que Messieurs du centre, socialistes, sociaux chrétiens et libéraux réunis.

23 mai 2019

On y va !...

Certains bartistes voyaient Bart De Wever Premier ministre en 2014. D’autres l’espéraient ministre-président flamand. Le débat n’est pas clos. Au lieu de « s’éteindre » dans le boulot de bourgmestre d’Anvers, le fauteuil de Premier de la Région flamande, place des Martyrs à Bruxelles, était plus approprié pour atteindre au système confédéral, Charles Michel aurait été la marionnette de Bart De Wever de façon bien plus visible qu’elle ne l’a été depuis les débuts de la suédoise. Pour les flamingants nombreux à la N-VA, c’est une erreur du chef.
Ce temps perdu pour l’indépendance, Bart Maddens l’avait écrit dès 2015 dans le Standaard (Daardaar magazine).
Parmi les bartistes, Peter De Roover, chef de groupe N-VA à la Chambre et flamingant assumé, est de ceux qui pensent que le responsable politique flamand le plus important soit aussi le premier ministre de la Flandre. La notion du chef est très importante en Flandre dont les origines ne sont pas latines, mais germaniques. C’est avant tout une question de culture.
Le pouvoir que confèrerait au chef le confédéralisme est autrement plus important à l’influence qu’on attribue à Geert Bourgeois, l’actuel ministre-président flamand dans le système fédéraliste. Sans le désavouer, les flamingants espéraient lui voir jouer un autre rôle, une sorte de contrepartie aux vedettes de la N-VA partenaires de Charles job-Michel et obligés à un devoir de réserve. Geert Bourgeois a compté les coups pour ou contre la coalition suédoise.
A la place de Bourgeois qu’elle aurait été l’attitude de Bart De Wever ? On le saura sans doute après les résultats de dimanche, quand la semaine qui suit la N-VA redistribuera les postes.
Le scénario de rêve pour la N-VA serait qu’après un an ou plus d’une confusion extrême, le roi soit obligé d’appeler Jan Jambon à la formation d’un gouvernement, ce qui faciliterait le travail du chef pour le confédéralisme, même si Di Rupo y étancherait sa soif de ministères pour remercier ses fidèles.
On peut imaginer l’inverse, par la formation d’une coalition anti-NVA. Bart De Wever serait alors le chef de la Flandre et le premier ministre, celui des trois autres Régions (Avec les Germanophones)
Jambon au fédéral ce serait retardé le confédéralisme. On sait que le poste assouplit le cuir des plus rétifs.
De toute manière, Charles Job-Michel s’en va à l’Europe. Macron lui prédit un destin formidable. Il en est tout impacté (mot à la mode employé partout et n’importe comment). Il était trop usé pour prétendre un nouveau mandat au fédéral. Le risque pour Job-Michel serait que Reynders soit recalé au concours du Conseil de l’Europe où il brigue le pognon de secrétaire. (Je dis pognon, parce que je suis certain que Reynders s’est informé de ce que gagne ce haut fonctionnaire en directe ponction financière sur le budget de l’Europe). Recalé, Reynders reporterait ses dernières ambitions sur le MR et pourrait nuire au camp de Job-Michel. Est-ce que la permutation de Reynders avec Job-Michel au fédéral changerait quelque chose pour De Wever ? Reynders est souple et il aime les honneurs et l’argent. Alors…

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Le coup de Marrakech a augmenté la probabilité de la N-VA à participer au gouvernement fédéral à la prochaine redistribution des emplois. Un gouvernement flamand mené par la N-VA serait de nature à rendre le pays encore plus ingouvernable, sans de grandes concessions aux appétits d’indépendance de la Flandre.
Sans majorité absolue en Flandre, ce qu’il n’aura pas, même avec le Vlaams Belang, Bart De Wever peut très bien se résigner à envoyer de nouveaux ministres au Fédéral ne serait-ce que, selon ce qu’il a déjà affirmé pour l’ancienne coalition « Si nous ne trouvons pas d’alliés pour le confédéralisme, nous participerons au gouvernement fédéral pour préserver la Flandre du pire. »
Par conséquent, la porte reste largement ouverte à une coalition suédoise bis, assortie d’une trêve communautaire. Et avec Bart De Wever comme ministre-président flamand, cette trêve sera plus facile à faire passer aux militants nationalistes. En d’autres termes, le confédéralisme de facto servira d’alibi pour expliquer l’absence du confédéralisme institutionnel.
Mais ce n’est pas tout, loin de là. Avec l’homme fort de la Flandre au poste de ministre-président, la constellation politique aura une tout autre configuration. Bart De Wever ne se laissera jamais mener par le bout du nez par le fédéral. Il exercera les compétences flamandes jusqu’à leurs plus lointaines limites, de manière à révéler un maximum de dysfonctionnements du fédéralisme à la belge. Ce sera le ministre-président flamand qui convoquera le Premier ministre belge, et non l’inverse. Le confédéralisme aura ainsi le temps de mûrir dans les esprits. Bref : il semble bel et bien que la révolution copernicienne soit de retour, mais en plus flamandisée encore. Et ce n’est pas ce que le MR espérait.

22 mai 2019

Les conquêtes d’Alexandre…

On le savait parcimonieux des deniers de l’État à secourir des Belges nécessiteux, voilà qu’on le découvre dispendieux pour les gens de son espèce. Faut-il le dire et le redire, il n’y a pas trente-six cassettes de l’État belge. Si bien que les chômeurs, les députés et sénateurs reçoivent de l’argent que l’on sort de la même cassette. Il est drôlement culotté celui qui s’en trouvant très bien traité, rouspète sur quelques sous alloués à bien moins bien payé que lui.
Dimanche encore, Alexander De Croo de l'Open Vlaamse Liberalen en Democraten m’a complètement écœuré. Le pendant « belle gueule » de Charles Job-Michel, Alexander est le fils d'Herman De Croo, parasite absolu et indéboulonnable. Le fils tient ça de famille.
Son obsession, à cet homme, c’est de rayer du chômage le plus de monde possible. L’exclusivité de l’économie faite sur les pauvres est son obsession. Alexander passe des soirées enfiévrées de calcul avec l’autre obsédé Charles Job-Michel. Comme ils sortent le pognon du même tiroir que leurs salaires, ils pourraient faire un effort et soulager l’État d’une partie non négligeable de ce qu’ils nous coûtent.
Alexander nous présente son deal en commençant par dire que le chômeur au départ gagne trop peu, mais au fur et à mesure que la montée est rude, que l’environnement est hostile, il souhaiterait que la collectivité lui retire le dernier croûton de la bouche, après des paliers successifs de diminution, sans doute dans le but d’accommoder son estomac à des restrictions progressives.
Charles Job-Michel, c’est kifkif sur le sujet. Les grands prédateurs se retrouvent.
Ce sont des libéraux qui considèrent qu’il faut mériter un salaire par un travail, ce qu’on pourrait admettre, mais aussi non choisi, parce qu’à des conditions inacceptables, un salaire dérisoire, un job mauvais pour la santé, des horaires fous, des contremaîtres hargneux et omniprésents, soit l’une ou d’autres conditions rencontrées qui ne sont pas rédhibitoires d’un refus, sans une exclusion. Comme l’Europe s’aligne sur des critères inquiétants d’un code de l’esclavage mondial, plutôt que des conditions de travail, en progrès, le petit De Croo aura du pain sur la planche pour vendre ses salades de voyou.
Le stakhanovisme repris comme modèle chez De Croo, il faut le faire.
Cette démocratie est en réalité une caste au pouvoir et en représentation permanente qui n’a qu’un but, celui de se reproduire et de croître en profit.

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Et comment le faire en période de vaches maigres, sinon prendre de force aux gens qui n’ont aucun moyen de se défendre !
Sous des dehors instruits, cette caste n’a aucune des qualités d’intelligence pour diriger un pays. Cependant elle est là et s’accroche à un mode de vie de nabab, tout en déniant aux autres une vie décente.
Dans des domaines comme la philosophie et la sociologie, Alexander De Croo semble particulièrement inculte. Il rejoint en cela son alter ego francophone Charles Job-Michel, même origine, même destin, même mise en coupe réglée de l’État. Grands prédateurs financiers, ils vivront toute leur vie, successeurs par tradition, les pendants légaux des grands fraudeurs du fisc, eux les parasites naturels.
En réalité, ces médiocres sont des libertariens ultralibéraux mâtinés de libéralisme égalitaire, à la manière de Rawls. Ce dernier est pour la société de l’ignorance. Une société dans laquelle seul le dirigeant connaît le but et pour y arriver accommode la vérité dans une réalité supposée, pour entraîner la masse à ses fins qu’il est le seul à considérer pour bonne.
On va où les compères !...
Ils placent la réussite individuelle au-dessus de tout, confondant leurs mandats et leurs prébendes avec un travail honnêtement rétribué.
Comme si ces messieurs ne pouvaient être remplacés facilement par n’importe quel Jeanfoutre ayant un peu de lettres et d’esprit !
Un suffrage universel aveugle les a chargés de défendre un collectif et ils ne défendent que l’intérêt de quelques particuliers, secondairement au leur, toujours prioritaire.
Pour eux, l’État qui pourtant les rétribue grassement est illégitime.
Ils sont pour une économie de marché dépourvue de traité contraignant.
En réalité, leur système libéral est un ennemi juré de l’État.
Bart De Wever, en défendant le confédéralisme, entre lui aussi dans le club. Suivant la logique décrite par Robert Noszcik, il va laisser à une Belgique confédérée, une armée, une justice, une prison. Le reste relève d’un marchandage d’intérêts particuliers et publics.
Seul est sacré le droit de propriété.
L’État pour le monde libéral n’est qu’un moyen de domination politique entre les mains des détenteurs du pouvoir économique.
La société belge est particulièrement élitiste, mais un élitisme frelaté, peu ouvert, peu digne des universités qui renoueraient avec l’histoire et le social.
Je me demande si Pareto n’a pas raison quand il prétend que la démocratie parlementaire n’est qu’une ruse de ce qu’il appelle la « ploutocratie démagogique ». Et de fait, en épluchant les programmes dont les partis de pouvoir inondent ma boîte à lettres en ce moment, je ne comprends pas que l’électeur puisse lier son destin aux âneries libérales transcrites, même sur le papier recyclé des Écolos.

21 mai 2019

180 jours de réflexion !

Quel que soit le vote du 26 mai, l’Europe est et restera le bidet des USA, dans lequel Trump y ondoie ses vieilles burnes.
Ce ne sont pas les paumés qui vont peupler le parlement européen de Strasbourg qui changeront la donne, quand ils auront reçu leur macaron de VIP au dernier trimestre 2019.
Justement, Monsieur-Dollar a accordé six mois de délai à l'Union européenne et au Japon pour négocier un accord commercial du secteur automobile. L’Allemagne en tremble à l’avance, faute de quoi il infligera des droits de douane supplémentaires au risque de faire dérailler la croissance mondiale, et rendre la Mercedes inaccessible à la middle class américaine.
Depuis Trump, le nouveau patron du claque, ses gagneuses de Paris et Berlin sont à l’amende. Elles ne dégagent pas assez de cash. Elles lambinent au turf. L’employé des 27 casinos n’est pas performant. Les fonds de pension USA rouspètent, ils n’en ont pas pour leurs dollars. Après avoir claqué le beignet du chinois Xi Jinping, la Chine joue profil bas. L’Europe qui est un baby à côté, risque la mandale dont elle ne se relèvera pas.
Après 180 jours, le président Donald s’autorisera à prendre des mesures dont Job-Michel et Elio Di Rupo n’ont pas idée, eux pourtant si dévots, si prompts au lavement des pieds, si fins connaisseurs des noumènes de sa Grandeur.
Les voitures importées font peser une menace sur la sécurité nationale des States, s’inquiète Donald. Il se sent menacé, lui qui a pourtant la plus formidable armée au monde.
C’est « Le loup et l’agneau » de Lafontaine. Le faible peut bêler tant qu’il veut, le loup s’en fout. Il a faim, un point c’est tout. Ça nous ramène à la croissance. À défaut de l’avoir au top d’aujourd’hui jusqu’aux élections dans deux ans, Donald ira la chercher avec les dents jusque dans la mangeoire de ses chiens. Justement, ils attendent planqués dans les niches en Europe.
Merkel envoie des Mercedes Benz aux Etats-Unis comme si c’étaient des cookies.
La délégation de Bruxelles est prête à négocier avec Washington un accord commercial incluant les voitures. La commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, pas encore sur la touche, veut bien se donner en pâture au grand fauve. On ne sait pas ce que Melania en pense. La star du porno, Stephanie Clifford, alias Stormy Daniels, se plaint à la télévision que l’ithyphallique personnage est plutôt mini de ce côté-là.

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Le porte-flingue Robert Lighthizer de la Maison Blanche est chargé par Donald Trump de mener les négociations. De son côté, le ministre allemand de l'Economie a salué ce répit, qui permet d'éviter "pour le moment, une aggravation du conflit commercial". On serait prêt à négocier un statu quo sur les bagnoles allemandes, en échange d’une participation européenne à la guerre probable que Trump mènera contre l’Iran.
Chez nous, en Belgique, nos grands stratèges pensent que cette promesse pourrait calmer un président qui n’a pas encore « eu » sa guerre comme ses prédécesseurs. Il la veut pour sa gloire de grand chef de guerre.
Le Japonais Toyota est dans ses petits souliers. Les Transgenres depuis Manning sont plutôt mal vues chez les Républicains, alors vous pensez, l’hybride…
La part des constructeurs américains de la bagnole aux Etats-Unis a fondu, passant de 67% (10,5 millions d'unités produites et vendues aux Etats-Unis) en 1985 à 22% (3,7 millions d'unités) en 2017. Une honte, pour la Mecque des huit cylindres !
Comme quoi l’écologie, la diminution de la consommation d’énergie et de pollution des gros moteurs, un capitalisme différent et toutes les autres foutaises qui freinent la croissance, Trump a un colt 45 dans le tiroir de son bureau à la Maison Blanche, pour se farcir tous les conseillers et les visiteurs qui se prennent pour Hulot.
Cette affaire des 180 jours de délais va peser sur les pro-européens qui vont devoir expliquer que l’Union va aider l’Allemagne à fourguer ses ferrailles vrombissantes à coups de gentillesses aux Américains. Accepter leurs viandes trafiquées, leur pétrole soufré, leur camelote de la Silicon-Valley, leurs feuilletons à la con et leurs maïs transgéniques, cela fera du chômage supplémentaire en Europe, une malbouffe certaine et une écologie en panne.
On n’en est pas encore au syncrétisme sur la réplique européenne, mais il est hors de question de faire de la peine à Angela Merkel.
C’est à qui se battra pour avoir l’honneur de vider le bidet de Donald. Aux dernières nouvelles Job-Michel et Di Rupo ont la cote. Bernard Ghetta, vu sa grande expérience de l’entretien des lavabos des salles de rédaction, sera un conseiller précieux.

