Hypnos et Thanatos.
Bien sûr, cela va énerver certains. Il faut pourtant puiser dans le fabuleux passé des héros imaginaires pour fixer Reynders et Michel dans le grand tableau des dieux disparus.
Ces jumeaux du MR ayant pourri les ambitions de tous les autres au sein du parti, Didier Reynders serait Hypnos, dieu du sommeil, tant il est vrai une fois l’Olympe atteint, il est devenu un poids mort et un cauchemar pour les MR bruxellois par sa fainéantise et l’art d’esquiver les seaux et les pots de colle pour les affichages électoraux. C’était pour lui à chaque période pré législative une obsession, celle de ne plus être vu mêlé au commun du parti, des rouleaux d’affiches sous le bras. Et Charles serait Thanatos, dieu de la mort, tant il a cassé d’ambitions autour de lui, aidé par Érèbe, son père Louis. Hypnos et Thanatos sont issus du Chaos primordial d’un MR, vaste champ de ruines, que ces jumeaux du pire nous cachaient.
Fin des citations irritantes, pédantes diront les détracteurs habituels, sans intérêt concluront les obsédés et les jaloux, par défaut de curiosité classique élémentaire.
Le petit Chastel n’ayant jamais fait le poids, on l’a vu attacher servilement au clan Michel, ramassant le mandat de président au pied de Thanatos, trébuchant à chaque parole sous l’œil du maître, le rendant à l’intéressé au coup de sifflet et cela sans qu’il y ait eu une assemblée délibérative l’élisant, puis le rendant à son obscurité, dès que Michel le voulut.
Les jumeaux disparus, tout au moins pour cinq ans, le grand champ de ruine du MR apparaît. On s’étonne, il n’y a plus aucune pointure !
Si, si… s’exclame Daniel Bacquelaine. Ce type est un calculateur. Il n’a pas la gueule de l’emploi. « Louis et Charles non plus » rétorquait-il à l’image que son miroir lui renvoyait.
Enfin convaincu que son miroir avait raison, son flair pour le business coca-cola lui remontant des tripes, il a choisi le candidat ayant le plus de chances de monter sur l’estrade en la personne de Georges-Louis Bouchez, dans l’espoir qu’il n’aura pas obligé un ingrat.
Miracle ! Dans ses attendus, Bacquelaine donne ses premiers coups d’encensoir, Georges-Louis a un projet politique ( !). Il trouve aux élucubrations du Montois fougue et sagesse. Mais prudent, l’homme des eaux pétillantes désormais américaines, parle déjà dans la presse « de nos qualités respectives » dont la conjugaison lui paraît évidente.
Georges-Louis Bouchez à une belle gueule, c’est vrai. Mais sans sa barbe, on ne sait pas. Tout son avenir en dépend, barbu on dirait le petit frère de Tariq Ramadan ! Toutes les dames du MR s’en émeuvent. Elles le voient en babouche orientant son tapis du côté de la Mecque. Certes le MR n’est pas officiellement un parti nationaliste et sectaire, mais tout de même, beaucoup s’intéressent à la dernière convention de Marion Maréchal-Le Pen, on retrouve même des traces du discours d’Eric Zemmour, à propos de l’Islam, dans la bouche de quelques vieilles bavardes libérales.
Va-t-il relooker ses frusques trois pièces à rayures, se présenter glabre et débarrassé des poils frisés façon MBS (Mohammed Ben Salmane) ou pire Tariq Ramadan ?
C’est tout son avenir qu’il joue là, le ticket de Bacquelaine.
Il y a bien le bulldozer Denis Ducarme ! Il a quelques partisans, des chevaliers du Saint-Empire à deux doigts d’évoquer le second siège de Vienne par l'Empire ottoman en 1683. Ils voient en lui un nouveau Jean III Sobieski !
D’autres, plus raffinés diront que ses qualités de fonceur sont reconnues, mais c’est un rustaud. Le libéralisme est matière délicate, ourlée par les dentellières du parti. Louis et Charles développaient des fines stratégies, Chastel mettait puis déblayait la table,Reynders, dans un coin, rongeait son frein. C’était le bon temps du verbe fleuri, de l’apocope et de l’aphérèse. Toute en joliesse, la phrase libérale remplissait les corps caverneux de Delwit, ce qui le ranimait au sommet de ses turgescences, il s’épanchait dans les gazettes qui relevaient des grands moments du parti.
Mais avec Denis Ducarme ! l’anti Richard Miller, avec son physique de tueur d’abattoir public…
On passe sur Sophie Wilmès… enfin on passe, façon de parler, d’une candidate intellectuelle comme les aime Didier Reynders, pourtant jadis fort ingrat et indisposant Christine Defraigne par des remarques acides ! Didier ne serait plus misogyne ?
Pour en venir à la première échevine de Liège, Christine Defraigne dénonce une dérive anti-démocratique au MR à Charles, comme si Charles n’y était pour rien !
Elle fait "les plus expresses réserves sur la procédure électorale interne au MR", dénonce au passage "une confiscation du pouvoir et une dérive anti-démocratique".
Tout ça parce que l’appareil des bleus « …pourrait déclarer ma possible candidature à la présidence du MR irrecevable, au motif que je ne ferais pas partie du Comité général".
Ni membre du comité permanent PRL, du comité du PFF et du parlement du MCC. Elle craint d’être HCL (hors compétition libérale).
"Exiger aujourd'hui d'un candidat qu'il appartienne à ce comité composé de fantômes s'apparente à une confiscation du pouvoir et à une dérive anti-démocratique", concluant par "toute initiative juridique afin de faire invalider un procédé indigne des valeurs" du MR.
On comprend un peu pourquoi Reynders s’engueulait souvent avec l’avocate au temps heureux où il siégeait dans l’opposition à Liège… à moins que la reine Christine songerait à prendre une carte au PS ?