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PS-MR RV en 2019 !

Selon Paul Magnette, le bureau du PS réuni ce lundi 29 juillet a fait le compte de tout ce qu’il faudrait faire et sur lequel tous les partis sont d’accord. L’ennui, personne ne sait comment y parvenir.
Ce bureau se résume par « si ma tante avait la paire, ce serait mon oncle ».
Les informateurs se disent plus optimistes. Leur mission a été prolongée par le roi jusqu’au 9 septembre, date à laquelle tout sera parfait et la Belgique sur de bons rails. Ils avaient peur d’être congédiés et remplacés par des négociateurs sérieux.
Cette obstination à rester informateurs interpelle, d’autant que Reynders rêve toujours d’un grand destin !
Sont-ils payés ? Sinon, quelle gloire espèrent-ils en tirer ? Car, à consulter le dictionnaire, il y a quelque chose d’infamant à être informateur. Chez les flics, cela s’appelle une balance.
On commence à avoir de la pitié pour Philippe à la tête d’un pays qui n’en est pas un, victime collatérale des partis plutôt que des électeurs.
Les chefs jouent les pythonisses. Ils interprètent ce que leurs électeurs souhaitent au nom de leur idéologie à eux, sans jamais demander l’avis de personne !
Et on s’étonne du blocage !
Les électeurs veulent qu’on les respecte, de bons salaires, une retraite sans difficulté financière, que les jeunes, les chômeurs, les handicapés et les malades ne soient pas les parias de la société de profit, que les notables la ramènent moins et que les corrompus moisissent en prison.
Malgré l’unanimité des partis sur les thèmes proposés, ô stupeur, ils n’arrivent pas à s’entendre !
Il paraît qu’entre aujourd’hui et le 9 septembre, les informateurs remettront un brouillon de leurs élucubrations vers le 17 aout. Une sorte d’ébauche sur l’OVNI de la rentrée.
On sent l’usure de ce pays. Les coutures lâchent. Le désintérêt des gens pour le prêt-à-porter du suffrage universel pèse lourd sur le bric-à-brac constitutionnel. Bref, même si nos informateurs poussent le PS dans les bras de la N-VA, et que le convoi repart cahin-caha, l’électeur sera dorénavant et pour longtemps, quelqu’un d’étranger à lui-même, complètement hors-sol d’un pays, si petit, qu’on le devine plutôt qu’on ne le perçoit.
La middle-class politique, faite de tous les besogneux de la parlote qui ont réussi, se la pète encore. Elle est tapie dans les innombrables niches que d’astucieux précurseurs ont éparpillées à son profit. Parfois un cador s’en détache, c’est le cas d’Alain Mathot ces temps-ci.

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Cette middle-class fait croire au roi que son projet de poursuivre telle quelle la voie royale de la belgitude n’est pas perdue. En effet, à part trois ou quatre roitelets de région à se partager les dépouilles en cas de rupture, qu’adviendrait-il du statut de tous les planqués, obligés de trouer un nouveau gruyère, qu’ils ne sont pas sûrs de trouver chez leur fromager habituel ?
Peu d’échos ont percé de la réunion de dimanche des gonfaloniers de Philippe. Réunir pour la première fois en deux mois, sept partis politiques, c’était un exploit en soi. Pourquoi les gazettes si caquetantes d’habitude aux commentaires du moindre pet des informateurs n’ont-elles quasiment rien écrit sur l’événement ?
Les financiers propriétaires de presse doutent eux aussi de l’intelligence de leurs poulains. Ils tripotent l’information pour que le système dure. Ils ne cautionneront plus très longtemps une politique byzantine d’incapables qui va les mettre tôt ou tard sur la paille.
C’est même du côté de ces forgerons de l’opinion que pourrait venir l’idée ! Elle serait de mettre sur pied un gouvernement de techniciens, par la grâce de leur seule notoriété dans des domaines spécifiques. Ce ne serait pas la première tentative, cette fois, qui sait…
Ainsi, les partis poursuivraient sans être pressés, leurs diatribes malsonnantes jusqu’à la lassitude. On passerait les réveillons dans la joie et la bonne humeur. Après la gueule de bois de janvier, on ferait l’effort d’une solution définitive fin du premier trimestre 2020.
Le Brexit d’octobre serait le test, à suivre de près, rapport à l’Écosse. Si celle-ci acquiert son indépendance et reste à l’Union Européenne, il n’y a pas de raison que la Flandre n’en fasse pas autant.
Gagner du temps pour voir, on vous dit.

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