20 mai 2019

Ciel !... Cieltje.

J’ai cédé à mon addiction à la télé. « C’est pas tous les jours dimanche » n’était pas le meilleur choix, les grandes voix du penser-bourgeois avaient campo. Je m’étais bien juré de ne plus m’assoupir devant Deborsu, chef de gare du journalisme, minutant les sujets, donnant la priorité aux trains de luxe, avant ceux de banlieue.
Ah ! cette façon de Deborsu de couper le kiki à tout le monde ! J’ai tout de suite lâché prise. Je me suis mis à gamberger sur les costumes, les attitudes, les manières, les pauses et la technique de parler quand ce n’est pas son tour, rendant le discours de l’autre inaudible.
Je suis tombé raide sur le physique de Cieltje Van Achter, la vice-présidente de la N-VA !
Je sais, on n’est pas sérieux quand on a dix-huit ans écrivit Rimbaud. C’est la faute de la vacuité des débats et mon air de vieux propre sur lui, mais qui n’en pense pas moins.
Fine, élégante, avec des yeux pareils, que ne me ferait-elle pas faire !
Tandis que les autres s’égosillaient à donner de la voix sur des sujets qui éludaient la question fondamentale de la nocivité du système économique, de l’effondrement prochain et de son incapacité à se réformer, je la regardais, elle, et je me prenais à regretter la faiblesse de mon flamand pour intégrer son comité de soutien ! Qu’y aurais-je fait ? Mais d’après les conneries qui sortaient d’entre de si aimables lèvres, je n’aurais pas eu à forcer mon talent !
Peut-être aussi parce qu’elle était la seule femme entre des hommes et que j’ai cette manie de redresseur de tort et de chevalier de la veuve et de l’orphelin qui ne me quitte pas, surtout dans des débats qui sentent la vieille chaussette du démarcheur. À part ça, la chemise aux pointes horizontales du col de Reynders me fascine. Quant à lui, je l’ai trouvé bouffi et stéatopyge, de cette mauvaise graisse de planqué dans le confort. Pour le reste, le teint bilieux, sans doute du cholestérol, et la prostate ?… question sur laquelle un homme public se sent toujours mal à l’aise.
Parfois je sortais de ma contemplation, pour rentrer dans le débat. L’électricité à 21 %, oui, c’est un scandale. Retour d’un safari Alexander De Croo alignait des défenses de chômeurs, trophées de l’Open VLD. Le jésuite du CD&V à côté, disait la même chose plus calmement. Seuls Magnette et Hedebouw s’insurgeaient avec des mots définitifs.
Joie intime, Cieltje prenait des notes, semblait ailleurs. La caméra passant sous la table, révélait la finesse des jambes, les talons de trois centimètres seulement auguraient que, pieds nus, elle pouvait regarder Reynders droit dans les yeux, malgré les talonnettes à la Sarkozy du monsieur des affaires étrangères.
Bon sang qu’est-ce que je fichais là ? Comment décrire la gravité du moment devant une jolie femme ?

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Car la Belgique et l’Europe ne vont pas bien. Deborsu est un journaliste qui a l’art de transformer un constat pénible en un sujet futile, le malheur en joie !
On devait parler de l’Europe, on n’en a pas touché un mot, d’économie et d’écologie. On a divagué de poncif en poncif sur des caricatures de sujet. La robe rouge, toute simple de Cieltje (1) s’ouvrait en décolleté en V, découvrant une peau de nacre sans bijou d’aucune sorte.
Revenant à moi, j’en conclus de la bouche même de la divine que si la Suédoise est reconduite, le confédéralisme serait encore mis au frigo. Que ce cuistre gluant de suffisance de Charles Michel en reprenne pour cinq ans, Cieltje et moi resterions compatriotes !
J’ai cliqué sur off quand Deborsu est venu me prévenir que l’invité de Vrebos serait Charles Michel.
La sollicitude que cette télé voue à la droite libérale commence à se remarquer.
L’intelligence et le progrès était à gauche et la mauvaise foi à droite. Cieltje me pardonnera, mais c’est une question d’équité.
Monsieur Hedebouw a raison. M. De Croo n’est pas qualifié pour supprimer une allocation de chômage destinée à des gens qui ne retrouveront jamais du travail. Il a encore raison de parler de 10.000 € d’un côté et un zéro en moins de l’autre. Comment ose-t-on retirer un viatique à quelqu’un qui crèvera de faim sans ? D’autant quand on y songe, De Croo et le chômeur émargent tous les deux de la même caisse de l’État. J’en reviens à ma marotte du revenu universel. Cela couperait l’herbe sous les pieds des affameurs publics du MR. On n’en parle plus… oublié, dommage !
Alors, le reste… la politique de la Belgique vis-à-vis du fauve de Washington, est-ce que ces messieurs sont prêts de participer à une expédition punitive des USA en l’Iran ? Que pense-t-on de l’intrusion du dollar, le n’importe quoi de la mondialisation et du libre échange ?
Ah ! sans Cieltje, j’aurais fait quelques pas au parc de Cointe, acheté des avocats au rabais sur la Batte, toutes choses saines, utiles et en rapport avec mon uchronie politique.
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1. Permettez que je vous appelle Cieltje, encore qu’à voussoyer ce n’est pas votre affaire, vous qui en bonne Flamande dites « tu » à tout le monde, que vous le disiez à Deborsu m’a rendu dingue.

19 mai 2019

L’Europe ampullaire.

Les sondages ont déjà voté pour nous. C’est entendu le pays restera divisé en deux rôles linguistiques. Ce sera plus compliqué que du temps où Charles Michel accueillait la N-VA au club des détenteurs du pouvoir, en déclarant ce parti démocrate-compatible… compliqué pour les habitants du domaine royal de Laeken, les bourgeois et les décervelés qui s’obstinent à vouloir fusionner Cro-Magnon et Neandertal.
De ce point de vue, les élections ne résoudront pas les quadratures de la Catalogne, de la Wallonie, de l’Écosse et de la Flandre. Au contraire, la Belgique ressemblera après le 26, plus encore à l’Empire Austro-hongrois de 1913, l’Espagne à sa guerre de 36 et l’Écosse au chardon dans la chaussure de Nigel Farage.
Je laisse au spéculateur Pascal Delwit le soin de gloser à l’infini sur la mécanique quantique de la politique belge, délaissant le garde-barrière pour m’intéresser au chef de gare : l’Europe.
C’est quand même ce grand machin dont on parle si peu qui est à la base de nos pirouettes sociales qui font des besogneux, des vieux, des malades et des chômeurs de l’Europe, un indicible consortium des malheurs dans un champ de ruines.
Et pendant que, comme dans les tragédies grecques, les pleureuses succombent au gaz lacrymogène, les états-majors politiques des différents pays se préparent à la suite, c’est-à-dire au partage des postes à la tête du Parlement européen et de la Commission.
Quand on pense à cette agence de placement qui offre des places à tout-va aux partis méritants et qui enjoint aux 27 de réaliser des économies sur les fonctionnaires et les indemnités sociales des petites gens, on se demande si l’Europe ne cultive pas l’hellébore pour l’infusé avant le départ, on l’espère définitif, de JC Juncker.
On a là un cas d’école. L’électeur, dès qu'il relâche son attention, le pouvoir lui devient hostile ! S’assotant d’économie mondialisée, nos mandataires se sont associés pour faire du citoyen européen une machine à produire ou un déchet !
À des encablures des réalités, l’Europe au rond-point Schumann, avant même la redistribution de ses sièges, combine des arrangements entre les supposés vainqueurs d’après les sondages !
Descendus aux nouvelles des cintres du théâtre, les Verts européens se disent prêts à négocier avec la droite libérale ! Les macronistes et les nationalistes – dont les Flamands américanolâtres – sont fous de biseness et sourds aux élucubrations du réchauffement et d’autres bêtises ! C’est dire si le glyphosate a encore de belles années devant lui.

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La suite prête à rire. Les sociaux-démocrates y voient le moyen de prolonger leur présence sur la feuille de paie européenne. Le premier ministre (PS) du Portugal annonce son soutien au mouvement « Renaissance » de Macron avec les libéraux d’ALDE et du postillonnant Guy Verhofstadt, Belge pur jus, l’étonnant Matéo Renzi, l’Italien qui a liquidé la « gauche » comme on finit un plat de spaghetti, mais surtout le « Spitzenkandidat », comme dit Mélenchon, de la social-démocratie, le social-ultra-libéral hollandais Frantz Timmermans !
L’électeur wallon, souscripteur involontaire à cette farce, pourra-t-il voter en connaissance de cause ? Y a-t-il seulement quelqu’un capable d’expliquer son vote !
Les socialistes européens dont les Belges de Di Rupo ne voulaient pas Juncker comme président de la Commission. Élus, les députés socialistes se renièrent et votèrent pour Juncker avec la droite, pour avoir leur part dans les postes de Commissaire.
Qui se souvient des pourparlers entre Kris Peeters du CD&V et du MR des Michel, pour le poste de premier ministre ? Le compromis qui s’en suivit, permit à Marianne Thyssen, de devenir commissaire chargée de l'emploi et des affaires sociales à l’Europe. Didier Reynders, malade de n’être plus rien dans son parti et désireux déjà de foutre le camp, postulait le commissariat que Thyssen emporta. C’était déjà son dernier moyen de se faire des pépètes sans se fatiguer. Ce l’est encore pour le secrétariat du Conseil de l’Europe où il est candidat.
On dit que l’électeur honnête qui vote à droite, le fait parce qu’il n’a pas de mémoire. C’est vrai. Encore faudrait-il que le PS qui devrait être le palier suivant avant de vraiment voter à gauche, soit différent du MR !

18 mai 2019

Le PS à marée basse á Koh Samui

Que faire quand on est beau gosse, qu’on n’a pas quarante ans (enfin qu’on ne les fait pas) et qu’on a de l’argent à placer ?
C’est la question que s’est posée Alain Mathot, en baisant les cheveux blancs et parfois violets des rombières des bals du bourgmestre et autres fêtes de pensionnées. C’était l’année dernière, il y a un siècle !...
Le parti, les positions du parti, les ambitions du parti, Alain les assume pendant ses heures de bureau, après… c’était la même chose avec papa Guy. Il avait les ambitions socialistes d’un côté et les plaisirs de l’autre, Dr. Jekyll and Mr. Hyde de la haute société socialisante.
La vie politique s’est modifiée. Au PS, elle était professionnalisée, bien avant le trou de la Place Saint-Lambert. Fini le sacerdoce. Les moments de loisirs avec les relations opportunes, l’appât des marchés, les enveloppes sous la table, comme dit Charles-le-Jobbiste, c’est toujours du job. S’amuser au travail, le moral soutenu par l’indemnité généreuse, qui n’en a pas rêvé ?
Alain tombe raide pour Koh Samui, une des 80 îles de l’archipel thaïlandais. Aujourd’hui, il vit avec les indemnités de sortie de ses mandats !
Seraing, sa ville est en ruine, après le départ du dévergondé Mittal. Les socialistes suent l’angoisse, talonnés par des partisans du PTB qui en veulent. Les pensionnés sont toujours aussi avides de reconnaissance et d’un morceau de tarte au riz, même pas offert par le bourgmestre mais par le parti. Alain, l’air de régaler, n’est pas le seul. Reynders n’a jamais déboursé un kopek dans les réunions petits-fours du MR bruxellois.
Il rêve d’une villa californienne à petit prix. C’est là que ressort l’âme socialiste des Mathot. Oui, il aurait pu emprunter davantage, mettre savamment de côté des commissions, suggérer aux embellisseurs de sa ville plus de reconnaissance. Non, il est socialiste jusqu’au bout. Il se bornera à quelque chose de simple 4 chambres, piscine et trois salles de bain à 475.000 €, pas à Miami Beach, non en Thaïlande. C’est moins cher que la « folie » de Borsus à Marche,!
Tandis que les amateurs de plongée et de randonnées dans la nature apprécieront plutôt Ko Tao. Koh Samui offrira au jeune premier sérésien le silence et la paix pour étudier les dossiers sur la montée de la misère des anciens corons du Puits Marie.
Les jetskis moussent les eaux limpides, lui à l’esprit moussant des réformes de structure. Des adorables exilées aimablement invitées du socialisme militant se baignent dans la piscine. Le don Pérignon, cuvée spéciale, se vend à moitié du prix belge ! L’anticolonialiste s’en réjouit.
Pour un ministre, il y a des endroits isolés à Koh Samui pour la sérénité et la méditation. Il échappe au soleil et aux regards des envieux restés Square Jean Jaurès, dans des cabanes climatisées. Il se délasse en zyeutant par des trous du bambou, les beautés se manustuprer à la frange de mer en contrebas.

