Socialisme pas mort ?
Désolidarisation ! Trump a, non pas inauguré le procédé, il existait bien avant lui, mais amplifié sa résonance dans une société qui n’a jamais été tant pourvues de moyens.
Emmanuel Macron a surpris en critiquant une "Europe ultralibérale qui ne permet plus aux classes moyennes de bien vivre". Une manière de retourner un reproche que ses opposants lui opposent depuis son élection à la présidence de la République en mai 2017.
Pour peu qu’on pousse un peu les libéraux, ils affirmeront n’avoir jamais été ultralibéraux ! Alors qu’au pouvoir, ils détricotent le maillage social qui depuis 1919 a été patiemment tissé par des syndicalistes et des mutuellistes.
La disparition des liens sociaux entre les citoyens, par la faillite volontaire de l’État dans les domaines des communications, des soins de santé et bientôt, des aides aux chômeurs, aux handicapés et aux retraités, s’observe partout en Europe.
« L’État providence » est en cause. Les libéraux veulent sa peau ! Comme si la Nation, « la mère de nous tous » pouvait être quelque chose d’autre !
Et par quoi la remplacer ?
Par un libéralisme donnant à la réussite personnelle et à l’égoïsme le droit de renverser tout ce qui fait obstacle, pour n’en faire qu’une lutte entre gens avides, dépourvus d’empathie, en faisant exploser les liens familiaux entre les générations, et mettre les humains en concurrence.
Voilà ce que Macron vend aux Français et Michel aux Belges. Quoique, maintenant qu’on n’intéresse plus ce dernier, va-t-il jouer à l’Europe « L’homme qui aime les gens en les étranglant » !
Au nom du « progrès », de la prospérité et que sais-je encore, du plein emploi, de la paix éternelle, du bien-vivre ensemble, etc., tout ce qu’on peut aligner de sentiments vertueux et de progrès magnifiques, n’auront jamais que le but de faire passer l’austérité.
C’est-à-dire que l’on vous ment, sciemment, délibérément. Ceux qui le font ne procèdent ainsi que parce qu’ils ont un avantage sur nous. Ils sont à l’abri, blindés contre tout coup du sort ! Ils ont pour eux les moyens de diffusion de la fausse bonne nouvelle et les moyens d’user du bâton et de la carotte qui poussent à se lever tôt matin et courir à l’usine mendier son pain.
Les gens qui expliquent ce qu’est le« bien », nous les payons pour qu’ils tiennent ce discours !
Seulement voilà, tel est pris qui croyait prendre.
La lutte féroce dans les entreprises conduit à l’inhumain, la production destructrice comme l’économiste Schumpeter l’a prédit, met la planète sur les genoux, le vivant et le minéral fondent, disparaissent en créations, inutiles souvent, utiles parfois.
Ainsi le discours libéral commande de « réparer » la planète. Nous en serions les démolisseurs, d’où ceinture généralisée et pour quel destin ce sacrifice ? Pour de nouveaux contrats de travail, de nouvelles restrictions en matière de chômage et de sécurité sociale.
– Vous vous moquez dit l’honnête homme ! – Non, répondent Macron et Michel, c’est pour que vous puissiez survivre dans une Europe « attaquée » de toute part.
Et ici un nouvel argument : la vassalité de l’Europe à l’Amérique pourrait nous mettre sur la paille, comme si nous étions les adorateurs des USA, comme s’ils n’avaient pas été les premiers à copier « la grande » démocratie, qu’ils ne tenaient pas au gros business, comme s’ils n’avaient pas fait en sorte que nous produisions comme les Américains, à la chaîne, par contrats déterminés et en toute précarité !
Si nous ne renversons pas ce système, ce système nous mettra plus bas que nous sommes.
Le socialisme n’est pas mort, fort heureusement. Il est pour l’instant étouffé par un autre mensonge, celui d’un parti qui s’est emparé du mot, pour en faire aussi un instrument du libéralisme, des fois que l’officiel – le MR bleu azur – viendrait à flancher.