À l’école de Trump !
Quelques temps déjà que Trump a mis au point sa diplomatie, par de grossiers mensonges surajoutant les effets de sa goujaterie en public. Ses électeurs adorent !
La visite d'Etat de trois jours du président américain au Royaume-Uni n’apportera rien de plus que ce que l’on sait du personnage. Les critiques sur le Brexit d’un président « ami » à une Miss May sur le départ, en échec sur la sortie de l'Union européenne, trois ans après le référendum, risquent d'exacerber un peu plus.
Les Anglais qui ont voté le Brexit l’on fait avec la conviction que le grand frère était derrière eux et qu’ils pouvaient se passer de l’Europe. Voilà que le pachyderme de la diplomatie n’a même pas attendu le voyage pour tweeter et mettre les pieds dans le plat. Il critique la façon dont Theresa May a mené les négociations avec Bruxelles, recommande à son futur successeur partisan d'un Brexit dur, Boris Johnson, de quitter l'UE sans accord et tresse des lauriers au populiste Nigel Farage, leader du Parti du Brexit, tout cela, chose inouïe, avant même de serrer la main sur le tarmac, de la première ministre qui vient l’accueillir !
Laissons aux journalistes américanolâtres le soin d’arranger les propos peu amènes, afin de ne pas décourager leurs lecteurs qui associent réussite économique et libéralisme. Posons la question qui tue : comment Trump a-t-il pu devenir président des USA ?
On ne s’en est pas aperçu au commencement, mais la parole pour convaincre qui est celle de Trump, est probablement la plus familière à tous les détournements, falsifications et fausses infos par le langage et l’écrit, qui se soit faite entendre à la Maison Blanche !
Elle est tout à fait le résultat d’une association du produire et du jouir qui a perdu toute culture de référence, la culture tout court même, le sens de la critique par l’éthique et se contente d’informations au fort contenu manipulatoire et donc à la portée d’individus dans le genre de Trump.
Le trait dominant de la procédure manipulatoire reste l’efficacité. Trump est rustaud mais pas sot. Ses impairs dans les protocoles et étiquettes, il s’en fiche. Sa notoriété et la puissance de son armée le met à l’abri d’une réplique maladroite dont il abreuve les autres. Ce n’est du reste pas pour eux qu’il les commet, même celles qu’il lâche maladroitement, il les revendique ou les nie sans état d’âme, c’est à son public fidèle qu’il les destine.
On peut décortiquer ses techniques de manipulations par la psychologie ou l’une ou l’autre science de comportement, rien ne le convaincra plus, qu’un bon mensonge rassure cent fois mieux qu’une vérité qui inquiète.
Dès son entrée en lice, on a bien vu pourquoi il a abandonné la COP 21 et depuis, il se moque partout du réchauffement climatique, parce que s’il avait poursuivi la politique de son prédécesseur, il aurait introduit chez ses électeurs un sentiment d’inquiétude ; tandis que s’il soutient l’économie actuelle, avec moins de 5 % de chômeurs aux States, tout va bien, l’avenir est assuré ! Cet homme distribue de la joie aux incultes, aux immatures et aux illettrés. Ils sont près de 35 % d’électeurs dans le cas.
Il sait que son deuxième atout, c’est de faire basculer les mieux armés de sens critiques de son côté, en réussissant avec les vieux principes capitalistes de faire tourner la machine américaine à plein. Et il y parvient en dopant l’économie, en oubliant la pollution, la cohésion sociale, le Care et les progrès sur la sécurité sociale qu’Obama avait comme politique. L’Américain moyen n’en demande pas plus. Il n’adhère pas à 100 %, mais Trump en pêche tous les jours dans ses filets.
Bien sûr que cette politique aura de terribles conséquences un jour, pour l’Amérique et pour le monde entier. Si Trump en est conscient, peut-être a-t-il pensé qu’il avait encore assez de temps pour lui jusqu’après son deuxième mandat. Pour le reste, cela regardera son successeur.
Ce qui est important pour lui et pour les politiciens de son espèce, c’est l’efficacité de l’entreprise dans la manipulation de l’humain, limitée à la durée qui sera nécessaire pour satisfaire son égo et ses profits.
Je suis toujours étonné des qualités que nos voisins trouvent à notre personnel politique. Aujourd’hui, je sais pourquoi ! En Belgique, les gens de pouvoir ont compris la leçon et admirent le savoir-faire de Trump et le pays dont ils vénèrent l’économie et le libéralisme sans frein. Nous n’avions à la tête de ce royaume que des manipulateurs qui s’ignoraient et qui ont compris les trucs pour capter et garder l’opinion, rien qu’à voir Trump !
Cela marche tellement bien, que même Macron s’est laissé surprendre sur les qualités de Charles Michel pour un poste européen. Il a suffi que Michel et Reynders fassent du lobbying à la Trump. Macron n’y a vu que du feu !