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Docteur Bacq et Mister Hyde….

J’ai hésité pour le titre de cette chronique avec « The Undertaker : le show après le bide du 26 mai », mais c’était trop long.
Au rayon des gens stupides travaillant pour un parti politique, on peut y mettre en tête de gondole le docteur Bacquelaine, ci-devant ministre des pensions en affaires courantes. Il vient de battre d’une tête le pharmacien Chastel. Ainsi, dans la connerie militante, le corps médical est largement représenté au Mouvement Réformateur.
Et qu’a-t-il donc fait de superbe le plaisancier de Chaudfontaine ?
Il remet le couvert au sujet de la retraite qu’il faut d’urgence reporter à un âge plus avancé, si l’on veut avoir la clé qui ouvre au bonheur. (C’est à peu de choses près ce qu’il a expliqué aux énamourés libéraux de la chose écrite)
Et ce en pleine concertation entre les libéraux du MR et les libéraux du PS !
Alors qu’on sait que pour le PS, il n’est pas question de toucher à l’âge de la retraite !
Il le fait exprès, docteur Maboul ?
Ou alors, il s’est affilié secrètement au PTB avec pour mission de noyauté la mission Reynders - Vande Lanotte et stocker des pavés dans son garage pour y dresser la première barricade à Chaudfontaine, pour le Grand Soir !
Blague à part, Charles et Loulou, les fins tacticiens des dégueulis libéraux doivent être effondrés de tant d’inconscience imbécile.
Relativisons l’événement, Bacquelaine a fait la confidence soufrée à SudPresse dont on sait le peu de lecteurs atteints par le souffle prométhéen du ministre des affaires courantes. Les derniers abonnés auraient plutôt tendance à croire que pour un médecin, avoir les affaires courantes, c’est être atteint de dysenterie !
Entrons dans le vif du sujet, “Ce n’est pas une volonté idéologique mais une nécessité démographique et économique" ! Et de rabâcher sur l’augmentation du nombre de vieux, lui qui s’efforce dans les homes où il sévit d’en limiter la prolifération.
Dans la suite qu’il livre à Sudpresse, une seule nouveauté sous la forme d’un néologisme, « soutenabilité » au lieu de « continuité », une vétille qui en dit long sur l’état d’apraxie de ce boulimique d’honneur et d’emplois indemnisés.
Le sondeur de l’âme libérale devrait s’intéresser aux corps de ses compatriotes. La parcellisation des tâches est la clé (Bacq aime les clés) de la rentabilité des entreprises. Les spécialistes ergonomes et les psys du travail le savent : travailler en 2019 n’a plus rien à voir avec le travail de 1950. Le stress, l’usure du corps, l’abrutissement même d’un travail de bureau est la conséquence de la montée des cadences, des roulements et des répartitions des tâches, sous la menace et le chantage constants d’un départ de l’entreprise vers des pays moins socialement évolués.
Bacquelaine et les médias situent la bataille sur l’âge de la retraite non pas idéologique, mais pragmatique économiquement. En clair, cela veut dire, « c’est pas moi, mais les circonstances qui veulent ça ! ».

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En réalité, on oublie dans les déficits possibles des caisses de retraite, les monstrueux bénéfices qui déstabilisent actuellement capital et travail, faisant la part belle au premier et qui pourraient s’ils étaient mieux répartis, rendre le calcul de Bacquelaine obsolète.
La bourgeoisie, qui conçoit le rapport de domination et d’exploitation comme un rapport de bienveillance, presque comme de la charité faite aux travailleurs, la question de faire plus de profit en rognant sur les acquis sociaux ne se pose pas. Il y a ceux qui essayent de faire croire au monde entier, que ce sont les patrons qui font vivre les travailleurs et qu’il est normal qu’ils puissent en tirer profit. Sans travailleurs les entreprises n’existeraient pas et les patrons non plus. La richesse est celle produite par la classe ouvrière, sur le dos de millions de personnes exploitées partout dans le monde chaque jour.
La retraite est une bataille idéologique, dans laquelle on instrumentalise la solidarité, que ce soit ceux d’en bas qui payent ce que ceux d’en haut ne sortent pas des banques et des paradis fiscaux.
Les journaux ont tranché : une fois de plus, ils sont du côté des libéraux pour nous chambrer sur la nécessité « parce qu’on ne peut pas faire autrement » de faire travailler les gens plus longtemps, employant presque mot pour mot la même rhétorique au sujet de l’austérité « parce que nous vivons au-dessus de nos moyens ».
À présent que je me suis bien échauffé sur le sieur Bacquelaine, je me demande si, au contraire, docteur Mabuse n’a pas lancé son bouteillon en accord avec la fiente dirigeante, afin que les partenaires PS du futur gouvernement, se le tiennent pour dit ?
Va savoir ? En politique, il y a des mariolles qui font la bête pour avoir du son.

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