Dédé président !
Ah ! ils sont admirables… on a voté quoi au juste aux européennes ?
Des coalitions, c’est le PPE (la droite européenne) qui agglomère le plus de députés, donc selon la formule chère aux Allemands, le Spitzenkandidat sera pur jus droite européenne, le lumineux remplaçant de JC Juncker.
Autrement dit l’électeur est très partiellement concerné puisqu’il ne désigne aucun candidat. Les décideurs sont les apparatchiks des 27 pays, avec l’aval des deux « revisors », l’Allemande et le Français, hors élections européennes bien entendu.
Au départ d’une bonne idée, l’Europe est devenue une mauvaise, à une distance infinie des électeurs.
De régionales, les magouilles sont passées à nationales, puis de nationales à européennes. Les partis finiront par avoir raison de « l’esprit européen ». Celui-ci survit à l’aide de deux clichés, l’Europe c’est la paix et l’euro c’est la liberté.
Bientôt, il n’y aura plus que l’illuminé Bernard Guetta, en croix comme le Christ, pour nous servir son sacrifice et son genre « J’t’emmerde sur France Inter » de grand journaliste.
Vu de Belgique, on se croirait en train de suivre Croquebolle et Filochard nos agents royaux déguisés en Reynders et Vande Lanotte, chargés de débroussailler les fourrés bruxellois, afin de trouver de nouvelles créatures capables de filer la chtouille aux opposants.
La droite européenne était mercredi à la manœuvre pour sauver son candidat à la présidence de la Commission, l'Allemand Manfred Weber, sur fond de dissension entre Paris et Berlin.
Macron n'en veut pas, Annegret Kramp-Karrenbauer (AKK), nouvelle présidente de la CDU en remplacement d’Angela Merkel, l’adore.
L’électeur belge est ébaubi. A peine sait-il qui est Macron et Merkel. Alors, vous pensez Manfred Weber… C’est un homme de droite et alors ? La politique de l’Europe n’a-t-elle jamais été autre chose qu’une succursale de Wall Street ?
Le camp PPE mitonne un coup genre machine-outil allemande, c-à-d du solide. Une rencontre a eu lieu mercredi à Berlin entre Weber, Merkel, AKK et Joseph Daul, président du PPE.
Objectif : élaborer une blitzkrieg avant le Sommet des dirigeants européens dimanche à Bruxelles, histoire de trouver des noms pour les postes clés des institutions européennes.
Ce sera une sorte de festival de Cannes chez Manneken-Pis, des nominés.
Dans l’hyper fromage à la découpe où est l’électeur ? Il n’est nulle part, bien entendu.
Le "Spitzenkandidat" n’aurait pas la furia de mai 40, d’Adolphe. Il serait plombé par des Munichois devenus obèses !
La droite européenne PPE, fière de ses millions de chômeurs, jalouse d’être à la pointe des régressions sociales, réclame le poste pour son champion. Les sociaux-démocrates partenaires de coalition de Mme Merkel, orgueilleusement attachés à la chute des syndicats et aux déboires de la social-démocratie, veulent toujours le Néerlandais Frans Timmermans.
Macron, en roi mérovingien, a enterré ce système de désignation vendredi dernier à Bruxelles, dans un pénultième sommet qui a fichu la rage dans le cœur de Weber.
Comme on voit, les places sont tellement juteuses à cause de la crise qu’ils ont créée eux-mêmes dans le privé, qu’un combat à mort a fait une première victime, Didier Reynders.
Ces intellectuels quand même ! Leur seul handicap : ils sont trop intelligents pour nous et deviennent par conséquent incompréhensibles pour les électeurs européens. C’est grave, parce que leurs diplômes valent moins à présent que le papier-toilette !
Le Sommet du G20 d'Osaka, au Japon, de jeudi à dimanche, serait l'occasion pour les dirigeants de l'UE de revenir aux répartitions des postes clés des institutions européennes. Inutile de dire qu’à ce jeu, notre dernier pion en lice, Charles Michel, n’a aucune chance de faire mieux que son ennemi intime D. Reynders.
Certes il a des qualités maffieuses requises, mais son gang est trop petit, ses références ridicules. Ses méfaits sociaux manquent de promo. Charles risque de finir avec son guigneux confrère, dans les catacombes de l’Histoire.
Présidence de la Commission, présidence du Conseil européen, chef de la diplomatie européenne, présidence de la BCE, présidence du Parlement européen, ça va saigner… pourtant Staline est mort depuis longtemps, même si Ducarme voit toujours son ombre planer au-dessus d’une extrême gauche agressive, responsable selon lui, du manque de dignité générale.
Au reste, pourquoi pas Dédé Ducarme, président du Conseil ?