GJ révolte du siècle.
Evidemment, les médias se font un plaisir de parler de décrue des Gilets Jaunes à propos des manifestations sans discontinuer en France de décembre 2018 à juin 2019.
Faut-il rappeler que chaque citoyen contribue par ses impôts à maintenir en vie toute la presse subventionnée, qui a été si mal intentionnée que c’en est un scandale devant un événement comme il y en a rarement deux par siècle.
On l’aura compris, la presse est majoritairement de droite, sinon toujours du côté du pouvoir. Ce qui est dangereux au cas où Marine Le Pen ceindrait la couronne de Macron.
Ces Messieurs Dames de la presse oublient de dire, ce que constate la philosophe Cynthia Fleury : les Gilets Jaunes en perte sur la quantité le samedi, sont désormais dans toutes les manifestations à caractère revendicatif. On les voit soutenir les urgentistes, le mouvement contre la privatisation de l’aéroport de Paris et appuyer par leur nombre d’appoint, les grévistes de petites entreprises bradées sur l’autel de la mondialisation.
Samedi dernier, à Liège, des Gilets Jaunes ont été interpellés et conduits au poste comme des malfaiteurs… pour avoir débordé du périmètre que le bourgmestre leur avait assigné !
Car même réduit en nombre, pour le coup, ils flanquent toujours la frousse aux autorités, cette dernière sachant bien que les réformes qui vont venir ne sont pas de nature à apaiser les choses. La philosophe Cynthia Fleury pense même que le feu couve sous la braise et qu’un départ de feu est possible.
En réalité nous sommes à un palier. On s’arrête pour souffler et jeter un œil sur les six étages gravis depuis décembre 2018, à juin 2019.
Le « voile médiatique » sur les violences policières et le manque d’objectivité sur ce mouvement au départ des ronds-points ont remplacé l’analyse sans parti-pris qui aurait dû être de saison, la base du journalisme même.
Ce n’est vraiment que fin janvier qu’on assiste à un peu plus d’objectivité concernant les violences policières. Un réveil tardif qui révèle le désintérêt dont ces violences avaient fait l’objet dans les deux premiers mois du mouvement. D’où une question : pourquoi les violences policières ont-elles été si longtemps maquillées en légitime défense des cops bardés de textiles compressés pare-balles (ces armures des temps modernes) devant des manifestants pacifiques décrits comme enragés, en ne les séparant pas volontairement des casseurs qui pourtant étaient à eux seuls une cible bien distincte ?
La tactique Castaner est en réalité celle pratiquée en Chine depuis la place Tien-An-Men : assimiler une manifestation légale à une émeute, par l’intégration des éléments perturbateurs repoussés vers le gros de la foule, plutôt qu’écartés.
Jusqu’à fin janvier on observe le désintérêt médiatique à l’égard des violences policières.
Déjà durant cette période, Amnesty International dénonçait « le recours excessif à la force par des policiers » et constatait la grande indigence du traitement médiatique des violences policières dans la presse et sur les chaînes de télévision, malgré 1407 manifestants blessés dont une cinquantaine grièvement.
Les vidéos de violences policières tournées par les manifestants, soumises à un examen de véracité, étaient souvent contestées et déclarées fausses.
Sur les principales chaînes de télévision, les violences étaient tournées dans un sens, tandis que celles des policiers étaient invisibles.
Arrêt sur Images publia un article le 14 janvier, suite à l’observation des journaux télévisés de TF1 et France 2 : « Aux JT, les violences policières n’existent pas ».
Le dimanche 6 janvier, Laurent Delahousse, tout en retenue, évoque ainsi « des images qui font débat » à propos du tabassage infligé par le commandant de police Didier Andrieux à deux manifestants. Mais c’est TF1 qui remporte la palme de la désinformation lors du 20h du 10 janvier. Cinq jours après l’affaire du commandant Andrieux, et malgré la quantité de documentation accumulée notamment par le journaliste indépendant David Dufresne concernant les violences policières, le « spécialiste police de TF1 » Georges Brenier est catégorique : tout va bien dans le meilleur des mondes. Interrogé par le présentateur à propos des enquêtes ouvertes par l’inspection générale de la police nationale (IGPN), il répondait :
« Depuis le début du mouvement des gilets jaunes, 64 enquêtes judiciaires au total ont été ouvertes. […] 64, c’est peu et c’est beaucoup à la fois. Peu d’abord parce que vu la violence inouïe des casseurs, il n’y a pas eu, à première vue en tout cas, de bavure, pas de mort, pas de blessé grave. Et de l’avis de tous les experts, c’est la preuve de beaucoup de sang-froid et de maîtrise.
En majorité, les grands médias ont bien contribué, par leurs choix éditoriaux, à passer sous silence la question des violences policières. Contrairement aux actes de « casse » des manifestants qui ont focalisé l’essentiel de l’attention et des commentaires médiatiques.
Violences contre les «gilets jaunes»: la police des polices officialise le déni
Dernière minute :
Ce soir, je lis sur Mediapart une nouvelle qui était à craindre, la voici en son début, la suite sur Mediapart comme on dit :
"La directrice de l’IGPN a justifié l’absence de sanctions visant des policiers auteurs de violences, jugeant qu’à ce jour « aucune enquête n’a permis de conclure à la responsabilité d’un policier ». Son bilan jette un doute sur son impartialité, selon l’avocat spécialisé Me Arié Alimi."