Sur le banc.
Si tu considères la politique, pas celle des clowns qui rangent les chaises et préparent les amplis, non, la sérieuse, celle qui fait du business, qui va au charbon en faire des braises, les vrais mecs quoi… t’as vraiment le trip parfait de la belle entreprise rentable pour les actionnaires, ceux qui font de la thune sur la dèche des autres.
On était là à discuter sur un banc place du Vingt-Aout, tous plus ou moins sorti de la fac, avec des diplômes à tapisser les murs et que dalle comme métier… à s’arracher les cheveux de n’avoir pas compris qu’à la sortie on aurait dû consulter l’annuaire des partis en pointe et s’affilier au plus offrant, après avoir acheté un petit matériel de cireur de pompes, pour s’ubériser en attendant la reconnaissance.
« Prends Benoît Lutgen du CDH – dit l’avocat à septante euros le pro deo – même en ratant tout, ce mec s’est barré à l’Europe, sur le temps que Jean-Denis Lejeune faisait ses cartons. Avant de se tirer, il fallait qu’il ménage ses arrières, des fois qu’un plouc la trouvant mauvaise, venu de nulle part, se mettrait à la mangeoire des grands. Il y avait quasiment personne, vu le petit estomac qu’est devenu le CDH. T’en avais pourtant un qui pouvait à la fois relever le gant et assurer que le Lutgen ne recevrait pas des tomates au pot des adieux !
Maxime Prévot, gueule du gendre idéal, triphasé : à la commune, à la fédé wallonne et au clergé fédéral, donc archi arcbouté sur les pépètes et pas fou de la fantaisie… Lutgen, c’est p’t’être un con en général, mais question truffe de dépendeur d’andouilles, il est de première. »
Son raisonnement se tient, le plus apte d’entre nous se mit à l’imiter : « …voilà l’homme capable de faire semblant de redresser un parti qui se redressera tout seul ou se cassera la gueule, sans lui, de toute façon. La Fonck, certes, aurait pu prétendre. Fluette, elle n’a pas le physique, par exemple la Greoli en a trop, elle ressemble à sa femme de ménage, ça pardonne pas quand il faut driver le peuple chez les bourges. Elle a pas sa place sur un prie-Dieu du premier rang. Et puis avec Jean-Denis qu’arrête pas de faire ses cartons, elle a l’air de porter une chaise au camion de déménagement, tandis que Lejeune du haut du plateau de la caisse, attend l’objet en lui matant les doudounes. »
Chose n’est pas d’accord, il a fait biologie et postule aux chemins de fer ! « Au MR, c’est top secret. La garniture de la pièce montée a fondu sous le soleil de l’Europe. Les deux cadors se sont dispersés en fourrageurs Rond-point Schuman et Chastel en sort plus d’aider son frangin de façon à ce que tout le monde le sache, ce qui fait mauvais genre à Charleroi. Restent plus que des minables : le rougeaud Ducarme et l’enfoiré Bouchez. En attente sur la touche, t’as La Sophie Wilmès, mais on sait pas d’où sort son guignol ou plutôt on ne le sait que trop. C’est le père Louis, en couple télégénique avec Laurette Onkelinx, qui a repris les affaires. Il a tous les dossiers, les curriculums, vu la faiblesse du sien, il s’en fout un peu. Reste plus qu’un glaviot, son pourcentage. Il sait pas encore, s’il va tenir les 15… ou descendre à 12 !...
Enfin, je cause à ces impertinents « Curieux, mais le PS a le moins de suspens. Assemblée ou pas, grande réunion ou aux toilettes, faut pas rigoler avec ça, c’est Paul Magnette qui va reprendre la prélature, un point c’est tout. Laurette y a cru un moment. C’est râpé. On se demande même si tout le bazar qu’elle fait à propos des femmes, c’est juste pour pas qu’on l’oublie, du départ de Seraing la Rouge où elle n’avait plus son fonds de voix, à Bruxelles la beige. »
C’est un principe général qu’il faut rappeler. Tout qui est hors catégorie, doit absolument faire savoir qu’il est toujours candidat à la présidence de son parti, quoi qu’il arrive, mais ajouter tout de suite après « Popol a la plus belle paire de couilles des artistes de pointe. Pour la gloire du parti, on s’incline et on se met illico au service du mâle dominant. »
Mais, c’est un exercice qui n’est pas donné à tout le monde. Par exemple au MR, Ducarme et Bouchez ne sont pas crédibles. L’un est trop rustaud et l’autre fait placeur d’aspirateurs.
Vous voyez la différence avec une Wilmès ? Elle a le physique du Procureur. Elle ira loin.
Je reste tout seul, les autres se sont taillés. Pauvre Richard.com, la chronique a pris du retard. C’est un travail quotidien que je me suis infligé à moi-même, une sorte de haire morale.
Je crois qu’on a fait le tour des commerces à remettre.
Un couple passe. J’entends la femme qui dit à l’autre « Ils étaient pas frais les harengs ! »
Pas de panique, ceux qu’on a cités ne l’étaient pas non plus ;