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En épitomé, pour le principe et le socialisme militant, il y a quelques échoppes servant de la nourriture pas chère et en contraste avec les restaurants hauts de gamme fréquentés le soir en smoking blanc. Pour ne pas trop se dépayser, Alain arpente, en saharienne Arnys, les chemins de terre rugueuse et les huttes délabrées, qui lui rappellent les anciens Hauts-Fourneaux. Dans les avenues adjacentes, il croise les amis des partis de riches. Ils iront ensemble tuer le temps dans les boutiques Cartier et Vuitton.
Et voilà que cette escapade modeste d’un parlementaire actif et consciencieux, risque de mal finir ! Lui qui ne pense qu’au bien public, fragile équilibre entre la pensée socialiste et le Tom Yam Kung que l’on vous sert en Thaïlande arrosé d’un Pouilly-Fuissiez, victime d’un juge d’instruction et d’une perquisition au domicile noirci des suies anciennes de Seraing,!
Et à propos de quoi ? De l’achat de sa villa de 475.000 malheureux euros, accusé de blanchiment d’argent, comme un escroc !
Alain tombe des nues, les fonds issus d'#OgeoFund, il ne connait pas. Land Invest et la société Almaure, il ne voit pas le rapport, “Baan Astasia”, la splendide villa de Koh Samui, on doit confondre un retraité de la politique avec les Balkany en procès pour bien plus. Oui, il a payé le jacuzzi de ses propres deniers, 467 € exactement, il exhibe la facture. Et il en est fier. S’il s’en souvient ? Il débita la somme de ses indemnités parlementaires !
Les pots-de-vin sont pratiques courantes dans le métier. Alain, qui s’y est laissé prendre, serait-il plus sot que Guy ?
Les prêts d’Erik Van der Paal. “Lobbyiste et promoteur immobilier proche de Bart De Wever”, à son meilleur ami wallon, ne passe pas dans l’Haut-lieu montois du socialisme.
Le bouquet final, la cerise sur le gâteau, le pompon, le vacancier thaïlandais aurait été en délicatesse avec le fonds de pension Ogeo Fund. Le nom de Stéphane Moreau ex-Intradel aurait été entendu par des oreilles socialisantes ! Stéphane sent le soufre du bourgeoisisme.
L’Alain de la veuve et de l’orphelin de la rue Ferrer parle d’hypothèses, plus fantaisistes et fausses les unes que les autres.
Dans ce genre d’affaire, on saura tout dans dix ans, peut-être ?
Xin chào ông chủ tịch, monsieur le député-président-bourgmestre honoraire.

17 mai 2019

Une catastrophe annoncée.

À croire que les partis des 27 pays de l’UE sont parmi les plus bêtes du monde, au milieu desquels la Belgique se distingue tout particulièrement ! L’Europe est en voie d’éclatement et ils proposent à leurs électeurs d’y envoyer des toquards séniles, des pantouflards somnolents et des imbéciles satisfaits comme le petit Chastel.
Pour la première fois depuis l’AUE (Acte unique 1986), des forces conservatrices et nationalistes, en progrès fulgurant, ne proposent pas de quitter l’Europe mais de la convertir à leur projet, ajouté au Brexit, voilà qui promet un avenir d’affrontements dans un ensemble dominé par une Allemagne sans plan collectif.
La démocratie politique s’est complètement fondue dans l’économie de marché. On ne peut plus parler de l’une, sans la rapporter à l’autre. Si bien que l’une influençant l’autre, on peut parler de double crise, celle de la montée des nationalismes et celle du capitalisme.
Le fragile compromis entre démocratie et économie de marché a enregistré sa première fracture il y a près de cinquante ans, lors du choc pétrolier des années 1970. La fuite en avant des gouvernements pour maintenir un compromis entre bien-être des peuples et économie de marché date de là. Elle ne s’est pas arrêtée depuis. Retenez bien 2019, année du délitement qui sonne la fin du capitalisme en phase avec la démocratie.
Le compromis reposait sur les taux de croissance exceptionnels des « Trente Glorieuses », j’ai même cru avec l’ensemble des économistes de l’époque, que la lutte des classes touchait à sa fin et qu’il fallait bien reconsidérer comme sérieuse, la position des partis socialistes prônant la social-démocratie, comme seule issue possible.
L’avenir m’a donné tort, sauf que les économistes officialisés par les pouvoirs en place ne l’admettent toujours pas : le monde de la croissance continue est fini. Or, le capitalisme ne peut pas survivre sans son seul moteur et son seul prétexte à sociabiliser une partie de ses dividendes. Voilà pourquoi nos élites vivent dans l’illusion que la page de l’économie moderne est à écrire dans une nouvelle aventure mondiale, alors que les faits disent le contraire.
Les gouvernements, qu'ont-ils fait depuis la crise de 70 ? Ils ont élaboré des stratégies de subterfuge pour maintenir un revenu acceptable à chacun, inefficace à long terme, parce que creusant des déficits.

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Depuis, des politiques différentes ont été pratiquées par le pouvoir libéral et socialiste, complices et confondus, pour répondre à l’essoufflement dans le but de gagner du temps.
Les taxations prennent le relais de la croissance, jusqu’à ce que la pression fiscale devienne insupportable. La rage de prélèvement à son paroxysme, l’État se mue en débiteur et lève des fonds en notre nom sur les marchés de capitaux. La crise de 2008 flanque tout le système par terre et met fin à l’État débiteur. Les créditeurs surfant sur la vague de la crise force les États à rembourser la dette en diminuant les dépenses sociales. Nous sommes à l’étape ultime. Celle de la consolidation qui se caractérise par une rupture du compromis d’après-guerre. Elle met pour les années à venir le caractère démocratique de l’Europe en danger !
Ce serait trop simple si devant cette évidence les partis de pouvoir et les partis d’opposition se mettaient à chercher ensemble une nouvelle forme d’économie, propre à satisfaire la répartition équitable des biens produits, sans oublier la nature environnementale.
Or, il n’en est rien. En Belgique, seuls le PTB et Écolo ont pris la mesure de l’enjeu, les autres poursuivent un système dépassé, jusqu’au caractère archaïque des revendications de la N-VA qui n’a pas compris comme le MR, qu’il est surréaliste de lutter par et pour des choses qui n’existent plus. Ils sont entrés par un positionnement dangereux dans une complète inconscience des réalités. Ils se font les champions d’un peuple du marché qui fond comme neige au soleil, contre les citoyens- électeurs appauvris à leurs corps défendant.
Selon l’économiste Jürgen Habermas, on assiste à une triple crise : celle résultant de la révolte du capital contre le compromis d’après-guerre, celle résultant des stratégies mises en œuvre par les gouvernements pour y répondre et celle, en cours ou à venir, des citoyens contre la classe politique qui a échoué à protéger le compromis d’après-guerre.
Pour le moment, les élites qui forment cette classe politique en échec réagissent seulement au seul phénomène de la difficulté d’être réélus.
Du point de vue des partis de pouvoir, l’électorat est devenu un danger plus qu’un soutien. Sa volatilité, ses degrés variables de mobilisation et son soutien de plus en plus conditionnel ont convaincu les partis de s’orienter vers des stratégies de « cartellisation ». Celles-ci consistent à intégrer progressivement l’appareil partisan dans l’appareil étatique à travers le financement public, les postes d’élus et les fonctions connexes.
Les emplois publics convoités, les élites sortent du bois et pas que les Michel, Reynders et autres demandeurs libéraux, chez les socialistes et les CDH, le « bon-job » fonctionne aussi.
C’est dommage que l’inquiétude pour l’avenir, ne soit pas de nature à éveiller les consciences de l’imminence de la catastrophe chez nos éminents.

16 mai 2019

La politique privatisée ?

La différence entre l’ambiance au MR et au PS est sensible. Les premiers, c’est la guerre des tranchées. Reynders joue son va-tout et intrigue pour le poste du Conseil de l’Europe.
Trois candidatures s’opposent à la sienne, l’ancien Premier ministre lituanien Andrius Kubilius, l’ancienne Première ministre grecque, Dora Bakoyannis, et la ministre croate des Affaires étrangères, Marija Pejcinovic Buric. Tous les trois plus qualifiés que Reynders pour l’emploi. Mais, on sait qu’à l’Europe, la compétence n’entre pas en ligne de compte. On aura l’occasion de le savoir lors de la désignation du Président des Commissions en remplacement de J-C Juncker. Les tractations sont en cours entre les chefs d’État à l’heure actuelle, en-dehors des électeurs et du Parlement européen, c’est dire si la démocratie, ils s’en fichent.
Des candidats, c’est Reynders qui a le plus urgent besoin d’être recasé. On ne le veut plus dans les ministrables du MR et Bruxelles redoute, qu’en cas d’échec à l’Europe, il ne s’incruste en sa qualité de président local du parti. Du reste, il a lui-même coupé les ponts. Il n’est plus candidat à rien. Il a tout misé sur le secrétariat, lui qui n’a jamais mis ses œufs dans le même panier, c’est montré sa lassitude des Michel, Chastel et Cie. De Decker a fait pschitt à Uccles, son dernier atout ne vaut plus rien À Soixante et un an, et sans perspective que le secrétariat, c’est délicat. Si ça foire, ce ne sera qu’un prépensionné de luxe en plus dont l’État n’est pas avare. Ils seront deux, avec Madame pour le scrabble à la veillée pantoufles.

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Au PS, c’est la guerre, mais en dentelles, la bouche en cœur et après vous s’il en reste, entre Elio Di Rupo et son ex poulain Paul Magnette, œil vif et jarret d’acier.
Le brouhaha se limite aux porte-serviettes. Ceux qui vont miser sur le mauvais cheval risquent de le payer cher. L’andouille de base, la larme à l’œil facile, dès que l’idole fait parler de lui, croit que la social-démocratie – l’alliance avec la N-VA – peut sauver la Belgique. Réduire les injustices et renouer avec le peuple, ne les intéressent pas.
Les élections nous diront qui des deux têtes de gondole remportera la mise ! Pas sûr !
Le vieux a toujours ses aficionados. Le jeune n’est pas du tout adoubé à Liège qui a perdu avec André Cools son dernier président assassiné en 1991.
La nouveauté vient de Magnette « Nous sommes disposés à parler avec tout le monde, y compris la N-VA », coupant ainsi la parole à son vieux qui dit exactement le contraire. Charles Michel va être heureux ! Voila un centriste de gauche qui octroie à Bart De Wever un certificat de démocrate. Parfait. Il ne reste plus que le Vlaams Belang à rallier pour sauver la Belgique. Afin que cela ne traîne pas, il suffirait d’une fusion avec la N-VA. Ce serait possible si aux élections, ils devenaient majoritaires ensemble à la Région flamande.
Magnette entend bien user jusqu’à la corde centriste un PS bon a tout pour entrer au fédéral.
À 67 ans, Elio se voit rempiler à la tête d’un gouvernement fédéral : Di Rupo II. Paul Magnette (47 ans) s’est lancé dans une offensive de charme pour se profiler dans l’avenir du PS, même en Flandre.
Nos responsables politiques n’éludent plus les questions sur leurs ambitions personnelles. Reynders et l’Europe sa planche de salut, Di Rupo sa dernière ambition d’Indien à plumes et Magnette son désir d’être le calife à la place du calife, sans oublier Charles à la ferraille, c’est-à-dire à un intérim qui risque de durer longtemps.
Avant, ils faisaient des manières. Ils faisaient semblant d’être poussés par les autres et ils passaient pour être sans ambition. Ils parlaient des dossiers à traiter, des difficultés des citoyens et des limites de l’État. Les postes, vous pensez, ils se les répartiraient plus tard.
Changement de décor, aujourd’hui chaque palier de pouvoir à ses ambitieux postulants surtout contre les lèse-majestés, que sont les autres. Le discours altruiste selon lequel on fait de la politique pour le pays, pas pour gagner des sous « la preuve, je serais mieux payé dans le privé, si je faisais avocat ou médecin généraliste », ce discours, on ne l’entend plus nulle part, sauf Louis Michel qui se lamente comme le ferait un syndiqué de la FGTB. Alors que s’il était resté prof en secondaire inférieur, il serait pensionné en septembre à 1700 € par mois.
Le nombre de candidats avec des ambitions ministérielles a explosé. Dans le passé, on tentait d’éviter les déclarations de ce genre. Au CDH on racle les fonds de tiroir, on place Jean-Denis Lejeune à la deuxième place à la Région, juste derrière Alda Greoli ! Benoît Lutgen s’en va rejoindre le club des ratés à l’Europe.
Des vétos auxquels personne ne croit, des exclusives qu’on oubliera au soir des élections, et des guerres pour les emplois lucratifs et de prestige, c’est l’état de la démocratie en Belgique.
Les problèmes majeurs sont trop nombreux ! On les connaît, en parler fait perdre des voix…
L’équilibre budgétaire ? La sécurité sociale ? L’enjeu climatique ? La crise migratoire ? Qui rendra du pouvoir à l’électeur ? Qui mettra un terme à l’évasion fiscale ?
Vous connaissez la dernière ? Le MR songerait à privatiser la police ! On commencerait par les radars… Et si on privatisait aussi le gouvernement ? Tant qu’à faire…

15 mai 2019

L’art de dire et l’art d’aimer.

Loin de moi l’idée d’encombrer d’un seul nuage, l’hommage national rendu à Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello aux Invalides.
Un homme qui en sauve un autre en y perdant la vie, fût-il militaire en service commandé ou sautant d’un pont pour secourir quelqu’un qui se noie est estimable et brave.
En libérant des otages au Burkina Faso ou en s’offrant comme otage comme le fit le colonel Beltram pour sauver autrui, montre bien que les valeurs humaines ne sont pas perdues en ce siècle de la marchandisation des gens.
Mieux, ces gestes gratuits sont de nature à grandir l’humanité, quand elle se rapetisse dans le commerce, l’appât du gain et l’apologie de l’égoïsme du capitalisme ambiant.
Cependant, je soupçonne fort le président Macron et ce depuis l’hommage national aux chanteurs, Hallyday à la Madeleine et Charles Aznavour, dans la cour des Invalides, de faire un peu trop appel aux sentiments, à l’heure où sa cote de popularité est en souffrance, dans l’espoir de la voir remonter, en surfant sur l’élan national pour ses victimes du devoir (1).
En publicité, cela s’appelle la relation d’identification. Le public associe inconsciemment le personnage officiel qui s’agite sur des estrades, prend des poses théâtrales pour lire les textes qu’on lui écrit, dédiés aux héros honorés.
L’idée est que l’autorité pèse sur l’auditoire, indépendamment du contenu du message. En marketing on appelle ça la persuasion-séduction dans la communication de masse.
La présidence l’a bien compris qui se jette sur tous les événements pour les sacraliser et faire en sorte qu’un peu de l’attention bienveillante rejaillisse sur elle.
Là où séduire relève de sa propre finalité, son action de convaincre dans les moments solennels relève de la tromperie !
Ce n’est plus plaire pour accompagner un deuil, c’est plaire pour plaire, plaire pour remporter des suffrages de l’électeur, plaire pour faire passer ensuite des choses déplaisantes.
Il s’agit bien d’une stratégie de détour.
Ce genre de séduction s’adapte aux circonstances. On se compose un visage qui sera repris en boucle sur les télévisions. Le séducteur se vêt, se compose une attitude de respect, prononce des paroles de circonstances en fonction de la cérémonie qu’il préside.
En un mot, il fait du cinéma. Il joue son propre rôle. Il est à la place qu’il suppose être celle qui profitera le mieux à son image.
En politique, le prototype du séducteur est le démagogue, un vieux rôle, tellement vieux que ce sont les Grecs qui l’ont inventé.

