Les Américains se japonisent.
Suite aux recherches sur Nethys et le plan Marshal de Di Rupo pour les arguments des chroniques précédentes, je me suis intéressé aux Fonds de pension américains. J’ai compris qu’ils sont en déficit structurel, fragiles et peu crédibles dans leurs intentions de développer les biens qu’ils achètent, tant ils sont obsédés par la rentabilité pour leur actionnariat.
Richard3.com s’étonne, dès lors, qu’une société belge à montage mixte ou public puisse considérer qu’un quelconque Fonds de pension, venu renifler en Europe des affaires prospères, soit un interlocuteur crédible.
Si la confidentialité est compréhensible là où il y a concurrence, par contre dans le cas de Voo, c’est préoccupant, d’autant que les administrateurs du monde politique font souvent preuve de concupiscence, sinon de légèreté et d’inexpérience.
De fil en aiguille, en remontant à la source des difficultés des Fonds de pension américains, on découvre combien aux USA la conjoncture pourrait déboucher sur une récession sévère d’ici la fin de l’année, début de la suivante.
Je précise à tous ceux qui republient ces chroniques sur leur support Facebook, parfois en s’en attribuant la paternité (1), de prendre en compte l’inversion de la courbe des taux d’intérêt actuellement en train de s’emballer à Wall Street, de la même manière qu’en 2008 à la crise financière précédente.
Pour les lecteurs peu intéressés par l’économie, une petite explication est nécessaire.
En temps normal, les emprunts à court terme ont un intérêt supérieur aux emprunts à long terme. Cela correspond à une logique compréhensible. L’inversion signifie que les emprunts à court terme rapportent moins d’intérêt que les longs termes. Ce non sens est l’effet d’une méfiance sur le court terme, autrement dit les spéculateurs sentent venir une crise profonde et ils le font sentir en plaçant plus dans le long que dans le court, d’où l’inversion.
Depuis longtemps, les statistiques sur l’emploi et l’expansion des entreprises nous présentent les USA au beau fixe. Les économistes européens consultants des médias, ne s’intéressent pas de la manière dont les données sont récoltées. Ils le devraient ! Aux USA, le thermomètre de l’économie fonctionne aux sondages ! C’est-à-dire qu’emplois, créations d’entreprises et expansion de leur rentabilité qui font le bilan d’un pays, se mesurent par les impressions des abonnés sur les bottins des grandes villes américaines !
D’après l’économiste Dany Lang (2), c’est un « véritable foutage de gueule » ! L’Administration Trump bénéficie d’une opinion mondiale enthousiaste sur l’état de l’économie américaine, par sondage téléphonique, l’équivalent des pitreries d’un Deborsu !
On devine pourquoi cette euphorie est entretenue dans les gazettes. Les Bourses marchent à l’impression qu’ont les boursicoteurs de l’économie. L’opinion est déterminante. Trump pour sa réélection va faire durer ce mythe le plus longtemps possible.
Tout indique le contraire, à commencer par l’inversion des taux d’intérêt.
Les USA sont ligotés par un stock hallucinant de dettes d’État et privées. Ce qui explique qu’on n’augmente pas les taux anormalement bas. Les Américains se japonisent !
Les emplois créés sont de très mauvaise qualité. Ceux qui se lancent dans l’entreprenariat par ubérisation entrent définitivement dans la galère et la pauvreté. L’ensemble ne parviendra à relancer la machine, qu’en l’alimentant par du travail bien rémunéré.
L’économie américaine diffuse son cancer partout dans le monde. On pourrait passer de la dépression à une récession, aux effets incalculables en Europe. Les banques centrales se sont endettées. Des milliards s’engloutissent dans des reprises de dettes sans garantie, en tous points comme en 2008-2009.
Actuellement, les retraités américains perçoivent leurs pensions par points, à la manière dont Macron veut refonder celles des Français. La plupart ont perdu leur retraite par ce système et la privatisation. Les entreprises ont déposé leur bilan et cesser d’alimenter leur Fonds de pension. Il est devenu commun de voir un retraité de 75 ans, plongeur dans une pizzeria !
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1. J’avais déjà écrit dans une chronique de 2004 sur la propriété intellectuelle, enrichi d’un extrait des Caractères de La Bruyère « Se faire valoir par des choses qui ne dépendent point des autres, mais de soi seul, ou renoncer à se faire valoir : maxime inestimable et d’une ressource infinie dans la pratique, utile aux faibles, aux vertueux, à ceux qui ont de l’esprit, qu’elle rend maîtres de leur fortune ou de leur repos… » etc.
2. Une crise approche selon l’économiste et maître de conférences, Paris-Sorbonne, Dany Lang. Un “méga crash” interviendra dans les 3 à 6 mois. En mai dernier, il publiait un article dans Libération sur les économies zombifiées par la dette privée.