Dépôt de bilan.
Avant, dans les grands magasins, il y avait la semaine du blanc, puis la semaine de la cuisine, etc. Nos têtes de gondole font la semaine du président. C’est super tendance !
Au MR, il ne se passe pas un jour sans qu’un ralliement soit repris dans les gazettes en faveur de Georges-Louis Bouchez. Pourquoi craignent-ils à ce point Denis Ducarme ? Au PS, Magnette est passé comme une lettre à la poste avec un score stalinien, devant un Di Rupo ravi en faiseur de roi. Quant à la démocratie, elle repassera un autre jour, comme chez les autres partis libéraux, du reste.
En Flandre, Bart De Wever semble vissé sur son trône de la N-VA.
Alors, que ce passe-t-il au CD&V ?
Personne chez les chefs n’y veut la couronne ! L’élection du président est fort improbable, puisqu’il n’y a pas de candidat incontournable… En réalité, il y en a trop ! Sept candidats, tous bourgmestres, députés et chef des jeunes se pressent au portillon de la gloire.
Quand il y a pléthore, c’est mauvais signe. Aucun n’émerge. Le président qui sortira du chapeau mettra dix ans pour se faire un nom. Pour rester dans la course, il faut la célébrité en moins de cinq ans. En francophonie, certains ont été connu à la naissance, comme Charles Michel. Ça aide. Il faut croire que les Eyskens et les Van Rompuy n’ont pas insufflé à leurs progénitures l’art de paraître suffisant, essentiel en politique.
Le président sortant, Wouter Beke, et la championne des voix de préférence, Hilde Crevits, sont entrés au gouvernement flamand. Et depuis, on s’est aperçu qu’il n’y avait derrière que des silhouettes. Le MR pareil, sauf que Richard Miller a fabriqué en urgence, Georges Louis Bouchez. Au CD&V pas de sauveur, à tel point que Denis Ducarme, libéral francophone, aurait plus de chance sur l’estrade des chrétiens flamands, que dans son propre parti !
Des douze sages chargés d’analyser la défaite du parti après le 26 mai, aucun ne tente le coup. Il y avait bien le souriant Kris Peeters, mais lui aussi met les voiles à l’Europe.
On s’étonne, du nombre de candidats au CD&V. Quand plus personne ne craint rien, c’est qu’il n’y a plus de maître et que l’affaire s’en va à vau-l’eau. Qu’ont-ils à perdre ? Le parti est de toute façon agonisant. Le nouveau président n’a même pas à perdre sa réputation, puisqu’il n’en a pas. Par contre, s’il sauve le navire et le ramène au port, il aura gagné ses galons de capitaine. Tout le monde sera à sa botte !
La fin du CD&V, c’est fâcheux pour la Belgique. C’est un fer en moins pour batailler contre le flamingantisme de la N-VA et du Vlaams Belang.
Que reste-t-il à opposer aux « bruns » discours ?
L’Open VLD et la SPA, ce sera insuffisant pour sauver la Belgique et le roi.
Du reste, l’impossibilité de pourvoir le pays d’un gouvernement fédéral est un signe de la confédération prochaine, sans qu’il faille pour les Flamands actionner quelques fines manœuvres et faire un grand bruit malsonnant pour les francophones. C’est ce qui se passe. A défaut d’une autorité chapeautant les Communautés, celles-ci prennent conscience que c’est à elles de jouer.
Bart De Wever, ne montera pas en première ligne sans avoir pris le pouls et sondé le cœur du malade. Le roi est depuis trois cents jours à son chevet et on désespère de le sauver.
Tous les partis « patriotes » les libéraux et les socialistes, resserrés autour du mât de ce nouveau radeau de la Méduse, voient leur camarade du CD&V se noyer !
Les Belges ont la tête ailleurs. Ils n’ont pas d’avis. On les a élevés ainsi. On ne leur a appris qu’à acquiescer. Alors, ils acquiescent ! Certains s’intéressent plus au Brexit, qu’à leur propre destin.
Les élites se demandent si le seul moyen de sauver l’État et le roi ne serait pas d’éterniser l’absence au fédéral, d’un gouvernement issu des élections ?
Oui, mais le premier ministre et le vice-premier ministre s’en vont pantoufler à l’Europe. On ne va quand même pas procéder à un remaniement d’un gouvernement aux affaires courantes en décembre ! Un jour la Belgique n’existera plus qu’à travers ses Régions, sans que les électeurs s’en aperçoivent !
Le monde libéral est ainsi fait, il n’y a plus que le pognon qui compte. Une crise financière, celle de l’Euro, est autrement plus redoutable, qu’une Belgique en voie de disparition !