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Euripide en écrit déjà tout ce que voit le monde moderne « celui qui est capable de s’adapter aux circonstances les plus déconcertantes, de prendre autant de visages qu’il y a de catégories sociales et d’espèces humaines dans la Cité, d’inventer les mille tours qui rendront son action efficace dans les circonstances les plus variées. »
On pourrait juger l’action de Macron ainsi : voilà un homme qui depuis plusieurs mois admet que des armes létales soient dans les mains souvent inexpertes de sa police pour blesser et mutiler sa population, que les dizaines de blessés gravement et quelques morts ne l’émeuvent pas plus que cela et le voilà, la mine grave, s’inclinant sur d’autres victimes dont le sort eût été différent si elles fussent tombées dans la rue au cours d’une manifestation des Gilets Jaunes !
La variabilité de ses sentiments de compassion est trop importante pour qu’elle ne soit pas suspecte.
Le séducteur n’est pas un rassembleur aux moments importants de la Nation. Il n’affirme pas son point de vue propre. Bien malin celui qui pourrait dire ce que pense réellement Macron des victimes qu’il célèbre.
Des philosophes se sont intéressés sur l’importance de la métamorphose dans l’acte de séduction. L’exercice démagogique implique une incroyable souplesse qui passe par la construction d’un vocabulaire politique de scène. Et quand on pense qu’il a épousé son professeur d’art dramatique, Macron doit être parfaitement au courant des techniques du langage à « surjouer » pour qu’elles puissent accrocher le public, du premier au dernier rang.
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1. Alors que les deux chanteurs étaient des fraudeurs du fisc notoires.

14 mai 2019

Futur à gauche ou No Futur !

En Belgique, le pouvoir est distribué depuis toujours entre trois partis libéraux et centristes. Centre droit, centre gauche, même combat pourrait-on dire. Les « extrémistes », c’est-à-dire ceux qui ne votent pas au centre, sont ostracisés.
Le centre s’effondre. Il faut recruter. L’appel au secours est entendu. L’extrémisme de droite vole au secours des centristes, moyennant des retouches au programme. Charles Michel bientôt inspirera Macron. Mais voilà, l’électeur en a assez des connivences d’un centrisme à un libéralisme qui a perdu le sens de l’humain. Le deal libéral évolue vers un ultralibéralisme universel, la courbure gravitationnelle, c’est la N-VA… la meilleure arme de destruction massive qu’on ait imaginée !
Grâce à une manœuvre aussi grosse qu’un câble de bateau, l’apprenti sorcier Michel a décrété que la N-VA n’était plus un parti d’extrême droite, qu’il était bel et bien dans le courant du libéralisme-centriste, dont on fait le pouvoir. Et voilà Bart De Wever adoubé par la confrérie libéralo-démocratique.
L’extrême droite a l’exclusivité du label démocratique, Paul Magnette du PS l’a dit, il est d’accord.
Sans Bart De Wever, la bourgeoisie était dans l’obligation d’abandonner le pouvoir.
Le MR a pris le risque d’ajouter à la dérive d’une économie à l’américaine, le nationalisme, le racisme et l’ultralibéralisme de la N-VA, en l’incorporant dans la confrérie les partis de la politique du dollar. Michel paraît maintenant sur la même ligne que Bart De Wever. Ils sont pour la déréglementation des marchés et la disparition progressive des services publics au profit du secteur privé. La presse-croupion suit, évidemment.
Autre élément dérangeant pour le centrisme « raison d’État », la gauche se ressource exclusivement dans l’extrême-gauche. Le glissement au centre a fait en sorte que l’on ne peut plus parler du PS, parti de gauche. Le centre-gauche, c’est de la foutaise, pure jus.
Conclusion, l’extrême droite est libéralo-compatible avec le centre, mieux il exprime de façon déterminée l’ultralibéralisme de la bourgeoisie.
L’avenir de ce nouveau schéma politique d’une Europe infestée par l’extrême droite, va très vite déboucher sur l’incompatibilité de l’ultralibéralisme avec les intérêts primordiaux de la conservation d’une planète de bientôt10 milliards d’humains !

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En France, la droite a été stoppée dans son idée de faire payer une politique de sauvetage de la planète par les travailleurs pauvres, grâce aux gilets Jaunes.
Les riches se sont fendus d’un milliard pour reconstruire Notre-Dame, c’est à eux de payer la facture écologique et pas seulement qu’en France.
Cette économie ne peut vivre sans croissance, la conclusion est simple, cette croissance ci, destructrice et imbécile, mène le monde à sa perte. Pour avoir une chance de s’en sortir, l’avenir est à la gauche associée à écolo dans une économie compatible avec la nature.
Pour la première fois dans l’histoire de l’Humanité, si nous voulons survivre, il n’y a pas trente-six chemins.
En Belgique, à moins d’un formidable retour en arrière en même temps qu’un mea culpa sincère, le PS ne peut pas être associé au PTB, qui reste donc l’unique alternative à gauche avec écolo.
Ce constat, les partis de pouvoir, accrochés à leurs privilèges, l’ont fait. Les exclusions sous l’étiquette « extrémiste » seront donc collées à gauche. Le Centre dégarni, il n’est pas exclu pour l’après élection, d’y associer le Vlaams Belang !
Bart De Wever a assuré que Groen était son dernier choix. "Seul le PVDA/PTB est pire, mais pas de beaucoup". Pour Meyrem Almaci, pas question de participer à un gouvernement "avec cette N-VA-là" © belga.
On en est la.
De toute manière, avec ou sans l’écologie, la gauche est seule capable de mettre en place une alternative à l’économie libérale. Cela ne sera possible qu’en concertation avec les autres partis de gauche des pays européens qui vont très vite se trouver dans la même situation.
Assez curieusement, les aventuriers d’aujourd’hui ce sont Michel et Di Rupo. Ils mentent sur la capacité du système à sauver la planète.

13 mai 2019

Robespierre (suite)

« Il faut réhabiliter Robespierre », cette chronique méritait que je revienne dessus avec quelques lumières nouvelles sur le personnage. De la fin de règne de Louis XVI au neuf thermidor, j’ai pu retracer la brève carrière politique de l’avocat d’Arras, grâce aux nombreux documents d’époque que l’on peut consulter dans les bibliothèques et en pdf.
De grands historiens ont falsifié l’Histoire. Détournement de sens dans les interventions du tribun, des contrevérités dites par des contemporains peu recommandables, manipulation des faits historiques, le pauvre on aura tout fait pour rendre sa mémoire exécrable. On aura réussi ce mauvais coup, si on considère qu’une grande partie de la population admet la thèse bourgeoise qui fait du Conventionnel une immonde fripouille.
Robespierre a tout inventé d’une démocratie idéale dont on est loin aujourd’hui. Il a travaillé jusqu’au dernier jour pour le peuple. Il a été guillotiné à cause d’intérêts privés bourgeois et notamment coloniaux, qui entendaient faire profiter de la chute de l’Ancien Régime, des classes intermédiaires entre le peuple et la noblesse.
Robespierre serait-il mort pour avoir cru à la Déclaration des Droits de l’Homme et voulu vivre tout de suite les effets ? À lire ses discours et les replacer dans les faits, c’est certain.
Nous sommes en 1791, les premiers accrocs aux principes généreux de la Déclaration, à la suite de troubles dans Paris, font hésiter les Conventionnels.
Ils craignent une application trop rapide des principes trop exigeants pour un peuple, qu’ils jugent immature ! Ça nous rappelle le mépris à peine voilé de Macron pour les Gilets Jaunes et la foule qu’il ne comprend pas.
Que font les élus de la Convention ? Ils instaurent la notion de citoyen passif qui verra la naissance du suffrage censitaire.
À peine ont-ils affirmé que les citoyens naissent égaux en droit, les députés laissent le droit de vote aux citoyens payant un minimum d’impôts. Les citoyens éligibles doivent justifier du « marc d’argent » (54 livres ou 17 journées de travail).
Robespierre s’est élevé avec vigueur contre ces décisions. Il publie de ses deniers en 1791 un opuscule qui résume ses griefs. Il est d’une telle modernité, il correspond tellement bien aux revendications des Gilets Jaunes, que c’est dommage de ne pas le publier in extenso. En voici cependant un extrait.

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La loi est-elle l’expression de la volonté générale, lorsque le plus grand nombre de ceux pour qui elle est faite ne pourront concourir en aucune manière à sa formation ? Et de conclure ce paragraphe « …interdire qui ne paient pas une contribution le droit de choisir les membres de l’Assemblée législative, qu’est-ce autre chose que rendre la majeure partie des français étrangère à la formation de la loi. »
De nos jours, la bourgeoisie s’est arrangée autrement, elle se contente de placer d’autres critères à l’empêchement des classe populaires de se présenter, puisqu’en principe le suffrage universel lui en donne le pouvoir, il fallait donc lui en refuser les moyens, l’argent et une certaine culture dotée de papiers timbrés y suppléent.
Parmi les représentants de la Nation en 2019, il y a toujours très peu d’ouvriers et d’employés.
Robespierre ne voit pas dans les décrets une application de l’égalité des droits du citoyen. Il y voit même de monstrueuses différences discriminantes qui rendent un citoyen passif ou actif, suivant les degrés de fortune. Il estime donc ces dispositions anticonstitutionnelles et antisociales.
« De cela découle que les hommes ne sont pas admissibles à tous les emplois publics, sans autre distinction que celle des vertus et des talents. » (1)
Un regard sur la politique de nos jours en Europe, démontre ce que Robespierre pensait déjà de la société en 1791. Outre un diplôme de n’importe quoi, pourvu qu’il fût universitaire, il faut connaître l’anglais dans une Europe dans laquelle l’Angleterre ne fera plus partie, le français, l’allemand, et toutes les langues parlées parmi les 27 ne comptent pas à côté de la langue anglaise. On en est au point qu’aujourd’hui on dénigre l’Européen qui ne parle pas anglais, alors que l’Américain qui est en visite à Bruxelles n’a pas besoin de parler une autre langue que la sienne pour qu’on lui trouve un talent extraordinaire.
Pour en revenir a Robespierre, le chapitre qui traite des personnes de couleurs, des étrangers en général et des Juifs est tout à fait éclairant sur son universalisme et son sentiment qu’un homme en vaut un autre quel que soit l’endroit où il est né, ses mœurs, sa religion et sa couleur de peau, suivant en cela Jean-Jacques Rousseau dont il était un admirateur.
En cette fin du XVIIIme siècle, nous étions à l’aube de l’asservissement des peuples d’Afrique et des colonies naissantes en Louisiane et au Canada. Ce discours était insupportable aux bourgeois commerçants esclavagistes et racistes.
Ils ont fini par avoir la peau de cet homme. Les acteurs de ce drame que fut cette période de l’Histoire nous ont menti, les successeurs n’ont pas jugé utile de corriger.
Si un jour la gauche arrive au pouvoir hors de la combine social-démocrate qui fait la part belle au bourgeoisisme ambiant, on ferait bien de rétablir la vérité dans les livres d’Histoire.
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1. Les arguments sont en partie tirés de l’ouvrage de Cécile Obligi « Robespierre, la probité révoltante » Édition Alpha.

12 mai 2019

Reynders désarmant et désarmé.

On ne dira jamais assez la férocité des combats politiques entre personnes du même parti. Ces mœurs de tueur sont particulièrement développées au parti libéral où il n’y a pas que des chiens couchants qui cèdent la place de président dès que l’ancien se repointe; mais des gros mâles attendant la faute du mâle dominant pour lui sauter dessus.
Les cabales et contre cabales vont bon train au MR depuis que le parti à Bruxelles-ville est chapeauté par Didier Reynders.
L’homme s’est pointé avec toutes ses rancœurs et ses biles acides dans une section du parti mal en point. Ce n’était pas pour redresser la barque et montrer une autre image, mais au contraire pour trouver un point de chute afin d’y poser ses fesses, Reynders n’a jamais eu le moindre désir de faire autre chose.
Du coup, les caves se rebiffent.
Non seulement Reynders n’y fiche rien, mais en plus sa seule présence fiche la scoumoune à ce qu’il reste de bénévoles collant les affiches de la belle gueule souriante du grand chauve, étant entendu que Didier ne va quand même pas coller pour celui qui lui a raflé la place de président en montant une cabale. On voit l’ambiance !
Le drame couve. Si par malheur Reynders rate le secrétariat du Conseil de l’Europe où il est candidat, le drame éclatera certainement, tant l’homme s’est montré insupportable avec tout le monde, voyant des complots partout, montés par « qui vous savez ».
Et de fait, l’étrange passation des pouvoirs entre Olivier Chastel et Charles Michel à la présidence du MR n’a pas été assez commentée par la presse. Alors que la manière dont cela s’est produit montre le souverain mépris du clan Michel pour la démocratie interne, la passivité étonnante du petit Chastel, le tout suggérant la puissance de feu du clan Michel et l’immense désert de chaises vides à la place des militants de jadis.
C’en est au point que l’opposition interne ostracisée reste aux seules mains de Didier Reynders dont la position se précarise de jour en jour.
Triste chose qu’un parti qui meurt sans plus d’idées neuves et dans l’indifférence générale, même des élus, ce qui est un comble.
Chez Reynders, persiste cette volonté qui manque à Châtel de résister, d’être toujours quelqu’un, même s’il a perdu la niaque, comme les cabots qui eurent jadis du succès sur les planches et qui s’usent à trouver les moyens d’y remonter.
Si la flamme n’existe plus dans son propre parti, Reynders se doit de ne pas se faire oublier du public sympathisant, s’il veut encore paraître valoir quelque chose, en attendant le secrétariat général où, c’est juré, il va s’enfermer dans le luxe douillet d’une sinécure. Jusqu’à l’heure de la retraite, on n’entendra plus parler de lui.
C’est justement le seul argument qui trouve grâce aux yeux de son tourmenteur. Si le président autoproclamé Michel veut se débarrasser du pot de colle dépassant la date de préemption et donc ne collant plus, ce que son ministre par intérim est devenu, il doit user de ses relations pour le pousser à l’Europe.

