La justice en question.
Les avocats Bruno Dayez et Nicolas Cohen se sont mis au service de Dutroux, pour que nous les comparions à maître Dupont-Moretti. Ils seraient en quelque sorte les Dupont-Moretti belges. Ils espèrent en retirer mieux que des arrhes : la notoriété ! La défense d’un Dutroux fauché vaut de l’or en barres.
« Une première étape franchie vers la libération de Dutroux? Réponse ce lundi. » écrivent les journaux, en passant près du scoop sans le voir.
Le TAP (tribunal de l'application des peines) de Bruxelles prononcera sa décision à huis clos concernant la demande formulée par les avocats de Marc Dutroux.
Donc si le droit est impeccable, cela signifie qu’un criminel condamné et en prison, quels que soient ses méfaits, n’accomplira jamais ou presque l’entièreté de sa peine. Les juristes pensent donc avec certains philosophes, que tout homme est amendable et, par conséquent s’améliore en prison, au point qu’après avoir purgé une partie de sa peine, il peut reprendre librement sa place dans la société. Les récidivistes seraient des exceptions.
Or, il est prouvé que vu l’état des prisons et la promiscuité des délinquants regroupés à trois voire à quatre, dans des cellules pour une personne, ce serait plutôt l’inverse. On y entre presqu’enfant de chœur et on en sort une bête fauve. C’est en tous cas ce qu’on peut voir chez les salafistes qui recrutent principalement leurs « human-bomb » dans ces prisons qui seraient plutôt les laboratoires de la délinquance.
Ce n’est pas le cas pour Dutroux, vu que l’horreur de ces crimes l’a écarté des promiscuités scandaleuses, ce qui lui aurait permis une réadaptation plus rapide : celle du cimetière.
Admettons. Quoiqu’un privilège de cette sorte appliqué à un criminel de cette trempe reste une façon équivoque d’accorder des faveurs à certains détenus, en appliquant une logique douteuse.
Mais c’est sur un autre terrain – médical cette fois – qu’il reste des questions sans réponses.
Des psychiatres avaient bel et bien considéré Dutroux à son procès comme un dangereux psychopathe.
On s’accorde généralement à considérer cette maladie comme incurable, même si souvent cette pathologie perd avec l’âge des moments paroxysmiques liés à la libido. Dutroux, à 62 ans, n’est plus le fringant criminel, distingué pointeur, parmi la fine fleur des assassins. Cela ne signifie nullement qu’il est guéri de sa folie, au point de tenir la baguette de maestro dans une chorale d’enfants !
Ce que les avocats bénévoles de Dutroux veulent est tout simplement que les collègues des psychiatres qui ont examiné Dutroux lors du procès considèrent les anciens diagnostics comme erronés et non avenus !
Car si les juges admettent la thèse des défenseurs, ils doivent aussi considérer la psychiatrie fondant l’incurabilité de Dutroux, comme incertaine et improuvée, et les médecins comme des farfelus et des charlatans.
On voit bien où ces avocats veulent en venir, ils pourraient introduire, le cas échéant, une demande de libération conditionnelle de Marc Dutroux, autrefois diagnostiqué psychopathe. Ils ont même avancé la date : 2021.
L’erreur, elle ne s’est pas produite aujourd’hui, mais lors du procès. Ou Dutroux est psychopathe ou il ne l’est pas. Comme il a été reconnu par un collège de médecins spécialisés dans les maladies du cerveau, il n’aurait jamais dû aller en prison, mais être interné dans un hôpital spécialisé et ne jamais en sortir.
À l’heure actuelle, on n’en parlerait plus. Ce qui aurait mieux valu pour tout le monde. Il paraît qu’à l’époque, l’opinion voulait le voir en prison et n’aurait pas admis l’internement. Comme quoi, il n’est pas sûr que la justice ne reçoive l’influence de personne. Elle est influencée par tout le monde, surtout par les élites, évidemment.
Cet après-midi, la justice a tranché. On va de nouveau faire des frais et commettre cinq psychiatres pour une xième expertise.
Dutroux a déjà coûté des millions à l’État, et ce n’est pas fini. Il paraît que l’homme ne se repent pas, parce qu’il se dit innocent de la mort des enfants. Rien que ce déni devrait faire qu’on arrête les frais et que MM Dayez et Cohen cherchent la notoriété ailleurs.
La politique, par exemple ?
Justement, nous avons deux anciens avocats – certes, ils n’ont pas beaucoup plaidé – qui partent à l’Europe. C’est peut-être le moment ? Le MR recrute.
Commentaires
"... commettre cinq psychiatres pour une xième expertise".
D'après la RTBF c'est 3 psychiatres pour une deuxième expertise. Qui croire?
Postée le: mbo | octobre 29, 2019 11:10 AM