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Une catastrophe annoncée.

À croire que les partis des 27 pays de l’UE sont parmi les plus bêtes du monde, au milieu desquels la Belgique se distingue tout particulièrement ! L’Europe est en voie d’éclatement et ils proposent à leurs électeurs d’y envoyer des toquards séniles, des pantouflards somnolents et des imbéciles satisfaits comme le petit Chastel.
Pour la première fois depuis l’AUE (Acte unique 1986), des forces conservatrices et nationalistes, en progrès fulgurant, ne proposent pas de quitter l’Europe mais de la convertir à leur projet, ajouté au Brexit, voilà qui promet un avenir d’affrontements dans un ensemble dominé par une Allemagne sans plan collectif.
La démocratie politique s’est complètement fondue dans l’économie de marché. On ne peut plus parler de l’une, sans la rapporter à l’autre. Si bien que l’une influençant l’autre, on peut parler de double crise, celle de la montée des nationalismes et celle du capitalisme.
Le fragile compromis entre démocratie et économie de marché a enregistré sa première fracture il y a près de cinquante ans, lors du choc pétrolier des années 1970. La fuite en avant des gouvernements pour maintenir un compromis entre bien-être des peuples et économie de marché date de là. Elle ne s’est pas arrêtée depuis. Retenez bien 2019, année du délitement qui sonne la fin du capitalisme en phase avec la démocratie.
Le compromis reposait sur les taux de croissance exceptionnels des « Trente Glorieuses », j’ai même cru avec l’ensemble des économistes de l’époque, que la lutte des classes touchait à sa fin et qu’il fallait bien reconsidérer comme sérieuse, la position des partis socialistes prônant la social-démocratie, comme seule issue possible.
L’avenir m’a donné tort, sauf que les économistes officialisés par les pouvoirs en place ne l’admettent toujours pas : le monde de la croissance continue est fini. Or, le capitalisme ne peut pas survivre sans son seul moteur et son seul prétexte à sociabiliser une partie de ses dividendes. Voilà pourquoi nos élites vivent dans l’illusion que la page de l’économie moderne est à écrire dans une nouvelle aventure mondiale, alors que les faits disent le contraire.
Les gouvernements, qu'ont-ils fait depuis la crise de 70 ? Ils ont élaboré des stratégies de subterfuge pour maintenir un revenu acceptable à chacun, inefficace à long terme, parce que creusant des déficits.

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Depuis, des politiques différentes ont été pratiquées par le pouvoir libéral et socialiste, complices et confondus, pour répondre à l’essoufflement dans le but de gagner du temps.
Les taxations prennent le relais de la croissance, jusqu’à ce que la pression fiscale devienne insupportable. La rage de prélèvement à son paroxysme, l’État se mue en débiteur et lève des fonds en notre nom sur les marchés de capitaux. La crise de 2008 flanque tout le système par terre et met fin à l’État débiteur. Les créditeurs surfant sur la vague de la crise force les États à rembourser la dette en diminuant les dépenses sociales. Nous sommes à l’étape ultime. Celle de la consolidation qui se caractérise par une rupture du compromis d’après-guerre. Elle met pour les années à venir le caractère démocratique de l’Europe en danger !
Ce serait trop simple si devant cette évidence les partis de pouvoir et les partis d’opposition se mettaient à chercher ensemble une nouvelle forme d’économie, propre à satisfaire la répartition équitable des biens produits, sans oublier la nature environnementale.
Or, il n’en est rien. En Belgique, seuls le PTB et Écolo ont pris la mesure de l’enjeu, les autres poursuivent un système dépassé, jusqu’au caractère archaïque des revendications de la N-VA qui n’a pas compris comme le MR, qu’il est surréaliste de lutter par et pour des choses qui n’existent plus. Ils sont entrés par un positionnement dangereux dans une complète inconscience des réalités. Ils se font les champions d’un peuple du marché qui fond comme neige au soleil, contre les citoyens- électeurs appauvris à leurs corps défendant.
Selon l’économiste Jürgen Habermas, on assiste à une triple crise : celle résultant de la révolte du capital contre le compromis d’après-guerre, celle résultant des stratégies mises en œuvre par les gouvernements pour y répondre et celle, en cours ou à venir, des citoyens contre la classe politique qui a échoué à protéger le compromis d’après-guerre.
Pour le moment, les élites qui forment cette classe politique en échec réagissent seulement au seul phénomène de la difficulté d’être réélus.
Du point de vue des partis de pouvoir, l’électorat est devenu un danger plus qu’un soutien. Sa volatilité, ses degrés variables de mobilisation et son soutien de plus en plus conditionnel ont convaincu les partis de s’orienter vers des stratégies de « cartellisation ». Celles-ci consistent à intégrer progressivement l’appareil partisan dans l’appareil étatique à travers le financement public, les postes d’élus et les fonctions connexes.
Les emplois publics convoités, les élites sortent du bois et pas que les Michel, Reynders et autres demandeurs libéraux, chez les socialistes et les CDH, le « bon-job » fonctionne aussi.
C’est dommage que l’inquiétude pour l’avenir, ne soit pas de nature à éveiller les consciences de l’imminence de la catastrophe chez nos éminents.

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