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Mais pour cela, Didier ne doit pas perdre sa manière cynique et cauteleuse de se faire craindre en distribuant ses vannes qui font toujours recette dans les journaux Soir et Dernière heure, soutiens indéfectibles du parti depuis toujours.
Alors, il a trouvé une petite dernière avant le 26. Il vient de démolir Willy Borsus !
C’est à propos des armes de la FN fournies à l’Arabie Saoudite.
Il va de soi que Richard3.com est contre ces fournitures à une dictature qui tue tous les jours des civils innocents au Yémen.
Dans le fond Reynders s’en fout des armes et des massacres, mais en proférant son soudain pacifisme, il met en difficulté Borsus quand on sait que l’actionnaire de la FN, c’est la Région wallonne et que cette entreprise qui fit jadis des voitures, des motos et des tramways emploie près de 15.000 personnes.
Que cette manufacture fournisse des armes à la Belgique et à des partenaires européens, ce serait normal, mais qu’elle soit obligée d’écouler ses productions à l’étranger parce que les Michel et les Flamands approvisionnent armée et gendarmerie en armes américaines, Didier Reynders n’en a soufflé mot, bien entendu, son propos n’étant destiné qu’à nuire à un des soutiens déclarés de la bande de Charles Michel.
Quand on sait que la France et les USA sont les autres fournisseurs « privilégiés » de l’Arabie, on se demande pourquoi Reynders en qualité de ministres des Affaires étrangères n’en avait jamais parlé auparavant ? À moins, que… il partage quand même cela avec Michel, lui aussi est américanolâtre !
Tout s’explique.

11 mai 2019

Un fédéconfédé... ralisme, trouvaille belge

Les Flamands osent aborder des sujets que les Wallons n’abordent pas en raison de la grande complaisance des médias francophones pour l’orthodoxie libérale.
C’est ainsi que la proximité du concours de l’Eurovision qui doit avoir lieu cette année en Israël a provoqué chez nos voisins de nombreuses interrogations. Il y a de fortes chances pour que vous n’en ayez jamais eu connaissance.
D’abord, que je sache Israël ne fait pas partie de l’Europe. Ensuite, ce régime tant vanté par les thuriféraires n’est pas démocratiques sur bien des points et notamment à propos de la population musulmane que l’on n’a pas pu expulser du territoire et qui est discriminée, et enfin du sort réservé à Gaza, vaste prison à ciel ouvert, comme du grignotage en-dehors des frontières reconnues de ce pays par des annexions franches, comme une partie du plateau du Golan et celles, plus sournoises, des implantations dites de « colonie ».
On peut redéfinir la position frileuse des médias francophones par la crainte de se faire traîner devant les tribunaux par les Ligues pro-israéliennes pour un mot de travers sous l’accusation d’antisémitisme, mais aussi des préférences mal définies sinon par des affinités d’une bourgeoisie à l’autre, dans les sphères supérieures de la société, comme c’est le cas pour tout milieu dégageant du cash et notamment américain.
Autre frilosité mais, comme la précédente, tout aussi peu perceptible en Wallonie, l’éternelle question linguistique, par contrainte des lois liberticides de se plier aux ukases de la frontière linguistique. Là, on quitte Israël, un pays qui se gonfle des dépouilles de ses voisins, pour entrer dans le drame belgo-belge de deux cultures tellement différentes qu’elles s’excluent l’une, l’autre, la francophone avec la supériorité subjective de la langue et l’autre par la supériorité numérique et la passivité bon-enfant des Flamands davantage convaincus du système libéral.
Ce qui donne des perspectives disparates d’une Région à l’autre, très aisément détectables. Le taux de chômage par exemple explique de manière dramatique la situation binaire de la Belgique, traversée par une autre frontière, celle-là historique de l’Europe latine par delà de laquelle commence l’Europe germanique.
Inutile d’aller chercher plus loin le principal levain de discorde.
La presse flamande, même pas la nationaliste qui enfonce le clou depuis vingt ans, non, celle qui a des rapports étroits avec le monde bourgeois libéral, cette presse-là ne diffère que sur un point avec la presse francophone : si, dans cinq ans, les entités fédérées sont financées à hauteur de ce que rapporte l’impôt sur les personnes physiques, Bruxelles et la Wallonie seront en un bien mauvais état. L’égoïsme à la fois libéral et germanique poussera la Flandre vers un confédéralisme définitif, qui s’appelle le séparatisme.
Quel est le véritable intérêt de la Flandre, au-delà de ce que coûte aux contribuables flamands le maintien de la solidarité entre les Régions ?

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« En termes de chômage, Bruxelles fait partie des plus mauvais élèves d’Europe, derrière des pays comme la Bulgarie. Notre capitale se situe au niveau désastreux de la Grèce et du sud de l’Italie, en plein désarroi économique. Au cas où quelqu’un, en pleine crise d’hallucination, le proposerait : non, la Flandre ne peut pas abandonner Bruxelles à son sort. Ne serait-ce que pour la richesse produite par la ville-région. » (Daardaar magazine)
La régionalisation quasiment aboutie aux trois-quarts est-ce vraiment l’intérêt flamand de la poursuivre, étant entendu que Bruxelles, Région centrale, reste aux yeux des Flamands leur capitale ?
Plus les Régions acquerront de compétences, moins le fédéral aura les moyens d’intervenir pour tenter un rééquilibrage. Les Flamands voient le malaise wallon profond. Mais, c’est par le petit bout de la lorgnette, car ils ne le voient que dans des perspectives économiques classiques, en un mot capitaliste. Leur échappe, le malaise profondément social. Les Wallons auraient-ils une sensibilité différente qui les rendrait plus sensibles aux inégalités et aux mépris que le système économique attache aux communautés, pour ne voir que l’individu ?
La Flandre a-t-elle raison de croire à des réussites économiques meilleures grâce à des atouts que la Wallonie et Bruxelles n’ont pas ?
Certains économistes ont à présent un autre langage. Selon eux, la Flandre n’est pas si prospère que Bart De Wever veut bien le dire.
Après les élections, les Flamands lieront sans doute les transferts nord-sud à des objectifs contraignants. Le pouvoir des Régions le permet, enfin, quand c’est la Flandre qui passe outre les lois et qu’au fédéral, on ne moufte pas.
L’habillage des mots est une chose, la réalité une autre, on pourrait très bien avoir un état fédéral qui serait devenu confédéral, en faisant semblant de ne pas le savoir.

10 mai 2019

Des alliés et des ennemis.

La fébrilité monte dans les partis, le 26 n’est plus loin.
En popote intérieure, les partis candidats au pouvoir lorgnent du côté de la N-VA. Peut-on ou ne peut-on pas se passer du pot de colle Bart De Wever ?
La soupe, sera-t-elle à la grimace au nœud papillon ou à l’aubergine bleue ? Vaste débat dans lequel touille à l’avance le chef anversois.
Les frites, spécialité belge, mijotent dans la médiocrité ambiante et la doxa flamingante. L’électeur oublie l’Europe sur laquelle aucun citoyen n’a de prise. Les spéculations du peuple sur son avenir ne servent strictement à rien. Les partis y envoient « les méritants » pour de la figuration. La Commission européenne poursuit sa politique hyper libérale. À l’heure où ces lignes sont écrites, réunion à Bruxelles pour régler la succession de Juncker, avant la constitution du nouveau parlement de Strasbourg. C’est ça l’Europe !
Trump s’est assuré de la vassalité complète de l’Europe par l’OTAN et le dollar. Elle n’est même pas invitée dans les confrontations du binôme USA-Chine.
Entre libéralisme, fascisme et communisme, les Américains nous ont forcés la main et ont choisi pour nous un libéralisme à leur façon. Nous avons le sentiment que ce libéralisme là ne nous convient pas. Le moyen de le faire savoir à nos américanolâtres ? La bourgeoisie belge hors compétition reste sous le coup de l’émotion de notre libération 74 ans plus tard, animée de la croyance que les Américains sont nos défenseurs bénévoles.
L’Europe ne peut vendre un airbus sans en libeller le montant en dollar. Nous ne pouvons commercer qu’avec les pays que l’Amérique désigne, les autres sont frappés d’ostracisme.
La preuve, l’Iran : Trump est entré dans le jeu des Israéliens qui veulent détruire l’Iran. En même temps, Trump fait des affaires. En interdisant d’acheter le pétrole de l’Iran à l’Europe et bientôt la Chine, Trump fait monter le prix du brut. Il rentabilise l’exploitation des schistes. Les USA sont devenus les leaders inattendus de l’exploitation pétrolière !
L’Europe se plie aux exigences du duo Trump-Netanyahou avec la docilité du chien couchant devant ses maîtres !

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Quel est le candidat à l’Europe qui en parle dans ses meetings de propagande électorale ?
Du coup, épousant la manière de vivre à l’américaine, l’Europe sociale, l’Europe juste, l’Europe sans dumping des métiers, est inexistante !
Faut-il rappeler les couleuvres que l’Amérique a fait avaler à ses alliés ?
En 1973, les Etats-Unis appuyèrent le coup d’Etat militaire d’Augusto Pinochet au Chili contre un gouvernement d’unité populaire ; en 1977, le président James Carter déclara son « amitié personnelle » pour le chah d’Iran qui, selon lui, bénéficiait « de l’admiration et de l’amour de son peuple » ; en 2010, le directeur général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn fit du régime du dictateur tunisien Ben Ali un « bon exemple à suivre » ; en 2013 le secrétaire d’Etat américain John Kerry estima qu’en dépit du massacre d’un millier de manifestants islamistes, les généraux égyptiens avaient rétabli la démocratie dans leur pays ; en 2019, la politique de Maduro trop à gauche, gène Trump, l’Europe embraie et retrouve les vieux couplets de l’anticommunisme de la guerre froide et reconnaît son rival, Juan Guaido.
On oublie Cuba et bien avant entre 1939 et 1941, lorsque le pacte germano-soviétique sembla donner du poids au rapprochement de deux totalitarismes, un américain (1), héros national, recevait une décoration des mains d’un nazi !
En mai 1939, Adolf Hitler s’empare de la Tchécoslovaquie. Le Congrès américain refuse d’amender la « loi de neutralité » américaine interdisant la vente d’armes à un pays menacé par l’Allemagne, la situation en Europe ne paraissant pas justifier une action urgente…
Toujours en septembre 39, le président Roosevelt annonce qu’il « souhaite et prévoit que les Etats-Unis se tiendront à l’écart de cette guerre ».
C’est Harry Truman qui résume le mieux cette période trouble des débuts de la guerre 40-45 et on mesure mieux à ces paroles, le cynisme de la politique au pays du business « Si nous voyons que l’Allemagne gagne, nous devons aider la Russie ; mais si c’est la Russie qui gagne, nous devons aider l’Allemagne, afin qu’ils s’entre-tuent au maximum. »
Un bluff resté célèbre, le 5 février 2003, devant le Conseil de sécurité des Nations unies, le secrétaire d’Etat américain Colin Powell défend une intervention militaire en Irak. Il présente des preuves falsifiées visant à démontrer que Bagdad possède des « armes de destruction massive. L’Europe part en flèche et mord dans le bobard.
Aujourd’hui, comme à Domrémy, l’Europe entend des voix, tel le vieux Jean-Marie Le Pen : « au secours, Jeanne ». Et ça marche les rangs de l’extrême droite se garnissent…
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1. Charles Lindbergh, premier homme à franchir l’Atlantique en avion, sans escale et en solitaire, reçoit à Berlin, une décoration allemande des mains du chef nazi Hermann Göring.

9 mai 2019

Il faut réhabiliter Robespierre.

S’il y a bien un personnage injustement traité dans nos manuels d’histoire, c’est Maximilien de Robespierre, 1758-1794 (le petit « de » il l’enleva lui-même très jeune).
Injustement traité par des historiens chargés des manuels scolaires, les étudiants jusqu’à l’université sont victimes du choix d’une société libérale qui de Henri Guillemin à Max gallo, les moins subjectifs à Laurent Dinghy et Joël Schmidt, les plus violents, ont insulté à la mémoire du Conventionnel en le traitant de monstre. Michelet lui-même n’est pas tendre avec Maximilien. Il le dépeint souffreteux, enclin à des tics et des manies. C’est tout juste s’il ne le considère pas comme un malade mental.
Cette chronique dans la modeste proportion d’une page et demie d’écriture, ne peut évidemment reprendre un à un, ne serait-ce que les événements des quelques derniers mois qui précédèrent la chute de Robespierre, le 9 thermidor de l’an II de la République (27 juillet 1794).
Le 8, il s’exprimait encore à la barre de la Convention sous les applaudissements de ceux qui allaient provoquer sa perte et salir sa mémoire :
« Je suis fait pour combattre le crime, non pour le gouverner ».
On ne sait à peu près rien de sa vie d’avocat d’Arras, à part ce qu’en écrivit un certain Laponneraye sous la dictée de Charlotte, la sœur cadette dévouée à Maximilien. Là n’est pas mon propos. J’en viens directement au Comité de salut public créé le 6 avril 1793, suite à un décret sur proposition du député Henri Isnard.
La jeune République court à sa perte, le général Dumouriez l’a trahie et livre la France à l’invasion des Alliés. La Vendée et Lyon sont en état d’insurrection. Des mesures d’exception sont nécessaires. La Convention constitue un Comité de salut public de neuf personnes, choisies par appel nominal. Devant le danger imminent, le Comité de salut public est autorisé à prendre dans l’urgence des mesures de défense. Le 24 juillet 1793, plus de trois mois plus tard, Robespierre y fait son entrée en remplacement de Gasparin.
C’est donc tout à fait faux de dire que ce « sauvage créa la machine à tuer ». Ce n’est qu’en septembre 1793 que l’on parle du Grand Comité de salut public, avec tous ceux qui pour certains d’entre eux firent couper la tête à Robespierre l’année suivante lui imputant les « crimes » qui restent dans l’Histoire comme des décisions de « l’Incorruptible ».
Ce Comité se compose de douze personnes dont certaines sauvèrent leur tête en prenant celle de Robespierre. Les voici en vrac, la République y reconnaîtra ses héros et ses lâches : Barère, Billaud-Varenne, Carnot, Collot d’Herbois, Couthon, Hérault de Séchelles, Jeanbon Saint-André, Lindet, les frères Prieur, Robespierre et Saint-Just.

