L’étonné et l’éploré.
L’étonné, c’est Dave Sinardet. Le pleureur, Pascal Delwit.
De ce dernier on a assez glosé. Le PTB n’étant toujours pas au pouvoir, Pascal Delwit ne s’est pas expatrié aux Marquises comme Brel. Même ceux qui n’aiment pas Hedebouw vont finir par regretter qu’il n’entre pas dans une majorité, tant Delwit casse les pieds de tout le monde, même à droite, c’est dire.
Sinardet semble forgé du même alliage, c’est le surdoué d’une autre école, celle d’un bourgeoisisme affligé d’une orthodoxie capitaliste chrétienne, enseigné par des curés d’un autre temps. Sinardet s’y est forgé une âme de prophète.
Des deux chouchous emblématiques, c’est Dave Sinardet qui monte aux créneaux pour défendre les rituels d’après élections, contre l’impertinente Zakia Khattabi, écolo.
La co-présidente des Verts en a sa claque des coups d’épingle précédent les bouffonneries en réunion des partis « pour trouver une solution à la crise politique ». Elle se taille, part en vacances, Sinardet en suffoque d’indignation.
Comment, comment, éructe Sinardet, il n’y a pas plus démocratique que se toiser et se rire au nez tous ensemble, quand les informateurs royaux le désirent.
Ces messieurs de la psychologie des Universités ont la raison qui s’égare dès qu’un parti, qui a incontestablement rassemblé beaucoup de voix rejette le rôle que la bourgeoisie ambiante veut faire jouer à tous.
Ils ont déjà perdu le PTB dans le générique d’acteurs de ce mauvais film, ils ne vont pas aussi perdre les Écolos, alors qu’ils estimaient ces derniers compatibles, comme le PS et le MR à la N-VA et sans doute, mais c’est pour plus tard, avaler le Vlaams Belang, en liqueur digestive.
Le PTB, ils avaient fait une croix dessus. Il aurait fallu par trop bouleverser le système que justement les Immaculés défendent encore, mais les Écolos ! S’il faut aussi les faire passer à la trappe, ils vont être obligés de rester entre eux, sans possibilité de s’adjoindre un bouc émissaire de gauche ! Sinardet en tremble !...
Faire un gouvernement dans l’entre soi, c’est faire un gouvernement qui ignore le peuple et se fiche du suffrage d’une grande partie de la population. C’est courir le risque d’un affrontement plus grand encore qu’avec la N-VA. Celle-ci est bourgeoisement compatible, mieux même, Sinardet lui prédit un avenir national, à condition de trouver un exutoire pour un trop plein de nationalisme.
Offrir la tête des chômeurs, déshabiller les pensions, dégraisser l’État tout en préservant le bifteck des intouchables, diminuer les salaires, augmenter l’âge légal de la retraite, bref faire du Macron, pourraient calmer les indépendantistes flamingants et passer cette législature comme l’autre, celle de Charles Michel.
Ce qu’on reproche à Zakia Khattabi, c’est de ne pas jouer la frime devant l’électeur. Elle empêche les gazettes flamandes de recueillir les bons mots de Lorin Parys (vice-président de la N-VA) et de Bart De Wever qu’on ne présente plus.
Alors, comme elle n’est pas là, on invente, par exemple de “ne pas vouloir partager la même pièce que Bart De Wever”. “Je n’ai jamais déclaré cela”, se défend Khattabi. Voilà qu’elle tombe dans le panneau et qu’elle réplique !... C’est une aubaine pour les gazettes.
Dimanche dernier, elle a fait un pied de nez à son incommensurable grandeur, Didier Reynders en personne ! Zakia Khattabi annonce sur Twitter son départ en vacances. Elle règle au passage ses comptes avec ses détracteurs. “Pensées émues pour la droite, l’extrême-droite, les nationalistes, les sexistes, les misogynes, les trolls et autres haters de tous bords qui vont devoir se trouver une autre occupation que moi pendant quelques jours” !
Sinardet appelle ça de l’amateurisme. Et si c’était tout simplement un geste politique dont la signification échappe à messieurs Sinardet et Delwit ? Que le monde médiatico-politique verse dans l’injure et le jugement moral sur base de ‘fake news’, avec des relents misogynes et sexistes, comme elle le dit si bien ?
Si ces messieurs s’énervent, c’est le signe qu’ils sont touchés par la politique de la chaise vide, qui dit bien ce qu’elle veut dire.
Conclusion qui échappe à nos as de la modération et du bon sens qui ont conduit la Belgique jusqu’à l’impasse dans laquelle nous pataugeons. Il y a toujours une issue à tout. Celle qui se présente à nous simple et directe, n’est-ce pas de revoter ?