Lever de rideau.
En France, la rentrée sera chaude avec les projets de réformes des fonctionnaires, les Gilets Jaunes, les pensions, l’hôpital, l’agriculture, la PMA et la perspective des élections municipales en mars 2020. Macron a du souci à se faire. Paradoxalement, en Belgique, malgré les chauds bouillants Bacquelaine, Reynders et Maggy De Block, tous MR ou sous l’étiquette flamande, très remontés sur des réformes, mais réduits à baver dans la coulisse, nous échappons à un lever de rideau comparable. On n’a pas de gouvernement et, par conséquent, le public peut se croire momentanément à l’abri d’une foucade de la droite aux affaires, qui use de sa position dominante pour faire pression sur la classe dominée.
Mais, on ne peut pas s’empêcher de penser au vu de la politique de Macron et, par delà, de l’Europe, que s’il y a une catégorie de laquelle on attend des efforts à faire pour tenter de sauver la planète et, par la même occasion, sauver l’économie libérale, c’est bien la classe sociale laborieuse.
Historiquement, c’est la bourgeoisie qui a imposé son système économique aux travailleurs. Même si les choses ont évolué, il n’est pas certain que la classe inférieure veuille sauver l’économie de la bourgeoisie. Cependant, la majorité libérale pense différemment, d’où l’agressivité de leurs mandataires, à l’égard des catégories sociales qui feraient de la résistance.
Elio Di Rupo hésite à rallier le camp libéral dans les conditions actuelles. Non pas qu’il soit en désaccord avec le libéralisme et l’économie de marché, mais il craint en entrant dans une coalition qui veut en découdre immédiatement avec une partie de son électorat, que celle-ci ne rallie définitivement le PTB, ce qui ferait de son parti le frère de celui de François Hollande.
Ce serait peut-être le moment d’élever le débat au niveau national et de revenir sur l’avenir de l’économie de marché dans un monde aux matières premières limitées, aux pollutions qui s’intensifient et au relèvement des températures qui, ensemble, vont changer nos modes de vie. Alors que samedi prochain, ces messieurs du G7 vont, une fois de plus, se moquer du monde !
Le bonimenteur vend au porte à porte des choses dont on n’a pas besoin. Ce n’est pas l’objet qu’on achète, mais la dialectique qui en fait le prix. C’est exactement ce qui se passe avec les libéraux. Ils nous vendent un monde qui va disparaître, tout en nous assurant qu’il n’en est rien à condition que nous fassions un effort, non pas pour faire de l’écologie la première des préoccupations, mais pour faire repartir la croissance au détriment de notre pouvoir d’achat et de nos lois sociales. En foi de quoi, ils mobilisent nos efforts pour détruire l’environnement, en nous faisant croire qu’ainsi, nous sauverons la planète.
Il y a une déconnexion totale entre l’économie libérale et nous. Le résultat est un chaos social et l’absence du peuple dans une démocratie désincarnée.
Que peut faire un citoyen qui ne partage pas les aprioris de la bourgeoisie ? Pas grand-chose. Il est atterré par les discours qu’il entend et reste effondré par l’activisme des victimes du libéralisme, qui, pour certaines se trompent de combat !
Intellectuellement ce système est indéfendable et si tant d’intellectuels le défendent, c’est parce qu’ils ne sont pas vraiment des penseurs, mais seulement des diplômés, avec un intérêt personnel. Leur confort a un prix et ils n’ont pas le choix. On leur vend du bonheur conditionné. Cela suffit à les rendre médiocres. Ils s’inscrivent dans de belles carrières jusqu’à la retraite, sans se poser des questions.
Que nous racontent les gens de pouvoir ? Ils parlent continuellement d’eux-mêmes en nous persuadant que c’est de nous qu’il s’agit.
Il y a derrière des mécanismes économiques à comprendre, tous les secrets qu’ils détiennent. Avec cela, la grande presse n’a pas la volonté de démonter l’imaginaire du paradis à atteindre, que le libéralisme nous vante, sur le thème indémodable de la consommation des masses.
Le résultat est catastrophique et attente à nos vies et dans le futur, à celles de nos enfants.
C’est à cela que Di Rupo devrait songer, pour refuser d’entrer dans une coalition où la classe qu’il est censée défendre est perdante dès le départ.