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Ce Comité reste stable. Seul Hérault de Séchelles sur le motif de collusion avec le comte d'Antraigues, agent secret contre-révolutionnaire, est mis en accusation et exécuté, sans que l’on connaisse encore aujourd’hui l’authenticité des documents saisis. Son accusateur fut Saint-Just. Robespierre n’intervient pas.
Répondant peu après aux soupçons de dictature, Robespierre s’en défend, dans les mêmes termes qu’un discours de 1791. Ce sera son principe conducteur jusqu’à la fin. « …apprenez que je ne suis point le défenseur du peuple ; jamais je n’ai prétendu à ce titre fastueux ; je suis du peuple, je n’ai jamais été que cela, je ne veux être que cela ; je méprise quiconque à la prétention d’être quelque chose de plus… »
Il est temps de passer à sa légende noire qui le poursuit encore sous le zèle continu de plusieurs générations de libéraux maîtres des écoles, suffisamment pour y laisser entendre ce que la bourgeoisie réclame d’eux depuis toujours : une falsification de l’histoire de la Révolution française, afin que celle-ci ne soit pas le ferment des révoltes futures.
Des contre-révolutionnaires se sont emparés de sa mort pour en faire la fin d’un monstre et l’ennemi du genre humain.
La plus honteuse manœuvre fut celle du dénommé Barère qui fit un rapport le 10 thermidor au lendemain de l’exécution. Il a le culot de présenter Robespierre comme l’initiateur de la Terreur, alors que c’est lui qui fut à l’origine de l’adoption par la Convention des mesures dites « terroristes ». Il lance ensuite par ses comparses dans Paris une rumeur selon laquelle il entrait dans les projets de Robespierre de se faire proclamer roi !
Merlin de Thionville un mois après l’exécution enfonce le clou par son Portrait de Robespierre, que tous les historiens libéraux recopient encore de nos jours, aussi servilement. Description hystérique d’un malade mental qui ne pouvait s’endormir qu’après des effusions de sang.
Les papiers saisis chez Robespierre furent manipulés par un certain Courtois qui s’entendait, deux siècles avant les fake-news, à la falsification et à la découpe des pièces saisies. Si bien qu’à la Bibliothèque Nationale où ils sont encore, on voit toujours la trace des ciseaux et les morceaux de pages réaménagés.
Depuis, les faux et les vrais papiers truqués alimentent sans discontinuer la doxa antirobespierriste.
En réalité, il faut placer Robespierre parmi les sauveurs de la République. La preuve en est, à la suite de son exécution, cinq ans plus tard, il ne restait rien de ce formidable élan de fraternité venu du peuple. Ce fut le coup d'État du 18 brumaire an VIII (le 9 novembre 1799) par Napoléon, exit le Directoire, puis le Consulat et enfin l’empire.
La bourgeoisie après s’être débarrassée de la noblesse, ce n’était pas pour installer le peuple !

8 mai 2019

Ontologie de la connerie.

Une sémiologue, spécialisée dans le langage et bodylanguage, Elodie Mielczareck, se pose une question « Comment reconnaître les "cons" et ne pas le devenir à son tour ? ». À sa place, je me méfierais. Beaucoup le sont devenus sans le savoir.
La connerie est sournoise. Elle rampe, invisible comme la calomnie, chacun en a sa part et tous en sont atteints ou le seront un jour. À commencer par votre serviteur.
Les plus gravement touchés sont ceux qui paraissent ne pas être de la confrérie. Ce sont les plus dangereux, parce qu’ils ont souvent des parchemins signés par de grands directeurs d’écoles, en foi de quoi ils savent le latin comme Bart De Wever, pourraient éventuellement porter la robe d’avocat, comme Charles Michel et Didier Reynders, sans avoir jamais pratiqué.
Pourquoi sont-ils redoutables ?
Parce qu’on ne s’en méfie pas. On leur suppose des capacités qui ne sont démontrées que sur le papier. Quand ils entrent en politique, comment savoir ?
Le gouvernement, c’est un peu comme à l’armée quand le juteux demande aux troufions « Qui parle anglais ? ». Si un couillon lève le doigt, il est bon pour la corvée chiotte. Quand un type passe des finances aux affaires étrangères, puis fait de l’intérim à la Défense, d’une façon ou d’une autre, il dira et fera des conneries. Il y a bien quelque part un ministère où il sera incompétent.
Elodie Mielczareck soulève un autre problème, celui de l’entraînement des foules à faire des conneries. « Des expériences ont montré que notre cerveau est prêt à modifier sa perception spatiale pour être en accord avec les autres. Si vous êtes entourés de "cons", il y a de fortes chances pour que vous ne vous en rendiez pas compte. »
Et d’enfoncer le clou : « Une expérience réalisée en psychologie sociale en 1950 montre qu’une personne qui a raison mais qui est entourée de gens l’assurant qu’elle a tort, va changer sa perception des choses pour s’aligner sur la pensée des autres. »
C’est ainsi que longtemps les gros partis ont été des attrape-mouches, des réserves à cons.
Dans une famille de MR, un enfant qui grandit avec la tronche de Louis Michel dans un cadre sur la cheminée du salon, que le père est industriel et la mère haut fonctionnaire à piston libéral, forcément son modèle sera Louis Michel, quelles que soient les conneries proférées depuis quarante ans par cet acrobate des suffrages.
Il est même fort possible que le jardinier et la femme d’ouvrage de cette famille exemplaire entraînés par l’enthousiasme du milieu voteront libéral, c’est-à-dire pour leurs patrons, contre leurs propres intérêts.

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Si le nombre fait le con, la connerie ça se pratique aussi à titre individuel. On peut très bien par timidité personnelle et se suggestionnant « inférieur » au vu de la supériorité que l’on suppose des autres, avoir l’absolue conviction que l’on est un con fini. (1)
Un psychologue qui aurait eu le temps de lire les discours et les interventions de Macron depuis les débuts de l’année, serait sans doute effrayé de s’apercevoir que soixante millions de Français sont administrés par un con !
Les soixante pour cent et quelques d’électeurs qui ont voté Macron au second tour ont eu en l’espace d’une semaine – tout au moins une bonne moitié d’entre eux – une modification du cerveau, pour se persuader que les pro-Macron avaient raison.
Elodie Mielczareck pose 3 questions fondamentales pour savoir si vous courez le risque d’être contaminés par la “connerie” : est-ce que vous voyez beaucoup de “cons” et de “connes” dans une semaine? Est-ce que ce contact est long, et enfin, est-ce que le ”con” ou la “conne” a plus de pouvoir hiérarchique que vous?
On a beau se dire qu’on est seul dans l’isoloir et que la connerie d’autrui ne modifie pas la pensée de l’électeur, pas sûr.
Le suffrage universel dont les uns disent monts et merveilles et les autres pis que pendre, rythme par cycle nos destinées, mais c’est le seul moyen qu’a la multitude de se faire entendre. Quand on voit la politique actuelle, comment le monde va et comme nos ministres sont peu doués, le suffrage universel ne serait-il pas la machine suprême à fabriquer les cons ?
Ceux qui jugent mes propos excessifs sont en général établis dans la croyance ferme que le système qu’ils appellent la démocratie est le meilleur, la preuve, il n’y en a pas d’autres – disent-ils – ce qui n’est pas rassurant. Ce genre de cons a besoin évidemment de croire aux hiérarchies, à la culture des dons naturels et à leur exploitation dans un travail « valorisant ».
Cela bouleverserait trop leurs habitudes dans leurs occupations, d’imaginer que, peut-être, le système puisse avoir quelques défauts.
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1. Le con, souvent, ignore qu’il l’est. Certains conserveront jusqu’à la fin de leur vie une haute opinion d’eux-mêmes.

7 mai 2019

Voyage en uchronie libérale.

À l’approche du 26, on sent frémir les candidats.
À Liège, c’est le cas de le dire, ils sont tombés dans le panneau, celui plutôt maigrichon du bourgmestre. Normal, le PS n’a rien à dire, pourquoi voulez-vous que les autres aient une surface importante ?
Le parti qui aura le plus de dollars sera le plus publié, commenté et distribué. Le MR sera tête de gondole, à ce titre. Il vaut mieux, parce qu’après le 26, on ne sait jamais… Il est possible qu’on n’en parle plus.
Un à qui personne ne le demandait mais qui tenait à le dire, Charles Michel sera candidat député en Brabant wallon.
Pour le reste, le président autoproclamé du MR est formel « La question d'une candidature au poste de Premier ministre est prématurée ».
À un panel de mille passants anonymes, on a montré la photo de Charles Michel. Personne ne l’a reconnu. Sauf une seule, renseignements pris, c’était sa femme de ménage.
Bien entendu, Il n’a aucune ambition personnelle. La force mystique du peuple le pousse vers le fauteuil du 16, rue de la Loi. Il n’a jamais voulu ce poste. On le lui a imposé à cause de sa supériorité intellectuelle. À Wavre d’abord, le pays ensuite, les Wavriens avaient raison !
Dès le berceau, bébé il arrachait ses Pampers, il voulait comme les enfants du peuple des langes dans les vieilles chemises de son père.
Quand Louis raconte celle-là, des larmes jaillissent de ses yeux. En effet, Charles fut langé à la chemise Arnys à 600 euros pièce. Pour boucher les trous financiers, Louis dut prendre quelques postes supplémentaires à indemnité élevée !
Charles rêve de rassembler une majorité politique avec des personnalités choisies par lui. Le petit Châtel est en ordre de bataille, comme Bart son compagnon d’armes, Borsus empêtré dans ses hypothèques à Marche est très loin, presque aussi loin que Didier Reynders, quasiment disparu.
Avec qui mettre en œuvre notre projet", là est la question. Il l’a bien fait tout seul jusqu’à présent, aucun autre francophone n’arrivant à sa cheville. Avec un notable de la Suisse romande peut-être ? Ils sont si près des germanophones, que ce serait un bel exemple d’anschluss de réconciliation avec le Vlaams Belang.
Mais il y a une chose dont le grand homme est certain « …nous ne voulons pas de chaos institutionnel et communautaire… se concentrer au maximum sur le socio-économique, sur les questions sécuritaires, celles de la migration ou encore sur l'ancrage européen de la Belgique".
Lui et l’Europe ! Les Belges vont les sentir passer.
Ses petits bras se sont usés au matraquage fiscal. Il est très admiratif des matraquages du samedi en France. Comment ne sont-ils pas fatigués d’au moins du bras droit tenant la matraque, à la lever et à la baisser sur des têtes récalcitrantes, ces braves gardiens de la paix ?
Il veut être à leur école et il est impatient de redevenir premier ministre afin de se tester.
Le projet de matraquage fiscal de la gauche ne vaut pas le sien. Ce n’est même plus un matraquage, c’est un tsunami fiscal, pense-t-il d’un futur partenariat possible PS – PTB ! C’est « Hiroshima mon amour ». Emmanuelle Riva : « elle », c’est Elio Di Rupo et Eiji Okada : « lui », c’est Raoul Hedebouw. Dans le scénario de Charles Michel-Durras, ce ne sont pas les Américains qui lancent la bombe, mais elle et lui, le couple démoniaque. Les Frères Dardenne qui ont lu le scénario en sont restés muets.
Il est prêt au sacrifice et voit déjà l'affiche que ce serait lui et Elio !

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C’est que ce président autoproclamé, ce thon indicible toujours premier ministre pour un temps par intérim, ne sait pas, ne peut intégrer intellectuellement ses méthodes qui sont fossiles, que son parti et son Europe trumpisées sont hors réalité.
Ce ne serait pas grave s’il n’y avait que lui et le quarteron d’aventuriers de son parti, mais les dollars ont subverti une partie des Belges moyens. Ils n’ont plus leur tête à eux.
Aux dernières nouvelles, le MR reste encore un peu au-dessus du… CDH !

6 mai 2019

Bart, le digitos dans l’asinum.

Dans un livre sobrement intitulé "Over identiteit" (Sur l'identité), Bart De Wever y déclare son amour absolu du latin et son dégoût profond pour le français ; une langue dégénérée, parlée par les soudards de César, quand les énergumènes traquaient l’Éburonne, créature peu farouche des bords de Meuse. Les fourrés (litus Mosae fluminis marginem silvae) résonnaient des râles et des plaintes en latino-wallon, ce qui donna le français.
Latiniste distingué, selon des nationalistes flamands, Bart traite les francophones en latin de pedzouilles, ce qui atténue l’expression rugueuse. Sans tomber dans l’outrage linguistique, l’Homme y a trouvé une convergence misonéiste latine !
Le président de la N-VA a toujours eu la balise fastoche (intraduisible), restent à trouver les fondements de l'identité flamande dans une société rongée par le "relativisme culturel", avec l’autre balise, wallonne celle-là. Nous avons de ce fait la paire de balloches, pour notre perpétuation après le 26 (Et sic ablatisque testiculis est a nice par Belgium).
Sortir de la courante affaire, cela va être coton (tibiae pars aeris).
Alioquin poterant custodire regionem plenam Carolus aliquamdiu in stipendium ! Amen. (où il est question par Bart de parler de Charles tout en le reléguant dans l’inaperçu).
Borsus ce matin, au contraire, interrogeait Maggy De Block, pour qu’on s’aperçoive qu’elle est toujours ministre. Elle et lui se voyaient déjà le 26 au soir ! Par contre, il n’a pas raté le PTB accusé de faire des misères à trois chasseurs de primes qui confondaient le parti avec le guichet d‘une banque. Ces faux prolétaires s’apprêtaient à fouiller nos poches pour leur compte personnel.
Sans la locution latine, Richard3 jetait l’éponge !
En wallonie, je ne vois qu’un latino-grec-italo capable de comprendre cette dialectique : Elio di Rupo.

