Le syndrome de Cotard.
Le pouvoir se moque de nous quand il propose un programme d’austérité « pour redresser les finances publiques ». Puis, il entreprend de folles dépenses de prestige pour que le pays tienne son rang dans le concert des Nations ! Le mantra psalmodié de la vie dévouée de l’élite cache des egos surdimensionnés. Le personnel politique entend bien avoir sa part dans les dépenses de l’État.
Viennent les détails qui tuent. « L’homard m’a tuer » est le slogan qui suivra de Rugy jusqu’à sa mort politique. C’est tellement drôle et historique avec ça, puisque cela rappelle une affaire criminelle retentissante.
Quoique cela se passe en France, on est servi en Belgique. La suite, c’est le sèche-cheveux plaqué or de madame de Rugy.
Attention aux fakes. Ce produit existe-t-il ? Oui, c’est le Dyson Supersonic, l’Argent/ Fuchsia 315 € et à la feuille d’or, 500 €.
Chercher le sèche-cheveux dans les appartements privés de l’hôtel de Lassay ne prouverait rien. Madame a pu emporter la chose et laisser un truc à 19 € 20.
Tout cela pour dire, la dénonciation par objet donne plus de poids à l’accusation sans pour autant la légitimer sans preuve. L’objet fait l’effet d’une pièce à conviction qui tient lieu de preuve. Les homards aussi, en réalité on ne les voit que sur images. Ils ont été mangés.
Voilà que le peuple tombant dans le traquenard des faits truqués ou inventés de l’élite comprend la leçon et lui rend la pareille.
On pourrait étendre l’inventaire de choses qui apparaissent puis disparaissent sans qu’on y puisse grand-chose, par exemple les vêtements de grands couturiers portés par madame Macron et bientôt par la compagne de Charles Michel !
Madame Macron et bientôt Amélie Derbaudrenghien font du mannequinat à titre gracieux. Ces vêtements deviennent des objets commentés et connus. On se souvient du fameux tailleur bleu de Brigitte Macron à gros boutons dorés. Il est invendable en seconde main par la maison de haute couture qui tôt ou tard viendra reprendre cette pièce qui ne peut être mise deux fois.
Peut-on considérer que, si elle n’est pas détruite, elle restera indéfiniment dans un sac de protection au fond d’une garde-robe à la présidence !
Une amie française me dit que ces vêtements extrêmement coûteux sont offerts et que ces personnalités les gardent ! Mais alors, une autre question se pose : « Ce capital offert, ne devrait-il pas être déclaré comme un avantage professionnel ayant valeur de salaire ? »
Imagine-t-on le gâchis de la manière dont ces dames se vêtent ? Bien sûr, ce n’est pas de l’argent de la république mais du privé. Est-on sûr qu’outre la publicité, les maisons de Haute Couture ne se rattrapent pas d’une façon ou d’une autre sur des factures moins prestigieuses et sur lesquelles, l’Haut-Lieu ferme les yeux, jusqu’à ce que la facture tombe dans les mains d’un citoyen ordinaire qui s’en émeut et la trouve mauvaise ?
Nous ne sommes plus à la république du Président Fallières.
On ne peut pas supprimer des emplois dans l’administration publique en même temps que le pouvoir jette l’argent par les fenêtres.
On ne peut pas demander aux gens de restreindre un train de vie déjà à peine suffisant et plus que modeste, quand on dispose de l’argent public pour satisfaire à des caprices, à améliorer des salles de bain, changer de la vaisselle ou dépendre un lustre de la garde-robe nationale pour le remplacer par un luminaire moderne.
La folie des grandeurs est un travers dans lequel les gens de pouvoir tombent facilement. Le passage de l’obscurité à la lumière semble ne pas favoriser la modestie.
Il paraît que de Rugy terrorisait son personnel par des remarques sèches concernant des économies de bout de chandelle à faire dans tous les domaines.
Charles Michel est encore dans la posture du faux modeste, rôle qu’il tenait à merveille jusque dans les derniers instants de son gouvernement.
Nous verrons en décembre, lorsqu’il sera en contact permanent avec d’autres faux modestes, comme Macron, et qu’il y aura une sorte d’émulation entre des ostentations, des poses, des figures étudiées entre eux, s’il résistera dans un rôle qu’il s’est construit dès que papa Louis l’a propulsé dans le système.
On ne le sait que trop, quand un politicien atteint un emploi au-dessus duquel il n’y a plus rien, il ne reprend jamais un emploi plus modeste après. Ce serait déchoir.
L’homme public souffre souvent du syndrome délirant de Cotard : une mélancolie, à la suite d’échecs ou d’attente trop longue de résultat, puis libéré de l’angoisse de l’échec, le candidat est pris de bouffées délirantes, extravagantes, dépensières....
C’est le cas de Giscrad, Sarkozy, Hollande, ce sera celui de Macron. Charles Michel finira jeune pensionné aux revenus très confortables, comme Herman Van Rompuy, ancien président du Conseil européen. On attend ses bouffées délirantes.
L’Europe ne lui tiendra pas rigueur d’être fastueux et dépensier aux tables d’honneur des invités de prestige.
Le mannequinat d’Amélie devrait se mesurer à celui de Brigitte Macron, dans un duel qui rappellera celui de Claudia Schiffer-Naomi Campbell.