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Une police à la Bob Denard !

Petit pays, faussement timoré, tant les violences sont contenues, la Belgique à l’instar de sa grande sœur, la France doit se poser des questions du maintien de l’ordre et par voie de conséquence, des violences policières.
La gauche, pourtant particulièrement intéressée à ce phénomène, semble à l’arrêt. Elle l’est pour deux raisons contradictoires. Ses militants font partie de ce que l’on pourrait appeler la multitude, celle qui travaille souvent pour des clopinettes, qui souffre et chez qui s’installe une rancune tenace contre le système qui en a fait une cible favorite. Cependant le pilier central sur lequel repose ce système est constitué d’une police recrutée justement dans cette population qui souffre.
Il suffirait donc d’assurer d’un salaire fixe, d’un uniforme et l’exhibition d’une arme totalement interdite ailleurs, quelques parties vives de la multitude, les disséminer sur un territoire en leur donnant, ce petit quelque chose qui touche à l’autorité d’un homme sur un autre, pour y maintenir un ordre dont on n’est pas assuré qu’il soit le bon !
Vaste question qui touche au droit et au classement des turbulences et qui amalgame le syndicaliste au délinquant, sous le patchwork de l’ordre public qui n’est jamais autre chose que ce qu’en veulent faire les autorités.
La France de gauche, elle, a au moins le mérite de poser la question, très ambigüe, très provocatrice que la gauche belge ne se pose pas, sans doute aussi parce que la brutalité policière voulue par le pouvoir en France n’est pas comparable à la belge, beaucoup plus retenue et moins provocante, il est vrai.
Des états généraux du maintien de l'ordre sont-ils nécessaires en Europe ?
Les plans et traités de l’UE sont loin de faire l’unanimité surtout à gauche qui s’effraie de l’orientation mondialiste et droitière de l’Europe, faisant de celle-ci une plate-forme de résistance aux courants populaires socialistes et écologistes. Dans un avenir plus ou moins proche, une police unifiée garnira ses frontières naturelles, surtout maritime, dans la politique de méfiance à l’égard des Africains qui fuient oppression et misère. Interpol chapeaute l’Europe depuis longtemps et nul ne connaît vraiment ce qui s’y trame.
Quel sera le modèle européen de la police ?
On a de bonnes raisons de croire que le modèle européen sera plutôt français que finlandais.
En juin 2019, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, devant la montée des contestations de la manière dont il gère son ministère, s’est engagé à une réflexion sur le maintien de l’ordre public.
En prévision d’un avenir plutôt sombre, la Belgique devrait en faire autant.
En France, il y a urgence : bousculade de Geneviève Legay, disparition d’un jeune homme, Steve Maia Caniço, à la suite d’une charge policière durant la Fête de la musique, tirs de LBD et de grenades contre les Gilets jaunes, évacuation à grand renfort de gaz lacrymogène des militants d’Extinction Rébellion…
L’article 12 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, selon lequel la force publique est là pour maintenir le respect des droits de l’homme “pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée” est systématiquement contrarié dans son principe. L’avantage de tous n’est pas dans la violence policière, tant la plupart des manifestations se seraient déroulées normalement sans heurts et sans déprédations si la police s’était abstenue d’intervenir. On a des raisons de croire que ces interventions musclées et sans raison apparente touchent à la volonté politique de faire croire à l’immense majorité de la population qui n’est pas présente aux moments des faits, que la violence première est du fait des manifestants.
Ce mensonge d’État est évidemment associé à une politique de récession sociale, justement principal motif de la manifestation. Le silence des autorités qui s’en suit avec la complicité de la grande presse, détermine la gauche à y voir un complot. Peut-être le mot est-il excessif. Il s’agirait plutôt d’une concomitance d’intérêt entre un pouvoir de droite et des patrons de presse engagés dans un libéralisme dur et intransigeant afin de préserver des intérêts de classe.
On sait bien qu’au sein des gauches d’opposition au libéralisme aveugle et destructeur, il reste à trancher la question du pouvoir fort. Convaincre par la raison dans l’esprit d’un humaniste universel devrait prévaloir. Peut-on croire qu’une gauche évangélisant le peuple au nom de Marx, a une chance de gagner le combat politique ?
Je ne le pense pas. Et je comprends les réticences de la gauche à entrer dans ce débat.

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À juger de nos polices, ont peut croire qu’elles sont avant tout mercenaires. Sauf quelques énergumènes violents naturellement, elles ne sont ni plus ni moins patriotes, ni amoureuses du libéralisme des élites actuelles que la moyenne générale de la population.
Elles sont donc retournables idéologiquement et capables de servir dans le sens contraire. C’est sans doute ce qui pousse Castaner à ne pas trop en remettre dans la répression des gilets jaunes. Comme ce type n’est pas fiable y compris chez les macronistes, la méfiance va aller crescendo et peut-être en serons-nous débarrasser plus tôt que prévu.
Reste que le débat demeure et que la gauche en Belgique devrait en tenir compte !
Évidemment, le sujet est explosif. Il effarouche l’électeur. Il donnerait des arguments aux manipulateurs libéraux de la Panurgie. Bon sang que c’est difficile, surtout en politique, d’appeler un chat… un chat !

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