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Propre sur lui, d’un caractère facile, Elio vit dans un monde à part, celui qui concerne trente mille Belges – pas plus – à frôler les vingt mille (viginti milllia argentum), donc parfaitement adapté au latin du Roman procurator anversois et propre à ignorer superbement les onze millions restant (ignorare priuatorum).
Ils vont pouvoir se mettre d’accord sur le caractère excessif des revendications des servi laborant (travailleurs intérimaires) qui seront abandonnées.
De Wever ouvre chacun de ses chapitres par une citation latine. En voici une faite pour lui :
Si vis pacem para bellum. L’éditeur anversois pourrait en inverser les termes « Si vis bellum para pacem », si tant est que Bart veuille faire sincère…
Il fallait s’attendre à sa critique sur la façon dont le phénomène migratoire a été appréhendé en Belgique. Il voit une société composée de communautés cloisonnées. Il voit surtout dans les statistiques que sa clientèle est plutôt pour les cloisons. C’est au nom de ses 26 ou 27 % des voix qu’il a adopté le cloisonnement et pour espérer les 30 % il voit encore qu’il n'y a pas de communauté sans "culture dominante" (leidcultuur en ménapien), et le voilà parti sur les "Lumières", ce courant philosophique alternatif continu, qui s'est répandu en Europe sous haute tension à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle.
L’incipit du chapitre suivant « Non erit vincere in digitos et asinum ».
Le digitos dans l’asinum le prophète de Theo Francken connaît. C’est même sa spécialité.
"Une culture dominante domine mais ne contraint pas. Aucun individu ne peut ou ne doit se sentir contraint de se déclarer entièrement d'accord avec les principes des Lumières (...) Mais on doit accepter que la culture dominante soit le socle de l'organisation de notre culture publique. Cela signifie que la société se fonde sur cette règle pour choisir la façon d'organiser la vie publique et que la culture privée d'un citoyen est d'un intérêt secondaire".
Devinez quelle est la culture dominante de ce brave homme ? (Note de R.3.com)
Ce qui rassure tout le monde, c’est la fin du livre. Le président du parti nationaliste ne croit plus dans la Belgique. C’est heureux, je n’aurais pas supporté que nous fussions à ne pas croire la même chose ensemble, quoique la Belgique….

5 mai 2019

Un problème nommé Castaner.

Il circule une foison d’images montrant la manifestation du Premier mai à Paris. Toutes sont absolument bouleversantes d’un Etat en train de basculer dans des brutalités policières.
Cisailler une manifestation autorisée et piéger des Gilets Jaunes dans une rue bloquée par la police des deux côtés, est une manœuvre qu’un pays totalitaire ne désavouerait pas.
On comprend, dès lors, la panique d’une trentaine de manifestants coursés par la police et venus se réfugier dans un hôpital. La déformation sciemment voulue du ministre Castaner de cet épisode en un « envahissement brutal d’émeutiers dans l’intention de dévaster un hôpital » est proprement scandaleuse et digne d’un voyou déguisé en ministre.
Les gendarmes ont-ils des mots d’ordre signifiant qu’il faut faire peur aux gens pour qu’ils ne manifestent plus ou s’agit-il d’un excès de zèle d’une unité de CRS, vu le stress accumulé et la fatigue générale ?
Quelles que soient les raisons, le ministère de l’intérieur est forcément au courant des tactiques induisant des brutalités gratuites et des brimades de sa police. Son manque de réaction, mieux les félicitations adressées par Castaner aux policiers, tendraient à prouver que c’est une tactique délibérée, voulue aux plus hauts échelons de l’État.
Sauf qu’il échappe un petit détail aux autorités. Cette façon de faire n’entre pas dans des rapports « normaux » entre les populations et la police d’une démocratie, mais sont les faits et les manières d’une dictature !
Ces provocations ne peuvent conduire qu’à deux effets, certes différents, mais aussi dangereux l’un que l’autre. Le Gilet Jaune agressé dans son droit de manifester rentre chez lui et ne manifeste plus ; mais il n’en pense pas moins. Il accumule de la rancœur. De là devenir un citoyen hostile à l’État, il n’y a qu’un pas. Cette hostilité, elle ne sera pas de quinze jours, mais durera probablement toute une vie avec les conséquences tragiques que cela suppose si cette mutation de sens est produite à des centaines de milliers d’exemplaires.
Le deuxième effet trouble ce grands pays de tradition démocratique. Bientôt, il ne restera plus à la majorité qu’à truquer les urnes pour se maintenir au pouvoir. Être bousculé ou giflé sans raison peut provoquer chez le manifestant une autre réaction : une réplique immédiate ! C’est la rébellion qui peut conduire d’honnêtes gens dans l’impasse de la justice, condamnation imméritée puisque provoquée par la police, casier judiciaire, etc.
Vue sous cet angle, la situation est tout autre et conduit à l’aggravation des tensions et à des affrontements musclés dans les mois à venir, d’où peut naître une rage intérieure et le désir de se venger, d’en chercher l’occasion et de passer à l’acte.

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Il est toujours mauvais pour tout système de laisser à la police le soin de faire justice sur place, tout aussi exécrable de lui tresser des couronnes de laurier pour célébrer sa brutalité et encore plus mauvais d’augmenter les salaires et les effectifs au même moment.
Qui aurait pu deviner il y a seulement six mois que les dirigeants de la France sous la présidence de Macron allaient perdre la réputation de leur pays ?
Commettre d’inacceptables violences sur les manifestants non menaçants n'est pas anodin. Il faudra des années de pacification et de justice sociale pour gommer cette histoire tragique de la France en lambeaux.
C’est ce que constate Christian Ghasarian, professeur d’ethnologie à l’Université de Neuchâtel et chercheur associé au LAIOS (CNRS) « Quelque chose de grave se passe aujourd’hui dans la gestion des manifestations des Gilets jaunes par les forces de l’ordre. On s’y habitue peu à peu, même si cela vaut à la France d’être montrée du doigt et réprouvée par d’importantes instances internationales. Ce qui se joue depuis des mois pose la question du statut et du rôle des uns et des autres dans une démocratie. Cette question mérite qu’on y revienne. Le statut des CRS et de la BAC leur donne un pouvoir légitime d’action et d’interpellation face à des manifestants. Ils peuvent aussi légalement gazer, tirer, frapper avec des matraques, immobiliser et menotter une personne en la maintenant sans ménagement face contre terre avec un pied sur son dos, etc. En face, les manifestants peuvent quant à eux défiler, crier ou chanter des slogans critiques pour témoigner de leur mécontentement ou encore essayer de forcer un barrage, mais leur marge d’action reste réduite et confinée. Nos institutions mais aussi notre histoire le veut et cela ne se discute pas. »
Et de fait se pose la légitimité à la suite des désordres provoqués davantage par les moyens de répression mal utilisés, et elle est uniquement du côté des forces de l’ordre, ce qu’Alain Duhamel appelle « la violence légitime » avec un petit gloussement de satisfaction qui lui monte du fond des tripes.
Face à des Gilets Jaunes défilant paisiblement, est-il nécessaire de tirer avec des fusils LBD40, des balles de défense au visage ou sur d’autres parties du corps interdites, quand ces derniers sont à faible distance? Est-il nécessaire de gazer des gens au visage, et même certains infirmes sur des fauteuils roulants ? Est-il nécessaire que plusieurs policiers frappent des gens gisant à terre et hors d’état de répliquer ? Est-il nécessaire de molester des personnes âgées, fragiles et inoffensives, parce qu’elles portent un gilet jaune ? Est-il nécessaire de tirer par les cheveux des manifestantes à terre, pour les menotter derrière les rangs de la police ? La liste est longue de tous ces faits qui resteront impunis, tout au contraire célébrés par un ministre de l’intérieur qui devient du coup plus un chef de gang, qu’un citoyen respectable.
Si j’étais Français, j’aurais honte de l’être, jusqu’à ce que ces ennemis au pouvoir, préfet, ministre de l’intérieur, premier ministre et président de la République disparaissent du champ politique et aillent au diable !

4 mai 2019

Jack Lang et le capucin brun d’Afrique.

L’histoire commence comme un conte africain. Comment capturer un petit capucin brun, un singe jadis très répandu en Afrique centrale. Les autochtones en faisaient parfois un animal de compagnie.
Il suffisait d’attacher à un arbre une calebasse pleine de fruits dont les capucins sont friands. Le col de la calebasse devait avoir un diamètre permettant au singe d’y plonger la main pour en saisir les fruits et, à poing fermé, la main restait dans la calebasse.
Pour fuir, il suffisait au capucin de lâcher les fruits et de sortir la main du col de la calebasse.
Ce qu’il ne faisait jamais.
Deux Français sont les lointains cousins de ces capucins bruns.
Jack Lang surtout, ayant vu Fillon s’être fait avoir avec les costumes Arnys, cadeau du sulfureux Robert Bourgi, formé par Jacques Foccart aux réseaux de la Françafrique et ami de Sarkozy. Fillon avait été piégé pour deux costumes, valeur 13.000 euros. Le socialiste aurait dû se méfier… sauf quand on a l’âme capucin…
Lui, c’est beaucoup plus, on parle de 200.000 € pour des costumes et des pantalons !
Quand même, l’homme intelligent, pétillants de malice, après la mésaventure Fillon… son flair de planqué à vie… cela a dû être plus fort que lui ! Il a plongé la main dans la calebasse.
Les deux ont un point commun, la coquetterie du sexagénaire qui ne veut pas dételer !
De la tenue conventionnelle à la coupe impeccable dans les tissus les plus chers, du col mao à la flanelle excentrique, ces deux gravures de mode auront tout fait !
Entre vieilles coquettes, la compétition a tourné à l’avantage de Jack Lang. Deux cent mille euros de fringues, gratis, sans même faire mannequin à la présentation de la collection Smalto, fallait-il qu’Alain Duménil, le patron de la marque, ait le directeur de l’Institut du Monde Arabe à la bonne !
On suppose que ces avantages en nature n’ont jamais été déclarés ?
Jack Lang ! celui qui se moquait ouvertement de Ségolène Royal dans sa candidature à l’Élysée, la trouvant trop affairiste, trop futile, en un mot quelqu’un qui n’avait pas le gabarit, le voilà démasqué au-delà de toutes les espérances des femmes qui avaient pris la mouche au lynchage médiatisé d’une des leurs.
Le parquet de Paris a ouvert le 12 mars une enquête préliminaire, a-t-on appris de source judiciaire. Elle a été confiée à la brigade financière.

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Ce vieux-beau aura porté un coup bas au socialisme, après Cahuzac, Emmanuel Valls et Macron, les disc-jockeys de François Hollande, lui le fleuron de la Mitterrandie, gravissant la roche de Solutré avec François le Grand, finir dans une histoire de garde-robes !
Ces animaux de cirque que sont ces mégalomanes du pouvoir sont-ils intelligents ?
Oui, pour le placement jusqu’au gâtisme, observez Fabius au Conseil constitutionnel avec Jupé, qu’on a entendu pendant dix ans exalter son amour de la ville de Bordeaux !
Agiles comme pas deux, pour sauter d’un ponton à l’autre, sans jamais être éclaboussé par des affaires, sauf Jupé, ancien tricard (un an de Canada), qui a frôlé biribi.
S’aller faire prendre pour de la sape, comme un junky hyper looké du Matonge porte de Namur à Ixelles, les narines enfarinées par une dernière prise ou – afin d’être compris par les lecteurs français – comme Pierre Palmade, un soir d’extase à la chnouf, snifant avec l’éphèbe ramassé au Gai moulin dans le Marais et plus si affinité, comme eux sombrant dans le fait-divers !
Selon nos informations, écrit le Nouvel Obs « …l’ancienne directrice générale du célèbre couturier – elle a quitté ses fonctions le jour de la publication de notre article – a tout récemment été longuement entendue par les policiers dans le cadre de cette enquête. »
Le prince de la sape socialiste vêtu de pied en cap entre 2013 et 2018, deux cents tickets divisés par cinq, cela va chercher dans les quarante mille euros de fringues par an !
On rêve à tous les déjeuners que cela aurait représentés pour les gosses qui vont à l’école le ventre vide, en espérant le bol de soupe à midi.
Franchement, parmi les grands dignitaires de France ou de Belgique et même d’Europe, il y a quand même de parfaits dégueulasses ! Au lieu de servir le peuple qui les paie pour ça, ils se servent du peuple, d’une manière pire que les industriels qui se contentent de l’exploiter.
Et ils voudraient qu’on soit respectueux !

3 mai 2019

Les jobs et les jobards !

La Belgique est devenue la spécialiste mondiale des affaires courantes. On n’attend même plus les palabres d’après les élections, on commence avant. Puis quand le peuple finit par les oublier, ils vont en redingote chez le roi. Charles Michel inaugure. Ce type innove !
Si bien que ce blaireau aura au moins douze mois de bonus minimum à mettre à son palmarès, plus le trimestre en rab.
Pas lui à s’inquiéter, ni le petit Chastel si calamiteux, encore moins d’inquiétude pour Didjé, aux affaires coulantes avec la bande. Il s’apprête à couler le MR Bruxelles-ville le 26, si bien qu’on brûle des cierges à Sainte Gudule pour qu’il « coule » plutôt le Conseil de l’Europe… Derrière les grands planqués toujours réélus, ce sont les pioupious libéraux qui ont à se faire du souci. Même Richard Miller accuse le poids des ans, il ne va pas pouvoir initier une nouvelle portée d’enthousiastes. L’ithyphallique Gol n’est plus. Gaffe aux bas de caisse, les nids de poule vont faire des morts !
L’usine à gaz n’est pas prête à les revoir à l’horloge pointeuse. Le lit des discours fleuves s’est asséché, en cause les dernières menteries du grand capitaine.
C’est le journal Le Soir, l’œil triste et la cravate noire, qui nous l’explique.
« Les mesures de réduction du coût du travail mises en œuvre par le gouvernement de Charles Michel n'auraient permis de créer que quelque 30.000 emplois salariés dans le secteur privé entre 2015 et 2018. C'est une nouvelle estimation de l'Institut de recherches économiques et sociales de l'UCLouvain (Ires) qui l'affirme. »
Une misère ! ainsi le grand sauvage nous aurait promenés de restriction en restriction pour rien, et les 160.000 jobs ?
Toute la propagande libérale axée justement sur ce gain d’emplois est par terre et rend la discussion vaine sur les sauts d’index, la cherté de l’électricité, tout le bazar qui a fait plonger les revenus, les pensions, les indemnités sociales, tout quoi !... De jobistes nous sommes passés à jobards du grand mystificateur !
Ah ! la propagande va être difficile, Reynders fait bien de se tirer. Il parait que l’autre guignol, Châtel, veut faire député européen, tous fuient le casse-pipe. Chastel sûr de trôner à Strasbourg, mais avec qui ? Marie-Christine Marghem en a assez fait comme ça. Minouche fait échevine à Liège. On a perdu la trace des autres !
Alors, coûte que coûte, c’est Louis Michel, le renard du désert qui le dit. Il ne faut pas en démordre, l’UCL de Louvain-la-Neuve est à démentir fermement. Il en perdrait son râtelier, l’ancêtre, à remonter le moral de son Stradivarius de fils.

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Donc pour les grands initiés, les économistes de l’UCL sont des cons, 160.000 nouveaux emplois salariés ont bel et bien été créés dans le secteur privé au cours de la législature, grâce au saut d'index et du tax shift. La (FEB) partie liée dans le coup-fourré va dans le même sens, vingt mille en moins pour que ça fasse crédible (140.000 nouveaux emplois). La KU Leuven descend à 75.000, histoire d’emmerder les francophones. Mais, même à 75.000 c’est la Bérézina ! D’ici à ce que le vieux Michel passe pour être têtu comme Sergueïevitch Khrouchtchev, se déchausser et frapper le bureau avec son Louboutin pointure 46, s’il avait eu la chaussette propre, il l’eût fait ! Puis il y eut le silence des sommets et la conclusion que mentir pour la bonne cause, ce n’est pas mentir.
L'Ires a réalisé une étude approfondie de la relation entre la croissance du PIB et l'emploi sur une longue période. Il en résulte que Charles Michel est un crétin. Point final.
Ce qu’on savait déjà, nous autres à gauche, mais comme on ne nous consulte jamais…
À la chevrotine dans les fesses de sa Grandeur, cette analyse ajoute les gourances de la stratégie de la Commission européenne. Le Traité de Lisbonne refait surface, ce mauvais soufflé tout de suite avarié et dont les peuples n’ont jamais voulu. Il avait imposé aux Etats membres une politique de modération salariale pour doper la compétitivité ! L'impact en termes d'emplois est nul. « Cette stratégie encourage une concurrence stérile entre Etats, un nivellement par le bas des systèmes de sécurité sociale » écrit le nouveau rallié à la cause du PTB, Le Soir en personne ! Sur le temps que les salaires des patrons s’envolent, puisqu’ils ne sont pas soumis à la cure d’amaigrissement des ploucs.
Outre cette connerie du siècle qui fait souffrir tout le monde à l’exception des hauts salaires, Charles Michel toujours payé comme premier ministre et probablement jusque fin 2020, va laisser une coquette ardoise à son successeur de 10 milliards d’euros. C’est sans doute la raison pour laquelle il ne se représentera pas à la commande de notre Boeing 737 qui se scratchera bien sans lui.
En Belgique, nous avons très peu de Gilets Jaunes, cela ne tient pas à la lourdeur légendaire de nos lents esprits, mais au sentiment qu’on n’a pas besoin de pousser sur la muraille, elle est en train de tomber toute seule, par la gravitation que nos grands intellectuels ignoraient.
Reste un choix, sont-ils des criminels ou des imbéciles ? Et s’ils étaient les deux ?

2 mai 2019

La France dans un tourbillon !

Le Premier Mai contrairement à ce que pensent beaucoup de personnes n’est pas la fête du travail, mais des Travailleurs.
Des témoignages recueillis chez les Gilets Jaunes, il ressort clairement que l’identité du travailleur type, malheureux et exploité, est majoritairement Gilet Jaune. Les manifestants de tous les samedis depuis six mois sont de loin les plus constants défenseurs des travailleurs.
Il s’agit donc bien d’un rendez-vous populaire entre quelques centaines de syndicalistes réunis traditionnellement et des dizaines de milliers de Gilets Jaunes, la plupart non politisés, ni syndiqués. Ils font ce que depuis des dizaines d’années les syndicats ne font plus : manifester leur réprobation d’un système économique qui les brime, dans une démocratie qui les nie.
Ce n’est pas le jour de revenir sur la calamiteuse capitulation du parti socialiste, d’autant que la social-démocratie est aussi responsable que l’économie libérale elle-même, de la situation. Ni d’opposer les syndicats aux Gilets Jaunes, puisqu’il y eut mélange fraternel jusque dans les rangs de la CGT. Au contraire, la convergence entre les intérêts des Gilets Jaunes et des syndicalistes entre dans le bilan positif de cette journée.
C’est justement ce que ne veulent pas les dirigeants des syndicats.
Des déclarations préalables sur l’organisation des cortèges syndicaux étonnent quelque peu. On sent que l’attitude des chefs syndicalistes, d’ailleurs tous permanents et largement payés, n’est pas dans la droite ligne de la lutte des classes, mais dans la défense des pouvoirs et des droits acquis des responsables. Manque de bol, ils ne peuvent pas se dire victimes de l’ambition des chefs d’en face, puisqu’il n’y en a pas. Personne ne veut prendre leur place. Et c’est ça justement qui fait leur drame.
Or, à voir la belle fraternité des militants de la CGT et de FO avec les Gilets Jaunes, on devine tout ce qu’il y aurait à tirer d’un cortège unique regroupant finalement toute une classe sociale désavantagée par le pouvoir macronien.
Pauvre Martinez, sa complaisance à l’égard du régime ne lui a pas permis d’être épargné par la furia policière. Son propre cortège a été gazé et chargé, cruauté suprême du pouvoir pour le syndicat CGT ! Martinez privé de tribune et obligé de quitter le cortège du Premier mai, du jamais vu depuis longtemps. La police gazant des permanents rompus aux négociations et champions des compromis, si c’est de l’initiative du nouveau préfet de police, le pouvoir vient de se tirer une balle dans le pied.

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Qu’importe. La démonstration de rue d’aujourd’hui est probante dans sa signification largement partagée : le Parlement français doit être dissous et Macron doit procéder à de nouvelles élections ou se démettre.
Ne pas comprendre cela de la part du pouvoir, signifie l’impossibilité d’établir un consensus entre les citoyens sur des propositions soumises à discussion d’un avenir digne pour tous.
Même si ce sont de grands mots, ce n’est ni de la novlangue capitaliste, ni de la sovietlangue, mais le résultat visible de la Nation aujourd’hui dans la rue.
Si cette décision n’est pas prise et il y a de fortes chances pour que l’aveuglement égocentrique de l’Élysée soit hors de portée de le comprendre, les manifestations se poursuivront tout l’été, pourrissant par avance toute velléité de modifier en bien ou en mal, le mauvais équilibre actuel. Avec une tragédie toujours possible au détour d’une rue, d’un flic énervé, d’un manifestant qu’une circonstance fortuite transforme en émeutier et d’un carnage en fin de compte.
Qui dit que le drame de la station Charonne du métro parisien et qui fit huit morts et des blessés graves ne pourrait pas se reproduire ? Faut-il rappeler que ce furent des victimes des violences policières ? Nous étions en 1962, ces manifestants voulaient la paix en Algérie et critiquaient pacifiquement les débordements de l’OAS qui semaient la mort dans les Aurès !
Les gilets Jaunes au départ souhaitaient plus de considération, moins de taxes et un diesel à un prix abordable dans les campagnes où il n’existe que la voiture autonome pour se déplacer.
Voyez la politique stupide des gens de l’ENA, non seulement ils sont restés de marbre en décembre 2018, mais en plus ils ne voient pas dans quelle ornière les ont fait tomber leur aveuglement. Aujourd’hui, le prix à payer est hors de leur portée. Ils ont tellement cru que cela allait s’arranger dans l’indifférence générale que voilà tout le système menacé, l’économie capitaliste en première ligne, l’Europe, le gouvernement, le président de la République !
Ils ne vont quand même pas instaurer une nouvelle dictature ? Ne voient-ils pas que « dictature et raisonnable » sont des oxymores ?
Tous les amis des bêtes vous le diront. On ne peut pas indéfiniment battre un chien, sans qu’il ne finisse par mordre son maître. L’être humain, c’est pareil.
C’est la révolte de Spartacus.
Un Gilet Jaune interpellé par un des journalistes présent dans la manif eu cette réplique superbe et lourde de sens « Un monde qui n’a pas d’avenir, ça sert à quoi ? ».

1 mai 2019

Veritas est in puten. (1)

Les techniques d’appropriation des consciences, par le matraquage au quotidien des news, se poursuivent contre vents et marées. (2)
L’avantage de leur coût élevé, les met hors de portée des classes sociales subordonnées à la dominante. Outrance contre outrance, désormais la population a un vecteur d’idées qui s’appelle Facebook.
Les rapports conflictuels entre les classes sociales s’en trouvent moins déséquilibrés. Les forces d’argent ont un patrimoine audio-visuel, des magazines et de la grande presse, à disposition. Une voix discordante est désormais possible et le combat est moins inégal.
Le public doit aiguiser son sens critique capable de sortir les « fake » des « news thrown to public opinion”. Facebook arrive à point nommé. Le terrain est piégé, mais il est riche.
La vigilance s’impose, les rédactions de la presse subventionnée par nos impôts, doivent être dénoncées, comme ne servant pas à des fins démocratiques.
Toujours est-il que la machine à formater les « bons » citoyens fonctionne à plein régime.
Elle joue sur la peur et suggère systématiquement que le soutien des partis de pouvoir est une démarche citoyenne. En Belgique, on a vu que Charles Michel et le MR n’excluaient pas l’extrême droite quand ils en ont besoin, mais restent inflexibles sur l’extrême gauche.
La machine à faire des voix relie les nouveaux obstacles actuel à des événements anciens qui ont perturbé le cours de l’histoire : les guerres, les grèves, les génocides, l’antisémitisme, le nazisme, le communisme, bien amalgamés, souvent déformés, dans une approximation de l’Histoire qui déshonore l’université.
Elle veille à ce que la population soit constamment sous influence, usant de slogans simplistes. Elle recourt aux symboles archiconnus et hyper cités.
Elle empêche par influence dans les médias à la propagande adverse d’avoir sa place dans la vie démocratique. Elle exagère les enjeux et reste dans un registre dramatique et emphatique.
Il arrive à certaines périodes de tension extrême que le public ne marche plus. Ce sont les Gilets Jaunes en France et la progression du PTB en Belgique.
Le discours officiel, partagé par tous les partis d’alternance au pouvoir, n’est plus crédible, dépassé par les événements. L’impuissance du pouvoir à modifier le réel selon ses fins, son rôle cesse d’être magique.

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C’est le cas aujourd’hui.
La tragédie du Traité de Lisbonne que seuls les partis ont approuvé sans la consultation des peuples, a contraint les gens à l’austérité.
Les pertes sociales, travailler plus, être moins indemnisé des périodes de chômage, allonger la durée du temps de travail, le droit à la retraite, tout semble aller normalement vers la peau de chagrin de la part de ces messieurs.
Bientôt, le pouvoir sera obligé de recourir à la force publique et à la contrainte, partout en Europe. Il le fera tout en poursuivant la propagande axée sur la nécessité par les lois de la concurrence, la force des Traités européens et la croissance indispensable au rétablissement des comptes.
Le baratin à chaque fois que le peuple « devra » perdre des plumes, sans savoir pourquoi il les perdra, use les nerfs des gens. Le comble, tout le monde sait que l’argumentation libérale est mensongère, y compris l’électorat MR. Celui-ci, bien drillé reste dans la crainte que la faucille lui coupe les choses de la vie et que le marteau ne l’assomme à la façon des bœufs dans les abattoirs ! Et ça marche… enfin de moins en moins bien !
La crise américaine de 2008 propagée en Europe par la force hégémonique du dollar aurait pu être remboursée par ceux par qui le scandale arrive, à savoir les banques, les organismes de prêt, l’actionnariat des fonds américains d’investissement et quelques autres établissements de fines escroqueries. Or, par les Traités européens, en accord avec la position libérale, la responsabilité a été détournée. La population a été rendue responsable de la crise. Les banques ainsi que les autres indélicats ont évité la faillite. Non seulement ils échappèrent aux sanctions, mais ils surent tirer des profits extraordinaires nouveaux !
Il se pourrait que la récidive de l’arnaque d’un capitalisme débridé ne soit plus possible aujourd’hui. En Belgique, le discours du ministre de finances de l’époque, à savoir l’ineffable Didier Reynders, ne passerait plus !
Faut-il attendre une nouvelle crise ou faire payer ces scélérats tout de suite ?
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1 Littéralement « la vérité est en train de pourrir », littérairement « la vérité est au fond du puits ».
2. C’est ainsi que ce mardi, France 5 a invité à C à vous un commissaire de police et l’épouse d’un gendarme. Ils ont parlé de l’attentat du Bataclan ! Tout ça à la veille du 1er mai et de la manifestation des Gilets Jaunes, après avoir insisté lourdement sur « les voyous » dixit patrick Cohen, à propos des Blacks blocs. Il paraît que c’est une émission apolitique ! À C dans l’air, l’émission précédente, Christophe Barbier était venu faire son petit effet anti Gilets Jaunes, faisant ainsi de France 5, une concurrente de BFMTV dans le cunnilingus à M. Macron.